Kaizen, un an pour gravir l'everest, le film d'inoxtag

Oui je vois bien ce que tu veux dire, mais je ne suis pas d’accord - je pense que l’envie de progresser peut coexister avec des valeurs de gauche. Par contre je sais que cet avis ne fait pas l’unanimité, j’ai un ami qui regarde toute notion de « performance » en montagne comme suspicieux, limite machiste, ce qui est ironique vu qu’il est largement plus fort que mois dans quasi tous les disciplines. Et je peux aussi comprendre son point de vue, même si je ne le partage pas.

Oui je suis d’accord. Le dépassement de soi sous-entend qu’un devient une nouvelle personne en réussissant tel ou tel exploit, ce qui n’est évidemment pas le cas.

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Bien sûr.

Ça me semble être juste une question de sémantique. En plus quand tu parles d’explorer ses limites, celles-ci ne sont pas fixes. Exemple tout bête : si la force maximum d’une personne correspond à une suspension à X% du poids du corps, sa limite actuelle, en s’entraînant elle pourra se suspendre à (X+Y)%, une nouvelle limite. Bref ça me semble bizarre de réagir à cette expression courante de la sorte.

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Absolument.
Perso je trouve cette expression ridicule.
Parce quon se met beaucoup de limites psy dont on s’aperçoit qu’on peut largement les repousser quand c’est nécessaire.
Mais c’est tout. On se dépasse pas. On dépasse juste les bornes qu’on croyait avoir.

Dans une nouvelle vidéo génération Do It Youself de 2h20 , voici quelques messages qu’il passe.

  • même à 65 ans, on peut être jeune dans sa tête.
  • apprendre à se déconnecter des écrans au moins 1 mois.
  • il reconnait que Mathis a pris un risque énorme vis à vis de la communauté de la montagne pour le suivre.
  • son rêve est de devenir acteur de cinéma
  • il projette de faire un film dans l’espace, un interstellar à la française
  • il va faire une étape du tour de france.
  • il a fait 5 fois du vélo de route pour s’entrainer pour l’éverest, mais surtout alimenter le film, en image, en moyenne 1h30 de sport 5 fois par semaine
  • là il est stock là, bodybuildé pour son prochain film.
  • il a 5 salariés
  • il dit qu’il faut créer des opportunités pour permettre à la chance de tomber sur soi
  • il a un mode d’entreprenariat accès sur la soustraitance de compétence
  • vis-à-vis de webedia, il est rebel, et quand il refusait de retirer des gros mots de ses vidéos, et que le sponsor refusait de payer parce qu’il refusait de retirer des gros mots, il sortait sa vidéo, en supprimant tous les passages faisant la pub du produit , dès ses 15 ans…

Eh ben à la rigueur je lui souhaite si ça peut éviter que les gens le prennent pour un grand alpiniste.

T’as l’air totalement accroc toi pour suivre a ce point là. Tes petits chiots mignons sont pas trop jaloux?

Les frontières sont poreuses entre le dépassement de soi et le dépassement des autres. Mais c’est pas vraiment le pb en fait. Le pb c’est quand la « progression » individuelle devient l’alpha et l’oméga méthodique de la vie humaine, au détriment de ses autres facettes. Car la progression est de manière intensive fondée sur l’adaptation physique, mesurée, objectivée, coachée. Il faudrait peut-être relire Baudrillard:

« Partout le mirage du corps est extraordinaire. C’est le seul objet sur lequel se concentrer, non comme source de plaisir, mais comme objet de sollicitude éperdue, dans la hantise de la défaillance et de la contre-performance, signe et anticipation de la mort, à laquelle personne ne sait plus donner d’autre sens que celui de sa prévention perpétuelle. Car le corps qui se pose la question de son existence est déjà à moitié mort, et son culte actuel est une préoccupation funèbre »

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Ou pas
Je connais pas à part cette citation lunaire. Le mec est pas bien visiblement

c’est une façon de te faire pardonner?

quel passage du film as tu préféré?

en tant que cheffe d’entreprise, ce que j’aime chez lui:
son intelligence, sa clairvoyance, sa façon de passer les obstacles, l’exemple, voir la leçon de réussite qu’ils donnent à tous, son ambition…
ses vertus sont infinies, issues de la culture japonaise. c’est un rêveur et un busisness , un selfmademan, mais il recommande tout de même aux autres de faire des études, il dit que c’est bien les études, et que le théorème de pythagore ou de thalès lui ouvre son esprit.

C’est pourtant assez limpide non? La limite de l’humanité est la mort. Se dépasser, dans son sens le plus radical, c’est dépasser la mort.

De quoi?

Aucun j’ai pas regardé

Comme tu es un mec tu peux dire chef

Ah ok. Bon.

accroc, non, sauf que son film, décrit comme une bombe atomique par son milieu, fait parler. je ne suis intéressé que par la partie rando, formation guide, et alpi, le reste de ce qu’il fait ne m’intéresse pas.
mais comme le sujet, c’est kaizen, un an pour gravir l’éverest, le film d’inoxtag, j’alimente sur le sujet, vu que les vidéos défilent les unes après les autres sur youtube avec l’ia qui me nourrit.
si j’ai voulu savoir ce que c’était le monde de la montagne, c’est dure de lire les codes, j’ai trouvé ça aujourd’hui

:rofl:

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Mais je pense pas que la progression devient l’alpha et omega de la vie humaine. C’est pour ça que les milliardaires s’inventent des histoires sur les benefices qu’ils réclament avoir apporté à la société. Je trouve largement plus honnête l’athlete qui essaie de courir plus vite car ça lui plait, ou même le banquier qui dit qu’il fait ce metier car il aime être riche.

Et pour revenir à Baudrillard, realiser des exploits sportives d’un niveau suffisamment haut est en effet une façon parmi d’autres de s’immortaliser. Ça fait 2500ans qu’on parle toujours de Pheiddipides et son marathon. Ça fera encore longtemps qu’on parle de Hillary et Norgay sur l’Everest, ou des français à l’Annapurna, et dans 100 ans je pense qu’il aura encore des grimpeurs qui connaissent le nom « Ueli Steck ».

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Pas d’accord. Pour moi ta réflexion dégouline de mépris.

Les jeunes que j’encadre (15-22 ans) m’en ont tous parlé de manière positive, ont tous vu le film. Je les ai gentiement redirigé vers les randos accessibles dans le coin. Certains y sont allé (en montagne).

Tout le foin que les détracteurs font gnagnagnignagnagna il parle pas bien et en plus il exploite les sherpas et tout et tout c’est du flan!

Le scandale c’est le tourisme de masse, à coté de chez moi ou au sommet de l’everest.

J’ai regardé le film comme si je regardais la vie secrète des jeunes en montagne. Très marrant.

Mais le plus marrant, c’est le débat sur camp!

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Je comprends tout l’inverse mais je n’ai pas lu le livre. Ce passage me donne envie d’ailleurs d’aller l’explorer.
Ce que je comprends c’est que l’on introduit la mort à partir du moment où on n’accepte aucune défaillance de notre corps et où on a peur de sa défaillance. C’est ce que je pense aussi.
Mais on peut être dans la performance tout en acceptant que le corps puisse faillir, se blesser… Quand on n’accepte pas de ralentir sa pratique sportive par exemple suite à une blessure, quand on est dans la frustration si le corps n’est pas en mesure de répondre, et inversement quand on ne pratique plus parce qu’on a peur de se blesser, parce qu’on se pense vieux, tout ça, c’est de la mort et ça n’a rien à voir avec le niveau de performance dont on est capable de produire.
Le dépassement de soi est pour moi une expression incroyable, c’est justement le dépassement de la mort, de l’image que l’on se fait de soi, de la peur qui est assimilable à la mort ou encore le dépassement des frustrations qui apaise.
C’est assez intéressant toute cette question, cela renvoie notamment à la bigorexie.

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C’est tout de même ce qui ressort d’un certain nombre de représentations véhiculées par les élites sportives: ces gens sont supposés admirables par le fait d’avoir tout sacrifié à leur « projet ».

Est ce que tu n’as pas justement un regard jugeant ?
Pour arriver à des hauts niveaux (sportifs ou intellectuels) ne faut-il pas un investissement, un désir qui fait presque peur au commun des mortels ?
Et qu’est ce qua ça veut dire ici sacrifier ?

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On ne passe pas à la postérité en SE dépassant. Sauf très rares exceptions, on ne passe à la postérité qu’en dépassant les autres.
L’idée de Baudrillard est que le dépassement de soi est le reflet d’une angoisse que l’on essaye de conjurer en niant notre condition. La condition physique comme antidote à la condition humaine en quelque sorte (j’avoue que je suis fier de ma formule, là). Le fait que les gens veuillent devenir des « machines », est le témoignage de cette gestion de l’angoisse de la mort.

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