Posté en tant qu’invité par tetof:
- Extrait d’escalade au Mont Blanc de Dominique Suchet (1988).
page 46 :
« Le fait de rééquiper une voie comme la Demande est aberrant. Mais je n’irai pas plastiquer les mecs, éventuellement j’essaierai de les persuader. L’intérêt de cette voie résidait justement dans le fait qu’elle ne fut ouverte avec douze cous de passage (relais compris). » Propos tenus par F. Guillot, un des ouvreurs de la Demande. - page 32 : « Une condamnation de principe du gollot n’est plus guère valable, car il représente le facteur premier de réussite de bon nombre de réalisations exceptionnelles….Et, surtout il faut s’opposer au rééquipement en gollots d’anciennes voies ouvertes sans leur soutien……N’est il pas aberrant, à l’heure où les grimpeurs fréquentent le VII voir le VIII que certains s’emploient à golloter une ancienne voie comme la Demande au Verdon, ouverte depuis bientôt vingt ans en libre et coté IV+ par F. Guillot et ses compagnons. »
- Spitophage Pervers ouvert par Christian Guyomar/Georges Prioreschi en réponse à l’ouverture de Dingomaniaque qui recouvrait un peu trop au tamponnoir.
Etc….
Je pourrais continuer les exemples de ce type qui se trouvent dans tous les bons topos retraçant l’histoire de nos pratiques.
Bien évidement, les différents auteurs peuvent avoir changé d’avis sur le rééquipement des voies. Néanmoins, ces extraits indiquent clairement que les REéquipements sur goujons des voies ouvertes sans, ne s’est pas effectué avec l’accord explicite de tous les protagonistes du lieu. Je n’y étais pas, mais il est indéniable que l’opinion sur le rééquipement des voies n’était pas « unanimement pour ». si certains ont « perdu », cela signifie clairement qu’il y a eu une bataille et que tous n’étaient pas du même avis. Oui, le goujon a gagné. Belle bataille pour ces worlds classiques en fissures du Verdon. Oui, en France sur notre calcaire, il n’y a pas beaucoup de ligne comme la Demande pouvant se parcourir quasi-intégralement sur protections naturelles.
Je n’aurais pas la prétention d’utiliser ces propos pour parler d’un quelconque dééquipement de la Demande. Cela fait bien longtemps que l’équipement de cette voie emblématique n’est plus une question d’éthique mais de développement touristique. Néanmoins, j’espère que la nouvelle édition du topo du Verdon indique enfin la vraie nature de l’équipement en place et permettra d’y aller en sachant ce qu’on va y trouver c’est à dire un goujon tous les 4-5m. Le pictogramme « la voie est équipée dans les passages délicats où l’assurage naturel (sangles, coinceurs, friends) est impraticable. » de l’ancienne édition était d’un ridicule qui n’engage que ceux qui y croient.