Si on n’a jamais fait de via on n’est peut-être pas non plus obligé de commencer par une TD…
La Via Ferrata, une activité menacée ?
Je ne suis pas sûre qu’elles soient bien lues. Il y a aussi un facteur psychologique et lié à la communication mise en place sur les via depuis quelques années. On a présenté ça comme des « randonnées du vertige », comme si l’activité était accessible à tout randonneur en forme et finalement simple comme de grimper une échelle. Le résultat, c’est celui que j’ai eu cet été : une amie, randonneuse, m’a demandé cet été d’aller faire la via du Lauzet. Pour autant, elle est absolument terrifiée à l’idée de faire de l’escalade, trouvant cela beaucoup plus dangereux. J’avais mis la corde, mais étant devant, j’ai trouvé les longues sections verticales bien plus expo qu’une longueur d’escalade en grande voie. La copine, elle, ne s’est rendu compte de rien.
Il y a aussi qu’en escalade, si on est mal, on peut toujours tirer des rappels et redescendre. En via ferrata, il faut sortir…
Des ennuis en via, j’en ai vu pas mal, mais toujours sans conséquences :
- Une copine qui s’est détachée du câble pour laisser passer quelqu’un de plus rapide : La règle doit être de ne pas se détacher du câble. Si on veut laisser passer quelqu’un, on se colle contre la paroi et il passe derrière, en faisant passer une longe puis l’autre, comme il ferait pour tous les points de fixation du câble.
- Un copain qui, arrivé en haut de la via, me demande pourquoi il y a un symbole tête de mort apparent sur son baudrier : il n’avait pas fait le dernier passage de la sangle, qui aurait dû cacher ce symbole. En via, c’est un peu comme en escalade, c’est mieux de vérifier comment s’équipent ceux avec qui on va, même s’ils ont l’air plus expérimentés que nous.
- Catherine qui sur un passage en vire d’une via, met les pieds dans des flaques d’eau et de boue : en commençant le passage vertical suivant, ses chaussures boueuses ont glissé sur un barreau, elle est tombée, mais a été retenue par sa longe, sans même faire défiler l’absorbeur, donc aucun problème pour reprendre la suite de la via.
- Catherine qui se fait surprendre par un serpent sortant d’une prise où elle avait mis la main, pareil, petite glissade, mais la suite de la via s’est passée sans problème.
- Un organisateur de via qui s’écarte au départ de la via pour laisser passer le groupe, et chute 3 mètre plus bas : même avant le début du câble, ou tout autant sur le sentier de redescente, il faut rester attentif, d’autant plus quand il n’y a plus de câble et qu’on ne peut plus s’attacher (mais pour toi et avec les rando que tu décris, ça ne devrait pas être un problème).
- Moi, qui après avoir terminé une via, met bêtement le pied dans un trou auquel je n’avais pas fait attention sur le sentier de retour. Petite entorse, soignée à l’eau froide d’un torrent et en resserrant la chaussure, j’ai quand-même pu finir la descente, comme je l’ai déjà dit il faut faire attention sur le sentier de descente, parfois plus que sur la via elle-même.
Le cas que tu as trouvé, mort sur la via de la Bastille en étant correctement équipé, c’est vraiment une rareté. Comme écrit dans l’article peut-être qu’il a fait une crise cardiaque avant de chuter. Ou peut-être qu’il a chuté et s’est assommé et que personne ne l’a vu, c’est exceptionnel sur la via de la Bastille, mais certains arrivent à y aller quand il n’y a vraiment personne. Si tu y vas en journée, il n’y a quasiment aucun risque que tu ne sois pas vu par quelqu’un d’autre si tu as un problème.
L’autre cas exceptionnel qui s’est produit sur la via de la Bastille, c’est la chute d’un pratiquant qui s’était équipé correctement, mais avec un matériel défectueux. Il a survécu à sa chute, mais avec de graves séquelles. C’est encore plus exceptionnel d’avoir un matériel défectueux que de chuter seul sans personne pour nous secourir.
Bref, ne t’inquiètes pas excessivement, vas-y, fait le premier secteur, et si tu t’y sens à l’aise fais le deuxième aussi.
Bernard
Sur ce coup là il n’était pas longé, c’est d’ailleurs le motif principal de décès en via.
Avec les longes a déchirement, c’est un coup a chopper une crise cardiaque qu’en tu entends le matériel craquer.
Sur les presque accidents, on peut ajouter neutraliser l’absorbeur en vachant la longe intégrée au pontet (« parce que ça gêne ce mousqueton qui se balade » dixit la copine en sortie de surplomb)
Monter ses mousquetons sur les strings en bout de longe (le gars avait déjà fait la moitié de la via comme ça)
Se longer en progression avec seulement une sangle (« oui mais moi je fais de l’escalade »)
Une digression sur les erreurs de manips en escalade à cause de la fatigue et du stress a été isolée ici:
Via du Lauzet cet été :
3 personnes qui traînaient dans le PDsup et fonçaient dans les parcours de liaison à pied, pour pas qu’on les double.
J’ai donc eu le temps de mater leur matos : 2 sangles, ou une longe grimpe + une sangle par tête.
Un peu fatigué de leur « no pasaran », je leur fais remarquer qu’ils grimpent quasi sans assurance. Le mieux loti, leader du groupe me répond : mais j’ai une longe dynamique…( crétin). 3 mots s’ensuivent sur la différence entre longe dynamique escalade, qu’il semblait pratiquer et longe dynamique via.
Il paraît que c’est courant…
je viens de faire la via ferrata de grenoble.
le site ecole annonce la couleur. ca tire bcp sur les bras, roche patinée et prises peu nombreuses.
bref je me laisse tenter par la 1ere partie, je suis rapidement cuit car tout les encrages sont en devers et pas vraiment de quoi se vacher facilement, je me vide a chaque passage de mousqueton et j’ai hate d’en finir. le passage sur le cable a 60m de haut est folklorique. je me crois a fort boyard.
je me laisse tenté par la 2eme partie d’autant qu’il y a une deviation voie facile que j’emprunte. sur la partie difficile je me vache a chaque encrage. c’est facile du coup. la voie facile c’est presque tout dans les jambes, très reposant. je finis quand même par me perdre et reprendre à l’envers la variante difficile.
je reviens en haut. et il y a un 3eme tronçon pour finir à la bastille, beaucoup de passage en adherence. il faut forcer, le passage du fort n’est pas si evident que ça car il faut gérer le passage de la sangle a chaque fois et se pencher par dessus le rempart pour se laisser tomber de l’autre cote.
c’est donc epuisant physiquement et mentalement, il faut rester lucide et pas de tromper entre le kit de via ferrata et la degaine.
pour des gens qui font que debla randonnée je trouve ca ultra difficile car tout glisse , pour qqn comme moi qui apprend l escalade ca peut apporter de la confiance et apprendre à se mouvoir en parroie mis tout est patine.
là je suis vidé, c’est le truc le plus dure que j’ai fait pour le moment.
Je ne sais même pas quoi dire à ça. Dans une via ferrata ! J’ai l’impression de voir un personnage de Kaamelott parachuté dans notre monde.
il y a 2 voies qui se separent et se rejoignent et une sortie, au lieu de sortir je pensais que ça m’amenerait en haut du fort
y a 2 flèches, mais j’ai quand même rigolé sur le coup, c’était ma hantise et j’ai réussi à me tromper quand même. xd
du coup en cas de chute, la longe s’étire de 2.7m?
je balisais tout le long, je me demandais comment ne pas se blesser gravement en cas de chute.
La méthode “ normande”?
Plus sérieusement :
Ne pas être seul.
Avoir du matériel adapté et efficace et savoir l’utiliser.
Faire en sorte de ne jamais chuter.
En cas de chute prier pour éviter de toucher la parois, une vire ou un élément métallique⛑
Avoir une bonne étoile
Avoir un téléphone pour contacter les secours sinon est encore en état de le faire.
PS je te confirme que cette échelle à ferraille urbaine grenobloise vu sa configuration (traversée) n’est pas très bien équipé au niveau des fractionnement sur le câble d’assurance et des marché/prise de pieds) si on tente de passer sans se vacher sur la troisième longe fixe. Ça daube vite au niveau des bras .
C’est très dur de ne pas gravement se blesser.
De plus, parfois ça lache, et tu termines en bas.
Je t’ai dit de ne pas aller seul, faut écouter parfois ;). Mais content que tu sois en seul morceau.
On a deja « vu » un gars devant nous se tromper, les secouristes ont galéré à aller récupérer le corps … ( je sais pas s’il s’est vraiment trompé sur ça, mais ca importe pas vraiment )
C’est une issue possible quand on insiste pour dire qu’une via ferrata c’est ultra facile et qu’il est impossible de tomber (je précise que je ne parle pas de toi).
Si si, une via ça reste quelque chose de sérieux où on peut être très fatigué et se retrouver mal en point sans expérience, ne pas prendre ça à la légère en tant que débutant !
Ce qui intriguait, c’était la possibilité de se perdre sur une via Ferrata. Là comme ailleurs il semble que c’était une confusion entre une échappatoire et la suite. Sur certaines via il y a aussi plusieurs parcours optionnels et on peut parfois rencontrer des pratiquants qui se sont trompés de sens à une jonction. Le plus fréquent pour se perdre doit être sur le chemin de descente, parfois long et mal indiqué. Alors oui, on peut se perdre en via Ferrata même si a priori ça a l’air ridicule.
Bernard
Philippe Poulet ne devrait pas faire d’article sans être encordé.
Quand on est très fatigué on peut faire toutes sortes d’erreurs qui peuvent sembler bête a posteriori, ou pour un observateur extérieur
Complètement d’accord.
Sur le coup ça m’a paru tellement surréaliste. Réaction à chaud
Tu t’es inspiré du récit de Walter Bonatti lors de son ascension en solo du pilier Bonatti au Dru ?