Impact environnemental des voyages en avion

Non en effet. J’y suis allé aussi par là-bas et effectivement c’est vraiment une autre dimension par rapport aux Alpes. En hauteur mais pas seulement. En largeur, longueur…et peut-être le plus marquant la multiplicité de pics, arêtes, glaciers, cols…parfois quasi inconnus souvent sans nom qui s’enchaînent tout au long du Baltoro et au-delà. Sur place c’est vraiment autre chose qu’en photo. Mène si certains très bons photographes parviennent ponctuellement à rendre un peu l’ampleur.

Et moi aussi quelque part ça me désole qu’on doive se restreindre sur les voyages alors que ça me paraît important justement de connecter les gens entre eux sur cette toute petite planète, autrement que par écrans interposés.
Oui l’idéal serait d’avoir suffisamment de temps pour voyager doucement. Ce qui permettrait d’ailleurs en mène temps de visiter les pays traversés plutôt que les survoler.

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Il ne s’agit pas de nier cela. Juste de chercher un équilibre entre nos désirs (Le Monde est clos et le désir infini), la connaissance de l’autre, de l’ailleurs, etc… puisque manifestement nous ne pouvons poursuivre sur notre lancée.

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Ok mais ils feraient quoi pour gagner leur vie ? Sherpas ?

Bah normalement un travail qui ne sert pas à grand chose génère peu de valeur… suffit de mieux répartir la valeur créée :wink:

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Bof c’est plutôt l’inverse. Le service public c’est utile mais c’est pas rentable.
Influenceur ça sert à rien mais ça peut rapporter.

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On parle de générer de la valeur, pas du profit.

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Je pense que tout est là. Pour moi effectivement on ne peut pas en vouloir aux gens de désirer ce qu’ils désirent. On peut plutôt en vouloir à ceux qui cherchent à faire naître/orienter/contrôler ce désir (publicité, influenceurs et autres).

Par contre, je trouve intéressant que tu parles de ce que notre planète a à offrir. D’un côté je suis d’accord qu’il y a un paquet de choses incroyables sur cette planète qui suscitent un désir de les découvrir. Mais en revanche, je ne crois pas que notre planète nous les offre. Je pense plutôt qu’on les prend sans demander. Et si on se demandait un peu plus ce que la planète a à offrir, en y incluant un climat stable et une vie sauvage préservée (trop tard, mais ça pourrait toujours être pire), on verrait peut-être les choses autrement.

Par ailleurs, je pense qu’il faut quand-même garder en tête que cette question ne concerne que la minorité de personne ayant les moyens de s’offrir ce genre de voyage. 80% de la population mondiale n’a jamais pris l’avion et 1% de la population est responsable de 50% des émissions du secteur aérien.

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Je suis largement d’accord avec toi. Mais je pense que le désir de voyager, y compris pour grimper, naît tout seul. Il y a beaucoup de secteurs ou on peut parler d’un désir crée, ou manufacturé, mais en ce qui concerne de désir d’explorer, de « découvrir le monde » (au moins pour soi), pour une grande partie des gens ce désir est inherent.

L’alternative serait de considerer Petrarch comme « influenceur »: Ascent of Mont Ventoux - Wikipedia
[Désolé, pas de version française]

Ce désir de voyager / de voyeurismes, est tout de même provoqué par des images provenant de médiats / réseau sociaux. Combien de personnes se lèvent le matin en ce disant « tiens je vais me rendre sur cette montagne pour ouvrir une voie sans savoir qu’elle existe ». ce besoin, à l’heure actuelle est un pur produit de consommation polluant, que l’on utilise pour faire comme les autres et c’est valable pour bien des choses

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Oui, le besoin/désir de voyager c’est certain. Par contre si tu n’as jamais vu d’images de l’Himalaya, c’est plus facile de considérer assouvir ce besoin pas trop loin. Pour moi tout l’enjeu est de trouver des moyens d’assouvir ce besoin en limitant notre impact. Et ça veut dire faire des concession.

Et c’est là que je trouve très intéressantes les réflexions qu’il y a eu sur la France et son extraordinaire diversité de paysages. C’est clair que c’est plus facile pour nous de nous satisfaire de ce qui est relativement accessible que pour des gens vivant dans des pays moins variés de ce point de vue.

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Assez d’accord mais la destination sur laquelle ce désir se porte me semble quand même relevé de l’influence.

Moi je suis plutôt du coté de Rébuffat:

L’alpiniste est un homme qui conduit son corps là où, un jour, ses yeux ont regardé…

A chaque fois que je passe devant un beau sommet, j’ai envie de monter là-haut. Pas besoin que quelqu’un fasse du marketing pour me le vendre.

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À un moment il faut aussi se demander ce que c’est que l’expérience humaine, et pour qui on cherche à préserver tel ou tel point d’intérêt. Pour nombre de ces destinations, nous ne connaîtrions même pas leur existence et leur fragilité si nous n’avions pas voyagé, donc quelque part la conscience écologique nait de notre émerveillement devant le spectacle de la nature, mais qui dit spectacle dit spectateurs.

Concernant le désir de voyager, je pense que c’est tout de même bien antérieur aux réseaux sociaux. La rumeur de montagnes deux fois plus hautes que le Mont-Blanc, les comptes-rendus de tel ou tel explorateur des siècles passés. L’information est disponible depuis très longtemps et on ne peut plus l’oublier. Certains alpinistes pratiquent car ils ressentent diverses émotions devant l’immensité de la montagne. Imaginez que les réseaux sociaux n’existent pas, mais qu’ils croisent un jour quelqu’un leur parlant d’une montagne monumentale, s’élevant avec 4000m de proéminence autour des plaines alentours avec des pentes raides, des couloirs, séracs, arêtes à perte de vue (Nanga Parbat). Est-ce qu’on a orienté son désir d’y aller en en parlant ? Parfois pas besoin de photos, ni de rencontrer quelqu’un qui les a vus, les livres sont bien assez évocateurs pour nombres d’endroits.

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L’expérience humaine, c’est peut être pas de multiplier par 427 (chiffre moyen pour un français) les capacités de notre corps grâce à nos esclaves énergétiques :

Certes cela élargi largement le débat , mais le désir de voyager nourri par les « influences » est également facilité par les faibles efforts nécessaire pour les assouvir.

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En fait cette chiffre est juste un témoignage de ingéniosité humaine. J’ai du mal à voir des sangliers faire ça.

Perso, j’ai du mal à voir l’ingéniosité humaine faire quelque chose d’autre que celle des bactéries se fracassant sur les limites de leur boite de Pétri :wink:

Enfin bon, on va avoir l’occasion de voir s’exprimer l’ingéniosité humaine : peut on aller au delà que chier dans le salon pour assouvir ses désirs !

D’un point de vue un peu plus pragmatique, on peut simplement essayer de pondérer un peu ce que nous apportent ces expériences par rapport à ce qu’elles impactent l’environnement.

Je prends des exemples au pif mais si je pars en Californie pour découvrir Yosemite ou si je vais en Italie pour découvrir les Dolomites, ce que cela va m’apporter est à peu près comparable. Personnellement, je pense que je serais encore plus touché par Yosemite mais pas 100x plus. Par contre, l’impact environnemental de mon voyage sera probablement environ 100x plus grand.

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C’est une perspective, mais pas la mienne.

Mais faisons un petit calcul: en moyenne en France, on emmet un peu plus de 8 tonnes de CO2 par an. Si on devrait viser 1 tonne (chiffre sorti un peu au pif mais globalement considéré comme raisonnable), ca nous ferait alors autour de 50 esclaves énergétiques par personne. Mais pourquoi 400 serait démesuré mais 50 acceptable? Je ne vois pas trop la difference.

La réponse est dans la question non ? Assouvir ses désirs devrait nécessité des efforts compatibles avec des émissions raisonnables. Ca n’est pas 8tCO2/an correspondant à 450 esclaves énergétiques :man_shrugging:.

// Et n’oublions pas que nous avons quelques besoins passant avant l’assouvissement de nos désirs//

On a fait la partie facile du chemin aboutissant a déclarer l’humanité ingénieuse :wink:
Si on se crash, on sera pas mieux que les bactéries.

Sur la papier pourquoi pas mais est-ce que ça tient dans la pratique et est-ce que ça se quantifie toujours ? Ne pas oublier non plus que l’escalade par exemple c’est en partie un partage, la construction d’une histoire collective avec des archives que l’on peut parcourir directement. Tu parles par exemple du Yosemite mais on peut imaginer la situation inverse pour les américains : Fontainebleau est une forêt absolument magique avec une ambiance et une étendue unique, je me verrais mal dire aux grimpeurs américains « vous avez votre site de bloc local chez vous, vous n’allez tout de même pas prendre l’avion pour venir à Fontainebleau, ça polluerait 1000x plus que de prendre le vélo pour une expérience seulement 100x meilleure ! » :sweat_smile:

Dis comme ça je ne vois pas le problème. C’est le propre de l’être humain d’utiliser son cortex préfrontal pour mettre en oeuvre des moyens techniques qui permettent de décupler les capacités de notre corps, et ça ne date pas des énergies fossiles. Ce ne serait pas plutôt matière à se féliciter d’avoir si bien réussi à dépasser nos contraintes biologiques que l’on n’est plus obligés de passer collectivement la majeure partie de notre temps à cultiver pour nous nourrir, laissant ainsi place à toutes sortes d’autres activités ?

Vient ensuite bien sûr la question de l’impact environnemental et de la durabilité, mais par exemple l’émission de gaz à effet de serre n’est pas inhérente à l’usage d’énergie…

Par exemple ce calcul est faux. Si tu as une centrale à charbon et que tu la remplaces par une centrale nucléaire, tu divises l’empreinte carbone de manière démesurée tout en augmentant ton nombre « d’esclaves énergétiques ». Bien sûr il faut aussi rappeler que l’impact environnemental ne se limite pas aux émissions de GES mais même là il y a énormément de facteurs qui entrent dans le calcul ce n’est pas un problème à une dimension (+ d’énergie = + d’impact).

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