La réponse de la FFCAM au manque d'encadrants brevetés

La rentabilité que j’évoque n’est pas du tout financière : elle était en retour club de nb de sorties par jour investit pour moi

Je plaisantais un peu au sujet du coût du stage mais je vois des trucs tellement bizarres quand je regarde les formations FFCAM que j’évoque le problème. Le pire que j’ai vu, même si je ne me souviens plus du prix du stage, c’était un recyclage moniteur grande voie qui n’acceptait que 4 stagiaires. Il y avait donc 1 pro + 1 instructeur pour encadrer 4 grimpeurs déjà parfaitement autonomes puisque moniteurs depuis plusieurs années. J’ai évoqué plus haut le stage NA2 qui demande que les stagiaires aient le CO2. C’est quoi cette lubie de l’organisateur ? (d’accord ça n’augmente pas le coût du stage mais c’est bizarre non ?)

Enfn bref, ce recul qu’il faut avoir pour évaluer l’interet des diverses stratégies n’est pas toujours présent.

Il était bien présent pour le président d’avant le clash
Totalement absent du président en question
Et de nouveau présent chez le président actuel avec qui j’en causais quand j’ai repris ma carte et qui déplorait de justement ne pas avoir d’instructeur sous la main pour réanimer cette façon de faire

Oui, moi aussi je voyais des trucs bizarres dans les autres propositions au catalogue

J’ai toujours estimé que ce n’était pas de mon domaine de compétence

Et surtout que je trouvais bien pire de devoir (ce n’est jamais facile !) refuser le diplome à un stagiaire en péda, déjà validé en technique l’année d’avant, à cause de sa technique insuffisante. Ça oui, c’est interpelant et ça me concernait.
La tambouille financière des autres, j’estimais qu’il y avait des instances pour évaluer ça …

J’ai bien compris. Ce que je voulait dire c’est qu’indépendamment du côté financier, à partir du moment où les cadres du club sont bénévoles, ils vont forcément privilégier ce qui les intéresse le plus dans leur activité bénévole. Si c’est ce qui est le plus rentable pour le club tant mieux, mais tant que leur action est utile pour le club, même si ce n’est pas ce qu’il y a de plus rentable, le club doit faire avec.

Bien sûr … c’est la base même du bénévolat : tous les efforts sont possibles … tant que chacun y trouve son compte (et les « retours » pour chacun sont si variés qu’il est impossible d’en faire le tour …)

Ou alors, on peut avoir à faire à des « moines soldats » parfois admirables … souvent redoutables …

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et forment les pratiquants, l’initiateur est comme son nom l’indique un formateur et tu l’as dit toi-même « la mission de l’instructeur de former les formateurs »

Pas vraiment non même si ce n’est pas interdit

D’ailleurs, en apparté, je vais vous faire part d’une simple phrase qui a changé ma vie ou tout au moins mon approche de l’alpinisme (les deux étant assez liées pour que je pense qu’il s’agit bien de la première partie !

J’y pense parce qu’elle m’a été dite par Luc Jourjon pendant mon stage Instructeur.
Me voyant évoluer, un jour (rapidement de mon point de vue pour avoir vu si juste !) il me prend à part pour me dire ceci : « Tu n’as pas compris l’approche de l’alpinisme. C’est un art où le but n’est pas de faire difficilement des choses faciles mais de faire facilement des choses difficiles! »
ça a tout changé : finies les variantes casse gueules autour de voies plus ou moins faciles. A partir de là l’horizon s’est ouvert. Il avait pris le temps d’expliciter un peu même si c’était très clair immédiatement ce qu’il venait de dire. Tu as le niveau de faire plus dur, arrête de t’emmerder dans du facile en le compliquant inutilement. Laisser parler la peur dans le choix des courses est un mauvais calcul qu’on regrette en permanence. Revenir content d’une course plus dure OUVRE DES PORTES.
Merci Luc: en 3 minutes ça a tout changé
Pas sûr que tu t’en sois rendu compte !
EDIT : j’ai quand même un regret … tu aurais du croiser ma route 15 ans plus tôt …

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En escalade il fallait 35h de co encadrement pour s’inscrire à un stage initiateur, d’expérience beaucoup d’attestations étaient de complaisance, on voyait d’emblée ceux qui avaient l’habitude d’expliquer,de s’exprimer et les autres…

Et d’où te venait cette habitude de faire des variantes casse gueules autour de voies plus ou moins faciles ?
Parce que ce n’est pas courant les gens qui s’amusent/s’embêtent à transformer des voies PD en AD, la plupart de ceux qui veulent faire du AD se contentent de faire des voies AD, qu’ils soient encadrants ou non.
A moins que ce soit pour ouvrir des variantes, en espérant que certaines deviennent majeures et classique, et accéder ainsi à la postérité ? Des variantes ont été ouvertes au cours de stages, mais le plus courant ce sont des ouvertures de voies complètes avec des stagiaires.

Avec probablement beaucoup d’exceptions. La pédagogie c’est quand même quelque chose d’assez intuitif, on l’a ou pas même si on peut toujours s’améliorer.

Ça doit quand même être un soucis, ils viennent de mettre un module pédagogie dans le cursus instructeur…

C’est tout de même la moindre des choses pour des gens qui seront chargés de former. La pédagogie est peut-être innée pour certains mais en général elle s’apprend, comme le reste.

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Il n’est pas nécessaire que ce soit un soucis pour qu’ils en parlent puisque la pédagogie est au coeur du taf de l’instructeur et j’ai bien dit que c’était un domaine où on pouvait s’améliorer. (ou pas, par habitude j’ai tendance maintenant à parler aux adultes en stage comme à des enfants de 6 ans)

Entièrement d’accord, j’'ai toujours mis un volet pédagogie dans mes stages alors que rien ne l’imposait.

Pas pire, 20 ans de pédagogie militaire ça laisse des traces :joy:

C’est un cap, mental, à franchir d’envisager de la difficulté.
Tu te poses plein de question et tu rentres dans l’inconnu
C’est pas si facile que ça.
Alors que partir dans un niveau que tu sais maitriser, ça ne demande que peu d’effort
Seulement, une fois sur place, quand tu vois qu’en passant à coté, tu vas beaucoup plus t’amuser, qu’il n’y a personne, tu es fort tenté …
Quand en plus, tu mélanges cette façon de faire avec tes sorties d’initiation, c’est super tant que ça fonctionne. Tu sélectionne dans ta sortie ceux qui vont bien, tu confies le groupe à ceux qui sont venus avec toi (c’est du facile donc ça roule souvent tout seul) et jusqu’au carton, tout va super bien : ceux qui ont fait le facile prévu sont contents. Ceux qui ont fait la variante sont ravis et valorisés … c’est le Paradis universel
Et toi, dans ta tête, tu te dis que de toutes façons la montagne n’est pas un jeu 100% sûr et que tout le monde prend ses responsabilités …
Au premier gros pépin, TOUT VOLE en éclats !
Chacun ne prend pas ses responsabilités, les débutants te font juste CONFIANCE. Ils n’ont idée de rien. On passe par là OUI ! par là OUI aussi …
Si tu leur proposes, toi en qui ils ont confiance, c’est que c’est sûr …
Et toi, tu veux juste faire d’une pierre deux coups … une aberration !!
C’est quand j’ai réalisé tout ça que je me suis dit qu’il fallait que je passe à l’encadrement des futurs initiateurs, pour cette transmission.
Et la rencontre avec Luc, simultanée, a comme je l’ai dit tout changé.
D’autant plus que la cordée idéale se forme (l’autre instructeur pré cité n’est plus là par hasard). Un ex-stagiaire plus que balaise en rocher vient faire le troisième et les blocages dans la tête tombent les uns après les autres.
Plus ça va, plus tu t’enfonces dans le coté italien du Mont-Blanc, dans le coté Nord des Droites, bref tu cherches à revenir entier, en te battant avec intelligence (c’était absent ça avant) avec la voie, bref, c’est un autre monde …

Mais on n’a jamais cherché à ouvrir : c’est encore des sphéres bien supérieures ça !
Déjà, mettre le pied et la main dans des voies qui, 20 ans plus tôt, te paraissaient inaccessibles pour toujours, quand tu n’es pas suicidaire et déjà plus si jeune, c’est déjà pas mal !
Quand on est allé, enfin, faire l’intégrale de Peuterey, on avait 45, 50 et 52 ans. 3 nuits dedans, doublés par des aspis qui courraient, quasiment les seuls amateurs, tu te dis que cette phrase de Luc, jamais tu ne le remercieras assez de l’avoir prononcée …

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En gros tu as découvert ce qu’on pouvait trouver dans une voie d’engagement IV ou V (qui passe au plus facile dans une ligne logique, pas possible de s’échapper facilement dans du plus facile), absent des voies avec tes variantes qui n’avaient qu’un engagement de II ou III en tout (en cherchant du plus dur à côté de la ligne logique plus facile, dans laquelle il était possible de revenir facilement en cas de problème).
Normalement on devrait être initié à cela en lisant un bon topo d’alpi comportant une cotation engagement.
Mais c’est vrai que de mon côté, c’est plutôt en lisant ou écoutant des récits de simples amateurs (pas des pros qui ont largement le niveau de la voie), que j’ai compris que ce qui fait la difficulté des « grandes courses » ce n’est pas la difficulté technique en soi (souvent ça ne dépasse pas le 3+ en glace et le 5b en rocher), mais l’accumulation d’autres paramètres : longueur de l’approche et des difficultés, altitude, sac plus lourd, et l’engagement (qui alourdit souvent un peu plus le sac).

Ben oui … ça peut sembler évident …
Il m’a fallu 20 ans et qu’on me le dise …
En plus j’ai trouvé la formule de Luc étincelante de justesse et de concision !

Et moi aussi j’ai beaucoup lu de topo et de bouquin : pas vraiment dans le but d’y aller un jour
Surtout pour rêver …
Peut-être le complexe du Picard …

Il y a différentes façon de savoir les choses. On peut juste les savoir ou en être pleinement conscient.
La phrase de Luc t’a fait prendre conscience de ce que tu savais sans en comprendre toute la signification.
Et à travers ce que tu nous en a dit et l’échange avec Bubu, je crois que j’ai appris quelque chose aujourd’hui.
Dommage ça arrive un peu tard pour moi.