Impact environnemental des voyages en avion

Le prix du train est souvent plus élevé que celui de l’avion, mais les principales réticences sont autres :

  • il faut faire de multiples changements
  • il y a souvent des retards qui peuvent faire rater une correspondance
  • il y a parfois des documents de voyage supplémentaires à faire, selon les pays traversés quand on ne les survole pas
  • Si on veut aller vraiment loin, il faut avoir plusieurs jours de vacances en plus pour les trajets

Bernard

Un autre problème : les moteurs de recherche conseillent souvent n’importe quoi. Donc il faut creuser un peu.

Exemple : je pris un billet Prague-Grenoble pour Décembre. Le site de la SBB voulait m’envoyer sur un trajet avec 4 correspondences, pour 300EUR alors qu’en prenant un billet train de nuit Prague-Zurich, un billet Zurich-Geneve et un bus Geneve-Grenoble j’ai pu diviser en deux le prix, et le trajet sera beaucoup plus confortable.

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On se rappelle aussi et toujours la part des émissions de CO2 de l’aviation commerciale, par rapport à tout le reste…
2,6% est peut-être énorme pour vous, mais on peut aussi chercher ailleurs…

5,1 % du réchauffement climatique anthropique entre 2000 et 2018 quand on intègre les effets hors CO2.

Déjà ça fait un peu plus. Et évidemment c’est pas la seule question importe concernant le climat, mais c’est clairement une des seules ayant un tel rapport entre son importance globale (environ 5% donc), et le peu de personnes dont elle est la conséquence (1% de la population mondiale représente 50% des émissions du secteur aérien

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C’est faible à l’échelle de la planète car il n’y a que quelques privilégiés qui prennent l’avion.

Par contre, les personnes prenant l’avion explosent leurs bilans carbone personnels. On ne peut pas dire que c’est la faute du système, des industriels qui ne pensent qu’à faire de l’argent en détruisant la planète. On n’oblige personne à prendre l’avion, c’est simplement dans la nature humaine et assez bien représentatif de notre problème.

Qd bien même ça ne représente pas encore beaucoup sur la planète, l’objectif individuel est de l’ordre de 2t CO2 par an et par personne. Un AR Paris New-York émettant un peu moins de 2t de CO2, l’avion, y compris 1 seul AR par an, est donc généralement incompatible avec l’atteinte de nos objectifs carbone.

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Moi par exemple, une partie de ma famille habite à Casablanca, au Maroc.

J’y vais vraiment très rarement maintenant, mais c’est humain de se voir de temps en temps, c’est même essentiel !

Alors comment je fais ?
J’y vais avec ma vieille Peugeot diesel en traversant toute la France, l’Espagne, et une bonne partie du Maroc ?
(à l’époque quand j’étais plus jeune, c’est ce que je faisais ! Mais on ne parlait pas de bilan carbone à cette époque-là :wink:!)

Sans parler du prix du voyage, aucune comparaison possible avec les compagnies aériennes Low Cost…
(dernier voyage à 90 euros A/R en avion sur une compagnie de merde, mais imaginez le coût en voiture par la route, le bateau, etc…)

Mais toi tu as l’excuse de la famille, měme si je suppose c’est aussi l’occasion de prendre des vacances.

Et puis le Maroc comme bien d’autres pays vit aussi du tourisme. A moins de trouver une compensation å la perte de millions d’emplois dans le monde, je ne vois pas comment supprimer l’avion.

A priori, il est question de mettre une taxe voyageur. Plus quelqu’un voyage, plus son billet d’avion sera cher.

Tu veux vraiment qu’on t’explique comment gérer ton nombril ? Fait comme tu veux. Tu connais les conséquences.

Ca ne rend pas la chose vertueuse point.

La liberté c’est assumer les conséquences de ses actes, pas de prendre l’avion après avoir chercher l’absolution sociale.

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J’avais par ailleurs le chiffre de 1t par AR sur les avions modernes sur cette ligne. Et certains pourraient envisager de ne rendre visite à la famille par exemple qu’1 fois tous les 5 ans. Ça ne fait plus que 200kg par an, c’est peut-être encore trop, mais pas tant que ça par rapport à beaucoup d’autres activités. Les vols très longs restent assez chers, donc ça limite le nombre de voyageurs et de voyages pour chacun. Les vols courts et low cost sont beaucoup plus nombreux et attirent beaucoup plus de voyageurs, et ce sont les moins difficiles à remplacer par des trajets en train.

Bernard

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Si on en croit le truc du Monde plus haut :

Un vol aller-retour entre Paris et New York (11 700 km) émet 2,7 tonnes de dioxyde de carbone équivalent

Au delà du chiffre « précis » qui dépendra des hypothèses de calcul, il faut retenir l’ordre de grandeur, et notamment que ce n’est pas compatible avec l’objectif de 2 t/an. Même réparti sur 5 ans, ça ne le fera pas beaucoup mieux. Jancovici évoquait 4 vols dans une vie.

Je pars du principe que ce « droit à l’avion » est mondial. Evidemment, peut-être qu’une large partie des personnes qui ont « mal » réagi considèrent que leur droit à l’avion est supérieur au droit encore inexistant des somaliens ou d’une large partie des indiens, et qu’il faut raisonner à partir des gens qui prennent actuellement l’avion et pas autrement.

Il y a actuellement 8 milliards de personnes dans le monde. Avec 4 vols dans une vie ca fait 32 milliards de vols sur une vie. Admettons qu’une vie soit 70 ans. Ca nous amène à environ 450 millions de vols par an, soit 10% du trafic pré-covid (LinkedIn ) et presque 20% de l’actuel.

Mais actuellement une moitié des vols sont raisonnablement courts (Europe-Europe, USA-USA, etc) et ce ne sont pas ceux qui seraient conservés si on avait un quota un peu bas. Donc ce seraient surtout des vols longs qui seraient conservés, et en termes de passagers.km ca ferait entre 15% et 20% de l’actuel.

Il se trouve que l’ordre de grandeur de la baisse des émissions qu’il faut opérer dans les décennies est supérieur à une division par 5 si on vise la neutralité carbone. C’est même supérieur à une division par 10 si on est conservateur sur les puits, et à cet horizon de temps la pénétration des innovations techniques de rupture sera faible.

A plus long terme, on peut imaginer que les solutions techniques de rupture ne permettront pas de garder beaucoup plus de 10% du trafic aérien actuel si on intègre les concurrences d’usage (sur la biomasse et sur l’électricité) avec la décarbonation des autres secteurs.

L’ordre de grandeur de 4 vols dans une vie me semble donc correct (et même si c’est 6 ca ne change pas fondamentalement la conclusion ci-dessous). Que ce soit très très très loin des habitudes actuelles d’un certain nombre de gens qui s’expriment dans les media est une autre histoire :).

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Et pourtant…

Ça fait bien longtemps que des gens décident de partir s’installer loin de chez eux. Pour toutes les raisons imaginables, toutes plus humaines les unes que les autres. Et pourtant, jusqu’à très récemment ils savaient bien que cela signifiait ne plus voir leur famille pendant des années. En quoi était-ce inhumain ? Pourquoi cela deviendrait-il inhumain de nos jours quand ça ne l’a pas été pendant des siècles, jusqu’à la généralisation des vols pas chers il y a à peine 30 ans ? Surtout à un moment où on dispose de moyens de communications d’une efficacité sans précédent, au point que tu peux passer autant de temps que tu veux à discuter avec ta famille à volonté, où qu’elle soit, quasi-gratuitement, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit … ce que n’avaient pas nos parents, grands-parents, etc, qui se contentaient du courrier ou, dans le meilleur des cas, de coups de fil hors de prix et de très mauvaise qualité. Vivaient-ils pour autant dans des conditions inhumaines ?

Pourquoi voir physiquement sa famille, quel qu’en soit le coût écologique (payé par tous), serait un droit, alors que vivre loin de sa famille est forcément en partie un choix personnel, que ce soit de ta part ou de la leur ?

Et pourquoi serait-ce un droit pour la famille et pas pour les amis ? Pour ma part, je préférerais de loin passer du temps avec mes amis qu’avec ma famille. C’est donc une bonne excuse pour aller régulièrement aux 4 coins du monde visiter les amis qui y vivent ? En faisant payer la facture énergétique au reste de l’humanité ? Drôle de raisonnement. Bien représentatif du problème qui nous fait face, en tous cas.

Ce qui est sûr, c’est que cet état d’esprit n’est pas viable. Ni à long terme, ni même à court terme: l’humanité n’a simplement pas les moyens d’offrir une mobilité illimitée à tous selon les (plus ou moins) bonnes excuses qu’on se trouve pour cela (c’est important pour mon travail, c’est important pour ma famille, c’est important parce que je suis vieux et qu’il faut que je le fasse avant de mourir, c’est important parce que je suis jeune et que j’ai besoin de voir le monde, …). Plus on tardera à s’en rendre compte, plus pénible sera la chute.

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Je m’exprime pas sur la nécessité (ou pas) des tel ou tel mesure de sobriété - personnellement je pense que c’est surtout une question de priorités et si on décide que la mobilité est une priorité on arrivera à trouver une solution. Mais j’aimerais bien que ceux qui prônent une sobriété dur admettent au moins que le leur vision du monde est tout de même un peu déprimant.

N.B. j’ai fait exprès de dire « déprimant » au lieu d’inhuman justement car je pense que la depression fait partie de la condition humaine. Mais quand je lis des bouquins d’histoire, notamment d’histoire sociale, je me dis souvent qu’en fait oui, la grande majorité de nos aînés vivaient dans des conditions assez horribles.

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C’est une perte. Si on ne met pas la tête dans le sable (1ère étape malgré tout), tu passes par les étapes du deuil, dont la dernière étape est :

  • l’Acceptation : dernière étape du deuil où l’endeuillé reprend du mieux. La réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L’endeuillé peut encore ressentir de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.

Donc oui, rien de réjouissant la dedans.

La physique n’est pas d’accord avec toi. Sans kérosène, l’aviation grand public s’arrête quasi instantanément. L’avion électrique ou à hydrogène sont des utopies totalement irréalistes à moyen terme.
Remplacer le kérosène par des agro-carburants n’a pas plus de sens, hormis pour le greenwashing.

Le rapport du Shift « Pouvoir voler en 2050 : Quelle aviation dans un monde contraint ? » Publication du rapport – The Shift Project
Ce rapport a notamment été élaboré avec le collectif Supaéro Décarbo, donc pas vraiment des peintres sur le sujet.

Fini le temps ou Maurice Freud était considėré comme un pionnier du tourisme durable en Mauritanie notamment en crėant des liaisons aériennes et en aidant à la crėation d’emplois.

Aujoud’hui, il est plus vertueux de ne rien faire.
D’ailleurs, pourquoi faire des enfants alors qu’ils risquent au mieux d’alourdir le bilan carbone de toute la famille et de la societe, au pire de vivre un sacré retour dans les siecles passės en France (ou présent dans certains pays). Resteront plus que les barques pour traverser les eaux et espėrer un avenir meilleur.

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Peut être que ça fait parti de l’expérience humaine, dont la vocation n’est à priori pas de disparaitre après nous :wink:

Enfin bon ça va bien dans le sens de voir notre confort moderne comme objectif ultime de 7 millions d’années d’évolution. Après nous le néant.

Sauf que la forme exacte de la « réorganisation » de sa vie et conditionné par à peu près 1000 facteurs complètement hors de sa contrôle. Et en plus, il y a rien qui oblige un individuel lambda à la faire, et je doute fortement que ça sera le cas avant que tous les reserves pétroliers sont littéralement épuisés, et dans ce cas ça serait de toute façon trop tard.

Je suis globalement assez pessimiste que le problème sera résolu par une acceptation volontaire d’une baisse extrême du niveau de vie des plus riches (et je nous nous compte tous dedans). Si le problème est résolu, ça serait surtout à cause d’une baisse de la population mondiale (taux de fertilité 1.66 aux États-Unis, 1.44 en Europe, 1.16 en Chine et seulement 0.81 en Corée du Sud, et que 2.03 en Inde) et des progrès techniques, et probablement aussi par de la géoingénierie solaire pour limiter les dégâts dans le moyen terme. En ce qui concerne la géoingénierie, je ne dis pas que c’est une bonne idée mais je pense qu’un ou plusieurs pays finiront par le faire tout de même.

Donc la question c’est surtout : à quelle point est-ce que je suis prêt de limiter ma vie (et celles de mes proches) sachant qu’à la fin ça ne changera pas grande chose. Et si ce discours parait trop cynique, il suffit de sortir du forum c2c et voir à quelle point l’écologie est prise au sérieux dans la société.

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Justement pour l’avion « loisir », je ne pense pas.

Tout comme un deuil. Il y’a plein de gens qui n’arrivent jamais à l’acceptation.

Pas compris le couplet sur « sortir de c2c ». Je suis également pessimiste et constate que le sujet n’est pas suffisamment pris au sérieux par mes congénères. Et après ? Ca change quelque chose au fait que je sache que l’objectif soutenable est 2tCO2/an et qu’en montant dans un avion pour NY, je suis au delà de cette valeur ?

Je te rappelle qu’à la base tu demandais si on se rendait compte de l’aspect déprimant de la chose. Oui, bienvenu sur Terre au XXIème siècle.

Je pense que l’option « tête dans le sable » n’est pas vraiment disponible si c’est ton enfant ou ton conjoint qui meurt, alors que pour ses emissions personnelles, c’est extrêmement facile de s’en foutre. Donc je me pose la question sur la pertinence de l’analogie.