Posté en tant qu’invité par der Sohlengänger:
Bonjour J2LH,
Le tracé des pistes de ski de fond à toute une histoire. Il faut que tu comprennes…
Il y a 35 ans, il n’y avait pas de « loi Montagne » en France, pas de péage, pas de skateurs ignorants de leurs origines (je suis aussi un skateur) et les raquettistes (j’en suis aussi un raquettiste) étaient encore au CANADA, il n’y avait pas de marcheurs non plus.
Il y a 35 ans, on partait tracer à skis nos rails parallèles pour la rando. Pour la pratique sportive, il fallait y repasser plusieurs fois à skis pour stabiliser la trace. On s’y mettait à plusieurs. C’était le fruit d’un travail collectif. On n’était pas nombreux : QUELQUES RARES ILLUMINES. L’explosion commerciale du ski de fond n’avait pas encore eue lieu.
Pour cette raison la trace était absolument SACREE.
Tu peux comprendre mon ire légitime lorsqu’un non éduqué se permet de bousiller des traces parce que c’est plus « confortable » pour lui.
Un peu avant la « loi Montagne » des stations avaient pris l’habitude d’offrir souvent gratuitement un tracé avec des engins guère plus grands que des motoneiges : 2 traces parallèles. C’était déjà le grand luxe !
Puis avec l’apparition et la généralisation du skating en France, de grosses dameuses sont apparues : là ça commencé à coûter du pognon !!! On a vu apparaître des autoroutes de 2x2,50 mètres ! Indispensables pour pratiquer de façon développée le pas de skating.
Pour faire passer de tels engins (largeur et poids), on a dû utiliser majoritairement des routes enneigées et donc renoncer aux tracés sur des sentiers chaotiques probalement plus charmants et souvent plus « techniques » demandant plus de finesse que de puissance pour les skier.
Il faut dire que l’influence océanique est très importante sur les massifs en France ( moins en Suisse, sauf le Jura) et la qualité de neige est sans cesse en train de changer. Par conséquent en technique classique il faut corriger sans cesse le fartage. Cela est moins le cas en technique de skating. D’ailleurs, dans les pays nordiques où l’influence arctique se fait sentir, le pas de skating est beaucoup moins pratiqué que le pas classique.
Maintenant, pour toute pratique, il faut savoir qui doit payer :
- l’Etat ?
- les collectivités territoriales ?
- les associations ?
- les usagers ?
- les consommateurs ?
On peut toujours râler, mais c’est à nos élus qu’il revient d’arbitrer la quote-part que doit payer de gré ou de force chacun de ces acteurs. Quand il y a une facilité qui est offerte et que c’est « gratuit », il y a toujours quelqu’un qui paye.
Et quand c’est l’Etat qui paye à 100% et donc que c’est « gratuit » à 100%, eh bien c’est tout le monde qui paye, par le biais de la TVA, même si certains sont exonérés d’impôts sur le revenus et même s’il n’y a qu’une minorité qui est redevable de l’ISF.
On peut toujours dire qu’avant c’était le bon temps ! Qu’il faut mettre les dameuses à la casse, revenir aux skis en bois avec semelles en hickory préparées avec de la grundvalla, revenir aux fixations à la norme 75 et aux chaussures en cuir bouilli qui pompaient un max de flotte…Il n’empêche qu’un vieux con comme moi apprécie de pouvoir se déplacer à toute vitesse sur la neige sans avoir à passer toute une journée à damer sa piste et qu’il paye pour ça…
C’est toujours moins cher que le carburant qu’il a fait partir en fumée et l’amortissement de son véhicule pour accéder au site tant convoité !
Salut à toi !
[%sig%]