d’abord félicitations pour ta progression jusqu’à ici, c’est plus rapide que la moyenne, même si c’est en salle, sur des voies qui te conviennent bien, en moulinette…
voilà deux remarques intéressantes.
1)Normalement quand on sait bien grimper en voie, on a toujours un « niveau » plus haut qu’en bloc, même au cœur d’une période bloc.
Dans ton cas ça pourrait vouloir dire que tu n’a pas encore développé un bon relâchement en voie dans les sections faciles et/ou que tu n’adoptes pas la stratégie adaptée quand les bouteilles arrivent et tu risques la chute.
A savoir, il est assez courant de voir des grimpeurs en difficulté se figer sur deux prises et agoniser jusqu’à la chute (ou la demande de « sec ») en attendant peut être une intervention divine qui les fasse léviter vers les prises suivantes, alors qu’on devrait déjà avoir une idée de la méthode (ou en choisir une rapidement si on est à vue) et s’y engager au 100%, peu importe si l’issue probable est l’échec…ça sera quand même un échec un peu plus haut et moins pénible que dans le 1er cas…
2)Déjà je me permets de rappeler que le jeux de l’escalade en voie, c’est de gravir les voies en tête
(sauf si on est dans une salle altissimo, où la tête est interdite car peu rentable
).
Ensuite c’est un blocage qu’il vaut la peine de travailler, surtout si tu te retrouves dans la description du grimpeur figé…
La solution est connue: beaucoup de vols volontaires de hauteur progressivement plus importante, et surtout des vols pas spécialement hauts mais en simulant un mouvement dur (p.ex. avec la dégaine au genou ou même à la cuisse, dynamiser voir jeter pour aller taper le mur le plus loin possible, sans prendre aucune prise).
Dans certains cas le même type de travail est aussi utile en moulinette! Il y en a qui ont du mal à accepter de s’engager à fond dans un mouvement dur même dans cette situation…
2b) Attention éliminer la peur de la chute est la plus grosse partie de l’affaire mais une fois éliminée il reste la non-acceptation de l’échec éventuel qui peut aussi donner le même résultat chez certains (la peur de l’erreur fait faire des erreurs).
enfin il y a plein de petits détails qui concurrent à un plateau/blocage…
la motivation axée sur la progression et sur la conscience de son « niveau » peut même se révéler contreproductive si mal placée.
Un bouquin pas définitif mais quand même très intéressant sur cette question du blocage dans la progression est « 9 out of 10 climbers make the same mistakes » de Dave MacLeod (anglais uniquement).