K2, le dernier 8000 de l’hiver

Je le pense aussi, comme toi.
Mais je n’ai jamais expérimenté le « tas de neige tassé », puis à creuser dedans…

Cela fait déjà 3 techniques différentes, à voir celles qui seront utilisées sur les pentes du K2.
Étonnamment, les igloos, ça reste bien technique en tout cas…

Deux heures, ça reste bien correct à mon avis.
Bravo.

Sur les pentes du K2 de toute façon même avec les tentes il y avait une part de terrassement déjà pour faire un plat et puis pour protéger un peu du vent. Donc finalement, un peu plus un peu moins…

1 Like

En effet.
Je pense que c’est le calcul d’Alex…

Par contre je ne sais pas ce qu’ils mettent au sol pour éviter de baigner dans l’eau, sachant que l’eau peut venir de la fonte au sol par la chaleur corporelle et apparemment aussi de la fonte du toit. Donc un truc trop étanche c’est pas bon non plus. Faudrait de la paille mais ça se trouve pas sur place :wink:
Ou alors ils dorment tous nus…:wink:

Ça se lit pas mal l’espagnol en fait.
Verano c’est printemps? Parce que si j’ai bien compris, il a aussi pour projet la première traversée du K2, au « verano » 2019. Quel programme ! Je ne sais pas s’il resteraiit sur place en attendant le verano?

A 7900m sur l’épaule du K2, je ne sais pas…
Cela n’a jamais été encore testé, je crois… :slight_smile:

Élisabeth Revol a tenté le sans chaussure au Nanga Parbat. Essai pas trop concluant :wink:
Mais c’était pas dans un igloo.

Se réfugier dans une crevasse enneigée dans un cas de retour en catastrophe et en mode survie (c’était le cas aussi en 2009 pour Eli Révol sur l’Annapurna), c’est très différent de l’objectif d’établir un camp durable et stable pour une expédition ayant pour objectif de monter encore plus haut, à mon avis…

C’était sous la tente si je me souviens bien l’épisode où elle a retiré sa chaussure dans son sommeil. Non?

Non…

Ah ok donc à l’arrache dans une crevasse. C’est sûr que dans son cas elle a paré au plus urgent. Mais une crevasse bien configurée ça peut sans doute aider à faire son « trou » à moindre frais…

Eh oui… Hé hé… Bons souvenirs que toutes ces gardes au milieux de la nuit, en pleine montagne, à surveiller des ennemis invisibles…
Mes chefs poussaient le bouchon à nous équiper de balles réelles pour les gardes, même à 2800 mètres, et je crois qu’ils y croyaient vraiment, eux ! Ah là là…

Bon, chez nous, les nôtres d’igloos n’allaient pas s’effondrer sur nous, car c’était du solide et on avait confiance en nos constructions (construction « militaire » ! Pas de place à l’erreur, hein !).
De toutes façons, ont est les meilleurs, n’est-ce pas ? (« heu… Oui mon lieutenant ! Mais juste, là, un truc que je voulais dir… Ta gueule Caporal ! Ok ok ok… »)

Du coup, nous, on surveillait nos ennemis invisibles, et pas nos igloos ! :joy:

Ca me rappelle un autre souvenir ridicule qui me revient à propos des igloos avec les chasseurs de lapins…
.
C’était une « manœuvre » hivernale vers les Lacs Roberts, une grande classique pour les Grenoblois qui connaissent bien Belledonne !
C’est juste à côté de la station de ski de Chamrousse, un coin pas du tout isolé et très facile d’accès ! (c’est accessible aujourd’hui en téléski !).

Nous voilà donc à remonter les pentes des pistes de ski damées à peau de phoque de nuit, tu parles d’un terrain d’aventure !!!

Étant du coin à l’époque, je me marrais bien rien qu’à l’idée d’aller camper dans la station !
De mieux en mieux, les Chasseurs Alpins, je pensais…

Mais il existait un champ de tir militaire par là-bas, alors, on se devait d’aller y faire quelques cartons en hiver…

L’idée cette fois c’était de démontrer l’efficacité et la rapidité légendaire des « Forces Alpines Françaises » à se déployer en montagne en hiver « en un instant » (tu parles, Charles !), et à « tenir » la montagne face aux envahisseurs ennemis, donc probablement ces salops des Hautes-Alpes, ces lâches du Briançonnais et de Barcelonnette… (Car comme chacun sait, le Haut-Alpin est généralement assez lâche, faible et fourbe, alors que le Grenoblois, l’homme du Grésivaudan, lui, est courageux, fougueux, honnête, et fier ! Cela fait partie de l’histoire du Dauphiné, ça… C’est prouvé scientifiquement on m’a dit !).

Bref, on arrive au dessus des Lacs Roberts, donc, vers 23h, et là, évidemment, il n’y a pas assez de neige pour construire nos igloos engloutis, avec des tranchées de 2 mètres de profondeur…
Impossible ! Y’a pas assez de neige !
Ah ben merde, mon lieutenant ! Comment qu’on va faire du coup mon lieutenant ?

Merde ! Du coup, on est bons pour pour les igloos externes.
(Bon, mais d’un autre côté, tu me l’aurait demandé un peu avant, mon lieutenant, je te l’aurais dit qu’il n’y avait pas assez de neige moi, là, car, je connais un peu le coin, moi, et… « T’as gueule ! Caporal ! Ok ok ok… »).

Heureusement, la neige est ferme, compacte, et les blocs sont faciles à découper à la pelle.
Innovation ce coup-là pour aller plus vite : on fait un tas de nos sacs à dos, d’une façon très précise et ingénieuse, et on empile les blocs par dessus.
Ça fait comme un « coffrage » interne, pour aider à soutenir le dôme pendant la construction.
Ensuite, on vire les sacs un par un, « avec précaution » comme nous a dit le lieutenant.

Alors évidemment, ça se voit de loin du coup, notre camp, à la merci du moindre ennemi Briançonnais !
Et en plus on est dans une cuvette, comme des rats ! Tactiquement, c’est la loose totale !

Alors j’en fait la remarque à mon lieutenant, comme quoi ce n’est pas trop discret quand même toute cette histoire dans cette station de ski, avec « toute ces petites boules qui dépassent »…
Du coup j’ai eu droit à la garde de 3 heures, la pire…

Bon heureusement, on a eu de la chance cette fois-ci, les Haut-Alpins ne nous ont pas attaqué cette nuit-là, et vu que notre position avait été repérée dès le lendemain matin par une kyrielle de civils en ski de rando et collants fluos (oui c’était déjà il y a longtemps, et c’était un dimanche !), notre lieutenant a décidé de lever le camp !
Car on avait aussi l’interdiction absolue de tirer sur les randonneurs civils, ordre du lieutenant…

Pour l’anecdote, un camarade (originaire de Normandie !) qui n’était pas très bon en ski s’est cassé la jambe à la descente.
Fracture ouverte du fémur, pas bien bon…
Et bien du coup on a dû attendre un hélico Puma pendant 3 heures, car mon lieutenant a refusé l’aide de l’Alouette III de la Sécurité Civile du Versoud, qui s’était proposée de nous aider…
Le mec a bien dégusté en attendant !

Efficacité et indépendance militaire, toujours !

En tout cas, les Briançonnais ne nous ont pas eu, encore cette fois-ci, c’était le plus important !
Ça ne m’étonne pas trop, car c’est des lâches, des pleutres, surtout ceux de Barcelonnette…

2 Likes

Barcelonnette c’est pas le Briançonnais ni les Hautes Alpes. Bon vu de Chamrousse c’est sûr, c’est à peu près pareil, c’est derrière les Écrins :wink:
Le K2 aussi d’ailleurs

C’est plus rapide qu’un igloo classique avec des blocs et la qualité de la neige a peu d’importance à condition qu’elle ne soit pas trop pulvérulente. La technique que j’utilisais: mettre les sacs en tas, les recouvrir d’une couverture alu, balancer de la neige par là-dessus et tasser. Quand le tas de neige est assez important, faire un trou, retirer les sacs, se glisser à l’intérieur et agrandir en grattant à la pelle. Tu peux faire un igloo aussi grand que tu veux. Il suffit de rajouter de la neige à l’extérieur à mesure que tu agrandis l’intérieur.
Je me souviens d’en avoir fabriqué un où on a dormi à 9 !

Excellent !
Combien de temps pour la construction, environ ?
Et c’était comment la nuit dedans, à 9 personnes ? Confortable ?
Comment vous avez fait pour ne pas trop vous mouiller pendant la construction ?

Combien de temps ? ça dépend de la taille. Pour deux, tu fais un truc confort en 1 h environ. Tambouille l’intérieur et tout.
Comme disait @B.A, attention aux finitions intérieures. Sinon, plic-ploc ! Et l’aération, mais comme dans tous les igloos.
Comment on a dormi ? Ben pas trop mal, un peu serré mais mieux que dehors.
Ah oui, et pas se mouiller ? Ben on se mouille. C’est inévitable quand tu patouilles de la neige. Il faut des gants ou des moufles de rechange malgré des surmoufles étanches. C’est les mains qui se mouillent malgré le fait que tu travailles essentiellement la pelle.

Oui, voilà.
Merci pour ces infos et retex, bien intéressant, @Francois ois.

Donc les igloos, quelque soit la construction, ben ça mouille…

Et si t’es mouillé, ben t’as froid…
Et ça c’est la merde…

Nous, on avait des gants en caoutchouc de type Mappa.
Mais il nous aurait fallu aussi des pantalons 100% étanches, car la plupart du temps, tu rampes…

Je continue à penser que l’idée d’Alex au K2 est bonne, mais il faut vraiment s’y préparer, et s’équiper pour…

Est-ce que les Népalais, les « Sherpas », les porteurs d’altitudes de l’expé d’Alex au K2 connaissent bien les techniques de construction d’igloo, « sans se mouiller » ?
C’est peut-être là que le bas blesse, aussi…
Car ce n’est pas si facile, les igloos, surtout à 7900m…

Parce que ce sont forcément eux qui vont construire les igloos?? Si les basques se sont entraînés à Bilbao c’est bien pour le mettre en application non? Puis bon entre un népalais et un basque je ne jurerais pas qu’un basque soit plus compétent pour construire un igloo a priori :wink:
Tu parles de porteurs d’altitude, moi j’avais innocemment cru comprendre que les népalais faisaient partie de l’expédition au même titre que les autres. C’est à dire sans porter plus, et en ayant les mêmes ambitions d’atteindre le sommet. C’est pas le cas?

Sans se mouiller je ne suis pas sûr que ce soit possible, mais en restant le moins longtemps mouillé:
Travailler en vêtements/sous-vêtements qui évacuent la transpiration. Ils sèchent vite et les doudounes restées dans le sac son gardées au sec pour après le boulot.
Sachant que creuser le trou donne chaud, en conditions assez clémentes on ressent bien moins le froid, on peut se permettre de se désaper.
C’est ce que je fait sur les chantiers sous la pluie, je suis vite mouillé mais vite sec, et j’ai du linge « chaud » et sec à me mettre dessus durant les pauses.
Je testerai