Impact environnemental des voyages en avion

Bof.
Je n’ai pas attendu les réseaux sociaux pour grimper à Wadi Rhum, à Yosemite, pour monter au Mont Blanc …
Chaque époque a simplement ses outils de communications. La revue Alpine du CAF est sorti en 1904 sous le titre la Montagne. Elle a assurément eut plus d’impact qu’Inoxtag.

Par ailleurs, la montagne est vide. La sur fréquentation est dans la tête et quelque très rares endroits. On parle de la sur-fréquentation de l’Everest alors que le reste est quasiment totalement vide, à fortiori les sommets de moins de 8 000m.

Même en France. 1 centaine de personne à la Sassière mais personne à coté. WE dernier à la Cime Du Vallon : j’étais seul dans la voie normale permettant tout de même de marcher jusqu’à 3400m, 10 personnes grand max montant samedi am au refuge de l’Olan. Alors que la météo était top et que l’accès à la Bérarde est toujours fermé.

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Je pose seulement la question de ce qu’est l’expérience humaine (avant la révolution industrielle c’était quoi l’expérience humaine ?)… on peut aussi se questionner sur le fait que nous sommes assis sur 7 millions d’années d’évolution et alors que nous (humain d’aujourd’hui) sommes aux commandes, on aura peut être tout foutu en l’air dans quelques siècles.
J’ai du mal à me féliciter de ça ! Nous sommes surtout nés au bon moment. C’était ça l’objectif ultime de l’humanité : le confort des humains occidentaux de la fin XXè-début XXIème ?

Perso, je trouve surtout que l’humain est très fort pour déployer d’énormes efforts si il y’a un gain de confort à la clé… le problème, c’est qu’à priori, il est peut probable qu’un tel gain existe par rapport à ce qu’il y’a à faire par rapport au RC :confused:

Et effectivement il y’a collision entre les possibilités de notre cerveau et la consommation de l’énergie fossile (c’est quand même le fossile qui est responsable de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère).

:grinning:

Bah pourtant je pense que beaucoup de gens font ce genre de calcul. Et ça me paraît la manière la plus intelligente de prendre en compte les limites de notre planète.

Il est juste question d’optimisation de ressource. Si tu as une ressource que tu considère infinie, tu peux ne pas la prendre en compte dans ton choix. Par contre, si tu la considère limitée (par ex les énergies fossiles, la réserve d’émissions de CO2 avant d’atteindre certains seuils, etc…), le mieux à mon sens est d’essayer de se demander ce qui t’apporte le plus, tout en étant le plus économe possible sur cette ressource. C’est juste d’arrêter de considérer les coins de la planète pour uniquement ce que ça t’apporterait de les visiter mais aussi considérer ce que ça coûterait à l’environnement (c’est à dire aux autres humains et non humains).

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Ah ouais, pas d’article en français !
Bon, voici une traduction de 1880 (c’est un texte court écrit au croix-baton-vé-ième siecle) : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1031883/f4.item et un PDF : https://lecturiels.org/lecturiel/1184.pdf

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Je suis d’accord que le calcul est faux - il est bien trop pessimiste pour les raisons que tu soulignes. Je l’ai fait pour questionner la pertinence de la métaphore des esclaves énergétiques. Car s’il s’agissait des esclaves humains, je pense pas qu’on dirait qu’il y a une difference morale entre posséder 50 esclaves et 400.

@p.1se
J’ai du mal à me féliciter de ça ! Nous sommes surtout nés au bon moment. C’était ça l’objectif ultime de l’humanité : le confort des humains occidentaux de la fin XXè-début XXIème ?

Je pense que c’est très réducteur de resumer tout les avances en termes de medicine, industrie, technologie, science comme « confort ». Sans une grande partie des ses avances, je serais mort comme gamin, ma copine pareil, mon père à 50 ans etc…

@Gustave_Coste je suis bien d’accord sur ce genre de raisonnement et je trouve c’est une manière rationnelle et au final pas si contraignante de réduire ses propres impactes. Par contre, si on estime que grimper au Yosemite se justifie selon ce rapport coût-benefit, est-ce qu’on a alors « le droit » d’y aller? Car le benefit est pour l’individu, alors que le coût est porté par tout le monde. Je ne suis nullement innocent dans cette histoire, ayant aussi pris l’avion pour mes loisirs, mais la question se pose.

Dans la phrase citée, on est bien au delà des considérations de confort que tu mets en avant. Je parle du « confort » d’aujourd’hui donc avec beaucoup superflu à mon sens.

Ta réflexion est plus opportune par rapport à ça :

Mais j’assume le mot « confort »… effectivement dans un sens assez large (le feu, l’agriculture, la roue, le savon, les vaccins, l’auto… le frigo connecté). Je n’ai pas utilisé le mot « inutile ».

La question est de savoir si nous sommes capable de tailler dans tout ce confort accumulé en se séparant de l’inutile et du superflu et en veillant à garder l’indispensable ?

Pour en revenir au sujet du voyage (qui n’est pas à la base de la pyramide de Maslow), un séjour au Népal n’aurait il pas plus de valeur dans un monde sans avion ? Ne touche t’on pas plus du doigt la saveur du voyage en partant en vélo itinérant plutôt qu’en camping car avec quasi le confort de sa maison (et je ne parle pas d’un Club Med aux Seychelles) ?

Effectivement, mais rappelons nous aussi que nous faisons de l’alpi et que le jeu - même si ça peut se discuter - c’est de faire avec les seules capacités de notre corps sans esclave énergétique.

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Je suis parti en road-trip avec la tente cet été jusqu’en Bretagne depuis l’Est de la France. On a croisé beaucoup de familles en vélo-tente. Au final quand on voyait les beaux endroits qu’on traversait en se perdant en voiture, on en est venu à se dire qu’on préférerait prendre le temps en étant à vélo comme tous ces gens. Ça nous a donné envie de travailler un peu notre condition physique — ce n’est pas anodin de rouler longtemps avec tout ce fatras quand on n’est pas habitué à l’activité cardiovasculaire, dont l’escalade ne fait pas partie même dans le dur. Donc je suis d’accord, mais on en revient à la notion de temps disponible. Par exemple le Finistère en voiture depuis Dijon, c’est environ 8h. En vélo d’après Google Maps, c’est 48h de pédalage continu. Ça ne fait pas la même durée de vacances. Ça implique des jours de congés en plus, ou des moyens financiers plus importants pour pouvoir arrêter de travailler plus longtemps. Le calcul pour le Népal est laissé comme exercice au lecteur :sweat_smile:

Je fais du vélo-camping en famille depuis bientôt 10ans. Ca suppose d’aborder les vacances autrement, c’est tout. Mon salaire n’a pas explosé ni mes jours de congés.

On a inventé un truc qui s’appelle le train. C’est assez nouveau mais j’avais réussi à l’utiliser pour rejoindre la côte Atlantique depuis l’est de la France afin de faire toute la côte Atlantique a vélo. C’était au precedent millenaire.

Pour les traversée à vélo, le train enterre la voiture.

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Ca veut dire qu’on passe ses vacances à faire du vélo. Si on veut passer ses vacances à faire autre chose (plage, grimpe, etc…) on y va en train.

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Pour rappel la discussion initiale c’est l’avion et les destinations lointaines, et je réagissais au message de @p.1se sur la notion de prendre le temps de voyager. Le but de mon message c’était juste de dire que d’une part oui, je trouve qu’à destination égale le voyage est plus intéressant lorsque l’on prend le temps, mais que d’autre part ça implique une approche bien différente et pas forcément généralisable, notamment pour aller à l’autre bout du monde.

Par exemple j’avais parlé du film Cap sur El Cap. C’est bien beau de traverser l’Atlantique en voilier pendant des mois pour aller au Yosemite, mais lorsqu’ils sortent leur film à grands discours de « on peut voyager autrement », est-ce qu’ils ont conscience de tout de même faire partie d’une classe privilégiée qui peut arrêter de travailler des mois pour aller s’éclater en Big Wall ? Et que l’existence de cette classe privilégiée est elle même intimement liée à un monde d’abondance énergétique ?

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Oui, mais pour les voyages lointains, c’est pas très pratique.
Par exemple si tu veux aller dans les Andes… :innocent:

Bon, même hors toute plaisanterie, c’est pas toujours pratique; dans les Pyrénées, certains s’y mettent en combinant train + vélo. Le moins que l’on puisse dire c’est que même quand ça marche bien, le rayon d’action est quand même limité, et si tu as de l’ambition, l’approche est déjà un périple à lui-seul.
(voir sur C2C les posts de Denis Corpet, qui finira -peut-être- par se lasser de la vallée de l’Ariège (!), et des contraintes -voire des espiègleries !- horaires de la SNCF)

On remarquera du reste qu’il y a un siècle et plus, la fréquentation ferroviaire des montagnes était beaucoup plus facile que de nos jours avec un réseau permettant d’accéder à de très nombreux et variés points de départ; notre civilisation de la bagnole a anéanti tout cela (sachant que le train a aussi un coût énergétique).

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La grand problème c’est surtout les derniers quelques kilomètres (souvent avec du deniv) surtout quand tu veux sortir le weekend.

Je dirais même plus: le problème à vélo c’est les tous derniers mètres !

(façon Sophie Daumier en jupette: « Le grand problème du tennis français, c’est le filet ! »)

C’est certains que c’est compliqué, et que les choses ne se sont pas améliorées en 50 ans.
J’ai le versant Ouest de la Chartreuse à coté de chez moi mais il faut passer par Grenoble ou Chambéry pour y accéder en transport en commun. C’est donc chers à cause du détour, rédhibitoire à la journée, et pas facile sur 2 jours avec des temps de trajets très importants, versus 45 min en voiture. J’ai donc laissé tomber l’escalade et fait plus de vélo et de trail en combinant vélo train vélo trail. Je ne grimpe pas mais les journées sont longues et suffisent à m’épuiser.

La Chartreuse est tout de même le massif alpin le plus proche de Lyon, avec donc un potentiel important. Mais non, dimanche, le 1er train arrive à Chambéry à 10h.

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Bin non !! si tu as envie d’aller faire un sommet ou te bronzer à l’autre bout du monde (c’est ce dont on parle) ce sont bien des images, des récits, des vidéos qui t’en auront donné envie.

Je répondrai exactement la même chose qu’a « Rufus97 »
Si tu as envie d’aller faire un sommet ou te bronzer à l’autre bout du monde (c’est ce dont on parle) ce sont bien des images, des récits, des vidéos qui t’en ont donné envie.

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D’accord mais ca precede alors de loin les réseaux sociaux et les influenceurs. Je pense pas que je qualifierais les livres de Gaston Rebuffat ou Terray ni la revue du CAF comme « pur produit de consommation polluante ».

Ca fait quand même plus de 70 ans que la plupart des gens savent ce que c’est le Himalaya.

Oui mais ils ont tout de même fait rêver des milliers de personnes, qui peut être n’aurais jamais mis les pieds en montagnes sans cela ; je ne jette pas la pierre à ces personnes, je fais comme eux.

On en revient toujours au même !! Bien sûr que tout le monde le connait, mais on le connait parce qu’à la base on nous l’a raconté puis vendu.
De nos jours la pratique de la montagne, au même titre que les voyages et les loisirs, font partie intégrante de la société de consommation, tout cela promu par tous les moyens de communication existant.