Le patou n’est pas un danger. Le danger, c’est l’attitude du randonneur face au patou. C’est la nature et le boulot du patou d’être agressif ; il est indiqué partout (ou presque ; et c’est là que le bât blesse, il faudrait que l’affichage soit généralisé) quelle attitude adopter face à un patou. « Aimery » les a rappelées un peu plus haut. Un patou ne mord que s’il sent une menace pour le troupeau. Maintes fois j’ai dû contourner un troupeau et faire un détour ; je me suis fait aboyer dessus (ok, c’est très impressionnant et intimidant), mais j’ai tout fait pour faire comprendre au patou que je n’avais aucune intention de m’approcher de SON troupeau. Pour l’instant, je ne me suis pas encore trouvé dans la situation où la seule solution était de rebrousser chemin ; mais je crois que dans ce cas, je l’aurais fait. Comme face à un orage imprévu, en montagne, je fais demi tour.
Ne pas oublier que nous autres randonneurs et/ou alpinistes sortons en montagne par loisir. Les bergers louent une zone à la commune, pour travailler et gagner leur pain, via un boulot pas facile. Ils sont quelque part un plus « chez eux » que nous. Je respecte ça, et en cas de conflit d’intérêt, je donne la priorité au berger, pas à mon plaisir. Tout ça n’a rien à voir avec l’écologie, avec une quelconque idée de donner la priorité à l’animal par rapport à l’homme, etc. Il s’agit simplement de respecter le travail, l’outil de travail et le lieu de travail de quelqu’un.
Une comparaison peut être faite avec les barrages et les torrents. Sous un barrage en montagne, on voit partout des panneaux, inévitables avec leur rouge et jaune criards, indiquant qu’il est recommandé (pas interdit) de ne pas se baigner dans le torrent (et pourtant c’est souvent hyper tentant). Il y a quinze jours, en weekend, à Quioulès dans les Pyrénées, il faisait 32 °C à l’ombre, et le torrent est paradisiaque ; je me suis baigné, tablant sur le fait qu’EdF ne ferait rien un dimanche. S’il y avait eu lâcher d’eau, j’aurais été le seul responsable de ce qui m’arrivait. Comme si je marchais droit, même lentement, vers un troupeau gardé par un patou.
Voilou. La montagne est à tout le monde 99,99 % du temps. Pour les rares occasions où on peut être un peu emmerdés, je passe l’éponge.