Et les ambitions sont affichées : description - gratuite - de toutes les voies, sur photos, textes à l’appui.
Et oui, car c’est l’évolution normale, depuis une description sommaire dans une sortie, suivie d’améliorations successives par plusieurs contributeurs.
On pourrait interdire les descriptions de voies équipées sur c2c. Outre le fait que ça gênerait les équipeurs qui voudraient publier leurs voies sur c2c, ça signifie qu’on ne pourrait plus publier de sortie de ce genre : Camptocamp.org
Sur cette sortie, on a le nom du site, la cotation, et surtout des photos qui permettent de retrouver la voie dans le site ! On a donc un topo de la voie.
Or des comptes rendus de ce genre, il y en a des centaines de milliers sur 8a.nu, Facebook, des blogs, et une petite partie sur c2c.
Tout cela a-t-il bien été prévu et mesuré par l’équipe c2c ?
Comment dire…
Depuis 1997, année de création de skirando.ch, un des premiers site web francophone d’échange d’infos montagne, on avait bien mesuré et prévu que le développement d’internet allait bouleverser les échanges d’infos montagne entre pratiquants, sans avoir prévu les détails bien sûr. Connaissant les faibles échanges qu’il y avait avant internet (les échanges les plus importants étaient au sein de chaque club, donnant accès aux infos connues par qq dizaines de personnes seulement, mais une partie des connaissances est la même pour tous les membres du club), il n’était pas nécessaire d’être bien futé pour anticiper l’impact que peut engendrer l’accès aux connaissances de qq (dizaines de) milliers de personnes réparties sur de nombreux massifs.
Avant internet, en plus des échanges entre pratiquants au sein d’un club/bar/refuge, il y avait la diffusion de topos via des livres, magazines, journaux (il y avait régulièrement le topos d’ouvertures dans le Daubé). Le seul moyen de diffuser à grande échelle des topos était le papier. Mais ce moyen était « réservé » à qq auteurs, en tout cas il ne suffisait pas de raconter sa journée pour que son article soit publié.
Quand il est apparu nécessaire de trouver du financement pour l’équipement, le monopole de diffusion que constituait le topo papier fut bien pratique : on utilise un circuit commercial bien rodé (la vente de livre dans des librairies) pour récupérer des sous, le pratiquant n’ayant pas le choix.
Dès lors, étant donné que le moindre compte rendu sur internet avec un texte un peu détaillé et 3 photos est équivalent à un topo, ça constitue de fait une concurrence aux topos papier, sans aucune volonté de faire une telle concurrence.
Cette concurrence ne serait pas gênante en soi si le topo papier n’était pas utilisé pour financer l’équipement. Mais on ne va pas censurer les sorties (et internet en général) sous prétexte que l’utilisation du topo papier comme source de financement de l’équipement est condamné à moyen terme.
Ca fait quand même plus de 20 ans qu’internet permet de diffuser des comptes rendus de sortie équivalents à un topo.
20 ans plus tard, l’ECI se réveille en 2015-2016 et découvre qu’il y a sur le net plein d’infos concernant les voies ouvertes par l’ECI, et en particulier sur c2c. Ben oui, mais ça fait 20 ans qu’on les accumule.
Sur l’Isère, nous sommes surpris et inquiets par l’apparition de topos de couennes presque exhaustifs, complets pour certains, décrivant plusieurs sites de notre agglomération (et le fruit du travail de qq membres de c2c, parfaitement identifiés).
Et oui, c’est comme pour n’importe quelle document collaboratif sur c2c, seuls un petit nombre de personnes modifie chacune des pages. Mais il y a plus de 3000 contributeurs en tout sur une année.
Sur un topo papier, chacun note des remarques sur chacune des couennes : niveau de patine, prise cassée, passage expo, rocher péteux, pas morpho, voie avec un pas de bloc à éviter pour l’échauffement, 15 dégaines nécessaires, retour sur vire à la 6ème dégaine, résurgence dans telle voie après la pluie, poussière/sable après la pluie, face S mais exposé au vent par vent de NW, etc. Tout plein d’infos très utiles quand on revient sur un site un an après. Lorsqu’il y a une nouvelle édition d’un topo, on perd toutes ces notes, et certains préfèrent utiliser l’ancien topo avec les notes, en reportant juste depuis le nouveau topo les qq nouvelles voies dans leur niveau.
Quand j’ai commencé à faire de la couenne régulièrement, ce fonctionnement ne m’a pas plu : si je perds le topo, je perd toutes mes notes accumulés depuis des années, et ce n’est pas en achetant un nouveau topo que je retrouverai toutes ces infos bien utiles. De plus, en attendant d’avoir parcouru de nombreuses voies dans de nombreux site, je suis dépendant du topo de mes coéquipiers qui pratiquent depuis plus longtemps que moi, et qui ont des notes bien plus étoffés. Si je veux sortir avec qqun encore plus novice que moi, je n’ai pas ces infos, ou alors je dois les recopier à la main sur mon topo.
Et bien sûr, si la plupart de ces infos, qui me sont utiles, ne sont pas dans le topo d’origine, je juge que c’est un mauvais topo. Et donc mauvais topo => ça me motive pour faire un bon topo sur c2c.
Ca permettra à tout le monde de profiter de mes remarques, et je profiterai des remarques d’autres contributeurs. Ce qui se fait sur c2c depuis 1997.
D’autres contributeurs ont des logiques différentes pour contribuer, mais le résultat est que c2c permet de brasser des infos provenant de différents pratiquants, en complétant ou corrigeant les infos issues des contributions précédentes.
Par ailleurs, saisir et mettre en forme ces infos sur c2c prend du temps. Si je le fais, ce n’est pas pour que qqun l’efface qq semaines après.
Alors quand je vois que certains membres de l’ECI ont effacé tout ou partie du contenu de certains documents (qui contient des infos qui ne sont pas dans le topo papier, sauf les noms de voies non marqués au pied, ainsi que les noms des équipeurs), ça ne va pas dans le sens d’un dialogue constructif entre équipeurs et pratiquants…