Harcèlement sexiste en montagne

Il y a manière et manière d’aborder ce type de problème. C’est dans l’air du temps d’étaler sa vie privée sur les réseaux sociaux, moyennant quoi, faut pas venir pleurnicher sur les retours de manivelle.

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Oui, c’est très exactement de ça dont il s’agit dès le départ :

@hatetoilentement dit que ce n’est pas entièrement faux. De quoi parle-t-il ? De l’article donné en lien, ou sinon quoi ?

Donc cet article est majoritairement faux selon lui, et en plus il peine à donner du crédit à ce témoignage !

On, donc moi qui lit, est averti : ce qu’on va lire est à prendre avec des pincettes, voire avec des réserves. C’est donc ce qui a été fait ensuite.

Et concernant les histoires de paternalisme et de je questionne les hommes plus que les femmes, personnellement, je pense qu’on sous-estime en montagne, et principalement en alpinisme, l’esprit de compétition inhérent à l’activité - et là, il faut relire Pierre Allain - indépendamment du sexe des alpinistes. Ça régit tout de même beaucoup nos rapports quoiqu’on en dise.

Et d’autres parts, ce que je lis me paraissait réglé depuis des lustres : ayant grimpé à la fac de Grenoble avant l’apparition de C2C, avec notamment des femmes dont certaines sont devenues guides ou BE escalade ou BE AEM, je n’ai pas souvent vu des comportements sexistes. Les aspects physiques étaient déjà traités par des aspects psychologiques de la femme guide, Destivelle était en plein boom et Lynn Hill remettait les pendules à l’heure.

La drague se faisait en vallée à la bière, pas vraiment dans l’action de la course, fusse-t’elle sur deux jours. Et on se tirait allègrement la bourre entre cordées, sans tenir compte du sexe des membres de cette cordée.

Des moments cocasses, gênants, ou autre de vomis pour cause de grossesse ou de règles sur un bout de vire en tournant le dos, c’est arrivé… Mais moins souvent que la chiasse des rimayes ou des cacas impromptus, harnais sur les genoux avec ta leader qui hurle relais !

Alors bon … Oui, des lourds, il y en a. Oui, des pour croire qu’une femme ne grimpe pas en tête, il y en a. Mais de là, à faire passer la communauté pour être majoritairement machiste, il y a un pas qu’il ne faudrait pas franchir. Lynn Hill a par exemple parfaitement démontré que les femmes pouvaient en remontrer aux hommes par une certaine finale par exemple. Je pense moi que cette communauté est largement moins machiste que la population générale, et que de la condescendance et du paternalisme, il y a, et pas qu’un peu, mais il est majoritairement guidé par un esprit de compétition larvé doublé d’un esprit de clocher qui était assez fort auparavant et qui doit perdurer. Alors oui, quand tu débarques sans les codes, on peut penser à une unité machiste, ce n’est pas le cas.

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Je le pense également (je l’espère ?), mais c’est tout là le sujet, finalement. Et si je ne dis pas de bêtises, c’est également le sujet de la « journaliste ». Mais étudié avec un œil très partial, et en cherchant clairement à démontrer son point de vue, plutôt que de comparer les milieux citadins et montagnards.

Enfin je sais pas, mais j’ai jamais vu de mec héler une femme, avec un « hé mad’moiselle », ou un sifflement, en montagne. En ville je l’ai déjà vu (mais moins souvent que mesdames, selon leurs dires).

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Pourtant pour vivre heureux, vivons cacher non ?
Mais faut faire comme le voisin, et tout étaler… on n’est proche du masochisme tout en enrichissant ces multinationales et quelques influenceurs.
Et c’est aussi une source d’information fiable, bien mieux que les journalistes sur les medias serieux, le covid n’existe pas, les vaccins sont dangereux, la terre est plate, l’extreme droite c’est fun, les migrants le diable, les pyramides construisent par les extraterrestre, les femmes seules en rando en montagne se font perpétuellement harcelées etc…bref heureusement qu’on apprend plein de choses intéressantes sur ces réseaux ou tout est véridique évidemment

Faudrait qu’elle s’excuse de la façon dont elle aborde la situation ? Ben en fait plus les mecs témoignent plus je la comprend ! :open_mouth:‍:dash::open_mouth:‍:dash::open_mouth:‍:dash::open_mouth:‍:dash::face_with_monocle::face_with_monocle::face_with_monocle::face_with_monocle:

Ça sera ma dernière intervention sur ce sujet.

Livre : Briser le plafond de glace de Marion Poitevin | Récit alpinisme| Editions Paulsen
(tous les chapitres sont édifiants, mais en particulier les chp 10,11 et 14)

L’alpiniste Marion Poitevin, porte-voix des femmes en montagne
La Haut-Savoyarde de 37 ans, première femme admise au groupe militaire de haute montagne, a publié, en septembre, « Briser le plafond de glace ». Dans cette autobiographie, elle raconte son combat pour se faire une place dans un milieu dominé par les hommes. […] Sur les flancs de montagne, de par ses performances, Marion Poitevin fait concrètement mentir les présupposés du genre. Mais très vite, la réalité la rattrape. Elle encaisse les remarques sexistes, sans parvenir à mettre des mots sur ce qu’elle vit. Un jour, son chef de mission lui lance que la plupart des femmes qui viennent dans l’armée le font « pour se faire sauter » . Lorsqu’elle en parle autour d’elle, les réactions consistent, la plupart du temps, à minimiser la gravité des propos qui lui ont été tenus. « A cette époque, je ne pense pas au harcèlement sexuel. Ce genre de comportement, c’était encore normal » , rappelle l’alpiniste.

Marion Poitevin, pourfendeuse du sexisme en montagne
La guide française de 37 ans a été la seule femme à avoir intégré le Groupe militaire de haute montagne (GMHM). Son autobiographie décrit le combat qu’elle a dû mener pour trouver sa place en tant que femme en montagne.
Marion Poitevin, pourfendeuse du sexisme en montagne - Le Temps

https://www.altitude.news/culture/livres/2022/09/12/briser-le-plafond-de-glace-marion-poitevin/

[…] « Au fil de mes ascensions et de mes expériences, j’ai appris à analyser la place de la femme dans notre société patriarcale et les limites imposées à notre sexe. Je me suis frottée malgré moi à des questions nouvelles, les quotas, les discriminations, les barrières mentales, les violences sexuelles. J’aurais préféré passer mon temps et mon énergie à lire des topos d’escalade et gravir les parois les plus raides de la planète sans avoir à me poser des questions sur l’histoire du féminisme ou du patriarcat. J’ai été forcée de m’y confronter. J’ai pu briser certaines limites grâce aux femmes passées avant moi, mais il en reste encore de nombreuses -le plafond de verre existe toujours. « On ne naît pas femme, on le devient. » Je ne saurais pas dire à quel moment précis de ma vie la magnifique formule de Simone de Beauvoir a commencé à infuser en moi. Aujourd’hui, elle m’habite totalement. Elle m’a changée. La pensée d’autres femmes m’a aidé à me définir, à définir ma ligne de vie comme la ligne de mes ascensions. Je ne suis pas née féministe. Je le suis devenue. Le chemin a été long, plusieurs fois, je me suis crue vouée à me heurter sans cesse à mon «plafond de glace » -ma version « montagnarde du fameux plafond de verres, cette barrière mentale plus ou moins subtile qui m’interdisait les sphères auxquelles je voulais accéder. »
Briser Le Plafond De Glace-Marion Poitevin

S’appuyant sur la contribution d’un médecin d’Aix-les-bains, Stéphen d’Arve évoque la question de la pratique féminine de la montagne. Dans Les Fastes du Mont Blanc, publié en 1876 chez H. Georg éditeur, son avis est clair. Les femmes n’ont rien à faire en haute montagne, pour de simple raisons médicales. Si le propos peut faire sourire aujourd’hui, il a certainement pris sa part – historiquement – dans la place qu’occupe encore aujourd’hui la femme dans la pratique de la montagne. Quasi-absentes des promotions de guides de haute montagne, rares dans les expéditions au long cours,… les sports de montagne sont encore loin de démontrer l’égalité homme-femme. Flashback en 1876 pour comprendre d’où on vient…
https://www.altitude.news/culture/histoire-de-l-alpinisme/2020/01/23/1876-medecin-alpinisme-interdit-aux-femmes/

Pour la bergère, en activité depuis huit ans, cette défection des femmes est liée aux violences sexistes et sexuelles qu’elles doivent endurer dans le métier, de la part des éleveurs qui les emploient comme de collègues bergers. « Un éleveur m’a dit qu’il me regardait à la jumelle quand je prenais ma douche, qui était dehors. Un jour, un autre m’a touché le sein alors qu’on marchait. Une fois, un mec du village a dit qu’il allait monter me voir la nuit quand il a appris que j’étais la bergère… » énumère-t-elle. […]
Sophie, 40 ans et bergère en Ariège, est une des femmes qui en est à l’origine : « Il y avait besoin d’un groupe non-mixte. À la base, on n’avait pas vraiment conscience de son importance mais il s’est avéré qu’il y avait besoin d’une plateforme de communication et d’alerte. Il y a énormément d’histoires d’agressions sexuelles. » Une semaine après sa création, une bergère a fait part du harcèlement qu’elle subissait de la part d’un collègue. Aussitôt, plusieurs femmes ont témoigné être victimes du même individu.À l’heure actuelle, le groupe Facebook réunit 252 bergères des quatre coins des cimes françaises.
https://reporterre.net/Ces-bergeres-en-lutte-contre-le-sexisme-en-alpage

L’association On n’est pas que des collants milite pour que les femmes osent pratiquer les sports de montagne qui les motivent sans peur du jugement, au travers d’une médiatisation accrue. Même si les constats parfois sexistes existent encore, elles ne perdent pas espoir de faire changer les mentalités.
https://www.lemessager.fr/34453/article/2021-12-16/annecy-face-au-sexisme-dans-les-sports-outdoor-ces-femmes-veulent-faire-bouger

Si le métier de gardien de refuge s’est largement féminisé depuis quelques années, une partie de la clientèle peine encore à accorder du crédit aux femmes gestionnaires de refuge. Gestes déplacés, blagues salaces ou sexisme ordinaire : les gardiennes témoignent.
[…] Si l’on devait décrire l’ambiance d’un refuge à un néophyte, on emploierait à coup sûr les mots convivialité, simplicité, proximité voire promiscuité. De toute évidence, cette dernière n’est rendue acceptable que par un certain savoir vivre et une pincée de savoir être. Et c’est là que ça coince. D’après les témoignages d’une quinzaine de gardiennes de refuge d’altitude, il apparaît que les refuges perdent régulièrement leur fonction d’abri, supposé protecteur et rassurant, pour les femmes qui les gèrent. Gestes déplacés, blagues salaces ou sexisme ordinaire : elles sont nombreuses à signaler que les comportements sexistes et parfois misogynes survivent très bien à l’altitude. « Tu crois que si je lui propose de faire la vaisselle, elle me suce ? ». Cette phrase, Pauline Musolesi, 28 ans, l’a entendue au milieu de son service du soir au refuge Jean Collet, dans le massif de Belledonne (Isère). Prononcée juste assez fort pour qu’elle parvienne à ses oreilles : sur un malentendu, on ne sait jamais… « Par chance, j’ai quand même du caractère, donc le gars, je l’ai bien remis à sa place. Mais vous imaginez si c’était tombé sur ma jeune aide-gardienne ? » s’insurge la jeune femme ?
Le sexisme ne s’arrête pas à la porte des refuges – Alpine Mag

Macho le milieu de l’alpinisme ? « Tu connais beaucoup d’alpinistes femmes célèbres ? Moi je connais que Catherine Destivelle. » Et cette dernière vous racontera volontiers qu’il n’était pas toujours évident d’être considérée de la même manière que ses homologues masculins.
« Il y a encore 10 ans, une femme dans une cordée, ce n’était pas une évidence. Il fallait faire ses preuves, montrer qu’on était capable avant d’être acceptée », poursuit Cécile Villemus. Alors la montagnarde a cette idée folle de proposer au comité alpinisme de la FFME l’équivalent de l’équipe nationale d’alpinisme, au féminin. Ce n’était pas encore une évidence que les femmes aient leur place dans le milieu en 2005 ? « Tu plaisantes, c’était complètement novateur ! »
L'ENAF, l'alpinisme de haut niveau au féminin : Dossier - FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade

Combattre les violences sexuelles et sexistes dans le sport. Formation ENSA

Livre "L’esprit de l’alpinisme, une sociologie de l’excellence, du XIXe au XXIe siècle, partie III"
chp 6, p244 : Sexe et accès à l’excellence : les contours sexués de l’élite
chp 7, p277 : Face aux femmes : une hégémonie masculine persistante.

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Encore une fois tu te méprends sur le sens du mot paternalisme qui est tout au plus quelque chose qui peut agacer mais la comparaison avec le racisme est ridicule.

Ben c’est important pour ne pas prêter aux autres ses propres confusions.

Qui en plus n’est pas toujours negatif dans l 'industrie par exemple il vaut surement mieux être dans une entreprise paternaliste qu’une entreprise gérée par des fonds de pension… Après il y a conseil et conseil aussi entre ceux qui peuvent être salvateurs et ceux qui sont juste la pour se la peter ou infantiliser les autres . Comme on l’a vu durant la période du covid par exemple ou l’a on a atteint des sommets (sortir avec ses petits papiers etc)

C’est dommage parce qu’elle parle d’un sujet important mais le postulat de départ est biaisé en englobant la totalité des hommes dans la catégorie dangereux.

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Au contraire. Comme cette communauté a été presque exclusivement masculine pendant des décennies comme l’a rappelé opportunément CSV elle l’est plutôt plus (comme d’ailleurs dans les lieux de travail exclusivement masculin). Mais il s’agit de machisme tellement « ordinaire » . Certaines remarques de femmes sur ce post montre que l’on ne se souvient même plus de ce sexisme ordinaire.

Pour les femmes de ma génération qui ont baigné dans ces discriminations sexistes depuis leur plus tendre enfance (il faudrait tout de même rappeler que quand je suis née, les femmes mariées n’avaient pas le droit d’avoir un compte en banque personnel!), la situation était vraiment difficile. Seule solution pour ne pas être traitée systématiquement en inférieure ou incapable (du genre les hommes qui te tendent systématiquement la main dans un passage en randonnée supposé délicat): aller seule.

Donc oui, on développe des stratégies pour survivre dans les milieux masculins: ne pas se faire remarquer, ne pas se mettre en avant, ne pas remarquer les photos de femmes nues dans les casiers ou au fond des ateliers, rire aux blagues salaces et encore mieux: en rajouter.

Donc oui, on m’a appris à ne pas voir le sexisme ordinaire ou en tout cas à ne surtout pas en parler.

Et si la situation semble s’être améliorée actuellement, c’est bien parce que des femmes se sont décidé à parler.

Merci CSV pour tous ces rappels.

P’tit’ étoile.

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Il est évident qu’il y a un nombre de cas insoutenable de sexisme, de paternalisme, etc, etc, … envers les femmes. Minorer ces cas revient à freiner la possibilité d’égalité homme-femme ; Les majorer ou les étendre à tous les hommes est bien pire encore sur la progression de cette cause.

Mettre tous les hommes dans le même sac comme elle le fait provoque au mieux la désaffection de ceux qui sont a priori porté sur l’égalité et la tempérance des relations et qui peuvent être des soutiens. Mais si tu veux être certain d’alimenter le combat et d’alimenter les troupes du camp d’en face alors c’est effectivement la bonne méthode qu’emploie Marie Albert.

Encore une fois en montagne en raison de l’esprit de clocher et de l’esprit de compétition bien plus importante que des positions machistes, ce qui se joue est avant tout le rejet de la différence. Le premier noir au PGHM, à la compagnie des guides de Chamonix, à l’ENSA, pourra tenir très exactement les mêmes propos que ces femmes, si ce n’est que le rejet ne se manifestera pas sur une faveur sexuelle ou une place à tenir à la cuisine ou auprès des enfants, ce sera des notions comme grimper dans les arbres, la résistance, à l’altitude, l’albédo ou que sais-je encore comme connerie. L’imagination humaine n’a malheureusement aucune limite quand il s’agit de harceler la différence, souvent sous couvert d’humour.

En 2003, j’ai travaillé sur le glacier des 2 Alpes comme intérimaire. La première semaine, nous étions deux intérimaires. L’autre était noir, son agence n’avait même pas pris la peine de lui indiquer le milieu dans lequel il allait être amené à travailler : pas de chaussures hautes, pas de vêtements de montagne, pas de lunettes de soleil, etc … Il s’est fait massacrer par l’environnement (ophtalmie le premier soir), et massacrer par les personnels en place (qui nous voyaient aussi comme des concurrents à bas coûts - ce que nous étions indubitablement). Il est parti en fin de semaine, je n’aurais pas tenu aussi longtemps.

Parceque pour certains, porter un combat est aussi la raison de leur existence, pas le gagner et ça fait toute la différence. Il ne faut surtout pas que ce combat s’arrête. Alors, bien inconsciemment sans doute, ils font ce qu’il faut pour aussi permettre l’existence du camp d’en face et la pérennité du combat.

En matière de différence, c’est hyper facile par qu’en plus l’Homme n’aime ni le changement, ni la différence : ça lui fout la trouille, il faut bien l’avouer.

OK, sans doute. Je dois avoir eu la chance d’évoluer dans des milieux alpinistiques plus avancés que d’autres il y a trente ans avec des femmes qui sont par la suite devenues professionnelles de la montagne dans tous les diplômes. Et n’étant pas moi-même concerné, je veux bien concéder une forme de cécité sans doute.

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Le patriarcat plutôt.

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En plus les hommes n’aiment gėnėralement pas les femmes de fort caractère, ce qui évite à ces femmes bien des désagŕéments surtout quand on travaille dans un milieu masculin.

Comme quoi les stéréotypes ont la vie dure…

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Mais non, mais non ! Tu mets « généralement « et un conditionnel et tout passe komilfo.

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J’ai déjà tenté mais non il veut pas :slight_smile:

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N’importe quoi…
De sale caractère OK.

Depuis le début je comprenais rien avec leur histoire de paternalisme…
En fait ils parlent de patriarcat effectivement.

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Bien oui il y a des exceptions et heureusement, mais plus de 20 ans de vie pro qu’avec des hommes et en particulier des ėlus, j’ai eu largement le temps de constater que c’est le cas.

Ridicule ? Confus ? Nous n’avons pas la même culture politique, voilà tout.

D’une, l’histoire coloniale montre assez que « paternalisme » et « racisme » sont étroitement associés. Estimer leur comparaison « ridicule » c’est soit mésestimer l’histoire de cette association, soit assumer pleinement les positions auxquelles elle renvoie.

De deux, j’ai proposé un détour par une autre forme de discrimination (le racisme) pour essayer de comprendre l’inanité - et la violence sourde - de ce « Et? ».

(« y a du paternalise en montagne ? Et ? » " y a du racisme au travail, dans la rue ? Et ?"
D’autres « Et ? » sont disponibles ? Franchement …)

De trois, je ne prête aucune confusion, puisque ce que tu écris (va pour le tutoiement) me semble au contraire tout à fait clair, et assumé…
De fait, tu as très bien interprêté, puisque tu (@molloitof, avec qui je sais que nous sommes assez d’accord) as rétabli de toi-même : paternalisme -> patriarcat.

Il n’y a donc pas d’ambiguité sur le sens des mots, nous nous comprenons parfaitement. C’est sur leur portée que nous ne sommes pas (du tout) d’accord. Ainsi, tu assumes parfaitement que le paternalisme est « tout au plus quelque chose qui peut agacer », là où j’estime au contraire avec d’autres que le paternalisme est une pièce importante de systèmes de domination variés (patriarcal, salarial, colonial) que je combats.

Je sais bien que cette vision n’est pas partagée, et je ne te demande pas d’adhérer à cela.
Ce que je te demande c’est de comprendre à quelles positions renvoient le choix de nos mots et la portée que nous leur donnons dans un monde qui (que ceux qui veulent se placer au-dessus de la mêlée me pardonnent) n’est pas en paix.

Voilà pour « Et ? »

D’autres questions ?

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