Bon, je suis allé traîner mes chaussons ces derniers temps à le Triperie, j’en profite donc pour déterrer ce topic afin d’y procéder à quelques tests ADN, rendre hommage aux ouvreurs (spéciale dédi à Géronimo), et tenter de réhabiliter ce spot vraiment à part, incroyable, injustement tombé en désuétude et dans l’oubli.
Je confirme tout ce qui a déjà été dit, l’importance des conditions météo, la nécessité d’un vent non marin (NO bienvenu); l’une ou l’autre fois j’y suis allé par vent de SE pensant que ça le ferait quand même, et bien c’est la claque assurée, ce petit bout de paradis se transforme en enfer, on ne tient plus rien, tout est glauque… J’ y ai grimpé surtout le matin, à l’ombre, les voies sont faisables même en été, en deux-roues la route de Morgiou est ouverte (Sauf si vigilance noire, bref sans gros mistral donc sans conditions optimales). Je n’ai pas eu besoin de brosse (pas indispensable).
Il reste les galets collés en haut des voies mais on ne voit plus le nom (seule Rose des sables a résisté). J’aurais pu les rajouter mais j’estime que c’est aux ouvreurs à décider de les réécrire (ou pas !). Pour se repérer, quand on arrive, il y a un kairn, c’est le point de départ de Sporting life. A partir de là avec le topo on peut plus ou moins s’orienter, sachant qu’inévitablement vous risquez l’une ou l’autre fois de vous planter de voie, mais comme elles sont quasiment toutes à faire…
C’est vrai que c’est gazeux, il y a une ambiance à descendre, bercé par les cris des volatiles ou le grondement des vagues, mais quand on commence à grimper on se concentre sur la voie et on oublie. De temps à autre des bateaux de pêcheurs ou de touristes s’approchent sans être bien gênants.
Lesdites voies ne sont guère commentées, voici ce que j’ ai pensé des voies phares:
LES CAPRICES D’UNE DIVA : 7b magnifique, suit une fissure en S, 1 caillou collé.
DESTINS CROISES : 8a , part à droite au milieu des CAPRICES, bloc en traversée, très fin et finaud, à doigts.
ROBERTO MIO PALMO : 8b (plutôt 8a+), continuité, des pas d’allonge entrecoupés de bons repos, démarre sur de beaux rideaux, un premier pas dur sur mono et à la fin un pas pour chercher une calcite intermédiaire avant une belle colo concrétionnée salvatrice. Magnifique. Il faut tenir au mental car on peut y grimper 20 mn.
SPORTING LIFE : 7c+ , hard, bricolée mono taillé, 2 pieds collés, section intense surplombante puis rési.
CALYPSO : 7c , soft, suit une ligne arabesque incroyable, naturelle, gaz à tous les étages, un vrai coup de coeur, à faire absolument.
KRAMER CONTRE ROBERT : 8a+ , déroulons-lui le tapis rouge, c’est la star du spot, la perfection incarnée, très athlétique et technique, pas vraiment de repos, des mouvs déments, pas loin de 8b (si ce n’est 8b: en fait il serait plus juste d’inverser la cotation de ROBERTO avec celle de KRAMER; cette dernière est quand même beaucoup plus exigeante). C’est une déesse qui figure au plus haut des colysées, souvenir impérissable en vue. Pour vous donner l’eau à la bouche, je mentionnerai 2 passages magiques:
-
Après une remontée sur tuyau d’orgue et une petite marche d’approche, le 1er pas: 1 inverse dans chaque main, croiser main droite sur une autre inverse pour chercher une verticale main gauche; remonter le pied g en adhérence, crochetage talon d pour chercher une règle main d et enfin un bon trou main g.
-
Plus loin: colo main d: jeté d’1m50 sur une belle fente main g puis c’est le passage-clé de la voie: chercher 1 tridoigts à d, ramener main g sur une intermédiaire verticale, reverrouiller le tridoigts, décalage des pieds et croisé main g sur 1 bidoigts. Prendre 1 inverse médiocre main d et remonter haut les pieds pour claquer 1 « bonne » prise. Et c’est loin d’être fini. Une fissure ascendante à droite amène au dernier mur surplombant. Très rési jusqu’au dernier mouvement. On peut se la coller tout en haut.
BATEAU IVRE : 7c , départ athlétique puis suit à g une fine fissure à verroux, belle dans un rocher blanc. A faire.
BLEU BLANC BLUES : 8a , même départ que Bateau puis tout droit, bloc dément (plusieurs possibilités) puis conti. Pas majeure mais intéressante avec toujours ce vide omniprésent.
PETIT HOMME : 8a , bloc en fissure: déroutante, hard et problématique de prime abord, au final plutôt soft quand on a compris les mouvs à faire et quelles prises utiliser. Il faut accepter de passer du temps à de la lecture pas facile.
BLEU MARINE : 7c , fissure. Pour le coup, en voilà une qui mériterait d’être brossée. Un jeté sur une règle à tenir puis ça déroule. A la fin sortir du petit toit en cherchant une bonne colo.
STOPPER LE MONDE : 7c , la voie des contrastes: c’est vrai qu’au début on a envie d’y aller au Karsher, on s’en prend plein les oreilles et les narines. Mais après, c’est que du bonheur, de belles colos à prendre à pleines mains, une belle envolée, des coincements de genoux, c’est pour ce type de voie qu’on aime grimper. (ça fait drôle de redémarrer pied au plancher).
L’HERBE DU DIABLE : 7c+, soft. Un aspect marron peu engageant, mais il y a toujours ce qu’il faut là où il faut. De beaux mouvs sur quelques inverses.
Pour finir, voici comme les 7 merveilles du monde les 7 joyaux du spot (qui n’engagent que moi !!) :
- Sporting life 6) Les caprices d’une diva 5) Bateau ivre 4) Stopper le monde 3) Calypso 2) Roberto mio palmo 1) Kramer contre robert.
Enjoy !!