L'alpinisme est-il accessible à tous?

Allez, je vais prendre la défense de Stelvio sur qui tout le monde vient taper… Peut-être parce que ça nous dérange que l’alpinisme ne soit pas réellement accessible à tous.

Je pense vraiment que l’alpinisme n’est pas accessible à tout le monde. Mais ce n’est pas forcément un problème financier à mon sens. Le plus important, comme dit précédemment, c’est d’être passionné. Ensuite, on trouve le temps (même si ce n’est qu’un ou deux week-end par an), les moyens (clubs, amis, prêt de matos, voies faciles pour débuter, économies sur les autres budgets comme le chauffage, la bouffe etc). On a pas besoin d’un super matos pour faire des voies F ou PD ! Des chaussures correctes, un bout de corde, une paire de crampons, un piolet, un pull tricoté par grand-maman et un K-way… je pense que beaucoup ont commencé comme ça.

La question serait alors plutôt : pour devenir passionné, que faut-il ?
Stevlio dit : « Pour être passionné, il faut avoir été initié ; et selon les circonstances de vie, cette initiation est plus ou moins probable. »
Je suis en partie d’accord avec ça, et en partie seulement. Je pense plutôt qu’il faut être sensibilisé plutôt qu’initié, au départ. Et cette sensibilisation peut passer par autre chose que la pratique elle-même. Je pense aux magazines, aux reportages, aux films, à la vue des montagnes, aux rencontres sur les sentiers de randonnée où l’on voit des alpinistes qui reviennent des sommets… La passion naît souvent comme ça je pense. On commence par rêver d’aller là-haut. C’est en tout cas comme ça que ça a commencé pour moi, quand j’avais moins de 12 ans. Combien de gosses se sont dit qu’ils voulaient faire de l’alpinisme en regardant le dernier film de Catherine Destivelle par exemple ? Après, pourquoi la passion éclot chez certains et pas chez d’autres, ça je n’en ai pas la moindre idée. Serait-ce inné, comme une petite graine que l’on aurait au fond de soi et qu’un simple stimulus extérieur ferait éclore et se développer ? Pourquoi certains sont attirés par l’alpinisme, la musique, la danse, le kayak ou le ping-pong alors qu’il n’y a pas forcément de déterminisme social évident, de pratiquants de ces disciplines dans leur entourage ?

Bon, ensuite, une fois que la passion est là, il faut être initié. J’admets que certaines fois l’initiation vient avant la passion. Mais dans ce cas là, le déterminisme et le milieu social jouera un rôle prépondérant puisque c’est forcément un proche qui va nous initier si l’on n’est pas au préalable passionné…
Pour cette initiation, il y a alors les clubs, les amis, les amis d’amis, les stages d’initiation (un peu chers certes), etc. Et cette étape là ne sera pas aussi aisée pour tout le monde. Il est évident que si l’on habite à Grenoble, ou même Lyon, ça sera plus simple que si l’on habite à Nantes ou Caen… ou encore plus au Niger comme le dit Stelvio.
Il est évident que le lieu de naissance est prépondérant. Un Tahïtien ou un Bangladais aura peu de chances de faire un jour de l’alpi… comme un Mongol aura peut de chances de faire de la plongée ou du surf, ou un Français du cricket et un Indien du rugby… Question d’environnement, mais aussi de culture.

Il faut du matériel pour faire de l’alpinisme, un matériel qui coûte cher. C’est un des principaux arguments de Stelvio. Je suis là encore d’accord en partie seulement. Oui, il faut un minimum de matériel. Mais celui-ci peut s’acheter peu à peu. On commence par une paire de chaussures (celle qu’on a déjà acheté pour la rando), les vêtements qu’on a, on peut se faire prêter le reste (ou le louer ?). Pas besoin de veste Gore-Tex ou de semelles Vibram !!!

Je donne un exemple concret : J’habite en ce moment à Téhéran, en Iran. Tout près de la capitale se trouve le plus haut sommet du pays : un énorme volcan culminant à 5671m. L’ascension est « facile ». Techniquement parlant, c’est de la randonnée et pas de l’alpinisme. Par contre, ça monte très haut et il faut bien froid. J’y suis monté deux fois. Les Iraniens qui y montent se nomment eux même « alpinistes ». La majorité d’entre-eux sont des gens relativement aisés et bien équipés (Gore Tex et tout le tralalala). Mais d’autres montent en vieilles rangers de l’armée, pantalon pourri et vieille veste de cuir sur pull en laine et sac à dos à moins de 10 euros. Certaines femmes montent même en manteau de ville !!
La plupart d’entre-eux campent (tous les Iraniens ou presque ont une tente pour pique-niquer, c’est le sport national iranien), avec des tentes souvent merdiques qui plient quand il y a trop de vent…

Ensuite il est certain que pour des courses plus difficiles, il faut plus de matériel, qui lui coûte cher. Mais l’investissement se fait peu à peu, année après année. On n’achète pas tout d’un coup (de toute façon, le niveau pour faire une course TD ne vient pas du jour au lendemain !).

Gaël

Ca n’est pas « un peu extrême », c’est tellement hors sujet que ça n’en est même pas drôle.

Stelvio, est ce que tu nous as expliqué pourquoi toi tu ne pratiquais pas l’alpi? (désolé si tu l’as déjà dit, j’ai sauté quelques messages)

[quote=« Caro, id: 1221637, post:380, topic:113062 »]Mais pourquoi ne pas comparer avec d’autres sports comme l’équitation, le planeur, le golf, la voile, la plongée? Pour info, l’équitation, faut compter environ 150 à 200 euros par mois, à ça faut ajouter le matériel, les frais de déplacement… et là c’est pour quelqu’un qui n’est évidemment pas propriétaire, parce que sinon faut compter le véto en plus, le maréchal ferrand et je ne parle même pas des concours, avec le 4x4 et le van qui va bien, la tenue de compet’ (et comme bien sûr, les gamines ça grandit, les parents doivent régulièrement tout racheter…) et même si tu es juste à la fin du mois, contrairement au piolet et aux crampons, le cheval, faut lui donner à manger et le faire sortir… Même des activités comme le tennis ou le judo, pour peu que tu fasses un peu de compétition, ça a vite fait de te prendre tous tes week ends et d’occasionner des frais en déplacements et autres inscriptions en compétition.

Tout le monde connaît un tel ou un tel qui malgré ses faibles revenus arrivait à faire de l’alpinisme. Pour ma part, je travaille dans un milieu où les gens pourraient faire de l’alpinisme mais pour autant je passe pour une farfelue. C’est comme ça, il en faut pour tout les goûts. Pour les sports dits « démocratiques », comme la course à pied ou le foot, je serais néanmoins curieuse de connaître le budget alloué par an par des passionnés (et non par la personne qui court 30min tous les 15 jours ou fait du foot deux fois par an), pour tenter de comparer ce qui est comparable. As tu des éléments de réponse?[/quote]

(Pour la course à pied, mon budget annuel, c’est environ 30 euros.)

  1. Je ne connais personne qui avec de faibles revenus pratique l’alpinisme. 10% des français ont un revenu mensuel inférieur à 643 euros. 2 milliards d’êtres humains ont un revenu inférieur à 2 dollars par jour.
  2. Si je ne réponds pas à certains arguments, c’est parce que je considère que ma réponse est déjà formulée sur ce topic.
  3. Ca serait bien de lire au minimum mes dernières interventions avant de me répondre. Je me cite:

[i]"Il est vrai que j’ai écrit:
« -un externe en médecine, qui, en plus de ces cours, bosse 20-25h par semaine à l’hôpital pour 50 euros (en 4ème année) et qui est issu d’une famille « modeste » a rarement le temps et l’argent pour faire de l’alpinisme. Bien souvent, il se contentera de sports moins onéreux comme le footing, le foot ou un tour de vélo le dimanche (voire même pas de sport).
-A plus de 3000m, en dehors des stations de ski, il y a en proportion beaucoup plus d’ingénieurs qu’à 200m d’altitude. »
Peut-être que ces deux phrases sous-entendent, comme tu l’écris, que l’alpinisme est un sport de riche; peut-être; mais ici, je ne fais que donner des faits supposés (et probablement réels); et c’est toi qui interprètes ces faits de la sorte.

Tu écris qu’en randonnée pédestre, la répartition sociale est la même qu’en alpinisme. Je ne crois pas, mais je n’ai pas les chiffres. Mais même si ces chiffres étaient exacts, il n’en demeure pas moins qu’en ayant la chance d’avoir une bonne santé et d’être valide, avec un vélo et une paire de chaussures, on peut partir marcher dans la nature (et encore, selon le lieu de résidence, le vélo peut être en option). Alors que pour l’alpinisme, un vélo et une paire de chaussures ne suffisent pas. Certes, parmi ceux qui n’ont pas de moyen de transport motorisé, tout le monde n’a pas la volonté d’aller marcher en prenant son vélo, mais ça reste possible (OK, il y a des exceptions dans les grosses agglomérations).

Quant à l’escalade, effectivement, je ne pense pas que ce soit un sport fortement discriminatoire, surtout avec une pratique en salle (je n’y connais rien, je donne un avis non éclairé). Et tu as sans doute raison quand tu écris (je te paraphrase) que l’escalade est un sport moins populaire que le foot, mais là, bien que connaissant mal le sujet, je pense que c’est pour des raisons socio-culturelles, plus qu’économiques. Je suis tout à fait d’accord avec toi quand tu écris que certains sports sont trop médiatisés. (J’aimerais beaucoup que les médias s’intéressent à ceux qui font du sport sans faire de compétition. Je crois que la compétition à la télé a une mauvaise influence sur les enfants.)

Pour l’alpinisme, il y a bien sûr un aspect géo-socio-culturel. Quelqu’un qui naît à Saint Christophe en Oisans dans une famille d’alpinistes a plus de chances de devenir alpiniste que quelqu’un qui naît à Dunkerque dans une famille de footballeurs (ou de non sportifs).

Outre cet aspect socio-culturel (qui peut être dépassé), il y a aussi un aspect économique; et cet aspect me semble être plus marqué dans certains sports que dans d’autres sports. Si pour s’initier à certaines activités, enfiler une paire de baskets suffit; pour d’autres activités, l’initiation nécessite de se payer l’inscription au CAF, 150 kms de voiture (voire un billet de TGV), d’acheter des chaussures Vibram, une tente même Quechua, un duvet même Quechua, un sac à dos 50 litres, une veste Gore Tex… Certes, il peut y avoir des combines et le fait de faire certaines rencontres peuvent faciliter les choses, mais je crois honnêtement qu’il y a du vrai dans mon propos. Quelqu’un qui n’a pas de voiture, qui a des revenus modestes et peu de temps libre aura plus de difficultés à accéder à certains sports que quelqu’un qui a un moyen de locomotion, des revenus confortables et plus de temps libre. Je pense donc qu’il y a des sports qui sont plus discriminatoires que d’autres.

Il faut aussi dire qu’en fonction des sports, ces discriminations peuvent s’amplifier lorsque le pratiquant souhaitent évoluer; en passant d’un stade d’initiation au haut niveau. Par exemple, s’il est possible de prendre du plaisir à prendre l’air avec un vieux vélo payé 20 euros sur internet, le cyclosport nécessite d’investir dans du matériel beaucoup plus coûteux (à moins d’accepter d’être considérablement désavantagé). A l’inverse, il me semble qu’en course à pied, aucun investissement important n’est nécessaire pour « évoluer ». Même si je peux me tromper, je crois qu’en alpinisme, il est tout de même difficile d’envisager de grimper à certaines altitudes avec du matériel « bas de gamme », et que pour grimper certains sommets, un gros budget peut être nécessaire (éventuel transport en avion, très bon matériel permettant de faire face à des situations difficiles voire extrêmes) si l’on souhaite éviter de prendre de trop grands risques.

La responsabilité de ces « injustices » n’incombe pas aux pratiquants des différents sports en question. C’est la vie qui est comme ça, c’est la société qui est comme ça. La société peut changer. En tout cas, je pense que le fait de réduire la place de l’Etat dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la culture, du sport, de la jeunesse… génère des discriminations. Discriminations qui sont, sans doute, nettement plus flagrantes dans les pays moins privilégiés que la France. "[/i]

[quote=« gaeljeannet, id: 1221662, post:381, topic:113062 »]Je donne un exemple concret : J’habite en ce moment à Téhéran, en Iran. Tout près de la capitale se trouve le plus haut sommet du pays : un énorme volcan culminant à 5671m. L’ascension est « facile ». Techniquement parlant, c’est de la randonnée et pas de l’alpinisme. Par contre, ça monte très haut et il faut bien froid. J’y suis monté deux fois. Les Iraniens qui y montent se nomment eux même « alpinistes ». La majorité d’entre-eux sont des gens relativement aisés et bien équipés (Gore Tex et tout le tralalala). Mais d’autres montent en vieilles rangers de l’armée, pantalon pourri et vieille veste de cuir sur pull en laine et sac à dos à moins de 10 euros. Certaines femmes montent même en manteau de ville !!
La plupart d’entre-eux campent (tous les Iraniens ou presque ont une tente pour pique-niquer, c’est le sport national iranien), avec des tentes souvent merdiques qui plient quand il y a trop de vent…

Ensuite il est certain que pour des courses plus difficiles, il faut plus de matériel, qui lui coûte cher. Mais l’investissement se fait peu à peu, année après année. On n’achète pas tout d’un coup (de toute façon, le niveau pour faire une course TD ne vient pas du jour au lendemain !).

Gaël[/quote]

A noter que Téhéran est au niveau du 35° parallèle. Au niveau du 45° parallèle, il me semble assez difficile de monter ne serait-ce que 2000m moins haut sans marcher sur des glaciers.

[quote=« FlicFlac, id: 1221686, post:382, topic:113062 »]

Ca n’est pas « un peu extrême », c’est tellement hors sujet que ça n’en est même pas drôle.

Stelvio, est ce que tu nous as expliqué pourquoi toi tu ne pratiquais pas l’alpi? (désolé si tu l’as déjà dit, j’ai sauté quelques messages)[/quote]

Il faudrait être tordu pour trouver ça drôle. Tu peux m’expliquer en quoi c’est hors sujet?

Ta réponse, tu dois pouvoir la trouver sur le topic. Je te rappelle que le sujet n’est pas « Pourquoi Stelvio ne fait d’alpinisme? », mais « L’alpinisme est-il accessible à tous? ».

Et ben non, comme on te l’a déjà dit 100 fois, l’alpinisme n’est pas accessible à tous, comme toutes les activités de pleine nature et ne nombreuses autres activités sportives ou non : il faut un minimum de temps, un minimum d’argent, un minimum de connaissances.
Mais donne moi une activité accessible à tous dans ce cas là ? (même au nigérien souffrant de la faim, dont le souci quotidien est de trouver à manger et non de courrir).
La course à pied est plus accessible que l’alpinisme. Et alors ? En quoi ça te dérange ? tu voudrais obliger tout le monde à faire de l’alpinisme ?
En France, au moins 80% des gens qui peuvent marcher peuvent faire de l’alpinisme : ils ont les moyens financier, ils ont accès aux informations et à la littératures sur l’alpinisme (donc ils ont les moyens de savoir que ça existe et avoir une petite idée de comment ça marche). Si seulement 0,2 ou 0,5% en font, c’est simplement que 99% n’ont pas envie d’en faire, on ne va pas les forcer. Et c’est compréhensible pour qqun qui habite sur le littoral : même s’il a les moyens de traverser la France pour faire de l’alpi, c’est bien plus pratique de faire des activités autour de chez soi, avec ses potes, dans des lieux qu’on connait plus ou moins et que l’on apprécie depuis longtemps.

[quote=« Stelvio, id: 1221699, post:384, topic:113062 »]

[quote=« gaeljeannet, id: 1221662, post:381, topic:113062 »]Je donne un exemple concret : J’habite en ce moment à Téhéran, en Iran. Tout près de la capitale se trouve le plus haut sommet du pays : un énorme volcan culminant à 5671m. L’ascension est « facile ». Techniquement parlant, c’est de la randonnée et pas de l’alpinisme. Par contre, ça monte très haut et il faut bien froid. J’y suis monté deux fois. Les Iraniens qui y montent se nomment eux même « alpinistes ». La majorité d’entre-eux sont des gens relativement aisés et bien équipés (Gore Tex et tout le tralalala). Mais d’autres montent en vieilles rangers de l’armée, pantalon pourri et vieille veste de cuir sur pull en laine et sac à dos à moins de 10 euros. Certaines femmes montent même en manteau de ville !!
La plupart d’entre-eux campent (tous les Iraniens ou presque ont une tente pour pique-niquer, c’est le sport national iranien), avec des tentes souvent merdiques qui plient quand il y a trop de vent…

Ensuite il est certain que pour des courses plus difficiles, il faut plus de matériel, qui lui coûte cher. Mais l’investissement se fait peu à peu, année après année. On n’achète pas tout d’un coup (de toute façon, le niveau pour faire une course TD ne vient pas du jour au lendemain !).

Gaël[/quote]

A noter que Téhéran est au niveau du 35° parallèle. Au niveau du 45° parallèle, il me semble assez difficile de monter ne serait-ce que 2000m moins haut sans marcher sur des glaciers.[/quote]

Désolé, je ne connais pas bien le Mont Elbrouz. Visiblement, il faut marcher sur un glacier pour arriver au sommet. Toutefois, il semble assez logique que les conditions à 3600m soient globalement moins clémentes au niveau du 45° qu’au niveau du 35° parallèle.

Partir à haute altitude avec un équipement premier prix n’est pas forcément une bonne idée: « Le tribut annuel moyen est de quinze à trente morts, principalement à cause du manque d’organisation, du faible équipement et de la mauvaise acclimatation entraînant le mal aigu des montagnes lors de certaines tentatives. En 2004, quarante-huit victimes ont été décomptées. » ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Elbrouz )

Ah en effet je n’y avais pas songé : les alpinistes non pratiquants mais qui voudraient :stuck_out_tongue:
Quelqu’un aurait des infos sur cette catégorie remarquable d’individus ?

Bien sûr, mais en ce qui concerne les vêtements et le Gore-Tex auquel tu semble tant tenir, avoue que ça change rien :wink:

Et puis attends une dizaine d’années et ça sera possible sur beaucoup de sommets dans les Alpes… :frowning:

Stevlio a dit : « 2 milliards d’êtres humains ont un revenu inférieur à 2 dollars par jour. »
Bien sûr que le monde dans lequel nous vivons est injuste. Et il me semble évident que si tu prends la population mondiale dans son ensemble, l’alpinisme n’est pas accessible à tous. Si un riche Londonien qui n’a pas de hautes montagnes à proximité pourra venir passer ses vacances à Chamonix, il n’en est pas de même pour la jeune Iranienne qui vit dans un petit village du désert et une famille traditionnelle qui ne la laissera pas quitter la maison familiale.

Mais si l’on prend la France, il me semble que nous vivons dans une société hyper privilégiée (au regard de l’ensemble de la planète), dans laquelle nous sommes libres et aisés. Et même l’ "externe en médecine, qui, en plus de ces cours, bosse 20-25h par semaine à l’hôpital pour 50 euros (en 4ème année) et qui est issu d’une famille « modeste » " est riche et extrêmement privilégié au regard de l’ensemble de la population mondiale. Et s’il ne peut pas faire de l’alpinisme dès maintenant, il le pourra dans quelques années. Et selon moi, dans cette société, la proportion de gens qui voudraient pratiquer l’alpinisme mais qui ne le peuvent pas pour des raisons financières est extrêmement faible. Bien sûr ça doit exister.

ET : "Désolé, je ne connais pas bien le Mont Elbrouz. Visiblement, il faut marcher sur un glacier pour arriver au sommet. Toutefois, il semble assez logique que les conditions à 3600m soient globalement moins clémentes au niveau du 45° qu’au niveau du 35° parallèle.

Partir à haute altitude avec un équipement premier prix n’est pas forcément une bonne idée: « Le tribut annuel moyen est de quinze à trente morts, principalement à cause du manque d’organisation, du faible équipement et de la mauvaise acclimatation entraînant le mal aigu des montagnes lors de certaines tentatives. En 2004, quarante-huit victimes ont été décomptées. » ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Elbrouz ) "

Je ne parlais pas du Mont Elbrouz, située dans le Caucase russe, mais du Mont Damavand, désolé de ne pas l’avoir cité.

[quote=« Stelvio, id: 1221719, post:387, topic:113062 »]Désolé, je ne connais pas bien le Mont Elbrouz. Visiblement, il faut marcher sur un glacier pour arriver au sommet. Toutefois, il semble assez logique que les conditions à 3600m soient globalement moins clémentes au niveau du 45° qu’au niveau du 35° parallèle.

Partir à haute altitude avec un équipement premier prix n’est pas forcément une bonne idée: « Le tribut annuel moyen est de quinze à trente morts, principalement à cause du manque d’organisation, du faible équipement et de la mauvaise acclimatation entraînant le mal aigu des montagnes lors de certaines tentatives. En 2004, quarante-huit victimes ont été décomptées. » ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Elbrouz )[/quote]

Il s’agissait du Mont Damavand, en Iran :


/routes/46741/fr/damavand-voie-normale-face-sud

Gaël

[quote=« Bubu, id: 1221718, post:386, topic:113062 »]Et ben non, comme on te l’a déjà dit 100 fois, l’alpinisme n’est pas accessible à tous, comme toutes les activités de pleine nature et ne nombreuses autres activités sportives ou non : il faut un minimum de temps, un minimum d’argent, un minimum de connaissances.
Mais donne moi une activité accessible à tous dans ce cas là ? (même au nigérien souffrant de la faim, dont le souci quotidien est de trouver à manger et non de courrir).
La course à pied est plus accessible que l’alpinisme. Et alors ? En quoi ça te dérange ? tu voudrais obliger tout le monde à faire de l’alpinisme ?
En France, au moins 80% de gens qui peuvent marcher peuvent faire de l’alpinisme : ils ont les moyens financier, ils ont accès aux informations et à la littératures sur l’alpinisme (donc ils ont les moyens de savoir que ça existe et avoir une petite idée de comment ça marche). Si seulement 0,2 ou 0,5% en font, c’est simplement que 99% n’ont pas envie d’en faire, on ne va pas les forcer. Et c’est compréhensible pour qqun qui habite sur le littoral : même s’il a les moyens de traverser la France pour faire de l’alpi, c’est bien plus pratique de faire des activités autour de chez soi, avec ses potes, dans des lieux qu’on connait plus ou moins et que l’on apprécie depuis longtemps.[/quote]

Tu peux me trouver les 100 « l’alpinisme n’est pas accessible à tous »? Je crois qu’ils sont à peu près tous de moi (disons à 90%).

« En France, au moins 80% de gens qui peuvent marcher peuvent faire de l’alpinisme » (Bubu), et les 20% qui ne peuvent pas, on s’en fout? (20% = 13,4 millions de personnes approximativement.) Le débat, ce n’est pas « est-ce que 50,1% peuvent faire de l’alpinisme », c’est « l’alpinisme, est-il accessible à tous? ».

Sachant que la France est une des plus grandes puissances économiques mondiales, dire que 20% des français (qui peuvent marcher) ne peuvent pas faire d’alpinisme, c’est admettre qu’en gros 80% des êtres humains de cette Terre ne peuvent pas faire d’alpinisme.

A propos du Nigérien qui souffre de faim, note que j’ai écrit que je prenais un exemple « un peu extrême »; le nigérien qui ne souffre pas de faim pourra probablement assez facilement pratiquer la course à pied ou des sports de ballon, par exemple (on peut jouer au foot sans stade).

Je suis d’accord là-dessus.

Et ben si, c’est possible de monter à plus de 3671m au delà du 45° parallèle, sans traverser de glacier crevassé : /routes/list/areas/14274-14067/malt/%3E3671/act/2-3/grat/%3C6/glac/no (j’ai restreint aux itinéraire F et PD, sinon il y en a des dizaines, mais il en manque beaucoup).

En fait j’ai à peu près tout lu et sur le fond je suis d’accord avec toi. Je ne sais pas ce que tu fais sur d’autres forums et si tu es en colère contre tous les sportifs en général ou juste contre les alpinistes. Mon propos était simplement de dire que oui, il y a des injustices sociales, mais qu’il n’y a pas uniquement l’alpinisme qui est en cause.
Quelques idées en vrac:

  • Mon budget course à pied est plutôt de l’ordre de 200 euros par an, sans compter les trajets et l’inscription aux compétitions, donc, sans vouloir faire de mon cas une généralité, je crois que tout dépend du budget que l’on est capable (et que l’on veut) d’accorder à son sport. Et encore, je n’ai même pas les super chaussettes de contention, le bracelet qui va bien et par temps de pluie je recycle ma vieille goretex de montagne…

  • Mais là n’est pas le débat que tu as voulu lancer. Ton problème est l’initiation et là, oui, pour s’initier, la course à pied est plus accessible. D’ailleurs les gamins font de l’athlétisme, des sports collectifs, parfois de l’escalade pendant leurs cours d’EPS; les sports nécessitant un milieu spécifique (montagne, mer) sont quand meme moins proposés. Forcément, aller en montagne quand on habite Brest, c’est plus compliqué. Mais entre l’alpinisme et la randonnée en montagne, pour s’initier quand on habite loin, les frais sont plus ou moins les mêmes… D’ailleurs quand tu n’y connais strictement rien en randonnée, tu ne pars pas tout seul, non?

  • Non, bien plus que tout ça et là tu t’es bien gardé de le relever, vu que tu es persuadé qu’on cherche tous à t’enfoncer, là où je suis bien d’accord avec toi, c’est qu’avec un revenu inférieur à 650 euros par an, ça doit être bien difficile de s’initier à l’alpinisme, voire impossible. L’initiation signifie pour moi: j’essaie sans savoir si ça va me plaire ou pas, pour voir. Forcément c’est plus cher que la course à pied. Mais comme bien d’autres sports. Le stade de l’initiation étant rendu d’autant plus difficile pour certains de par l’éloignement des montagnes que la course à pied. Le fait de montrer des jeunes grenoblois en difficulté aller en montagne pour montrer que tout le monde peut le faire est une aberration et est mensonger, non, ce n’est pas à la portée de tous pour beaucoup de raisons qui ont été exposées. Mais quoi? Faut il que l’État donne des aides à tous ceux qui veulent essayer pour gommer les injustices? Des journées portes ouvertes avec trajet et guide gratos? Paris-montagne avec un glacier sur les bords de la Seine? Il faudrait d’abord qu’on s’intéresse à la santé, à l’éducation et à l’emploi avant, non? Si j’étais nigerienne, devant déjà m’inquiéter de ce que je vais bien pouvoir manger et essayer d’échapper au vih et autre palu, je ne sais pas si je me sentirais vraiment frustrée de ne pas faire d’alpinisme. En fait il y a tellement d’autres choses qui me font bondir que l’accessibilité à l’alpinisme me paraît très secondaire…

  • Alors vu qu’il n’y a pas de montagnes partout en France, non, l’alpinisme n’est pas accessible à tous, pas plus que la voile, le surf ou la plongée. L’alpinisme, comme tout sport, quand on veut on peut (plus ou moins facilement) et on peut n’y accorder qu’un peu d’argent et de temps ou au contraire un budget fou, mais celui qui veut s’initier à moindre coût a plutôt intérêt à avoir envie de continuer vu l’investissement minimum de départ.

  • Tu dis dans ton premier post: « dites moi si je me trompe mais le fait que ça soit un sport de riches enlève à ce sport sa noblesse ». Euh… c’est un sport, pourquoi le considérer comme plus noble qu’un autre? Pourquoi ne pas parler de la noblesse du vélo et le dopage, la noblesse du foot et le comportement déplorable de ses joueurs milliardaires?

Toutes mes excuses si mon ton te paraît sec voire agressif, sache que ce n’est pas volontaire.

Non, mais si ces 20% avaient les moyens de faire de l’alpi, seulement 0,2% (de 20%) en feraient effectivement, comme c’est le cas pour les 80 autres %. Ca commence à ne plus concerner grand monde. Déjà, 20% de ceux qui peuvent marcher, ça ne fait pas 13M, car ceux qui peuvent marcher (= capable de faire 1500m, pour pouvoir faire une course de 700m avec 700m de marge au cas où), c’est environ 60-70% de la population (disons 45M), donc 20% de ça, ça fait 9M, et 0,2% de ça, ça fait 18000. Et je suis généreux avec 0,2% (ça signifie 72000 alpinistes actifs, je doute un peu…).

Mais le problème, ce n’est pas que 20% n’ont pas accès à l’alpinisme. C’est qu’ils n’ont pas accès à la plupart des activités (si on exclu la télé comme une activité…). C’est un problème d’inégalité, mais générale, pas uniquement sur l’alpinisme.

Eh oui c’est quand malheureux ça ! Un bon troll qui marche bien, 20 pages, et je ne suis pas encore tombé dedans…

Attendez j’arrive !

C’est fou quand même toutes ces considérations financières sur l’accessibilité de l’alpinisme. Et ces comparaisons avec des sports. Comme le Handball par exemple. je connais bien le handball pour avoir pratiquer pendant un bon paquet d’années. Ben cette activité me coûtait plus que ce que me coute l’alpinisme. Eh oui le handball et ces chaussures à 150€ qu’il faut renouveller au moins une fois par an, l’adhésion à un club, entre 90 et 100 €/an. Sous oublier els paires de chaussettes usées, les séances d’ostéopathe. Et le coup du déplacement pour aller au gymnase, et chez les adversaires. Heureusement j’en ai profité pour faire un peu d’arbitrage pour gagner un peu d’argent (10€ à peine par match). J’y allais à pied, en bus, en train, enfin sans voiture vu que je n’en avais pas, tout comme quand j’allais faire de l’alpinisme.

En faisant le calcul, j’ai moins dépensé en 5 ans d’alpinisme qu’en 5 ans de handball. Parce que ben, mes chaussures d’alpi, mon piolet, mes crampons, mon sac à dos… ben euh ont duré plus longtemps qu’une seule année, je n’ai pas été obligé de prendre une licence, et j’ai trouvé des gens avec qui partager et apprendre l’alpi en autonomie, de même pour le ski de randonnée qui me coûte bien moins cher que de passer une semaine au sport d’hiver en station.

Habitant en pleine Beauce, j’ai pris le train et le bus pour aller au camping de Pralognan la vanoise, j’ai pris le train pour aller faire de la cascade de glace à l’argentière la bessée, j’ai pris le train pour aller faire une goulotte un week-end vers Briancon. Pas besoin de voiture, tout comme je prenais le bus ou mon vélo pour aller dans les calanques faire de l’escalade.

En attendant, maintenant que je suis ingénieur, que je gagne bien ma vie, que j’ai une voiture, je suis beaucoup moins souvent en montagne que lorsque j’étais étudiant alors que je n’avais pas d’argent, que les fins de mois de mes parents étaient difficile mais pas suffisamment pour être aidé, et que du coup je me démerdais seul avec mes 75€ mensuel (oui bien soixante quinze) déduction faite du loyer fort heureusement.

Mais bon après c’est comme tout, toute passion coûte chère. Un bon piano c’est plus de 10 000 € neuf, une vrai chaine hifi pour avoir du vrai son chez soi, pour peu que tu sois audiophile ça peut te coûter 30 000 € voire beaucoup plus.

Alors ces considérations financières, sont les mêmes pour tes les choses inutiles qui font notre vie.

Je me suis tapé les 20 pages de lectures, essayant de comprendre pourquoi se questionnement. pourquoi, Stelvio tu mettais autant de vigueur dans tes arguments, pourquoi tu n’étais pas à l’écoute de bon nombre d’argumentaire contraire au tiens.

Tu reviens sans cesse sur le thème de l’argent, alors que ce n’est absolument pas le problème majeur de l’accessibilité à l’alpinisme. Tu refuses de discuter des moyens à mettre en oeuvre pour améliorer le manque d’accessibilité qui tu déplore ici même, notamment l’apprentissage. Tu ne lis même pas tes propres messages, et tu te cantonnes à rester sur tes exemples toujours plus loufoque, mais tu ne fais en rien avancer le débat que tu as initié. Non tu le fais stagner sur ces ineptes considérations d’argent.

Après ne t’étonnes pas si on répètes sans cesse DNFT !

Bon maintenant que tout le monde sait que l’alpinisme n’est pas accessible à tous, euh … on fait quoi ? Non parce que faire un constat c’est bien, proposer des améliorations c’est mieux ! (Sans même parler de savoir pourquoi on fait ce constat là)

Ah oui pas la peine de dire que c’est dans les 19 pages précédentes disséminé un peu partout, ce serait se moquer de moi, j’ai passé la matinée à rattraper mon retard dans la discussion :wink:

[quote=« Le Mateur d’Abîmes, id: 1221804, post:396, topic:113062 »][/quote]
Bonjour,
Je partage pour l’essentiel tes propos, j’ajouterai en forme de boutade que le mot « argent » qui fait si souvent rugir les masses c’est comme le mot « sexe », ils sont souvent aussi nécessaires qu’inutiles tous les deux: tout dépend comme on s’en sert…

Pourquoi vouloir à tout prix que tout le monde puisse faire de l’alpinisme ? Pourquoi apporter des améliorations ? A part construire une montagne artificielle à Rennes pour que les Bretons puissent s’initier (un peu à l’image de la piste de ski artificielle de Dubaï) ou faire des voyages scolaires dans les Alpes pour toutes les classes de France, je vois pas trop… ?? Oui, l’alpinisme est une activité qui ne sera jamais la plus pratiquée de France. Tant mieux pour les montagnes, non ??

On est à peu près tous d’accord (suivez mon regard) pour dire que ce n’est pas un problème d’argent, mais d’accessibilité et certainement aussi de déterminisme social.

Le constat est fait, le débat était intéressant j’ai trouvé. D’ailleurs s’il ne l’était pas je pense que tu n’aurais pas passé ta matinée à en lire les 20 pages :wink:

[quote=« Le Mateur d’Abîmes, id: 1221804, post:396, topic:113062 »]Eh oui c’est quand malheureux ça ! Un bon troll qui marche bien, 20 pages, et je ne suis pas encore tombé dedans…

Attendez j’arrive ![/quote]

C’est une bonne chose, l’intervention de chacun est profitable à tous. Cependant Tu n’es pas assez prècis dans ta démonstration :

Tu ne dis pas si tu fisais au moins du 5c au Handball. :wink:

J’étais proche d’un équivalent 8a au handball, 8ème au championnat de France -18 ans, quand même c’est pas rien :wink:

Sinon j’ai juste oubliai une petite allusion à mon plus grand maître à penser : SAMIVEL

Cette discussion, enfin plutôt toutes les considérations d’argent qui sortent de la bouche de Stelvio plus généralement me font penser à 2 de ces aquarelles intitulées :

  • Enfin riche - ou les vacances du petit employé
  • Enfin pauvre - ou les vacances du milliardaire (ou un truc du genre)

Pas sur que je puisse vous les mettre ici même. Et quand même j’aurais le droit ben je ne les ai pas en version scannée. Je vous laisse donc imaginer.