S’il n’y a que la semelle qui est usée tu peux les faire ressemeler avec un autre modèle de la gamme vibrame plus résistant.
La Sportiva : le pire SAV des marques de montagne ?
Le baratin de La Sportiva, c’est du charabia publicitaire. Ni plus, ni moins !
Je vois ce que tu veux dire. Ceci dit, voici quelques réflexions :
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Certes il n’y a pas besoin d’avoir des super shoes aux pieds pour faire des raquettes, de la marche dans la neige ou de la voie normale. Alors oui je fais des voies normales faciles (j’aime pas trop les raquettes), mais je fais aussi de la cascade, de la goulotte, du mixte, du couloir etc… Et je n’ai pas les moyens ou la volonté d’avoir une paire pour chaque pratique parce que je suis un alpiniste amateur et que ça me servirait à rien. Donc j’ai été en magasin, j’ai demandé conseil à un vendeur qui m’a aiguillé, et les Cubes me paraissaient un bon choix (d’autant plus que j’ai un pied « difficile » et qu’il faut en tenir compte, j’ai essayé des paires moins techniques qui m’auraient convenues pour ma pratique mais dont le chaussant ne m’allait pas). Bien sûr il faut s’attendre à ce que ce soit un peu moins durable que les super Galibier ou autres (« c’était mieux avant ») mais de là à devoir faire ressemeler au bout de 10 courses, il y a un juste milieu à trouver.
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Effectivement il s’agit de bien cerner sa pratique avant d’acheter et de choisir le produit idoine, mais il ne faut pas tomber dans l’excès contraire - que l’on observe ces dernières années avec l’augmentation du nombre de personnes en montagne, et donc du marché potentiel - à savoir l’hyper spécialisation du produit et la sur-segmentation marketing. Aujourd’hui on voit de plus en plus de fabriquants mettre sur le marché des produits ultra-spécifiques : telles chaussures pour la glace, telles chaussures pour le mixte, telles chaussures pour la rando glaciaire, telles chaussures pour l’approche technique, telles chaussures pour le pied des voies en falaise, telles chaussures pour le trail en forêt et telles chaussures pour le trail en montagne et j’en profite pour vous refourguer des sandales spéciales « après-trail » (et je parle même pas des chaussons d’escalade).
Au final on a des produits 1/ très spécifiques 2/ pas ou peu durables pour certains, 3/ trop techniques pour l’utilisation qu’en font la plupart des usagers et 4/ généralement chers. Donc, quand tu dis " Compte tenu de l’hyper spécialisation des chaussures, il est impératif de définir précisément son cahier des charge" : fort bien, mais si on a un panel de pratique assez diversifié et que l’on n’a pas les moyens de s’acheter un produit par pratique, comment fait-on ? D’autant plus quand on a la « contrainte du pied » qui fait que l’on ne peut pas prendre n’importe quoi. -
Pour ce qui est du cas particulier des Cubes, elles sont taillées pour la glace, le mixte et tout ce qui vertical en général, en particulier en conditions froides (donc crampons). Tu remarqueras que la plupart des plaintes sur l’usure prématurée de ce modèle concernent la quasi-évaporation de la gomme au niveau de la « climbing zone » (autre « innovation marketing »). Sur la Vibram Cube, ils expliquent que la climbing zone est faite d’une gomme plus tendre que le reste pour améliorer la friction et maximiser ses performances en grimpe. Sauf que sur une chaussure faite pour être portée avec des crampons, qu’est-ce qu’on en a à fou*** ? Est-ce véritablement adapté au programme vendu ? Est-ce que le gain de poids sur les chaussures, de l’ordre de 50gr, justifie l’usage d’une semelle à usage unique ? On peut se poser la question. Je serais mauvais esprit, je dirais que ça permet d’ajouter un vernis technologique au produit pour appâter le client et lui faire croire que s’il les utilise il sera aussi cool que Lama ou Steck (RIP). Le pire c’est que ça marche.
De plus, si les descriptions des fabricants étaient exactes, alors le Goretex serait réellement respirant et le traitement Dry des cordes durable (en l’espèce, quand ils disent que les Cubes sont thermiques et bien ce n’est pas vrai).
Franchement je ne défends pas La Sportiva ca m’agace également tout ce matériel jetable mais faut pas non plus être dupe. Tu veux du très technique et light tu sais que tu vas d’autant plus devoir en prendre soin et que ça n’empêchera pas les matériaux de s’user trop rapidement.
Personnellement quand je fais un achat de ce type de montant je me renseigne le plus possible pour m’assurer que le produit va bien répondre à mon besoin et en l’occurrence sur ces pompes on ne peut pas dire que tu ne trouves pas d’infos, en 30 s sur google en tapant « nepal cube avis » :
"Points négatifs :
- bloc semelle fin : max 2 ressemelages.
- semelles d’origine très tendres : remplacées en 1 an."
Une généralisation bien abusive que je ne peux pas m’empêcher de relever. J’ai un copain CAFiste comme moi qui a continué à faire de la cascade (grade 5 en tête) avec ses superguides et des black ice jusque dans les années 2000.
PS : je suis au CAF donc tu vois, « y’en a des biens ».
Surtout que dans le club où je suis c’est vraiment pas le genre de la maison, t’as dû tomber sur des phénomènes.
C’est pas bien grave On a l’habitude, mais je n’ai pas pu m’empêcher…
Alors oui, peut-être.
Mais deux nuances.
1° Sur des modèles qui ont le même nom qu’avant (et le même programme), la qualité a baissé. Donc il y a aussi du laisser-aller dans la réalisation de ces modèles (choix des matériaux, assemblage, que sais-je?).
2° Il existe des montagnards (ne les appelons ni alpinistes, ni randonneurs, ni glaciéristes, ni quoi que ce soit) qui recherchent la polyvalence. J’en suis. Si je vais en montagne, je ne veux pas me trimbaler une armoire à chaussures sur le dos et je veux passer du sentier à la grosse caillasse, au rocher et au glacier. Je veux juste partir d’en bas et arriver en bas, avec une étape intermédiaire en haut. Tout le reste, c’est l’aventure. Enfin, ma façon de voir l’aventure. Je suis désolé de rechercher la polyvalence et la robustesse. Or cela n’existe plus chez La Sportiva, c’est clair. Il y a quelques années, je me promenais en Nepal Trek (ouh la honte, c’est même pas un vrai alpiniste!). Je trimbalais des crampons, des grosses chaussettes et des guêtres que j’employais lorsque le besoin se faisait sentir. Je passais partout où je voulais passer. Pas à l’Everest ni dans du 8c. Mais tout de même à pas mal d’endroits.
Cette chaussure qui a tenu plus de 10 ans n’existe plus. Quand j’ai changé, j’ai repris le « même modèle » (sur le papier) qui a tenu une année et j’ai voulu le ressemeler, on m’a répondu qu’elles étaient trop usées. Alors j’ai pris le modèle Evo, comme on me l’a recommandé, parce que « ça avait évolué, je n’étais plus au goût du jour ». Moins d’une année. Marre. J’ai changé de marque.
Dommage.
Le débat chaussure spécialisé versus chaussure polyvalente n’a pas beaucoup de sens car cela dépend de sa pratique, et en grande partie de ses objectifs de recherche de performance.
Bien évidement que les modèles techniques spécialisés sont moins polyvalents. Bien évidement que les modèles lights sont moins durables. Mais, ces modèles techniques spécialisées sont également une aide significative pour les personnes qui sont dans une démarche de performance. En glace, j’ai sortie mes premiers grade 5 avec des pulsars dont 1 avec manche droit, des koflach et des black-ice. N’empêche que je préfère les Nomic, les Darts et des petits grosses light de cascade pour titiller le 6/6+. La cascade, et le dry, ont significativement évolué depuis 20 ans. Les chaussures légères et libérant la cheville sont importantes dans la pratique cascade actuelle de bons niveaux.
Le plaisir en montagne n’a rien à avoir avec le niveau de performance. Si on se fait plaisir sans pousser la machine, il n’y a bien évidement aucune raison d’acheter du matériel spécialisé coutant cher et peu durable. Par contre, il faut être cohérent.
C’est la même chose dans tous les domaines. J’ai un vélo route carbone pesant 7kg. Bien évidement qu’il est moins polyvalent et beaucoup plus fragile que le vélo que m’avait fabriqué mon grand père et qui pesait plus du double. J’ai également un VTT et un vieux clous que je n’ai pas besoin de cadenassé. A chacun de voir en fonction de son besoin.
La définition de son cahier des charges est essentiel. Le cahier des charges peut consister à vouloir un matériel polyvalent et durable. Mais dans ce cas, c’est incompatible avec un matériel technique et léger. La cube = technique, légèreté et thermique. Ca ne répond bien évidement pas aux critères de polyvalence et de durabilité. Ce n’est pas fait pour le rocher en été, ni pour de la randonnée pédestre.
Il ya aussi des exceptions, où légèreté/fiabilité ne sont pas incompatibles, je pense aux Low Tech de Dynafit, par exemple.
Je suis bien d’accord, je dirais même que la plupart des sorties jusqu’à D ne requiert pas d’emporter une armoire à chaussure sur le dos.
Bref il va falloir faire quelques recherches pour trouver une paire de chaussure durable, entre le poids de super-guides et d’un modèle ultra light à 700gr on doit bien pouvoir trouver un juste milieu.
Je suis d’accord avec toi que cette règle peut avoir beaucoup exceptions, notamment quand il y a des différences importantes de concept. C’est le cas pour la low tech qui n’avait pas de pièces mobiles constituant le points de faiblesse et le poids des fixations à « plaques ».
Néanmoins, il faut tout de même relativiser la durabilité de la low tech. Oui, c’était bien bien bien meilleur que les Diamir et autres fixation à plaque articulée. Mais, la Silvretta 404 n’avait pas à rougir en terme solidité/durabilité par rapport à low tech.
J’ai cassé plusieurs low tech mais je n’ai pas cassé de 404. Je n’ai pas plus cassé de fixations d’alpin sérieuses alors que je les sollicite beaucoup plus. Par exemple, les « mythiques » 747 Equipe de Salomon étaient réellement indestructibles mais pèsent une tonne (y compris pour des alpins).
Par ailleurs, on devrait être d’accord que la plupart des évolutions allégées de la low tech ont plutôt conduit à perdre en solidité.
Si tu souhaites un modèle solide/durable, il ne faut généralement pas prendre de modèles légers, ni de modèle techniques. Il ne faut pas une Ferrari mais un tracteur.
Je ne trouve pas normal que le SAV de la Sportiva ne t’ai pas répondu lorsque tu les as interrogé en direct. C’est parfois/souvent un travers de marque/entreprise Européenne ayant du mal à répondre rapidement aux mails des clients. Mais, je ne ferais pas plus confiance au magasin à priori. Il a tout intérêt à donner l’impression qu’il est d’accord avec toi, tout en chargeant la marque. A fortiori si cela se passe par des échanges verbaux.
Oui, mais dans les cas que je connais (PLUM entre autres) le SAV a assuré…
Je suis d’accord avec l’idée de ton Cahier des charges, et je me prononcerai pas dans le cas de ces chaussures que je ne possède pas.
En tout cas les retours d’utilisateurs de ce type sont intéressants comme pour les multiples problèmes de délaminage sur les skis,…
Une évolution de C2C pourrait d’ailleurs aller dans ce sens. Un peu comme la rubrique matos de Skitour, où les avis d’utilisateurs sont collectés. On pourrait imaginer quelque chose de similaire sur matériel d’escalade et d’alpi (corde, chaussons,casques,chaussures, sacs…) . Si la personne donne son avis en tant que membre, on peut aussi faire le lien avec sa pratique.
Oui, c’est vrai, nous disons la même chose, mais je t’avais lu en diagonale. Mea culpa.
Je n’ose pas te dire ce que j’ai choisi comme godasse. Ce n’est pas beaucoup plus durable, mais tout de même au moins deux fois plus que ces « Nepal Trek Evo » qui me semblent moins résistantes que des tongs. Par contre, les chaussures que j’ai choisies sont juste 4 fois moins cher. Je me suis juste dit que je ne voulais plus mettre des prix de malade pour des godasses qui tenaient moins d’une année.
Quatre fois moins cher, deux fois plus durable, au final… ça fait quand même huit fois moins cher… désolé d’être radin.
Faut pas avoir honte d’avoir acheté tes pompes chez Décathlon Ils nous rendent quand même un grand service en permettant de s’équiper à moindres frais, avec un assez bon rapport qualité prix.
J’ai également des chaussures D4. Sur les 5 dernières paires en 10 ans (course à pied, trail, VTT et vélo route), 4 paires avaient des défauts de conceptions conduisant à une usure précoce de tout ou partie de la chaussure. La dernière, chaussure carbone vélo route, ne présente, pour l’instant, pas de soucis mais elle n’a que quelques centaines de km.
Je n’ai pas testé les modèles alpinisme de D4. Les premiers modèles, de mémoire sorties il y a 10 ans, ne donnaient pas envie. On voyait bien que c’était fait à l’arrache. Au fil des années, ils se sont probablement améliorés. Mais, les modèles Simond sont tout de même à 150€-170€.
D4 est très bien pour les polaires/collant/pantalon/tee-shirt et autres produits à 5€-50€. J’ai plus de doutes pour les chaussures d’alpinismes. Par ailleurs, si on souhaite encore avoir le choix dans x années/décennies, il faut éviter de trop favoriser les situations pouvant aboutir à des monopoles. J’aime bien D4, et sa réussite, mais le principe d’une seule organisation faisant tous les sports et sortant les autres marques ressemblent un peu trop à Google et autres Microsoft.
La Sportiva, avec tous ces défauts, reste une entreprise familiale, fondée par un cordonnier en 1928. C’est une entreprise à taille humaine dont le cœur de métier est la chaussure de montagne. Son usine principale est toujours installé à Trente. D’une manière générale, je préfère une marque, un industriel, qui fabrique et ayant donc une connaissance propre du produit, aux marques de marchand, sous-entendu totalement sous-traité (y compris parfois/souvent/toujours dans les usines des « vrais » marques). C’est un peu comme dans l’alimentaire. Dans le mesure du possible, je préfère celui qui produit à celui qui distribue.
Il y a 8-9 ans, j’ai eu besoin d’urgence d’une paire de chaussures de rando. Le plus simple était d’aller chez D4. J’ai pris en vitesse une paire de Forclaz 500 à 50€ en me disant qu’à ce prix, je ne prenais pas un grand risque.
Eh bien, je les ai toujours et pourtant, elles sont passées à toutes les sauces: boulot, rando, trek, jardin, bricolage, élagage etc. Mais bon, maintenant elles sont vraiment épuisées !
Comme quoi, chez D4, on n’est jamais sûr de sur quoi on va tomber.
En même temps, il n’y a pas non plus besoin de mettre 500€ dans une paire de chaussure pour marcher. Les personnes utilisant des chaussures d’alpinisme hors de prix pour simplement faire de la randonnée, de la raquette ou même de la via ferrata m’étonneront toujours. Pour certaines personnes, l’achat et l’utilisation de matériel dispendieux fait partie de la pratique . Les marques et les magasins l’ont bien compris.
D4,c’est la culture du bas coût, fabriqués à l’autre bout de la terre par une main d’œuvre sous paye
Le coût global pour la planète en est desastreux