Hum… ça sent bon , et ça réchauffe, merci.
Intempéries du côté de La Bérarde et Saint-Christophe
Dernières infos de la préfecture :
Pas très probant pour ce qui est d’une éventuelle vidange de lac glaciaire. Par contre on voit que les apports depuis Bonnepierre ont été très importants.
Ben si, le lac n’existe plus. Il n’y a pas de doute. Il reste des flaques mais c’est tout.
Photos en fausses couleurs :
Ah oui celui-là. En rive droite donc plutôt. Mais on ne distingue pas spécialement de trace de coulée à son aval. Le plus gros a même l’air de provenir de la rive gauche
Mais bon difficile d’interpréter juste à partir de ça.
Il a du se vider par son fond, le lit du torrent qui sort du glacier a changé.
Les années précédentes, il se vidait par son fond (pas de débordement), j’imagine quand une crevasse s’ouvrait, ou lorsque le bouchon de glace formé à l’automne finissait par dégeler (l’eau qui se réchauffe en surface par le soleil et l’air tombe au fond du lac et fait fondre la glace, l’eau se refroidit, ce qui la fait remonter, et ça recommence).
C’est possible. Je ne vois pas bien pourquoi l’épisode pluvieux aurait provoqué ca et ai du mal à croire à une simple coïncidence mais bon.
C’est purement ressenti, je trouve le lac bien petit par rapport à la taille des cones de déjections de matériaux aux débouchés de Bonnepierre et sur la Berarde…
Sur mon écran, un demi cm2 pour le lac, presque 6 cm2 pour les cônes de matériaux nouveaux, 12 fois plus !
C’est pas la taille qui compte
Ok je sors
Le volume des matériaux déplacés ne dépend pas directement du volume du lac.
Le lac tient dans une ellipse de 200 x 90 m, mais n’occupe pas toute l’ellipse.
A la louche le lac contenait 100 000 m3 (rives à 35°, cône tronqué de 15 m de profondeur), le géologue interviewé sur France Inter indiquait 50 000 m3.
Volume qui s’est déversé en qq heures, s’ajoutant à tout ce qui coulait par la pluie et la fonte. S’il s’est vidé en 5h30, la vidange de 50 000 m3 a ajouté 2,5 m3/s en moyenne.
La formation d’une lave dépend d’un débit seuil, avec probablement une hystérésis : pour arrêter l’érosion et le transport, il faut que le débit baisse en dessous d’un autre seuil qui est plus bas que le seuil de déclenchement.
Si la pluie et la fonte donnait un débit en dessous mais proche du seuil de déclenchement, le débit ajouté par la vidange du lac n’a pas besoin d’être élevé pour passer au-dessus du seuil.
Le lac se vidait à cette période les années précédentes, le bouchon était donc pas loin d’être percé, voir déjà percé avec petit débit.
La pluie qui tombait n’était pas bien froide, il faisait entre 6 et 8°C à 2970 m (nivose), entre le 20 à 14h et le 21 à 4h. Le lac est à 2600 m, il faisait peut être 1 ou 2°C de plus. Ca a ajouté de l’eau chaude (autour de 4°C) qui a peut être accéléré la convection dans le lac. Ou tout simplement, l’eau de pluie et de fonte ont fait monter le niveau du lac, ce qui a augmenté la pression sur le bouchon, qui s’est ouvert plus grand que d’habitude.
Ah ok. Je ne savais pas que ce géologue en avait parlé vu que j’ai pas écouté …
Que tu dis.
Pour moi, ce qui explique l’« inexplicable », soit la submersion inédite de La Bérarde, c’est un afflux qui n’est jamais survenu auparavant, donc un volume de lave torrentielle qui ne s’explique que par une vidange brutale du lac glaciaire de Bonne Pierre (« brutale », donc très rapide dans le temps, soit bien moins que plusieurs heures).
Un tel déversement brutal devrait laisser des traces importantes, soit d’érosion très importante d’une rive si c’est par là qu’il s’est vidé, soit de gros trou dans son fond. En allant sur place on ne louperait pas ce genre trace, ça ne peut pas être caché ou érodé par la fonte normale du glacier en juste qq jours. Surtout qu’on a des photos précises du lac avant sa vidange, on peut comparer les rives.
Il faudrait des photos précises du lac vide pour en savoir plus.
Pas forcément. Ça peut se cumuler avec les fortes pluies et fonte des neiges. Concernant les précipitations je me permets d’ajouter qu’il y a une forte incertitude. Elles peuvent varier de façon significative d’un endroit à l’autre et les radars ne sont pas des plus performants en altitude. Donc il est aussi possible qu’il ait plu significativement plus et/ou plus intensément (sur un laps de temps plus court) sur le bv de Bonnepierre qu’ailleurs à proximité.
3 siècles que ce phénomène submergeant La Bérarde n’a pas eu lieu.
Il me semble que l’on ne peut pas l’expliquer par une conjonction de phénomènes qui sont déjà survenus (des laves torrentielles dans la vallée des Etançons ont déjà eu lieu, il y a chaque année formation d’un lac glaciaire sur Bonne Pierre qui se vide naturellement en début de saison , il y a déjà eu des épisodes pluvieux violents comme en 1957), et pourtant jamais La Bérarde n’avait subi ce déferlement sur son site historique.
Cette hypothèse se dégage avec les analyses successives de spécialistes depuis la semaine dernière (météorologues, géomorphologues, chef local du RTM, expert en hydraulique torrentielle) qui pointent et le caractère exceptionnel et la vidange probable du lac glaciaire de Bonne Pierre.
C’est quand même important pour la suite: si la cause n’est « que » des phénomènes déjà rencontrés, ou s’il s’agit d’un phénomène absolument exceptionnel, les choix (éventuels) de reconstruction et de réoccupation du site de La Bérarde ne seront pas les mêmes.
Attention, je n’ai pas trouvé de trace de ce lac avant 2018.
Si c’est confirmé par plus de recherche, ça signifie que les gros épisodes de pluie en juin/juillet avant 2018 n’ont pas pu se combiner avec la vidange d’un lac.
Pour l’instant, on sait qu’il y a eu 7 années où cette combinaison aurait pu avoir lieu, mais ce n’est qu’en 2024 qu’elle a eu lieu pour engendrer un débit permettant une lave. 1 chance sur 7.
Maintenant que ce lac a fait le buzz sur les rézos sociaux et ailleurs, il va peut être vouloir remettre ça l’année prochaine. Il est probablement en train de monter sa chaine Youtube, pour diffuser des vidéos avec des vignettes putaclics d’annonce de catastrophes ou comment perdre du poids en qq heures. D’autant plus qu’il est déjà un influenceur qui a eu une vrai influence sur la vallée du Vénéon, ce n’est pas du pipo. Il aura rapidement des millions d’abonnés.
Tu as raison, c’est effectivement un élément à prendre en compte.
Je suppose que le glacier de Bonne Pierre est étudié depuis un certain temps.
Le fait que ce lac ne se soit formé que depuis quelques années, outre le signe éventuel d’un réchauffement, signifierait déjà qu’il pourrait se reformer encore, et qu’à la « faveur » de circonstances identiques à celles de la semaine dernière, le même phénomène pourrait se reproduire.
Ce qui n’est pas réjouissant.
Mais bon, on ne va pas trop en parler: avec ce buzz, ça pourrait effectivement lui donner des idées !
Mais est-ce que le réchauffement ne va pas faire disparaitre le glacier, et le lac glaciaire, et peut-être par conséquence une partie du risque de lave torrentielle menaçant La Bérarde ?
Bernard
Je ne sais pas Bernard pour le lac glaciaire (ni pour la disparition de Bonne Pierre, et en combien de temps) .
Si le lac glaciaire de Bonne Pierre n’est présent chaque année que depuis quelques-unes, il faut en chercher la cause. Il me semble qu’un réchauffement global moyen en est une, mais faudrait demander aux spécialistes (c’est pas un phénomène que l’on constate un peu partout dans le monde depuis une vingtaine d’années, d’ailleurs ?)