L'alpinisme est-il accessible à tous?

Demande à Marielle. :wink:

Je cite les propos à l’origine des derniers post

il intellectualise avant et après (si on lui pose la question, au cours des marches d’approche par exemple, ou les jours moisis :smiley: ) pas pendant

[quote=« Moon, id: 1216988, post:242, topic:113062 »]

il intellectualise avant et après (si on lui pose la question, au cours des marches d’approche par exemple, ou les jours moisis :smiley: ) pas pendant[/quote]

S’il est possible de poser des question lors des marches d’approches (et retour), il est certains que cela n’avance pas bien vite. :smiley:

Sérieux, si on fait de l’alpi ou de l’escalade c’est que la vie en plaine est triste et montone en un mot on se fait chier 5 jours sur 7.

Et donc quand t’as froid peur que t’en chie là tu te sens vivant parce que tu te rends compte que finalement la vie est précaire et riche ou pauvre c’est la même. Et ça c’est valable pour toute prise de risque concidére ou inconscinte.

Voila j’avais un fond de tube de vaseline à finir.

Intello, c’est un métier. C’est quelqu’un qui est payé pour travailler avec son cerveau comme d’autres sont payés pour travailler de leurs mains (schématiquement). Rien à voir avec l’enculage de mouche cher à Bono.

Sans jugement de valeur, hein… je préfère préciser à l’attention des susceptibles.

Sans faire travailler le cerveau, on risque l’accident en travaillant uniquement avec ses mains.

Donc c’est quoi un intello? BHL par exemple :lol:

C’est pour ça que j’ai mis « schématiquement ». On ne prend jamais assez de précautions, sur ces fora.

  • la vie en montagne est-elle très rigolote? ma soeur qui vit dans la yaute et n’a jamais touché un piolet n’est pas de cet avis
  • en plaine y a des gens qui font du bowling ou de la philatélie 2 jours sur 7 (y en a même un au troquet hier qui draguait une controleuse SNCF en disant que le WE, sa passion c’était le aero-modélisme. elle a semblé subjuguée par cet être passionné 2 jours sur 7 …)

personnelllement, je ne pense pas que pour l’alpiniste du dimanche, la composante « engagement » soit la principale composante de ce sport. Faut arrêter un peu. C’est pas de ce coté là qu’il faut chercher.
J’ai personnellement plus l’impression d’engager quand je vais faire du VTT seul que quand je fais une pauvre course d’arete AD ou un sommet neigeux F ou même dans du TD+ dans du calcaire sur pitons. Bien sur, je n’ai jamais rien fait d’extrême en alpinisme, comme 98% des pratiquants. J’ai jamais eu de soucis en montagne, je ne compte pas mes cicatrices de VTT :smiley:

Tout n’est pas simple, entre intellos/ pas intellos. Le cyclisme est un sport assez prolo, beaucoup d’opérateurs, de petits employés de bureaux ou de techniciens. Mais quasiment aucun mec ne vient des cités, pourquoi ? parce que les idoles dans les cités, sont les footeux et que consciemment ou inconsciemment ca fait pas réver les mecs des cités de mettre un cuissard ridicule.

Quand à dire : « les intellos aiment bien réflechir au pourquoi du comment » c’est très méprisant envers les autres. Croyez vous que les moins diplomés sont des boeufs qui se posent moins de questions, ont besoin de moins d’échappatoires dans leur vie quotidienne ? Alors pourquoi iraient ils au foot, au rugby le dimanche ? pourquoi iraient ils se tuer les poumons sur la kermesse du coin ?

Les gens sont les mêmes, riches ou pauvres, diplomés ou pas. Ils se font chier 5 jours sur 7 et ont besoin d’activités pour échapper à cette vie chiante. Pour de multiples raisons on choisit pour s’échapper le foot, le rugby ou l’alpi. C’est juste plus difficile pour l’alpi, pour de multilples raisons ( éloignement des montagnes, chronophagie, sport nécéssitant une initiation, peu de proches pratiquant, cout du matos… )

Une seule chose me frappe : j’ai fait pas mal de sports, dans aucun les pratiquants n’aiment à se torturer les méninges en se demandant pourquoi ils font leur sport. Par contre en alpi, les gens adorent. Pourquoi ? à mon avis, certains alpinistes sont persuadés ( à tort) que leur discipline est plus noble que les autres et cherchent à le justifier théoriquement par des beaux textes. Textes qu’ont pourrait aussi écrire sur le foot, le vélo ou la philatélie ( si on le voulait )

[quote=« fr4n_ço1s, id: 1217003, post:248, topic:113062 »]- la vie en montagne est-elle très rigolote? ma soeur qui vit dans la yaute et n’a jamais touché un piolet n’est pas de cet avis

  • en plaine y a des gens qui font du bowling ou de la philatélie 2 jours sur 7 (y en a même un au troquet hier qui draguait une controleuse SNCF en disant que le WE, sa passion c’était le aero-modélisme. elle a semblé subjuguée par cet être passionné 2 jours sur 7 …)[/quote]

Bien sûr chacun sa passion mais c’est bien la passion qui fait avancer et suporter son quotidien.

tu t’offusques d’une certaine schématisation et tu schématises toi-même… comme quoi c’est difficile d’y échapper :rolleyes:
je connais des « prolos » (selon les critères communément admis pour les définir) qui font de la montagne, et je connais des « intellos » (toujours selon les critères communément admis pour les définir également) qui font du vélo (l’inverse aussi évidemment)

je me méfie des généralisations car elles négligent les nuances et les détails (c’est le propre des généralisations) mais jusqu’à présent on n’a pas su faire autrement pour expliquer et quelles que soient les disciplines considérées: on repère les critères principaux, on modélise; le modèle n’est pas conforme à la réalité, mais son intérêt est de donner une certaine représentation de la réalité

c’est sans doute plus difficile d’un point de vue sociologique et humain, que mathématique

[quote=« La Baltringue, id: 1217005, post:249, topic:113062 »]personnelllement, je ne pense pas que pour l’alpiniste du dimanche, la composante « engagement » soit la principale composante de ce sport. Faut arrêter un peu. C’est pas de ce coté là qu’il faut chercher.
J’ai personnellement plus l’impression d’engager quand je vais faire du VTT seul que quand je fais une pauvre course d’arete AD ou un sommet neigeux F ou même dans du TD+ dans du calcaire sur pitons. Bien sur, je n’ai jamais rien fait d’extrême en alpinisme, comme 98% des pratiquants. J’ai jamais eu de soucis en montagne, je ne compte pas mes cicatrices de VTT[/quote]

Faudrait comparer mortalité des vttiste au regard de celle des alpinistes.

N’oublions pas que les études sociologiques ne sont pas plus réalisées sur les forums c2c que la publication des travaux de mathématiques de Cedric Vilani http://fr.wikipedia.org/wiki/Cédric_Villani
PS J’avais rencontré/connu cet intello. Il est certains qu’il se perdrait en voulant sortir du téléphérique de l’Aiguille du Midi. Il se perdait en allant chercher les croissants le matin pour le petit dèj :wink:

Plus recemment (vers 1930) :

" A quoi ça sert tout ça ! Y a-t-il seulement un billet de 100 francs au sommet ? "

Tiré de Les Conquérants de l’inutile. Une réflexion du père de L. Terray à propos de l’alpinisme.
Père qui était digne Médecin de l’honorable armée Française.

Les gens n’aiment pas…

Mais a chaque nouveau drame, les gens se remettent en cause.
Et les drames il y en a plutot plus en alpinisme qu’en tricot.

Mais quand le « sport » devient passion et finit par prendre toute la place, les « gens » remettent en cause leur pratique… surtout si ça modifie les liens sociaux.
Et ça s’est vrai pour toutes les disciplines, même le tricot.

[quote=« Goethe, id: 1217024, post:255, topic:113062 »]

Les gens n’aiment pas…

Mais a chaque nouveau drame, les gens se remettent en cause.[/quote]

je comprends ce que tu dis, à l’occasion d’un drame. Mais des instances comme l’OPMA n’existent pas en foot, en vélo, en spéléo, etc etc. Pourquoi ?

Peut-être mais à condition d’être jeune, célibataire, sans enfants, d’habiter près des montagnes, d’avoir des potes qui prêtent du matos, d’être initié gratuitement, de fréquenter les refuges et remontées mécanique le moins possible, de ne consacrer son budget loisirs qu’à cela …c’est ce qui ressort des différents posts et ça fait tout de même beaucoup de conditions.

Par contre, je suis plus en accord avec le côté culturel de l’alpinisme, ce qui me paraît d’ailleurs le + souvent ne pas aller de pair avec de faibles moyens financiers, la boucle serait donc bouclée !

[quote=« Lalouche, id: 1216945, post:224, topic:113062 »]étant étudiant, je ne pratiquais pas l’alpinisme, mais le vtt, je me suis payé le vélo (monté/upgradé au fur et à mesure) de mes rêves (environ 3000€) en travaillant 3 étés et étant raisonnable le reste de l’année, j’avais un budget mensuel tout compris d’environ 650 à 700€ dont la moitié allait au logement, le reste, c’était la bouffe, transport (train et bus), l’abonnement téléphone et internet. Par contre je n’avais pas de voiture, mais un vieux vélo comme moyen de transport.

Après c’est une question de priorité, ma priorité en tant qu’étudiant c’était le vtt, je faisais en conséquence. Aujourd’hui, ma priorité c’est la montagne, j’adapte en conséquence (avec l’avantage d’être sur place et de pouvoir en profiter tous les week-end de beau temps).

Pour moi rien n’est impossible, il faut s’en donner les moyens, des fois c’est un peu long (3 ans pour mon vtt par exemple, mais au final, c’est bon je me suis fait plaisir) et il faut être patient.[/quote]

sauf que beaucoup pour beaucoup d’étudiant bosser pendant les vacances pour se payer des loisirs c’est un luxe qu’ils n’ont pas. J’étais exactement dans ton cas, niveau budget, part du loyer etc… donc j’arrivais à vivre sans problème de façon relativement confortable.

L’été alors que je travaillais pour me payer du matos d’alpinisme pas mal de mes potes devaient bosser mais pour se payer de la bouffe pendant l’année.

Et pourtant, je pense que si.
Pourquoi certains préfèrent faire de l’alpinisme plutôt que de la rando sur sentier, et de la rando sur sentier plutôt qu’une promenade dans un parc (fut-il vallonné) ?
Parce qu’ils préfèrent une activité nécessitant une plus grande autonomie. Et « la nécessité d’une certaine autonomie », c’est la définition de l’engagement !
Bien sûr, on peut trouver dans d’autres activités un engagement similaire à certains itinéraires d’alpi, mais l’alpinisme est une des activités qui propose cet engagement. Avec l’avantage qu’on peut commencer facilement, étant donné qu’il suffit de savoir marcher.
Ensuite, on n’est pas forcément conscient que ce qui nous plait, c’est la nécessité d’une certaine autonomie, donc un certain engagement. Mais si on est déçu quand on trouve un équipement qui réduit l’autonomie nécessaire dans un terrain que l’on croyais non aseptisé, c’est qu’on recherche un certain engagement.

Par contre, certains ne recherchent pas une autonomie, mais uniquement des sommets. On peut d’ailleurs voir 2 grands types de comportements :

  • ceux qui veulent faire le sommet, quite à faire des conneries (les bourrins)
  • ceux qui ne veulent pas faire de connerie, quite à ne pas faire le sommet (les intellos)
    On est tantôt l’un, tantôt l’autre, ou un intermédiaire, ou tout le temps bourrin ou intello, etc.

Sinon je suis d’accord avec Francois : s’il y a plus d’intellos, c’est simplement que pour évoluer en sécurité, il faut réfléchir un minimum, et donc ceux qui aiment réfléchir vont apprendre plus vite, et même prendre du plaisir à cet apprentissage. Alors que ceux qui n’aiment pas réfléchir et se contentent de suivre dans un groupe ou en second de cordée, peuvent trouver ça chiant, et peut être arrêter l’apprentissage avant d’atteindre le niveau minimum intéressant, ou alors se faire peur après une erreur à laquelle ils n’ont rien compris et arrêter l’alpi.
Quand je parle d’intello, ça ne veut pas dire forcément très diplomé, c’est juste qqun qui n’a pas peur de réfléchir devant un problème.

C’est vrai qu’il n’y a pas besoin de réfléchir et d’apprendre dans les autres activités sportives. :lol:

Nous sommes en train d’atteindre le sommet de la sociologie de comptoir. :wink: Comme tu l’expliquais si bien, il y a