Grimpeuses de Hoggar

Posté en tant qu’invité par Une grimpeuse:

J’arrive un peu tard sur le sujet, mais l’article rédigé par les « grimpeuses de Hoggar » avant leur départ m’a quelque peu irritée. En effet, elles avaient l’air de présenter comme un exploit le fait de partir grimper sans hommes une semaine dans le Hoggar.
On est plus dans les années 50, les femmes ont acquis une certaine autonomie et d’autre part, il y a de nombreuses fortes grimpeuses qui partent en expé sans hommes, (lynn Hill et ses copines à Madagascar qui ouvrent du 8a en Big Wall, les grimpeuses espagnoles au Pakistan, qui ouvrent de l’A4 à 6ooo mètres…). De plus, je trouve leur présentation dévalorisante pour les femmes, car, je me répète un peu, mais présenter comme un exploit d’aller faire du TD sans hommes, ça ne revalorise pas vraiment la cause féminine… Et oublier que bien d’autres femmes le font déjà, à un niveau tout autre me semble assez égocentrique…

Posté en tant qu’invité par Armelle:

Le projet n’a jamais été présenté comme ayant pour finalité l’exploit ou le haut niveau.

Simplement, il montre que le niveau importe peu : C’est la passion de la grimpe et le désir de voyager qui réunissent des femmes pour un projet collectif.

Des filles pratiquent l’escalade et l’alpinisme à très haut niveau.
Elles sont souvent peu connues et très discrètes.
Mais nous partageons toutes, cette même passion de la grimpe.

Posté en tant qu’invité par guillaume:

Je partage un peu le sentiment de « une grimpeuse ». On ne parle pas beacoup justement des expes feminines de haut niveau (je suis pas au courant de cette expe au Pakistan, on a peine entendu parlé de Lynn Hill a Madagascar ou au Vietnam) et on en fait un peu beaucoup sur ce voyage entre copines qui a l’air certes tres sympa mais dont les perfs ne sont ni specialement originales, ni de haut niveau. ce n’etait pazs non plus une grande aventure puisque le voyage etait tres court.
Au moins ca a le merite de donner l’envie aux gens d’aller en Algerie !

Posté en tant qu’invité par Grimpeuses de Hoggar:

Nous sommes ravies que notre aventure suscite une discussion et nous souhaiterions vivement que d’autres personnes y participent.

Nous pensons que le terme « exploit » peut contenir de multiples notions et c’est peut-être là le sujet de la discussion.

Quant à notre aventure, nous l’avions présentée comme étant une « grande originalité » car, en France, nous ne rencontrons pas beaucoup de cordées féminines. En effet, la proportion de femmes qui grimpent en tête en falaise est plus faible que celle des hommes. Ceci est encore plus flagrant dans des voies « terrain d’aventure ». Une annonce avait d’ailleurs été mise sur le site pour proposer ce voyage, seule une réponse a été reçue alors que ceci pouvait intéresser un certain nombre de personne durant ces vacances scolaires nationales.

De plus, les Français ont quelques réticences à aller en Algérie. Les voyages dans ce pays reprennent uniquement depuis 2 ans. Avant de partir, notre entourage a d’ailleurs tenté de nous décourager de partir. Les Touaregs du Hoggar nous ont appris que les Suisses, et tout particulièrement les Suissesses, n’ont, quant à eux, cessé de venir parcourir leur région. La notion de risque varie donc d’une personne à l’autre.

Non, nous n’avons pas fait d’exploit comme certain en font, mais nous relatons juste une aventure qui est accessible à toute personne nous ressemblant, c’est-à-dire une femme de 20 à 54 ans qui grimpe à un niveau d’escalade somme toute assez communément pratiqué.

A notre sens, la cause féminine peut être valorisée aussi bien par les femmes exceptionnelles qui font les mêmes types d’exploits que les hommes, mais aussi lorsqu’une activité est pratiquée par 50% de femmes et 50% d’hommes.

Nous espérons ainsi que de nombreuses personnes « répéteront » notre voyage accessible à beaucoup d’entre-nous.

Nous sommes prêtes à en parler avec vous lorsque vous passerez dans notre région ou à l’occasion des présentations publiques de notre aventure. La prochaine projection est prévue samedi 30 novembre à 20h à Chambéry (Forum).

Posté en tant qu’invité par Arnaud Saint Léger - camptocam:

Le problème n’est pas dans ce voyage aux Hoggar (sans juger du niveau d’intérêt du Hoggar, cf le message de David), mais plutôt dans le fait que nous n’ayons pas parlé d’autres expés dans lesquelles nous trouvons de grandes performances.

Cela tient essentiellement du fait que vous n’êtes pas sur un site-média disposant d’une équipe de journalistes, mais d’un site communautaire, où l’information vient des grimpeurs eux-même !

Si vous êtes au courant d’informations que vous trouvez intéressantes, partagez les avec tout le monde, nous pourrons peut être rédiger un article …
Si vous ne trouvez pas d’informations sur telle ou telle réalisation, interrogez les grimpeurs, posez des questions sur les forums, c’est à ça qu’ils servent.

Posté en tant qu’invité par David:

Le tout est de savoir sur quoi l’on souhaite communiquer.

Je trouve particulièrement navrant de ne parler que du haut niveau. C’est certes très intéressant et passionant, mais j’aime aussi lire certains compte rendu d’expé, de voyage ou de sorties en falaise, peut-être plus proche de ce que l’on peut vivre chacun à son niveau.

C’est dans ce sens que le compte-rendu d’expé sur le Hoggar m’intéresse, d’autant plus, s’il met en oeuvre un groupe de 6 nana :wink: (alors, se sont-elles tirées les cheveux à la fin de cette expérience ou se sont-elles passées d’homme régulateur … :slight_smile: )

Bref, cette aventure nous montre aussi que l’aventure* peut exister pour chacun d’entre nous, à son niveau, avec ses potes … Moi, je trouve cette expé très séduisante !

  • : j’en profite pour mettre en valeur les actions d’ITA et les réflexions menées sur le « Terrain d’Aventure » et aussi sur le débat public du 7/12 à Autrans qui réunira de très grands alpinistes (dont Mesner) autour du thème : « L’aventure en montagne est-elle encore possible ? »

Posté en tant qu’invité par Une grimpeuse:

Tu dévies un peu du sujet, là, Arnaud, je ne parlais pas de camptocamp et des sujets que le site couvre, mais des articles rédigés par les grimpeuses de Hoggar…
Quand à la réponse donnée par lesdites grimpeuses, je l’accepte entièrement, mais je regrette, elle ne correspond pas au ton donné dans leurs précédents articles, nettement plus tapageur…
Je comprends le besoin de trouver des sponsors et donc de mettre en avant l’originalité réelle ou supposée du projet, mais en même temps je ne peux m’empêcher de trouver que ça fait un peu « m’as-tu-vu » de vouloir à tout prix médiatiser un voyage d’une semaine dans une région somme toute touristique et connue, pour répéter des voies de difficulté et d’engagement très raisonables… Donc, pour justifier la mise en avant d’un tel projet, il ne reste que le paramètre du sexe, ce qui revient à dire qu’un projet peu ambitieux pour des hommes, le devient pour des femmes… ce que je trouve dévalorisant pour nous… Cela dit, je dis tout cela sans aucune hostilité pour leur projet, que je trouve très sympa…

Posté en tant qu’invité par Alexis:

Je partage entierement l’avis de Caroline sur ce point.

D’ailleurs pour aller plus loin, que pensez-vous de l’appellation « expedition » pour aller faire de la montagne dans les andes par exemple, ou sauf cas exceptionnel, on peut s’approcher a une journee ou deux des parois en voiture, et ou de nombreux topos et cartes existent ? Et ou des groupes de secours existent (meme s’il s’agit de caravanes comparables a ce qu’il se fesait il y a 100 ans en France) ?

Posté en tant qu’invité par alex:

Je partage aussi l’avis de Caroline, mais je me demande s’il n’y a pas aussi dans ce débat un aspect culturel :

C’est très rare en France de voir une cordée entièrement féminime, que ce soit en montagne ou en falaise. De mémoire je n’en ai jamais croisé (enfin j’ai la mémoire courte aussi ;-). Peut-être est-ce plus fréquent en Suisse.
La notion d’aventure n’est sans doute pas la même non plus entre nos deux pays, car les Suisses voyagent beaucoup plus que les Français il me semble (question de porte-monnaie …), et ils ont aussi une culture très proche de la montagne.
Tout cela peut expliquer que ce qui constitue une aventure pour une française ne l’est pas forcément pour une suissesse.

Posté en tant qu’invité par Fab:

Excusez-moi d’ajouter mon grain de sel, je connais mal le sujet, mais est-ce qu’il n’y aurait pas quand même, du fait simplement qu’il s’agisse de cette région en Algérie, une dimension particulière à être une cordée féminine?
Enfin, je veux dire, dans un contexte politique local où les femmes ne sont pas spécialement encouragées à la pratique du sport d’aventure (dites-moi si je me trompe), il y a quand même une dimension d’exemplarité assez intéressante, non?

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Bon grain de sel dans le couscous Fab ! je partage ton avis… Ce projet, féminin, s’intégrait dans un contexte politique animé : GIA toujours actif en Algérie, risque de dégradation brutale dans les pays islamiques avec ce grand comique de Sadam (ou Bush pour d’autres), et perspective de retrouvaille avec l’Algérie en 2003 (année de l’Algérie ?) Avec un tel contexte, ce projet ne pouvait qu’être porteur de nombreux symboles, on s’arrêtera sur ceux que notre sensibilité oriente.

Posté en tant qu’invité par arnaud:

On y est , le problème c’est de trouver des sponsors pour un voyage qui n’a rien d’extraordinaire ; tant au niveau sportif qu’au niveau humain ou originalité .
Les sponsors eux répondent a des objectifs de communication.
Donc avec une bonne com. on peu se faire sponsoriser un petit voyage entre potes et potasses .
Ceci dit il est pour une fois appréciable de trouver dans une revue ou une discussion quelque chose qui ne relève pas de l’exploit et qui peu donner des idées pour partir .
Arnaud

Posté en tant qu’invité par David:

Messner avec 2 « s », c’est mieux …

Posté en tant qu’invité par David:

D’ailleurs pour aller plus loin, que pensez-vous de
l’appellation « expedition » pour aller …

C’est vrai que le sens du terme « expédition » a bien évolué. Rares aujourd’hui sont les « vrais » expéditions … Le territoire inconnu s’est fortement réduit, mais il reste encore des terres sauvages, peu déservies par les réseaux de transports classiques … Une question de volonté diront certains, de moyen diront d’autres …

Posté en tant qu’invité par Une grimpeuse:

Je ne voudrais vraiment pas insister, mais si ce projet avait une dimensîon politique, alors cela aurait été mis en avant par les « grimpeuses de Hoggar », ce qui n’a jamais été le cas. De surcroît, le Hoggar n’est pas particulièrement au coeur du conflit algérien et est resté une région touristique tout au long des années 1990…

Posté en tant qu’invité par Fab:

Ben écoute, moi c’est comme ça que je l’ai perçu immédiatement, même si ce n’était pas le but des participantes/organisatrices.
Et la question n’est pas de savoir si le Hoggar est au coeur géographique du conflit (vu la densité de population, évidemment, c’est improbable) : il reste que ça se trouve dans un pays qui présente des spécificités politiques que tu ne peux nier.
J’aimerais bien savoir (les « grimpeuses de Hoggar » présentes sur le forum pourront peut-être répondre?) si leur expé a été couverte par la presse algérienne?

Posté en tant qu’invité par Rym:

Bonjour à toutes et à tous.

Nous sommes ravies de cette discussion dans laquelle nous ne percevons aucune agressivité mais l’expression de point de vue différents qui doivent chacun être respectés et entendus.

En résumé, certains pensent que notre voyage n’a pas sa place dans les médias car il n’est pas assez intéressant, a une destination et un niveau technique communs. D’autres sont d’un avis contraire, car ils peuvent s’identifier à nous et ceci leur donne des idées de voyages prochains.

Certains trouvent dévalorisant pour la Femme qu’un fait soit relaté uniquement de part sa caractéristique féminine.

Il faut savoir qu’ en France, certains ont décidé que l’année 2002 serait l’année de la montagne et de la femme ! Pourquoi, dans quel but …demandez leur ! Toujours est-il que notre projet a été monté qu ‘avec des filles dans ce cadre là.

Quant à l’Algérie, les français allaient beaucoup dans ce pays jusqu’à la fin des années 80 puis les voyages ont totalement cessés. En effet, les autorités françaises déconseillent cette destination. C’est pourquoi certains trouvaient « osé » d’y aller. Ils trouvaient ça d’autant plus osé que nous étions que des filles. En France, certains trouvaient donc notre destination originale.
Mais nous avons été enchantées d’apprendre par les 3 Touaregs du Hoggar qui nous ont accompagnés, que les touristes étaient en très grande majorité des femmes, car comme ils le disent : « les femmes sont partout les plus courageuses » et que le tourisme Suisse n’a jamais cessé dans les années 1990.

Pour eux, le fait d’être un groupe constitué uniquement de fille n’est pas du tout original.
Par contre, le fait de grimper sur des montagnes comme nous le faisons est étonnant, voire incompréhensible !

Où est l’originalité et l’intérêt des choses ? elle dépend de chacun d ‘entre nous. Toute chose est intéressante mais pas pour tous.

En tout cas, nous sommes désolées si certaines femmes se sentent dévalorisées par notre projet. Elles revaloriseront sûrement et prochainement la condition féminine, et ceci à leur façon.
Mais, au fait, l’Homme, la Femme, peuvent-ils être valorisés, dévalorisés ? Par rapport à quoi et quelle est leur valeur ?

Posté en tant qu’invité par Grimpeuses de Hoggar:

Notre voyage n’a pas été médiatisé en Algérie, mais un certain nombre d’Algériens compulsent les sites internet francophones, d’escalade entre-autres et nous avons reçu un SMS d’un club d’escalade nous souhaitant la bienvenue dans leur pays.
Nous n’avons pas mis le point sur les relations qu’entretien l’Algérie avec la Femme car nous ne voulions pas parler d’un sujet qui, en ne disant que des généralités, peut porter à polémique.

Posté en tant qu’invité par Eric:

Je d’accord avec une grimpeuse. L’article n’evoque en rien le contexte politique. Et cela ma parait normal. QUe vient faire la politique en grimpe. Pour moi, il s’agit d’une histoire de grimpeur (ou plutot de grimpeuse) qui ont voulu se faire plaisir a peu de frais en se faisant sponsorise. C’est clair que pour se faire sponsoriser il faut se vendre. Pour se vendre il faut toujours en rajouter.
Mettre l’accent sur le 100% feminin fait un peu ancien-combattant feministe. Mais si c’est la seule facon d’avoir de l’argent, pourquoi pas si les sponsorts sont assez cons pour croire que cela fait vendre.
Par ailleurs, elles sont du CAF de Chambery, cela facilite nettement la couverture par C2C.

Posté en tant qu’invité par Rym:

Je parlais, vous l’auriez compris, au nom des Grimpeuses de Hoggar