Intempéries du côté de La Bérarde et Saint-Christophe

Concomitance: très fort épisode pluvieux avec cumul important en peu d’heures, fonte accélérée de la neige en altitude, qui provoque un débordement du lac glaciaire formé sur Bonnepierre, qui creuse sa digue et se vide tout d’un coup.
C’est l’hypothèse de la gardienne du Promontoire au vu des débris rocheux au confluent avec le torrent des Etançons.
De toute façon, La Bérarde a déjà subi de gros épisodes de fonte (comme l’an dernier) et le torrent n’était pourtant jamais sorti de son lit. Il faut bien qu’il y ait eu un volume d’eau absolument exceptionnel pour que ç’ait été le cas.

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Non !
L’an dernier fort cumul de précipitations ( en août) mais très peu de neige disponible à la fonte (fin d’été + cumuls nivaux bien plus faibles )!


la bérarde en 1910, un peu avant l’ouverture de la route construite à but touristique
un groupe de bâtiments agricoles, une auberge, une chapelle toute neuve
population permanente quasi inexistante suite à l’exode rural (25 vers 1850 / 5 vers 1920 / 1 fin XXème / 0 depuis il me semble)
date de l’implantation des bâtiments de la photos ? pas trouvé de traces bibliographiques / plutôt récent en tout cas
on peut estimer qu’après l’optimum du moyen age la température a permis l’arrivée d’une population limitée - à partir de 1500 ?
mais dans un premier temps les bâtiments auraient été du coté carrelet (?) / puis l’exploitation et le dépierrage du cône marqué Gy sur la carte géologique aurait incité les paysans à construire en bas du cône dans une zone semblant plus protégée (les bâtiments sont toujours debout d’ailleurs)

Gy, c’est de l’éboulement (?) récent / pour un géologue, récent c’est genre 1000 ans
pour l’épisode actuel, hormis dans le cours du torrent comblé, et dans certains coins ayant été terrassés pour construire des chalets, l’épaisseur des alluvions est faible (métrique en moyenne)
suite au remplissage par les alluvions du tracé classique du torrent, celui ci a repris un cours plus rectiligne et logique
les rives découpées fraichement offrent une coupe naturelle qu’un géologue pourrait étudier, afin de savoir de quand datent les derniers épisodes cataclysmiques
ils peuvent très bien s’être passés à l’optimum du moyen age, et la population s’est installée ensuite sur des terrains relativement accueillants, et avec un torrent s’étant calé sur le bord ouest du cône d’alluvions
pas d’inconscience donc de la part des paysans / il faut juste se dire que quand beaucoup de temps s’écoule depuis un événement géologique (500 ans au moins ?), la mémoire disparait
au vu du réchauffement actuel, on peut estimer être au début d’une nouvelle période d’événements comme celui qui vient de se produire, alors reconstruire au même endroit semble joueur pour l’instant, et construire sur les cotés demandera de solides études sur les zones d’avalanches neigeuses
alors un nouveau pré de madame Carle ?

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D’où tires-tu ces chiffres ? J’avais le souvenir qu’il y avait eu 50-100 habitants au maximum à la Bérarde, vers les XVIII/XIX°

Je pense que c’est une fausse représentation que d’imaginer, dans les Ecrins, une montagne beaucoup plus fréquentée qu’auparavant. Beaucoup de hameaux d’habitat permanent (du Moyen-Age ou du XIX°) ont disparu, et beaucoup d’autres ont rétréci.

(25 permanents c’est tt de même pas mal - beaucoup de hameaux des Alpes aimeraient avoir encore 25 habitants tte l’année :wink:

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C’est clair que les effets cumulés de :

  • redoux
  • fortes pluies
  • fonte de neige

Peuvent avoir un fort impact sur une digue de type moraine glaciaire

De plus l’eau est assez incroyable pour passer dans des endroits insoupçonnables

Une petite animation des photos satellites du Glacier de Bonnepierre, sur des dates entre fin-mai/juin suivant les années ; on voit le lac glaciaire se rapprocher peu à peu du couloir central de la moraine :

Fait à partir des données de Sentinel-2 L1C sur Copernicus

Mais je ne suis pas sûr qu’il y ait un grand volume d’eau (certaines années, dès début juillet, le lac semble sec sur les images satellite).

Animation en grand format : anim bonnepierre — Postimages

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C’est ce que je me faisais comme réflexion, mais au final, le volume peut vite augmenter avec la pluie et la fonte.
Mais sans relevés, dur de savoir quel volume ça aurait pu représenter.

Ce n’est pas du conditionnel.
Chaque année depuis au moins 2018, ce lac se forme en mai, atteint un maximum début juin, et se vide mi juin ou début juillet.

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Le volume visible à la surface peut aussi résulter d’un trop gros volume d’eau dont le terrain sous-jacent serait saturé (nous ne sommes pas en présence d’un lac sur un sous-sol argileux). En profondeur et autour le terrain peut donc avoir été affaibli et être devenu instable.

Certes, mais la dynamique de l’eau en mouvement, c’est assez spécial à apprécier. Si le lac a purgé, cela a pu créer une vague dévastatrice !

Il suffit juste de renverser 1 litre d’eau chez soi sur du carrelage, pour se rendre compte, que cela crée déjà une petite inondation

Ca n’était ss doute pas que de l’eau, mais une lave torrentielle, mélange de liquide et de galets de toutes tailles. Celle ci a pu boucher le lit normal du torrent qq part, et du coup ca a coulé partout à côté ?

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J’ai aussi trouvé que le dernier survivant du groupe du Carrelet a rejoint les cieux vers 1780 et la description des habitations montrent qu’elles sont éloignées du lit du Vénéon.

La lutte incessante contre la Mora (le torrent des Etançons) semble être prégnante dans les différentes images d’époque :
La Bérarde autrefois --> 1890 / On identifie le célèbre rocher… De prime abord, on dirait que le torrent passe au sud du Rocher et file tout droit sur le Vénéon. Des levées de terre (humaine ? ou faites par le torrent).
La Bérarde autrefois --> 1900 / Ça respire pas la sérénité face à la Nature
La Bérarde autrefois --> 1920 / Route touristique qui semble avoir "canalisé’ le torrent en forçant le coude et le passage sous le pont
La Bérarde autrefois --> 1930 / On voit de gros aménagement humains, blocs de béton formant digue, levée de terre stabilisée pour le passage de la route
La Bérarde autrefois --> 1940 / Les blocs en béton ont disparu / La maison la plus proche du torrent semble marquée par une crue
Bref, le coude formé par le torrent au niveau du pont semble être bien artificiel et plus répondre à la problématique de la route. C’est vrai que le « gros rocher » est instagramable à souhait et qu’il eut été dommage de ne pas en profiter :slight_smile:
Au final, le seul endroit « safe » semble être l’emplacement de l’hôtel Tairraz.
Par contre, et les différents écrits le montrent, le gros danger de La Bérarde post-1880 était la Mora et non le Vénéon. L’étymologie de Mora pourrait aiguiller !

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Peut-être, et dans ce cas ça fait barrage pendant un moment puis ça lâche d’un coup avec beaucoup de force.

Et la surface de bassin versant qui a collecté ce phénomène exceptionnel de précipitation ( et fonte ). Surface qui est bien supérieure à celle qui a occasionné les dégâts au Chatelleret l’année dernière.
image

Je crois qu’il n’y a aucun doute sur le phénomène de laves torrentielles !
En tant qu’ex-géographe , il m’intéresse davantage de savoir si c’est le simple soudain apport d’eau de précipitation + fonte (50/50 = +/- 20cm d’eau sur le bassin versant) qui a saturé les torrents, notamment celui de Bonnepierre, ou si la rupture d’une poche d’eau s’y est ajoutée…:thinking:

Je ne suis pas sûr : la lave s’accumule entre de gros blocs, comble le lit, arrête ce qui arrive en amont, et du coup le surplus déborde et s’étale à côté.
Si ce qui arrive derrière est plus liquide, un nouveau lit peut se créer jusqu’à ce que l’eau trouve un chemin vers l’ancien lit encore en creux.

Pour moi ça semble évident, que ce lac glaciaire de Bonnepierre s’est vidé brutalement sous l’effet de la montée des eaux qui a provoqué un effet de creusement de sa rive aval, et la vidange subite ensuite.
L’analyse poussée par des spécialistes qui ne manquera pas d’être faite nous donnera l’explication.

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Ouh là. Comme tu dis on va attendre l’avis de spécialistes.

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Des photos de la Bérarde de 1890 environ jusqu’aux années 1950, ainsi que qq éléments historiques, sur Vallouimages : Massif des Écrins - La Bérarde
On peut voir l’évolution de l’aménagement (et les modifications par des crues) de la rive gauche du torrent des Etançons au-dessus du pont.
(lien posté par @TYphoonuke qui a supprimé son post, pas compris pourquoi…)

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J’ai rétabli (c’était une fausse manipulation).

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