L'alpinisme est-il accessible à tous?

sTELVIO: J’ai l’impression que si on suit ton raisonnement, aucun sport n’est accessible…

demandes à un hémiplégique de courir, il aura surement plus de mal que toi, or peut-on dire que la course n’est pas accessible ?

Si tu veux faire de l’alpinisme, vraiment, et que tu n’as pas de moyens, clairement c’est possible, mais il faut le vouloir.

C’est pas nouveau, plus tu as d’argent plus c’est facile de faire des activités qui demandent un certain investissement, l’alpinisme fait partie de ses activités.

Je ne comprends pas le but de ta question et d’ailleurs, ta question je la prends comme une dénonciation, comme si c’est une tare d’être un sport cher. C’est comme ça c’est tout, si t’es motivé tu t’arraches le cul et tu vas en montagne sans trop te poser de questions (un peu quand même…) et je te promets qu’avec le temps tu te retrouves à faire des trucs cools, certes tu auras investi… mais comment faire autrement ?, sit’es pas assez motivé, bon bah retournes sur ton vélo dans ton monde de babacool, à vouloir l’égalité qui de toute façon n’existe pas, et n’existera jamais.
Étant donné que l’on est tous différents et que l’on a par conséquent pas tous les mêmes moyens. (pour préciser, l’équité est par contre pour moi, une valeur à défendre et le chemin est encore long).
(ces dernières lignes sont un résumé bref, brut et bourrin de ce que m’inspire ce que tu as écrit, corriges moi si j’ai mal compris ton point de vue).

Bonne nuit les amis !

[quote=« Esko, id: 1216820, post:214, topic:113062 »][/quote]
Esko, merci de partager ton point de vue, ça rend la discussion beaucoup plus riche d’avoir aussi ta perspective un peu « extérieure ».
Pour répondre à ta note sur le ski alpin, je rejoins Stelvio: tout le monde ne va pas en station mais pour le coup, l’attrait pour cette discipline semble partagée par des groupes sociaux beaucoup plus mixés que pour l’alpi. Mais là, le frein serait effectivement plus d’ordre économique (en gros, l’entrepreneur fortuné comme son employé peuvent rêver d’une semaine aux sports d’hiver, mais les deux ne pourront peut-être pas y aller).
Il y a des montagnes, dans ton pays d’origine? Si oui, qui y va? Est-ce que tu vois les mêmes tendances qu’ici ou de manière plus générale, en Europe?

Evidemment, et je n’ai pas les moyens de mener une enquête de socio, puisque c’est de ça dont on parlerait. C’est un simple constat d’après mes propres observations, comme je l’avais indiqué précédemment, avec les limites inhérentes à ce genre d’exercice.
C’est vraiment chouette que tu soies alpiniste et que tu infirmes la tendance générale que j’aie pu (croire) observer. Moi, j’aimerais bien emmener mes 2 potes bac pro en montagne mais c’est comme pour le vélo de voyage, c’est pas leur tasse de thé, voilà ce que je peux dire + que je n’en ai pas croisé beaucoup là-haut (et pourtant, je m’intéresse à l’histoire des gens que je croise dans les refuges).
Après, personne ici n’est légitime pour dresser une carte sociologique de l’alpi (à moins qu’un sociologue ne traîne sur C2C) mais je trouve que les ressentis des pratiquants disent déjà pas mal sur le positionnement de l’alpi d’un point de vue social.
Enfin, je comprends aussi ceux gavés par ce genre de discussions qui revient toujours à son point de départ, et là je dirais: vive la France! C’est typique…hé oui.

sTELVIO,

étant étudiant, je ne pratiquais pas l’alpinisme, mais le vtt, je me suis payé le vélo (monté/upgradé au fur et à mesure) de mes rêves (environ 3000€) en travaillant 3 étés et étant raisonnable le reste de l’année, j’avais un budget mensuel tout compris d’environ 650 à 700€ dont la moitié allait au logement, le reste, c’était la bouffe, transport (train et bus), l’abonnement téléphone et internet. Par contre je n’avais pas de voiture, mais un vieux vélo comme moyen de transport.

Après c’est une question de priorité, ma priorité en tant qu’étudiant c’était le vtt, je faisais en conséquence. Aujourd’hui, ma priorité c’est la montagne, j’adapte en conséquence (avec l’avantage d’être sur place et de pouvoir en profiter tous les week-end de beau temps).

Pour moi rien n’est impossible, il faut s’en donner les moyens, des fois c’est un peu long (3 ans pour mon vtt par exemple, mais au final, c’est bon je me suis fait plaisir) et il faut être patient.

Bon, pour moi, l’alpinisme, question fric, c’est réglé. Pas besoin de rouler sur l’or. C’est comme le wélo: on peut aussi bien faire du wélo avec une bécane à 60€, ticheurte coton et sandales en cuir qu’avec un truc super-machin à 6000€.
L’alpinisme, c’est culturel.
Donc… du point de vue sociologique (ou sociétal…) il est incontestable que les alpinistes se recrutent essentiellement (essentiellement… j’insiste côté pinailleurs) parmi les intellos et plus particulièrement les scientifiques (ya eu des études… cherchez).
Pourquoi ?
Mon idée à moi (Francois) qui n’est pas forcément l’idée de tout le monde et qui ne prétend pas être un vérité première (j’ouvre un pébroc côté pinailleurs) et d’ailleurs qu’est-ce que la vérité ? mais on s’écarte. Donc, disais-je, mon idée à moi est que l’alpinisme est une activité complexe qui demande pas mal de réflexion, où il y a un tas de trucs à gérer (itinéraire, cordée, météo, conditions, horaire, niveau etc…) et ou, si on se trompe, la sanction est lourde, voire fatale. Contrairement à d’autres activités comme le golf ou le vélo qui sont moins compliquées. Il y a donc une certaine satisfaction intellectuelle à bien mener sa barcasse.
Voilà mon idée à moi, Francois. Mais vous pouvez critiquer (je permets) et même dire que je suis un con (et même un vieux con, mais vous y passerez tous… enfin, je vous le souhaite).

[quote=« Francois, id: 1216949, post:225, topic:113062 »]parmi les intellos et plus particulièrement les scientifiques (ya eu des études… cherchez).
Pourquoi ?

Donc, disais-je, mon idée à moi est que l’alpinisme est une activité complexe qui demande pas mal de réflexion, où il y a un tas de trucs à gérer (itinéraire, cordée, météo, conditions, horaire, niveau etc…) et ou, si on se trompe, la sanction est lourde, voire fatale. Contrairement à d’autres activités comme le golf ou le vélo qui sont moins compliquées. Il y a donc une certaine satisfaction intellectuelle à bien mener sa barcasse.[/quote]
Bof. Ce point de vue est simplement une approche intellectualisant la pratique pour coller à ton propre modèle.

C’est un travers assez classique que de voir une discipline à travers le prisme de sa propre pratique.

[quote=« Stelvio, id: 1216929, post:220, topic:113062 »]

[quote=« rbonnet, id: 1216918, post:218, topic:113062 »]

[quote=« Stelvio, id: 1216916, post:217, topic:113062 »]

Grande majorité: franchement, je ne crois pas… A noter: gens financièrement modestes n’est pas égal à étudiant.

En étant schématique: si 20% des étudiants vivent avec plus de 1200 euros par mois (et 80% avec moins de 1200 euros), et que ta grande majorité, en réalité, c’est 20% des étudiants… bah, au final, je ne suis pas très sûr que tu parles des habitudes « dépensières » des gens les plus modestes de la société.

De mon point de vue, je n’ai pas l’impression que la grande majorité des étudiants aillent souvent au ciné, dans les bars ou les restos…[/quote]

Des étudiants avec 1200€ par mois jamais vu :expressionless: Par contre étant étudiant depuis déjà 4 ans, des étudiants qui sortent j’en vois beaucoup oui :stuck_out_tongue: Et je ne connais personne qui ne dépense rien en loisir, même quand l’argent est un soucis ;)[/quote]

Je voulais dire 1200 en comptabilisant l’éventuel loyer financé par les parents et les autres dépenses prises en charge par les ascendants (du style: facture électricité, internet, ordi portable, inscription à la fac, voiture…)… D’un étudiant à l’autre, la différence de niveau de vie peut être considérable (rien qu’entre celui qui travaille et celui qui ne travaille pas). Et il peut y avoir des biais: par exemple, un étudiant qui fréquente souvent les soirées étudiantes aura tendance à croire que tous les étudiants passent leur temps en soirée… et inversement…
Après, niveau comportement, ça dépend un peu des milieux d’étudiants: BTS, première année de médecine, prépas, fac, alternance… et des disciplines: psycho, maths, technique, etc.
Difficile de faire des études sociologiques sans données concrètes… mais même s’il est difficile d’estimer leur proportion, il y a des étudiants qui ont un budget ric-rac et pas les sous (voire même pas le temps) pour se payer resto, ciné, alpi…[/quote]

J’arrête la discussion ici puisqu’une fois de plus tu sembles t’enfermer dans tes idées préconçues :rolleyes:
Parler de 1200€ comme un revenue courant pour des étudiants moi ça me tue… Avec 700€/mois je me suis toujours considéré privilégié :o
Sur le reste ça se passe de commentaire :rolleyes:

rob

donc passons nous de commentaires!
en plus le soleil pointe son nez…

[quote=« Francois, id: 1216949, post:225, topic:113062 »][/quote]
Simple et efficace. Il n’y a qu’un (vieux con de? mais je ne crois pas) maître, disais-je. Je pense que ça offre une part de l’explication, pas toute l’explication peut-être, car pour le coup uniquement individualisante et donc omettant l’influence du groupe social.
Mais pour cette partie (i.e. rapport individu / alpi), efficace.
Une question corollaire à cette proposition: cette notion d’engagement qu’on retrouve en alpi attirerait-elle plus particulièrement les intellos? Pourquoi? Pour moi, ce truc « d’engagement » est caractéristique de l’alpi (et de certaines autres disciplines comme le parapente etc…). En moto, si on risque sa vie, on pourrait dire qu’en alpi, on l’« engage » en offrant une plus grande part au contrôle, plus en connaissance de cause en somme, un peu comme si on testait les limites humaines, contraints par ces propres limites humaines mais aussi riches des ressources humaines, la plus puissante étant l’intelligence.
L’alpi serait donc l’arène où les intellos pourraient trouver une forme d’épanouissement à jouer leurs propres jeux du cirque.

je vais en causer à mes potes menuisier, chauffagiste et technicien de maintenance, et vous tiens au courant

tant qu’à faire de la sociologie de comptoir (ah zut, on est pas au bistrot ici….), j’ai pu remarquer en les cotoyant qu’ils prenaient un malin plaisir dans des manips ou des recherches d’itinéraires, ce qui n’était pas très éloigné de leur domaine d’activité
par contre, une chose est sure: ça les gonfle de trainer sur un forum pour écrire des tartines

c’est pas compliqué, c’est l’articulation de tous les éléments que vous avez proposés qui expliquent qu’un individu est amené ou non à pratiquer un jour l’alpinisme (ou assimilés… il me semble que l’alpi est classé dans les sports extrêmes, au même titre que le parachutisme, l’escalade, le saut à l’élastique, le tricot en milieu hostile): motifs inhérents à l’individu, motifs sociaux, motifs plus larges comme la norme, les facteurs institutionnels/idéologiques; l’alpinisme (globalement) est un sport engagé

il faut articuler toutes ces variables: géographique, économique, socio-culturelle, familiale et professionnelle, genre aussi personne n’en a parlé, mais être un homme ou une femme ça change tout!

l’alpi est un sport chronophage, qui nécessite un investissement psychologique, intellectuel et physique important; certains vont dire qu’on peut faire de l’alpi « facile » mais l’alpi reste un sport engagé, et c’est le rapport de l’individu à cet engagement qu’il faut étudier

en résumé: c’est finalement plus compliqué d’aller faire de l’alpi le dimanche que d’aller à la piscine…

alors pour répondre à la question: en théorie, oui; en pratique non (bref on n’est guère plus avancés, mais c’est sympa de discuter :rolleyes: )

Marielle, crois tu réellement qu’il y a beaucoup d’intello dans l’arêne de l’alpinisme de haut niveau ?

Pour ouvrir ton approche de ce genre de sujet, je te conseille la lecture de « Les Alpinistes en France 1870-1950. Une histoire culturelle » d’Olivier Hoibian /books/272846/fr/les-alpinistes-en-france-1870-1950-une-histoire-culturelle

Effectivement. Marielle et d’autres oublient que le net (et c2c) selectionne une population non représentative de la population dans son ensemble.

il me semble que cette discussion n’est pas restreinte à l’alpinisme de haut niveau ? une hétérogénéité des populations en fonction du niveau n’est pas qqc de surprenant.

Moi je crois que les drosophiles sont à deux doigts du prolapse.

Tsss… moi j’aime pas la piscine, alors je fais de l’alpi :slight_smile: C’est facile finalement!

ptetbenquoui,
Quand on parle d’engagement et de tester les limites humaines (voir les propos de Marielle), on n’est pas dans le domaine du tricot sur la voie normale du Mont Blanc. L’intello intellectualise mais n’avance pas bien vite et pas bien loin en montagne car il perd trop de temps à intellectualiser.

La sociologie de comptoir de ces différents posts permet de s’occuper les jours de pluies. Mais, si Marielle (et d’autres) s’interessent à ce genre de sujet, il existe de la littérature sérieuse qu’un intello peut mettre à profit pour se documenter. :wink:

parce que l’« intello » il intellectualise sa vie, il a besoin d’y mettre de l’« extraordinaire » pour sortir de la routine, la recherche de l’esthétisme, de temps de contemplation est le propre de" l’intello"; il réfléchit aussi à son rapport au monde et au milieu dans lequel il évolue; il faut également acquérir des compétences à cet exercice (d’où l’excitation intellectuelle, de l’« intello »), et puis l’appartenance à un groupe qui partage les même « valeurs », sensations, tout ça

les critères sociaux-professionnels permettent de définir « l’intello » mais chacun sait que si c’est vrai globalement, c’est aussi faux dans le détail…

[quote=« Moon, id: 1216967, post:231, topic:113062 »]en résumé: c’est finalement plus compliqué d’aller faire de l’alpi le dimanche que d’aller à la piscine…

alors pour répondre à la question: en théorie, oui; en pratique non[/quote]
bon ben voila
on clot la discussion?
comme le dit bono, parfois, il faut avoir pitié de nos amis insectes

Les intellos en montagne ne tiendraient pas l’horaire?

Pis d’adord: c’est quoi un intello? Hein?

on a oublié le facteur signe astrologique dans toutes ces explications