La voie Desmaison au Pic de Bure, nouvelle voie ou variante ?

Oui, c’est pour cela que je dis que la différence réside dans l’alternative. Eux ne l’avait pas.

Par exemple, en 1937, mon grand-père jeune ouvrier de 17 ans, salarié comme maréchal-ferrant et serrurier dans une sous-préfecture du centre de la France, plutôt sans le sou, profite de ses premières vacances : il a coupé, façonné, soudé et assemblé un tandem pour aller à la mer qu’il n’a jamais vue. Sans tuto Youtube. Un an pour faire un vélo, s’acheter les périphériques, etc … Et un tandem ! Et il est parti avec son meilleur pote qui était vendeur de graines - et n’avait pas du l’aider beaucoup ! C’était pas très loin, ils étaient à moins de 250 km de La Rochelle. Aujourd’hui, ça ferait une super histoire sur les réseaux sociaux. Quand la voiture est arrivé, il est monté en voiture et n’a plus fait beaucoup de vélo ensuite. Il a racheté l’exploitation de son père et allait dans les champs tout proches à plat en vélo, mais c’est tout.

Il n’avait simplement pas le choix, ce n’est pas un exploit.

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Pas trop d’accord. En gros, ils auraient fait le même trip en voiture, tu les aurais critiqué leur voie ? Bizarre comme idée.
Par ailleurs, renoncer à la voiture pour le vélo, tu parles d’un effort pour eux ! Pour un grimpeur pro, super sportif, financé par des marques de bon matos, qui a plein de temps libre, je vois pas où est le renoncement.

Pour une baltringue comme nous, qui a 5 jours de vacance-grimpe coincés entre la semaine chez tata et celle en camping avec les enfants, qui a encore des kilos en trop du confinement et dont le vélo date de l’époque Festina, là oui c’est plus difficile et chapeau !

Ca serait pas une nieme version de « on ne prête qu’aux riches » ?

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Marrant mon grand père a du faire à peu prêt la même juste après guerre. Pour voir la montagne. Il était mayennais et s’est rendu en hte Savoie.

Je n’y vois pas une critique, je demande que le regard soit bienveillant avec un soupçon de « discrimination positive ». Tu sens très bien que le rappel historique d’un exploit passé, d’une valeur sportive supérieure est plus de nature à diminuer « l’exploit » actuel qu’à l’applaudir ! Tu regardes forcément l’actuel à l’aune du passé. Je dis juste il manque un élément : l’effort de ne pas s’assoir au volant de sa caisse. L’alternative.

Dans le développement actuel de la discussion, je ne pense même plus à la partie alpine qui est au fond plus un but qu’autre chose. Présenté comme tel par le protagoniste principal en plus.

On ne parle ici plus d’une voie du tout. Et si je parle d’Heckmair en 1931, c’est aussi d’un but dont on parle. Aux Jorasses.

Et d’ailleurs, si tu me permets la remarque suivante :

Sur l’action totale : faire de l’alpinisme plus local que de partir gravir une paroi vierge à l’autre bout de la planète. Ça met forcément les protagonistes de l’histoire actuelle dans une position difficile vis-à-vis d’un demi-but, ce qu’ils n’auraient pas eu pour la même histoire au Pakistan … L’enjeu et la pression seraient presque supérieur !

Oui, tu as raison. Mais pour que l’envie nous vienne, je crois que les exemples, c’est bien.

Il me semble que c’est le cas.
Il y a ceux d’un côté qui ont vraiment dénigré cette ascension (et qui ne sont plus là) et de l’autre une banal remarque sur l’association ancienne entre le vélo et la grimpe sans aucune jugement de valeur ni sur le projet ni sur les réalisations des deux allemands.

PS : je suis très sensible aussi au fait d’essayer de promouvoir le local plutôt que le lointain.

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Sinon, comment faut-il formuler le rappel d’un fait historique ?
Je tente: le vélo-grimpe était déjà pratiqué par les allemands avant la guerre.
Quoique, le « déjà « me semble un tantinet méprisant ou dénigrant. Je supprime.
Je retente: le vélo-grimpe était pratiqué par des allemands avant la guerre.
Voilà. Il me semble difficile de faire plus neutre.
On remarquera, au passage, que n’en déplaise à certains, l’objectivité totale est une utopie.

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Bonjour,

Je pense qu’à l’époque, aller « loin » était un exploit. Quand je lis les récits de cette époque, aller de là où j’habite jusqu’à Grenoble était déjà un vrai voyage : prendre un véhicule à cheval pendant 2 H pour aller à La Mure, prendre le « petit train » pendant 3 H pour aller à Saint Georges de Commiers, prendre le « grand train » pendant 1/2 H pour aller à Grenoble, en ajoutant les attentes pour les correspondances. Maintenant, ça prend 1 H en voiture,

Et pourtant, sur des photos de cette époque, j’ai vu que certains habitants d’ici étaient allés au Granier. Peut-être bien qu’ils avaient pris plusieurs jours pour se déplacer là-bas, faire leur randonnée, et en revenir. Effectivement, ils n’avaient pas le choix. Soit ils prenaient le temps et utilisaient les moyens disponibles à l’époque, soit ils ne faisaient pas. Et ne pas faire était probablement le cas de la plupart dans ces temps anciens, qui ne pouvaient pas avoir assez de temps de loisirs pour faire ces activités, ou alors quelques rares fois dans leur vie, alors que nous avons tendance à vouloir faire la même chose assez facilement chaque week-end.

Bernard

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Qui parle de neutralité ? D’objectivité?

J’aime bien l’analyse suivante de @Gros

Allez je te propose un truc non neutre

  • Inspirant pour nos jeunes. Ca me rappelle que le vélo grimpe était pratiqué par nos vaillants prédécesseurs.

  • Oui oui oui, père castor raconte nous une histoire

:wink:

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Ah : ça fait plus de km ! Et surtout ça monte ! Aller vers l’ouest, c’était plus plat.

c’est un bon début
voila ce que je propose

C’est vraiment un projet enthousiasmant et qui véhicule des valeurs positives.
On voit là l’aboutissement du vélo-grimpe tel qu’il était pratiqué par des allemands avant la guerre.

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Dans les années 70, Pierre Béghin partait en vélo pour le week-end de Saint-Etienne à Archiane (200 km) pour faire en solo la Fissure Inférieure et la Paroi Rouge…respect !

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De mémoire il faisait aussi du vélotaf entre Grenoble et le sappey

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Tu es sûr que ça s’appelait comme ça à l’époque ?
Parce qu’une fois recontextualisé c’est plus la même chose

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Saint Martin d’Heres plutôt… Ou alors le Cemagref était à Gre à cette époque ?

Désolé de déterrer ce post, mais c’est plutôt 1956 que 1955 : La Montagne et Alpinisme : revue du Club alpin français et du Groupe de haute montagne / directeur de la rédaction Lucien Devies | 1955 | Gallica