Je cherche un témoignage

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Merci Marcel, ce sont toujours des témoignages agréables !

Surtout pour moi qui suis coincé et qui n’a pas le choix pour le moment.
C’est ma fenêtre sur nos belles montagnes qui me permet de vous suivre en rêve.

Encore, encore !

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

pachaBE a écrit:

Merci Marcel, ce sont toujours des témoignages agréables !

Surtout pour moi qui suis coincé et qui n’a pas le choix pour
le moment.
C’est ma fenêtre sur nos belles montagnes qui me permet de vous
suivre en rêve.

Encore, encore !

Merci pachaBE.
Je te souhaite un bon rétablissement, et bientôt de magnifiques courses en montagne (et aussi la réussite de ton brevet d’accompagnateur - pour autant que j’aie bientôt compris tes écrits -).
La suite des témoignages d’anciens: demain.
Bien à toi.
Amicalement.
Marcel.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Hélène:

Est-ce le Charly, grimpeur du CAF de Bayonne ?!.. le Charly qui raconte des conneries tout le temps? et avec qui j’avais fait une sortie en ski de rando?

Posté en tant qu’invité par Charles:

Bingo! Damned , je suis démasqué. Bon , moi je ne suis pas au boulot, mais vu le gris sombre ambiant, je m’occupe devant mon écran en espèrant que ce WE le soleil daigne montrer le bout de son nez, histoire d’aller faire un tour au Balaitous.
Allez, bisous et bon courage pour le taf, je compatis :wink: Pour te donner courage, une petite photo de notre dernière sortie à l’Ossau avec le club:

Viens tu à Gavarnie au fait?

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Hélène:

oui j’y vais, tout dépend de la météo évidemment
je vous lâcherai deux ou trois jours en milieu de semaine pour la vallée d’Aspe, mais là aussi, à voir les conditions météo! les prévisions ne sont pas très réjouissantes… il faudrait peut-être prévoir un jeu de cartes au bivouac!
à samedi
Hélène

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Cadeau

Témoignage des anciens

Rodolphe Giacomini, 1918, guide de haute montagne, Gryon, Alpes Vaudoises

« Mon client et moi, nous nous étions mis en chemin de fort bonne heure. Notre projet du jour était l’ascension du sommet des Diablerets par la face sud, la descente devant se faire par le même itinéraire.
Cette face, raide et délitée, caillouteuse, peut présenter des dangers, lorsque plusieurs cordées y sont engagées en même temps: chutes de pierres!
Ayant toujours été de ceux qui préfèrent donner… que recevoir, à chaque fois que je devais guider cette course, je m’arrangeais pour être en tête de la procession.
La veille au soir, au refuge, mon attention avait été attirée par un quatuor d’alpinistes intéressants. Pour être précis, je dois à la vérité de dire que l’intérêt offert par le quatuor reposait, pour l’essentiel, sur les éléments féminins qui le composaient. Et encore, pour être plus précis, parmi ces gracieux éléments (une demoiselle mince et une demoiselle moins mince), j’avais mes préférences.
Ayant saisi quelques bribes de leur conversation, je n’ignorais pas que leur but du jour suivant était l’escalade de la Pierre Q’Abotse.
De retour du sommet des Diablerets avant midi, j’avais mon après-midi libre.
Poussé par un soudain appétit… d’entraînement, je m’élançai en direction de la Pierre Q’Abotse, ce joli sommet très parcouru, et qui offre une escalade agréable et variée.
Je rejoignis le quatuor au pied même de la grande dalle compacte qui constitue le passage clef de l’ascension.
Les messieurs paraissant être impressionnés par l’obstacle, j’offris mes services… services repoussés avec hauteur par les mâles indignés, mais… acceptés avec empressement par les charmantes demoiselles.
Abandonnant les pauvres garçons sur une vire pourrie, je hissai galamment leurs compagnes.
Galamment?
Du moins en étais-je persuadé!
N’avaient-elles pas franchi la dalle en un instant, s’épargnant tout nuisible effort, puisque ne touchant quasiment pas le rocher, sur toute la hauteur?
Il me vint un léger doute, lorsqu’une de ces deux créatures de rêve me dit, dans un sourire envoûtant :

  • Vous, vous ne devez pas avoir beaucoup l’habitude des femmes!
    L’affaire en resta là.
    Du moins pour quelques jours. Quelques jours au terme desquels je reçus une lettre.
    Une lettre de demoiselle!
    La demoiselle se référait à notre récente et fortuite rencontre à la dalle de Q’Abotse, puis elle enchaînait en écrivant vouloir m’engager comme guide, pour d’autres ascensions.
    Etais-je libre? demandait-elle.
    N’ayant retenu ni noms, ni prénoms, ayant escaladé la dalle avec deux demoiselles, ayant mes préférences, et ignorant à laquelle des deux j’adressais ma réponse, j’écrivis ce qui suit:
    ‘Mademoiselle,
    J’ai bien reçu votre lettre, dont je vous remercie.
    Si vous êtes la demoiselle mince, je dispose de beaucoup de temps libre. Venez quand vous voulez.
    Si vous êtes la demoiselle moins mince, c’est fou ce que je suis occupé ces temps-ci!’
    Elles vinrent toutes les deux. Ensemble.
    Alors…
    A peine avions-nous franchi le Col des Essets que déjà, Cupidon, perfide, me frappait là, en plein coeur, dans mes montagnes!
    La demoiselle… la moins mince et moi, nous avons parcouru ensemble, côte à côte, tout le long chemin de la vie.
    Et… maintenant encore. »

Extrait de Guides Vaudois, Marcel Demont, 1998

(Rodolphe Giacomini dit ‘Giaco’, le colosse au grand cœur, à l’origine simple porteur - muletier a construit de ses mains, seul, le Refuge Giacomini, à Anzeindaz sur Villars, abri de pierre taillée et de bois provenant de 110 arbres fauchés par une avalanche, haut lieu du ski de randonnée : le Col des Chamois, le Brotzet, etc., et de l’escalade : le Miroir d’Argentine, l’Ecuelle, la Corde, la Haute Corde, la Q’Abotse.
‘Giaco’ avait coutume de dire aux enfants visitant la région :

  • Attrapez les chamois par les oreilles, pas par les cornes, ça les abîme.)

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Super Marcel et merci !

Et pour le prochain ? On est tous avides !

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

pachaBE a écrit:

Super Marcel et merci !

Et pour le prochain ? On est tous avides !

Merci pachaBE.
Le prochain? Tout bientôt. Les guides des ‹ Diables › et leurs clients en expé. L’exploit :slight_smile: enfin, si on veut :slight_smile: :slight_smile:
Bien à toi.
Marcel

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par king of mountain:

Haha c’est drôle cette lecture avec les demoiselles et la fin est encore plus amusante.
Bravo Marcel.

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Je crois que je vais arrêter d’écrire, Marcel se chargera du reste !!!

Encore une, siouplait, m’sieur Demont !!!

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

king of mountain a écrit:

Haha c’est drôle cette lecture avec les demoiselles et la fin
est encore plus amusante.
Bravo Marcel.

Merci king of mountain.
Marcel

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

AlbanK a écrit:

Je crois que je vais arrêter d’écrire, Marcel se chargera du
reste !!!

Encore une, siouplait, m’sieur Demont !!!

Non, continue, s’il te plaît AlbanK.
La prochaine demain. Après j’arrête… avant de me faire jeter.
Marcel.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par jc:

Vraiment excellent !
Merci Marcel. Quelle fraîcheur dans ces récits d’antan !

Posté en tant qu’invité par Dani:

Extra Marcel !!!
Merci, encore…

… mais il me semble que la moins mince avait déjà
jetté l’oeil au ‹ Giaco › bien avant que celui-ci a la mince.
:slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

jc a écrit:

Vraiment excellent !
Merci Marcel. Quelle fraîcheur dans ces récits d’antan !

Merci jc

Amitiés
Marcel

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Dani a écrit:

Extra Marcel !!!
Merci, encore…

… mais il me semble que la moins mince avait déjà
jetté l’oeil au ‹ Giaco › bien avant que celui-ci a la mince.
:slight_smile:

Bien vu Dani.
La moins mince, c’était Hélène, devenue l’épouse de Giaco.
Quand à la mince (puisque tu es de la région, d’après l’url - EPFL -, elle vit à Lausanne, elle se balade parfois encore à Saint-Loup, et elle confirme le récit qui m’a été fait par Giaco lui-même, à l’occasion d’une fondue organisée à l’attention des anciens, avec, pour eux, la charge de me conter leurs souvenirs destinés à constituer la base du livre écrit à l’occasion du cinquantenaire de l’Association Vaudoise des Guides.
Bien à toi.
Marcel

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Cadeau

Les anciens

Témoignage, en forme d’hommage à chef Maurice (Maurice Werro, 1928, guide de haute montagne et organisateur d’expéditions), par les jeunes (à l’époque des faits, déjà lointains) guides des Diablerets : Roland Garin et Maurice Perret.

Roland Garin : l’expé
Nous - Michel Favre, Maurice Perret et moi - étions guides de l’expédition organisée et dirigée par Maurice Werro (chef Maurice), en 1971.
Après une incursion en Turquie où, pour raisons d’intempéries prolongées, nous échouâmes dans notre tentative de gravir le Mont Ararat 5165 m, nous prîmes la direction de l’Afghanistan.
Nous encadrions 15 personnes, réparties dans 3 bus VW.
Lors des préparatifs, chef Maurice avait longuement expliqué le pourquoi de l’absolue nécessité de faire les vaccins obligatoires, qui devaient être dûment inscrits dans le carnet de vaccination, lequel carnet serait sans dérogation possible porté sur l’homme, tout au long de l’expédition.
On ne plaisante ni avec sa santé, ni avec les contrôles sanitaires imposés par les pays-hôtes, rompez!
Nous voilà donc arrivés à la frontière Iran - Afghanistan: contrôle.
Maître (chef Maurice) et élèves (nous, les jeunes guides), clients aussi, bien entendu, présentent fièrement leur carnet à l’officier de service: sourires, sourires, sourires, ??? air étonné du fonctionnaire qui tourne et tourne encore les pages du carnet de vaccination de chef Maurice. Rien, néant, le vide, l’absence, le blanc immaculé sur du blanc irréprochable: chef Maurice a oublié de se faire vacciner!
L’affaire est claire mon gaillard: en quarantaine chef Maurice! dans une bâtisse ressemblant à s’y méprendre à une porcherie, et située à deux cents mètres de notre camp.
Ce jour-là, ce jour-là seulement, et pour la première fois, le sourire légendaire de chef Maurice se crispa légèrement, mais… pas pour longtemps car, nous, les vaccinés-attestés, ne tardâmes pas à voir notre état de santé décliner, nous souffrions de maux divers, aggravés par la vue que nous avions en permanence sur chef Maurice, confortablement installé devant sa porcherie, et dont la mine de jour en jour plus resplendissante était une insulte à l’ordre établi… par lui-même.

Maurice Perret : l’expé, suite
Tout finit par s’arranger.
Après ces menues péripéties, nous pûmes franchir la frontière et pénétrer en Iran. L’objectif était le Demavend 5604 m.
Bien avant le départ de Suisse, les clients avaient insisté auprès de chef Maurice: ils ne voulaient pas n’importe quels guides, ils exigeaient de bons guides. Ils eurent de bons guides.
Nous passâmes la nuit dans un refuge haut perché, à 4100 m.
Tôt le matin nous nous mîmes en route pour le sommet. L’ascension est dénuée de difficulté. Seule l’altitude peut poser des problèmes.
Les clients ne furent pas déçus le moins du monde: de l’endroit où ils abandonnèrent - à quelques mètres du refuge - malades à mourir, la vue sur leurs bons guides qui atteignirent sans problème le sommet, ensemble, chef Maurice en tête, était imprenable.
Quelques jours plus tard, sur le chemin du retour, conseillé par chef Maurice, je fis l’achat d’une très belle cruche en argile, en souvenir de notre équipée.
Je couvai le précieux récipient tout au long du voyage, l’entourant de mille soins jusqu’à notre arrivée aux Diablerets.
Peut-être aurais-je dû également veiller à éliminer la poussière des hauts plateaux que je ramenais dans mes bagages, avant de pénétrer dans le logement conjugal? D’un coup d’aspirateur, d’un seul! mon épouse régla le compte de la cruche en argile. De ce qu’il en resta, on ne pouvait plus tirer… que des regrets.

(‘Chef Maurice’, Maurice Werro est décédé accidentellement, en automne 1996, au cœur des montagnes qu’il aimait, le jour même où je couchais sur le papier les premières lignes de l’ouvrage « Guides Vaudois, des pros de la montagne racontent ». MD)

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par jc:

Super!
Dis donc, vos clients - qui n’atteignent ni même ne tentent d’atteindre le sommet - ça ne serait pas plutôt des porteurs facilitant aux guides émérites l’accès aux prestigieux sommets ??
:-))

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

jc a écrit:

Super!
Dis donc, vos clients - qui n’atteignent ni même ne tentent
d’atteindre le sommet - ça ne serait pas plutôt des porteurs
facilitant aux guides émérites l’accès aux prestigieux sommets
??
:-))

Salut jc.
Mais, bien entendu. Et, en plus, les clients ont la responsabilité d’applaudir des deux mains, de s’extasier (depuis la terrasse du refuge sur laquelle ils sont restés cloués par le mal des montagnes, ou des goguenots qu’ils squattent pour cause de crises diarrhéiques répétitives) à la vue de nos admirables performances. Lorsque nous revenons du sommet, ils sont également autorisés à nous payer quelques verres. Et, s’il y a des dames (des minces, ou des moins minces), à nous faire des bisous. N’ayons pas peur des mots: grâce à nous, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes montagneux.
Vive nous!
:slight_smile: :slight_smile: :slight_smile:

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Aaaaah ! Mince ! Sacré Marcel !

En tout cas une chose est sûre avec Marcel:

Une par jour, en forme tous les jours !

Merci à toi

Pacha :wink: