C’est sans doute un sujet qui a déjà été abordé sur le forum mais étant nouveau par ici et n’ayant pas vu ce sujet traité dans le début de l’interminable liste des sujets postés, je me permets de le (re?)lancer; il présente un intérêt pour moi puisque j’ai inscrit ma fille de 8 ans dans un club la semaine dernière (et moi aussi par la même occasion). Pour ma fille, la question de la compétition s’est posée puisque le certificat médical doit le mentionner si besoin.
Du coup, je me suis renseigné un peu et ai visionné une vidéo ou l’on voyait des « athlètes » se confronter les uns les autres à un mur sous les commentaires insupportables et incessants d’un speackeur déchainé. J’aurais cru assister à une course de rat (« rat race » pour les amateur de Bob) ou de lévriers…bien loin de la dimension nature, humaine de ce sport.
Franchement, ça m’a fait un choc ! Je me suis rappelé l’appel de Patrick Berhault pour refuser la compétition en escalade (manifeste des 19).
Je peux comprendre que certains apprécient et ma foi, chacun a bien le droit de se faire plaisir comme il l’entend ; pour ma part j’ai plutôt tendance à considérer que la compétition n’est pas adaptée à ce sport voire le dévoie. En escalade, l’homme et face à lui même (et au mur/rocher…) et, je trouve, c’est cette dimension qui est belle et noble dans ce sport : pas besoin de se confronter à d’autre « compétiteurs » pour faire ce sport (contrairement au foot / tennis ou d’autres sports), on se confronte à soi même à travers l’épreuve de la pierre. Par contre on apprend beaucoup en regardant les autres, en grimpant avec d’autres etc. ça ok.
Mais qu’implique le fait de monter un mur le plus rapidement possible… ? la notion de performance et de compétition ne dévoie-t-elle pas cette discipline.
Je vois dans cette pratique (celle de la compétition) des « valeurs » (être le premier…) qui ne ma parlent pas et qui, c’est mon avis, s’accommodent mal de l’escalade. Des « valeurs » là encore qui rejoignent toutes les injonctions de notre belle société et qui sont à l’opposé de la coopération, des valeurs humaines, du partage, de l’humilité, l’importance du parcours et de la progression à titre personnel (et non pour « compétiter » avec d’autres).
Berhault écrivait :
« Le seul paramètre compréhensible est la vitesse et le verdict du chronomètre. L’escalade se transforme alors en quelque chose qui ressemble au ski alpin : un circuit professionnel avec une monopolisation des sites naturels de pratique plus que préoccupante. »
« Peut-être que cette vision des choses est un peu individualiste. Mais c’est la vision d’une escalade qui refuse certains modèles de notre société et s’oppose à tous les sports chronométrés, arbitrés, officiels et trop institutionnalisés. »
Je respecte tous ceux qui font de la compétition et qui y trouvent le plaisir, tant mieux pour eux. Cela ne m’empêche pas d’y voir quelque chose d’artificiel.
J’espère n’avoir blessé personne