Ce qu’il risque de se passer quand le glacier reculera encore de qq centaines de mètres, c’est qu’il se forme un lac permanent devant le glacier, de type lac d’Arsine. Et là, le risque deviendrait permanent, il faudra éventuellement faire des travaux comme au lac d’Arsine.
Intempéries du côté de La Bérarde et Saint-Christophe
Une autre question : si le pb provient de la vidange du lac, et si le lac était connu, pourquoi n’était il pas surveillé ?
Celui qui se crée parfois au dessus de St Gervais est très surveillé, parfois vidé.
Cout démesuré par rapport à la population exposée ? Pourtant, la Berarde en saison, il peut y avoir pas mal de monde…
Configuration différente qui laissait croire un danger moindre ?
Le lac commençait à se former en mai et se vidait tout seul en qq jours, chaque année vers la mi-juiin, avant de pouvoir déborder. Ça aurait changé quoi de juste le surveiller de plus près ? A part évacuer la population qq heures plus tôt.
Si cette surveillance ne s’accompagne pas de vidange préventive et contrôlée, ça ne change pas grand chose.
Oui et puis les dimensions ne sont pas du tout les mêmes !
Je ne sais pas si la situation géographique est comparable.
Le lac d’Arsine, c’est une auge glaciaire assez large qui donne sur une sorte de plateau.
Bonne Pierre, c’est un glacier dans une vallée assez étroite et qui débouche sur un vallon qui « tombe » sur le plat des Etançons.
Le petit lac glaciaire qui s’y forme chaque année est un phénomène que l’on retrouve ailleurs régulièrement en bas de certains glaciers. La température moyenne est montée, ça se forme au printemps et ça se résorbe tout seul en début d’été.
Faudrait voir avec un glaciologue, mais il me semble qu’il ferait le distingo avec ces lacs glaciaires « permanents » qui gonflent avec le temps et qu’il faut suivre parce que leur vidange menacerait en-dessous (comme à Tête Rousse ou en plus c’est souterrain). Le problème existe sur de nombreux massifs dans le monde, et de plus en plus (rappelez-vous la catastrophe de l’Uttarakhand y’a quelques années).
Le lac actuel n’est pas similaire au lac d’Arsine vu qu’il se forme sur le glacier !
Mais dans qq années, le recul du glacier laissera peut être une dépression permettant la formation d’un lac comme à Arsine.
Pour moi l’ eau chaude est moins dense et reste en haut, l’eau froide est plus dense et reste bien au fond.
Suffit de nager dans un lac pour expérimenter.
Le maximum de densité de l’eau liquide est à 4°C. Du coup, de l’eau à 1°C flotte sur de l’eau à 4°C, et de l’eau à 4°C coule dans de l’eau à 1°C.
La glace est moins dense que l’eau. Elle flotte à la surface du lac, et refroidit l’eau de surface. L’eau un peu plus en profondeur est moins froide.
Quand on nage dans un lac, c’est qu’il n’y a pas de glace dessus. Et dans ce cas, l’eau de surface est souvent réchauffée par le soleil.
Pour en savoir plus :
Stratification d’un lac — Wikipédia (wikipedia.org)
Bernard
Sauf que la géomorphologie n’est pas la même, comme je disais en parlant de situations pas comparables; Bonne Pierre est dans un vallon étroit avec pente, Arsine sur un bassin plus large et étale. Faudrait un glaciologue pour en parler.
Un point de vue que je trouve intéressant trouvé sur infoclimat
La nivose des Ecrins à 2900m a perdu 19cm entre jeudi 0h et vendredi 12h (sur 36h donc). Cela représente donc une lame d’eau de 110 mm si l’on s’accorde sur le principe d’une densité de 0,6 pour cette neige de printemps.
A cette altitude, la fonte a donc probablement apporté autant d’eau que les nuages !
Comme annoncé dans le topic prévision, les bassins versants d’altitude ont donc été contraint d’évacuer l’équivalent d’une lame d’eau de 250mm en 36h. C’est une quantité qui passe sans difficultés dans les Cévennes, mais pas dans les Ecrins.
Ca ne remet pas en cause le fait qu’il ait pu y avoir en plus une rupture (progressive ou moins) de poche d’eau, mais ça situe quand même l’ampleur du phénomène climatique pluie + fonte.
Oui, mais la photo satellite montre clairement qu’il y a eu un apport du vallon de Bonnepierre.
Si c’était juste pluie + fonte des neiges, il y aurait ss doute eu qq chose de + équilibré avec l’autre vallon.
A moins que la pente de Bonnepierre soit plus directe et que les dépôts venant des Etançons s’arrêtent plus en amont ?
De toute façon c’est impossible de comparer deux bassins versants. Comme je le disais plus haut les pluies n’ont pas forcément été équivalentes sur l’un et l’autre et puis la configuration du BV et du lit du torrent est différente aussi.
3,97 °C de mémoire de l’époque où j’aurais pu écrire l’article de wikipédia posté par Bernard sans top me planter…
Ce n’est pas gagné dans la vallée du Vénéon, la route provisoire a été emportée cette nuit :
On voit mieux les changements en fausses couleurs (vallon des Etançons entre le point 1920 m et le refuge du Chatelleret) :
Le dépôt en fond de vallon au milieu s’est un peu étendu, par contre les cônes sur les rives du vallon n’ont pas ou peu été modifiés.
Quelques éléments supplémentaires ici : Johan Berthet on LinkedIn: Premiers éléments d'analyse (géomorphologique) de la crue du torrent des… | 11 comments
Trop étrange cette photo, c’est un camion jouet ?
https://media.licdn.com/dms/image/D4D12AQGpJ0WLIgqZJQ/article-inline_image-shrink_1000_1488/0/1719586629642?e=1724889600&v=beta&t=3T5-dmNdGSZbDO75S7sKzzVc1By0IM54IYJ4JbjDS-A
Travaux de curage pris dans des laves torrentielles de « réplique » à Bondo (Suisse) Sources :
« Dans l’immédiat, à l’image de ce qu’il s’est passé dans la Vésubie ou dans le village de Bondo après les laves consécutives à l’écroulement du Pizzo Cengalo, la morphogénèse du torrent des Etançons va continuer d’être intense, telles des répliques pour un séisme, probablement pendant 10 à 15 ans au moins. Le lit du torrent de Bonne Pierre et du torrent des Etançons (en aval de sa confluence avec celui-ci) est effectivement constitué de matériaux instables, qui sont donc disponibles pour le torrent. Il faudra un certain temps pour que le torrent reconstitue un lit plus stable. Les crues transporteront donc d’importantes quantités de matériaux. Pour des débits qui ne posaient jusqu’à présent pas de problème, le torrent s’engravera, facilitant les débordements. Cette situation sera complexe à gérer pour une éventuelle reconstruction du hameau et suscitera probablement beaucoup d’incompréhension de la part des habitants, ne saisissant pas que le torrent qu’ils connaissait a changé de comportement et que l’ingénierie torrentielle n’y apportera pas de solution satisfaisante. »