Guide et alpinisme

[quote=« JSA1, id: 1655925, post:1, topic:146796 »]Bonjour à tous,

Pour moi, un acte d’alpinisme « pur » serait : gravir seul un sommet vierge par un itinéraire inconu comportant des difficultés techniques certaines et en redescendre par ses propres moyens sans autres but que l’expérience personelle que je vis.

Pensez-vous que le client d’un guide pratique l’alpinisme ?
Faire de l’alpinisme derière un guide est-ce de l’alpinisme ?[/quote]
L’alpinisme naît dans le cœur des hommes dès qu’ils éprouvent l’envie de gravir une montagne, et cet irrésistible appel, auquel ils cèdent, fait d’eux des alpinistes. Facile ou difficile, extrêmement difficile, peu importe.
Entré dans le métier de guide en 1963 comme porteur, devenu guide professionnel à plein temps en 1967, et aujourd’hui encore en activité à l’âge de 73 ans, j’affirme que tous mes clients font de l’alpinisme dès qu’ils empruntent lentement, patiemment, le long chemin conduisant au haut refuge d’où ils partiront le jour suivant pour tenter d’atteindre aisément ou avec peine une cime neigeuse ou rocheuse.

Posté en tant qu’invité par Bobodrier:

[quote=« figolu, id: 1656885, post:59, topic:146796 »]

T’as déjà ouvert une voie vachement connue toi ? :lol:[/quote]
Oui c’est vrai, c’est un peu con ce que j’ai écrit… :slight_smile:

[quote=« Bobodrier, id: 1656930, post:62, topic:146796 »]

[quote=« figolu, id: 1656885, post:59, topic:146796 »]

T’as déjà ouvert une voie vachement connue toi ? :lol:[/quote]
Oui c’est vrai, c’est un peu con ce que j’ai écrit… :)[/quote]
Trop bon :lol: .

les clients qui partent dans les Jorasses avec un guide ont un niveau qui me fait penser qu’ils ont quand même un bon bagage alpi derrière eux, et qu’ils ont certainement fait un paquet de voies pas si faciles que ça avec des potes plus forts, aussi forts ou moins forts qu’eux. Et que s’ils prennent un guide, c’est que justement ils ont envie d’engager plus que d’habitude, qu’ils n’ont pas de connaissance sous la main qui ait le niveau qui leur semble sûr, et engager avec un gars qui s’y connait, même s’il est payé, c’est engager quand même.

En tout cas, il grimpe…

[quote=« JSA1, id: 1656624, post:51, topic:146796 »]Autonome dans une course d’alpi quel que soit le niveau (que tu partage avec un pote ou pas; en reversible ou ou tout en tete) = alpiniste. Remorquer par un guide ou un pote = autre chose.
grimpé « avec » des guides et c’était super !
on gère la course et pas qu’on a trouvé un guide ou un copain plus fort pour le faire à notre place. il y a plein de façon de participer à la gestion de la course (sauf payer un guide !!!).[/quote]
Etre à l’aise en montagne, savoir donner son avis sur l’itinéraire, savoir parler de son état de forme à son compagnon de cordée au besoin, participer à l’information et à la décision, tout ça, c’est « participer à la gestion de la course ». Or, les guides qui prennent un client dans une voie engagée attendent ça de leur client, et ils vérifient si le dit client a ces capacités. Donc entre une course entre potes où l’un gère 70% et l’autre 30%, quitte à ce que ce soit l’inverse à la course suivante, et un guide avec client où l’un gère 70% parce que c’est son boulot et l’autre 30% parce que c’est souvent le cas, où est la limite ? Un client débutant avec un guide, il participe au bon déroulement de la course en permanence, à la hauteur de ses capacités. C’est peu au regard des besoin, mais au regard de ses capacités justement, c’est toujours énorme. Bien lacer ses crampons, bien boire, bien assurer le guide (oui… bon… ça c’est rare…), bien se préparer avant la course… n’importe quel candidat au Mont Blanc express s’engage fortement pour réussir. Donc oui, il fait de l’alpinisme, même s’il n’est pas UN alpiniste, c’est à dire un alpiniste autonome. Et a fiorioti, un alpiniste autonome qui engage un guide pour aller dans du dur, il reste UN alpiniste, et il fera, pour cette course-là, de l’alpinisme.

Si on essaye de faire un rapport avec le parapente. Si je fait voler qqun en biplace avec moi, il a fait du parapente mais il n’est pas parapentiste. Le jour ou il ferra son premier vol en autonomie, il sera parapentiste. Et pendant son apprentissage, il sera un élève.

En montagne, le client fait de l’alpinisme avec un guide. Il deviendra Alpiniste quand il aura une « autonomie » aussi petite soit elle. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir fait un sommet, ni même un solo, ni même un itinéraire inconnue pour être un alpiniste. (Je suis un débutant donc je peux me tromper)

Donc le client, qui fait sa première course avec un guide, pratique l’alpinisme mais n’est pas alpiniste. On pourra couper le cheveux en quatre en supposant le client qui fait toutesses sorties avec un guide et qui, un jour, fait les Grandes Jorasses avec un guide. mais ça je m’en fout… :lol:

et puis pour la deuxième question : Faire de l’alpinisme derrière un guide est-ce de l’alpinisme ? ta question comprends la réponse… faire de l’alpinisme … est ce de l’alpinisme…

Griller par Noisette…

double-grillé:

[quote=« Al., id: 1656005, post:20, topic:146796 »]En tout cas, pratiquer l’alpinisme uniquement avec un guide ne rend pas alpiniste, car le client sera incapable par la suite de pratiquer la même activité par lui-même.

Donc on pourrait dire que le client fait de l’alpinisme (qui consiste à grimper des rochers en montagne, des pentes de neiges et de glace et du mixte), mais n’est pas lui-même alpiniste.[/quote]

Posté en tant qu’invité par figolu:

Pas d’accord.
Il y a plusieurs formes d’alpinisme et celle qui consiste pour un client de ne la pratiquer qu’avec un guide est tout à fait respectable. Souhait de confier son destin à un professionnel qui saura analyser et juger (jauger) le niveau de son client et adapter les difficultés par rapport à ses capacités physiques/techniques avec l’idée de l’emmener toujours plus haut dans tous les sens du terme, souhait de ne pas se lancer dans la recherche d’un hypothétique (ou « improbable ») camarade de cordée avec lequel il n’y a pas forcément d’atomes crochues, volonté de s’en remettre à un guide sans les inconvénients de la préparation de la course et de sa conduite (recherche d’itinéraire, choix du matériel, etc), recherche d’une sécurité, d’un confort (psychologique), incapacité assumée de ne pas vouloir prendre la responsabilité de premier de cordée, volonté de s’en remettre à un professionnel pour l’aspect « organisationnel »…les motivations sont nombreuses pour opter pour cette conception de l’alpinisme. L’histoire de l’alpinisme est truffée d’exemples d’éternels seconds très expérimentés et efficaces dans ce rôle de client, ce qui n’en fait pas pour autant des alpiniste de seconde classe ou des non-alpinistes.C’est un choix de vie, une philosophie de l’alpinisme qui trouve parfaitement sa place dans l’éventail très large des disciplines de la montagne.

[quote=« JSA1, id: 1655925, post:1, topic:146796 »]Pensez-vous que le client d’un guide pratique l’alpinisme ?
Faire de l’alpinisme derière un guide est-ce de l’alpinisme ?[/quote]
L’alpinisme naît de l’amour des hommes pour les montagnes entrevues dans le lointain, se profilant sur le ciel, riches en promesses d’aventure, de liberté, de beauté naturelle encore préservée, d’action, de contemplation, de dépassement. En gravissant les cimes, l’homme réveille un peu de l’enfantine innocence qui sommeille au fond de son cœur. Toute le reste n’est que billevesées.

Oui mais nous la nature on s’en fout, c’est les billevesées qui nous intéressent :smiley:

Posté en tant qu’invité par figolu:

Voilà une vision sympathique d’une discipline qui nous rassemble et parfois nous divise mais avec un dénominateur commun: la même ferveur.Elle me semble toutefois idyllique et très éloignée des enjeux de notre époque et des motivations qui nous animent: lutte contre le chrono, pratique de consommation, pratiques extrêmes, abus, assistanat, individualisme, problématique environnementale, c’est aussi cela l’alpinisme du 21ème siècle. Ne nous trompons pas d’époque et restons très lucides et vigilants sur le monde qui nous entoure.

Et c’est spécifique à notre époque ? Je ne crois pas.

Posté en tant qu’invité par figolu:

Mais encore ? :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par lololefreerider:

J’ai déjà connu un gars qui prends un guide quand il est tout seul et le guide reste derrière. Ce guide fait-il de l’alpinisme???

come dit un bon copain , par ailleurs instructeur à l’ENSA pourtant:
un guide , c’est comme un préservatif , c’est plus sur , mais c’est moins marrant !

tout ces débats sont un peu de l’en… de mouche.je sais juste , sans connaitre la définition de « L ALPINISTE » que faire avec un copain en réversible le pilier sud des écrins et le faire derriere un guide , c’est 2 mondes différents:
dans un , tu es obligé de deviner le cheminement , de te sécuriser , de veiller à l’horaire , de discuter avec le pote sur le meilleur passage possible , d’essayer d’éviter les chutes de pierres , de tester les prises,
dans l’autre , il faut bien reconnaitre que c’est beaucoup plus passif , mais de la à refuser le terme alpiniste au second de cordée , c’est un autre débat qui me semble ridicule

[quote=« figolu, id: 1657952, post:75, topic:146796 »]

Mais encore ? :)[/quote]

Posté en tant qu’invité par figolu:

[quote=« mike the bike, id: 1658196, post:78, topic:146796 »], c’est 2 mondes différents:
][/quote]

Dans ce niveau de difficulté, il y a au contraire peu de différences entre une cordée constituée de deux copains et celle constituée d’un guide et de son client. Le client doit être expérimenté, rompu aux manoeuvres de corde, au terrain délicat et il n’a rien d’un second passif. Il doit même être en mesure de passer en tête. Le guide et son client se connaissent humainement et techniquement et chacun doit pouvoir compter sur l’autre. Ca ne peut bien fonctionner que comme cela et c’est cette complémentarité qui détermine l’efficacité et la rapidité.

Posté en tant qu’invité par Gargarin:

Dite, c’est quoi un « vrai cosmonaute » ? C’est un type qui va dans l’espace en solo ?
Et un « vrai automobiliste », c’est un type qui s’engage tout seul dans sa voiture ? Quand il y a son père a cote c’est un « faux automobiliste » ?
En tout cas les vrais cuisiniers ils coupent les tomates tout seul, ca c’est clair.
A partir de quand on devient « vrai » ??
Je demande cela parce que je trouve cela un sujet très très passionnant.