Interview de Fred Rouhling

Posté en tant qu’invité par OLI:

Le rendez-vous a été pris pour le mardi 21 octobre en Haute-Savoie, sur les terres d’adoption de Fred Rouhling. J’avais initialement rendez-vous chez lui mais Fred a décidé d’aller à la falaise de l’Archevêque et finalement on se retrouve à la sortie de l’autoroute.
Lors de nos deux précédentes conversations téléphoniques, Fred avait parlé très franchement, m’expliquant bon nombre de choses concernant le haut niveau, et ce, sans retenue particulière. De même, lors de notre rencontre, j’ai toujours eu le sentiment qu’il me parlait avec beaucoup de franchise comme si il me connaissait bien et n’a pas hésité à me faire confiance et à me détailler moult histoires personnelles sur son activité, sa pratique, sa vie ou de l’escalade en générale en répondant très largement à mes interrogations… Il se livre spontanément et franchement. Bref il ne m’a pas fait venir de loin pour rien !
En milieu de matinée nous arrivons à la falaise de l’Archevêque. Le nom de la falaise est aussi celui de la première voie du secteur, un secteur tout en dévers où, à vue d’œil, il devrait y avoir encore d’autres ouvertures de voies de très haut niveau.
La séance commence. Fred part mettre la corde dans l’Archevêque et reconnaître (rapidement) les pas puisque il n’est pas venu dans le secteur depuis six mois. La voie est donnée pour 8c (peut-être bien 8c+ après réflexion de Fred). Il s’élance donc sans échauffement malgré un départ très bloc tout en dévers. Je suis surpris dès la deuxième montée de Fred par sa grimpe très posée, avec une « force tranquille » évidente. En le regardant grimper j’ai la sensation étrange qu’il ne fait que poser ses mains sur le rocher et qu’il tient comme ça, tout seul !!! Il ne donne pas l’impression de forcer plus que ça !
Le crux arrive à la suite des mouvements très blocs et tendus du début ; il consiste à un jeté main gauche sur un à-plat particulièrement fuyant. Fred se suspend à une prise main droite et une mini-réglette main gauche, se pose, et brusquement jette sa main gauche. Le mouvement est brutal, surtout à froid, mais Fred ne semble pas avoir besoin d’élan particulier pour ce mouvement…
Fred ne passera pas le crux. Après le crux et le jeté obligatoire qu’il réussi à chaque fois, il glisse depuis la réglette fuyante qu’il attrape bien pourtant. Le reste de la voie ne lui pose aucun problème. Il sera déçu de ne pas avoir fait la croix devant moi me dira-t-il. Il aura effectué trois ou quatre essais au total.
Lors de la séance d’essai, Fred reçoit un coup de téléphone, c’est Romain DESGRANGE qui l’informe qu’il vient de réussir un bloc qui lui tenait à cœur…
Fred doit passer chercher ses enfants à la sortie de l’école et met fin à la séance qui a duré une bonne partie de la journée une fois l’interview terminée. Je vais chez lui pour vérifier le mail que Dani ANDRADA lui a envoyé récemment en réponse. Arrivé dans son sweet home, Céline, sa femme, me demandera « Il n’a pas trop parlé ? Il parle beaucoup trop !! ». Oui, c’est vrai qu’il parle très facilement et je dois avouer que c’était vraiment une agréable surprise….
Fred me montre ensuite le mail que Dani lui a envoyé. Je ne l’ai pas recopié dans son intégralité (j’en avais marre d’écrire) mais en voici des extraits ( avec les fautes d’orthographe originelles) qui sont parfaitement parlants du ton et des propos de Dani:
« I realy don’t have any problem wtih you »
« … and with any bad intention and i’m so sorry if this offend you »
« I also think that you are a good visionnary about the climb. »
Fred fera un bref résumé de ce mail dans lors de l’interview qui suit.
Puis Fred décide de rajouter des précisions qui le tiennent à cœur pour l’interview.
Mon seul regret lors de cette rencontre est d’avoir eu une épaule gauche encore trop fragile pour faire quelques pas sur ce cailloux avec pour compagnon de grimpe d’un jour un grand grimpeur comme Fred…


Comment as-tu découvert l’escalade ?

Au collège, j’ai rencontré un professeur de sport qui était alpiniste et il m’a emmené dans un dièdre. L’ambiance, la hauteur, le cadre, le fait de prendre sur soi. Il faut gérer sa peur. J’avais 14 ans, j’ai été à fond, tout de suite. Durant les mois suivants, je faisais des bouts de voie en baskets, je montais au maximum dans des 6a ou 6b en solo, puis je désescaladais dès que j’arrivais à un mouvement trop dur. C’était terrible, hyper frustrant, jamais de sommet…

Quel a été ton parcours ?

J’ai commencé avec des copains de lycée. On a récupéré du matériel de misère ( 3 mousquetons, 1 mousqueton à vis et 1 huit). On mettait des moulinettes partout même sur les remparts de la ville.
Plus tard, j’ai eu la chance d’aller vivre pour mes études dans le sud de la France où il y avait « tous » les grimpeurs forts, du moment. J’avais un niveau 8b en 89, le niveau max était de 8b+, j’étais comme un dingue. J’avais 5 ans d’escalade derrière moi et très peu de doutes. J’étais à l’ufrstaps. Quatre ans après j’étais au niveau max de l’époque en ouvrant 8c ( UFO dans les Calanques et la Directe des spécialistes au Verdon).
Les deux années suivantes, je suis resté dans le Sud avec Céline. On vivait la vie de bohème, pas d’argent, des spots, des FA…On était hébergé à droite ou à gauche au gré des rencontres. C’est là que j’ai vraiment commencé à avoir des parutions sérieuses avec les magazines et aussi des contacts avec les marques.

Quel a été l’impact médiatique de l’ouverture de UFO et la Directe des spécialistes ?

Je suis rentré de fait dans les jeunes prometteurs. Pour la Directe des spécialistes, on était nombreux à vouloir faire la première dont Jibé TRIBOUT et d’autres stars. Du coup ça a vraiment été une vraie performance de falaise. Je crois que c’est Jibé qui a fait la première répétition de mémoire (sans certitudes).
Pour UFO, la voie a eu un accueil mitigé (j’étais pas chez moi dans les Calanques) c’est plus tard que Yuji HIRAYAMA et Elie CHEVIEUX m’ont avoués que c’était un des 8c les plus durs qu’ils avaient jamais fait (même a posteriori ça fait plaisir).

On a récemment appris que tu avais une autre passion, la sculpture, est-ce une passion qui prend peu à peu le pas sur l’escalade ?

Non, ce n’est pas le même temps. Je passe mes journées à l’escalade. Quand j’ai du temps libre chez moi je fais de la sculpture, les enfants aiment bien ça. Jeune j’avais ramené des Calanques une souche d’olivier brûlée (après un incendie) dans ma chambre d’université, du coup, il y a eu des copeaux de bois dans le couloir pendant des semaines… ça sentait hyper bon…

Quel niveau de difficulté t’a posé le plus de problèmes à surmonter ?

Le 9, parce que c’était un nouveau degré. En plus de la difficulté physique il y avait aussi toutes les critiques à l’encontre de la cotation.

Quel est ton meilleur souvenir de grimpe ?

C’est dur car j’ai fait une nouvelle voie il y a trois jours et c’est mon dernier meilleur souvenir. Pour des choses plus profondes, c’est plutôt les trips, le voyage avec les gens. C’est des moments comme cet été à Rockland avec ma famille. On est sur des choses plus affectives, moins encombrées des soucis du quotidien. La joie dans ma vie, je ne l’ai pas vraiment trouvée avec l’escalade. Je l’ai eue dans les rencontres avec l’autre, avec ma femme, avec mes enfants, avec mes amis…

Es-tu attiré par d’autres styles de grimpe ? Le genre de défi comme par exemple la grande voie Ali baba à Aiglun t’attire-t-il ?

Pour l’instant je suis vraiment passionné par des voies très courtes, avec des pas très blocs et des sections très intenses, des couennes, quoi !

Où peut-on te trouver dans les salles ou les spots du coin ?

Dans les falaises, avec un plus pour les falaises en dévers.

Quelle est la journée d’entraînement type de Fred Rouhling ?

Une journée en falaise. Des essais dans une voie dure. Prendre un café au bar avant d’aller grimper. Après, si je n’arrive plus à progresser dans les méthodes je m’entraîne sur ma poutre ou mon pan Gullich. Je fais deux ou trois sessions d’entraînements par an.

Tu grimpes tous les jours ?

Non, je grimpe entre 4 et 5 jours par semaine.

[i]Venons-en à la haute difficulté…

Quels sont tes derniers projets qui ont aboutis ?[/i]

J’ai fait « Ordalie » dernièrement. C’est une voie équipée il y a une dizaine d’années et puis tout le monde m’en parlait comme le chantier le plus beau de Haute-Savoie. C’est vrai que c’est vraiment une voie magnifique, un super beau dévers tout naturel dans une fissure. En plus l’essayer en automne, une saison que j’aime particulièrement, c’était un rêve. C’est une des plus belles voies de Haute-Savoie que j’ai faîte.

Quels sont tes derniers projets en cours ?

Plusieurs 9 et puis pleins d’autres voies. J’ai peut-être une dizaine de voies plus faciles que j’aimerais faire comme l’Archevêque, où l’on est aujourd’hui.

Quelles sont tes motivations dans ta recherche du haut niveau ?

L’extrême dans l’escalade, c’est vraiment ce qui me plaît. Je ne pense qu’à ça. Essayer des mouvements ultimes et les faire après dans un enchaînement, c’est vraiment une super sensation.

Une voie extrême pour toi, ça ressemble à quoi ? C’est forcément une voie plutôt courte et bloc ?

J’ai démarré l’escalade avec cet esprit, qu’avec une corde, tu fais l’allée retour dans une voie. Après c’était comme ça que ça se pratiquait mais je n’ai rien dans le fait que cela change.

Ton mouvement idéal ?

Pas de prises et un jeté énorme.

As-tu déjà échoué dans des projets personnels trop difficiles ?

Oui, et notamment en bloc, à Rockland, j’ai essayé encore cet été des blocs trop durs.

Le mouvement que tu n’aimes pas ?

Le crochet talon.

Penses-tu que ton niveau ait encore augmenté depuis Akira ?

Oui, je pense. J’ai surtout progressé au niveau du travail des voies. J’arrive à reproduire un mouvement dans un enchaînement même si j’ai déjà eu beaucoup de mal à le faire intrinsèquement.

D’ailleurs tes dernières voies extrêmes sont plus longues, je pense notamment à Salamandre…

Ce dépend de la voie. Je ne cherche pas de stéréotypes de voies. J’ai fait des prises taillées ( Hugh, L’autre côté du ciel) , du plafond avec Akira, dans des petites réglettes minuscules avec Mandallaz Drive, un crux sur monodoigt avec Salamandre et puis là dernièrement, Ordalie c’est une fissure évasée peu crochetante, le bord de la fissure est arrondie et il est difficile de crocheter.

Tes deux dernières réalisations marquantes –Salamandre et Mandallaz Drive- tu ne les as pas précisément côté. Pour l’une d’entre elles, le niveau de difficulté pour la réaliser peut-il se comparer au travail exigé pour une voie comme Akira ?

Les conditions en Haute-Savoie sont très dures et les créneaux pour les réaliser sont courts. C’est aussi pour ça que j’ai mis du temps. Après la difficulté est subjective. Akira ça fait longtemps que je l’ai faîte et c’est difficile de comparer. Mes nouvelles voies me paraissent même peut-être plus dures parce que, affectivement, elles sont plus proches de moi et que j’ai l’impression de toujours progresser.

Ton niveau à vue ?

J’ai un niveau 8a/8a+ permanent mais je n’ai jamais vraiment essayé de progresser dans cette pratique.

Jusqu’où ira selon toi le haut niveau ?

L’évolution de la pratique vers des voies de plus en plus longues je ne l’aurais pas imaginé. C’est donc dur de vouloir projeter l’escalade dans un avenir. C’est dur de savoir ce que sera le haut niveau. Peut-être que ce sera le « à vue », peut-être qu’ils se remettront à tailler, qui sait …

Les limites de l’adhérence humaine ?

Dans les voies naturelles, c’est dur de savoir si on est au top car il faut trouver la voie, être en forme, être sur place… et puis les voies ouvertes dans les années 90 comme à Buoux restent des standards.

Rassure les grimpeurs moyens, t’arrive-t-il de ne pas faire du 7b ou 7c à vue ?

Non. i[/i]

Tu t’es déjà essayé dans d’autres voies extrêmes qui ne sont pas les tiennes ( Bain de sang et Action direct) d’autres voies de cette difficulté t’attirent elles ?

Oui, j’aimerais faire ces voies mais sans avoir vraiment l’envie de m’y investir autant que dans les miennes, alors c’est pas gagné.

Venons-en à certaines polémiques…

Il y a eu beaucoup de bruit autour de Hugh. Est-ce une voie que tu as entièrement créée ?

Au départ c’était une voie d’artif ,« les bordelais », côtée A0. C’était un bombé tout lisse. Donc j’ai taillé une voie dans les années 90, c’était ma première voie bricolée au perfo. C’était pas une réussite. Ensuite j’ai essayé de l’améliorer en faisant les prises plus petites, plus arrondies et je les ai aussi repeintes ( pas très fier non plus de ça). Au début je n’ai pas donné de cotation. Le magazine « Grimper » l’a estimé à 8c+/9a. Moi, entre temps, j’avais décidé de donner 9a (ça partait pas bien dés le début). Je l’ai refaite plusieurs fois notamment après les modifications.
Je tiens à préciser qu’à l’époque on avait signé une convention aux Eaux Claires pour tenter de réhabiliter des voies taillées exagérément, pour rendre l’aspect plus naturel. Cette convention en fait supposait un accord de l’équipeur, de l’ouvreur et des répétiteurs éventuels. Pour Hugh, j’ai demandé l’aval du seul grimpeur qui avait essayé la voie à l’époque.
Cependant la voie n’est pas dans l’état où je l’ai enchaînée. Il y a notamment un monodoigt supplémentaire dans le toit de départ ( à gauche des 2 réglettes), ce monodoigt permet de contourner la première difficulté et il y a également une nouvelle prise dans le troisième mouvement dur, un monodoigt à droite qui rend la section moins aléatoire (Daï a choisi de la refaire sans ces deux prises, je l’en remercie).
Concernant mon différent avec Jean MITT, il a pour origine l’apparition du monodoigt du haut, mais je précise que je n’ai aucune certitude sur l’occurrence de cette prise et surtout plus aucun intérêt pour ces histoires.
A l’époque, on rebricolait les voies, c’était une pratique. Après être allé à la Cour des miracles ( nom d’une falaise à Toulon) j’avais vu Francois LEGRAND « améliorer » ses voies et les peindre. C’était pas un bon exemple pour moi et je ne veux pas trop parler de ces moments car c’est pas non plus un bon exemple pour les jeunes grimpeurs qui lisent cette inteview.
Concernant Hugh et ces faits, je tiens à m’excuser si cela a blessé ou gêné certaines personnes, ce n’était pas mon intention. J’étais probablement trop nombriliste pour avoir du recul sur ces actes et sur la taille des prises en général.

Il y a quelques années tu es retourné aux Eaux Claires et tu as tourné des vidéos dans tes trois voies situées dans le neuvième degré. Ces voies avaient-elles, à l’époque des vidéos, subies des modifications par rapport à l’époque de tes premières ascensions ?

Je ne reviens pas sur Hugh car je viens d’en parler.
L’autre côté du ciel m’a paru identique. Pour Akira, à peine quelques semaines après la réalisation il y avait notamment un tridoigt qui avait été amélioré. A l’époque, c’était une prise dont je ne m’étais pas servi et Jibé TRIBOUT présent ce jour là doit se souvenir de ma colère contre l’auteur des faits.
Au moment de la vidéo, il y avait de nombreuses prises brossées et marquées que je n’avais pas utilisé et certaines à plus de deux mètres de la voie originale. A ce moment-là, je n’ai pas constaté de prises bouchées ou différentes pour celles que j’avais utilisé.
Dès le début en 95, à peine quelques semaines après l’enchaînement d’Akira, je refaisais toutes les sections devant JB TRIBOUT facilement. Dani ANDRADA est également venu assez rapidement.
Je me suis entretenu par mail avec lui, Olivier est témoin, il déclare dans son mail « avoir répété ces propos comme ça et que c’était sans mauvaises pensées, qu’il regrette » et qu’il déclare voir « en moi un visionnaire de l’escalade »plutôt, cool, non. Excusez du peu, mais pour un truc comme ça j’ai quand même un peu le droit de me la péter (gag)…
Je voudrais revenir sur la description d’Akira donnée lors de différentes interviews. La chose étonnante, c’est qu’il n’y ai pas plus de différences trouvées vu le nombre d’interviews que j’ai donné pour Akira ! Je réponds souvent avec un enthousiasme spontané plus qu’intellectuel et généralement pour mettre en avant ma dernière croix. Si c’est une voie bloc, je vais comparer une section bloc, si c’est une grosseur de prise, je vais comparer la taille des prises, et pour une voie de résistance la difficulté globale de l’enchaînement. C’est du journalisme en fait, c’est un peu ce qu’ils attendent. C’est le « pourquoi » du sujet qui diffère. Akira sert donc de comparatif, dans toutes mes interviews depuis bientôt dix ans. Je ne cherche pas à forcer le sujet ni réécrire l’histoire d’Akira, c’est juste « fucking emmerdant » comme dirait Dave.

Récemment tu as dit que tu souhaitais retourner essayer Action Direct ?

J’aimerais beaucoup faire cette voie mais le souci c’est que j’ai des gros doigts. Dans les derniers mouvements de la voie il y a un bidoigt où je ne rentre pas les doigts. Mais Dai qui a le même souci a trouvé une ruse pour sauter cette prise et je suis impatient d’y retourner pour essayer.
C’est marrant comme Gullich est maintenant adulé après avoir été de son vivant fortement décrié et ses voies décotées, notamment dans le Franken parce qu’il était du Palatinat…Qu’il avait juste réussi un 8c (décoté 8b+sans répétition) avant d’oser proposer le premier XI, quel affront… Il a fallut attendre son décès et la répétition de Wall street par Iker (après Action Directe) pour qu’elle soit finalement acceptée en 8c et Action tolérée en 9a). C’est bizarre, je suis sûr qu’à cette époque ces détracteurs étaient sûr de leur bon droit et de l’importance de lui pourrir sa passion…Après tout c’est injuste d’aimer faire des premières, surtout chez les autres !

Akira est-elle une voie entièrement naturelle ?

Oui, mais j’ai mis du sika sur certaines prises pour qu’elles ne cassent pas car je n’avais pas de crash pads à l’époque.

Certains soulèvent le fait que dans des deux dernières réalisations il n’y a pas de séquence relativement longue sur l’enchaînement de ces voies.

C’est au choix du réalisateur. Je ne me permettrai pas de lui expliquer son métier, pas plus qu’il m’indiquerait les prises qu’il faut que je prenne. C’est un choix artistique, moi je trouve ça plutôt cool comme motivation.

Le jeune prodige Adam ONDRA s’attaque à des voies que nul n’avait répété. Serais-tu heureux de le voir se frotter à certaines de tes voies ?

Oui, bien sûr !

Dans une réponse que tu as faîtes dans Camptocamp, tu écris « à dans deux ans », qu’est ce que cela signifie ?

Que j’étais intervenu une fois sur le forum, il y a à peu près deux ans.

Tes enfants, tes successeurs ?

Je ne sais pas, libre à eux.

Des remerciements ?

Finalement, après avoir trouvé moyens toutes ces polémiques, je suis content que les intervenants aient démasqué l’auteur de ces diffamations et réussi à lui faire avouer qu’il en était la seule source. C’est finalement assez réconfortant pour moi. Je remercie également tous les mails de soutien que j’ai reçus suite à mon intervention. Ca m’a beaucoup touché. Je ne veux pas m’enfermer dans un rôle de victime. Je cherche ce qui dépend de moi et ce que je peux poser comme acte pour réparer une offense que j’aurais faîte à quelqu’un. J’essaye d’être meilleur pour devenir plus libre. L’escalade est pour moi une vocation mais c’est sur les interactions avec les autres que je veux progresser. Je veux apprendre maintenant le métier d’homme pour être le meilleur possible avec mon prochain. Le plus humain possible dans le sens profond et pas fleur bleu. J’ai trouvé dur de voir comment on peut réduire l’autre à des rumeurs, l’enfermer derrière une étiquette qui le massacre, qui l’assomme. Je suis un être singulier comme vous tous. Je ne peux pas porter les échecs de certains, une souffrance qui ne dépend pas de moi, mais j’espère être le compagnon d’épreuve pour d’autres. Je ne veux plus perdre mon temps avec les vents contraires mais reconsidérer les choses importantes que la vie m’a donné et prendre du temps pour un désir qui m’anime : le désir de joie, la donner et la ressentir.


Pour répondre à d’autres polémiques, Fred m’a communiqué ces infos :

Dernières First ascents :

Falaise « double cache » :

Salamandre 9a/9b : équipeur François DUCASTEL , assureur ( nom de l’assureur lors de la croix) Stéphane LA FONTAINE.

Falaise « chatillon » :

Gin fizz 8c : équipeur François DUCASTEL, assureur Stéphane ROGUET.

Tequila boum boum 8c hard : François DUCASTEL, assureur Fabrice PAUME.

Falaise « les suets » :

Crescendo 8c soft : équipeur Gorge BRENNAS, assureur Richard ( un cousin).

Falaise « sur les mont » :

Ordalie 8c+ hard : équipeur inconnu, assureur Laurent BOUVET.

Prem’s :slight_smile:

Ben oui tout ce temps avant une réponse… A quand la première passe d’armes! :smiley:

Oh!!! mais on est que le 25!
Alors Oli s’est gourré d’une semaine! c’est pas FR qu il a rencontré, c’est un pauvre type qui passait par là par hasard! :lol:

bravo pour le boulot! :wink:

Posté en tant qu’invité par OLI:

OUi, faut comprendre le mardi 21 octobre oups !!! (c normal je suis en vacances et un peu décalé aussi…) J’espère que vous trouvez l’interview sympa quand même !

:wink:

Posté en tant qu’invité par Lou:

@OLI

Super cette interview!

Désolé d’ avoir insinué que tu serait pas objectif, je trouve que tu as posé toutes les questions qui « fachent » ! C’ est un interview qui est beaucoup mieux réussi que ce que les pro peuvent pondre actuellement!

[quote=OLI][/quote]
Merci à vous deux pour cette interview.
Simple et humain.

Posté en tant qu’invité par r1k0:

Bravo Oli,

Et merci à Fred R. pour avoir répondu à la demande du forum…

Bonne continuation à lui, merci de faire réver les p’tits jeunes…et baver les vieux !!! :smiley:

Bravo pour ta motiv de faire un aussi long interview…

Pour le reste, pas grand chose de nouveau…On ne pourra jamais savoir car les prises changent par magie !

Ah si, une nouveauté, je ne connaissais pas la peinture sur les prises taillées…Dément les années 90 !

belle interview et un gros merci à FR de s’être exprimé si ouvertement.

[quote=OLI]Akira est-elle une voie entièrement naturelle ?

Oui, mais j’ai mis du sika sur certaines prises pour qu’elles ne cassent pas car je n’avais pas de crash pads à l’époque.[/quote]
Que du naturel … :lol:

merci beaucoup à Fred d’avoir répondu à ces questions, mais aussi à Oli pour avoir réalisé l’interview !

Bravo et merci, à Oli et à Fred, pour cette excellente interview ! :slight_smile:

Oli, je pense que cette interview mérite un article sur c2c.
Un article dont tu serais l’auteur bien sûr.
Ce qui techniquement impose que tu te crées un compte sur c2c.
Si ça t’intéresse, envoie-moi un mail (en cliquant sur Courriel sous mon pseudo) et je t’expliquerai la manip (qui es très simple, que ce soit pour l’inscription ou l’édition de l’article).

PS : Oli, je me suis permis de mettre en italique tes questions, pour une meilleure lisibilité, ainsi que d’ajouter deux lignes séparatrices pour bien délimiter la partie interview. Par ailleurs j’ai modifié la date : 21 octobre.

Super!!
merci.

Posté en tant qu’invité par cristobald:

Bravo Oli pour cet interview, merci à Fred d’avoir joué le jeu. On y apprend que Fred reconnait humblement quelques erreurs de jeunesse - qui n’en a jamais fait, et des plus grave!- mais aussi le nom des assureurs de Fred dans ces voies dures recentes, qui sont des grimpeurs connus dans la yaute!!! Allez les gars, même toi Local Charente, ce serait pas possible d’oublier les différents, les rancoeurs passées, voire même de s’excuser d’avoir pu blesser l’autre (comme Fred le fait dans ces quelques lignes)? La fin de la polémique? Espèrons!!!
Bonne grimpe

Posté en tant qu’invité par OLI:

Tu as bien fait J Marc car j’avais mis les questions en sur-impression et souligné certaines phrases mais ce n’est pas passé … bizarre

Content qu’elle plaise cette interview !!!

Posté en tant qu’invité par mat:

Excellent travail Oli.

Les questions sont posees, et les reponses donnees. Apres, a chacun de mettre en doute ou pas la parole de Fred et il restera toujours des points d’interrogation.

Mais je tiens a ressouligner qu’ Oli a vraiment fait du tres bon travail. Je ne lis pas trop les itw de grimpeurs (justement parceque je n’y trouve pas trop d’interet) mais celle-ci est tres probablement la meilleure que j’ai lue. Certains aspects de la personnalite de Fred (avec ses contradictions) ressortent bien, les points de polemiques aussi.

Posté en tant qu’invité par OLI:

Merci Mat, ça ça fait vraiment plaisir :smiley: . En effet j’ai essayé de faire une interview vraiment intéressante, un peu personnelle aussi où l’on apprend un peu plus sur l’homme… ( bien sûr sans la bonne volonté de Fred cela n’aurait pas été possible)