Posté en tant qu’invité par SDDDRO:
Je peux participer? J’aime bien les marronniers…
Je skie depuis finalement peu de temps en rando, et mes habitudes ont déjà bien changé sur ces questions ô combien cruciales de traces.
Une remarque d’abord: c’est une question de nantis (en bonne neige, en pentes larges et régulières). En pratique, j’aurais plutôt l’habitude de terrains style chemins, forêt, fonds de vallons ou moutonnements, où on passe bien comme on peut, sans réelle régularité ni conversions. Mais je l’accorde, que c’est beau la première vision des zig-zag impeccables du skieur qui sait, dans une belle pente vierge! Mais ils sont finalements rares les passages où c’est possible, les pentes sommitales en fait, au-dessus des forêts?
Néophyte, dans l’enthousiasme tout neuf de l’achat de mes diamir, avec leur côté ludique, je testais. Souvent en deuxième cale (ce qui fait déjà, de fait, tracer assez raide). Parfois en troisième cale tout droit dans la forêt, à la limite d’adhérence des peaux, en poussant comme une brute sur les bâtons pour ne pas reculer. Ce n’est pas une question de force physique, tout le monde peut tracer très raide… Surtout en troisième cale.
Seulement, depuis certaines randos par chez moi, où il arrive que la montagne entière se recouvre quasiment de glace vive (rien à faire sans couteaux, voire sans crampons, selon l’exposition), j’ai carrément abandonné les cales de montée. Là on est forcé de passer en traversée, en faisant mordre les carres (aucune peau ne tient), et les cales, c’est du suicide (strictement aucun équilibre, et en cas de problème ou glissade, on ne peut s’en sortir que sans cales pour faire remordre un ski). Du coup j’ai vraiment perdu l’habitude, et c’est vrai que sans cales ou avec les petites, on passe plutôt en conversions. Je réserve aujourd’hui le raide à la forêt, quand on n’a pas la place de tourner, et encore, en neige fraîche quand c’est les peaux qui accrochent. Ce n’est même pas une question de doctine, juste une conclusion pratique.
Maintenant ça intéresserait quelqu’un une épreuve (pour rire) de figures imposées en ski de rando? Imaginons un grand champ de neige pentu et large. Il faudrait juger de la parfaite rectitude des traversées, de la régularité des angles (juges avec rapporteur de collège, le gros truc jaune en bois, vous savez?), et de la propreté des conversions (pas de « rattrapage » avec repositionnement du second ski à trois ou quatre reprises pour le mettre dans l’axe). Et à la fin, en guise de feu d’artifice, le lâchage d’une quarantaine de raquettistes en liberté, pour la fantaisie et nous rappeler que nous sommes peu de choses. Parce que ça paraît un tel idéal, une telle préoccupation cette affaire de trace…