Grimper sur coinceurs des voies sportives/déséquipement

Bonjour à tous,
Rentrant deux itinéraires parcourus dernièrement sur la falaise de Medji en Suisse je voudrai connaitre différents point de vue sur:

  • le fait d’ouvrir et d’équiper des voies sportives sur des lignes qui pourrait se grimper sur protections amovibles.
  • grimper sur protections amovibles des lignes sportives qui s’y prêtes parfaitement.

J’ai un avis assez tranché, je suis reconnaissant des personnes qui acceptent plus ou moins volontairement le déséquipement de voies initialement sportives pour accorder plus de place à l’escalade sur coinceurs. Je suis extrêmement reconnaissant des gens qui ouvrent des lignes vierge d’équipement de progression pour l’escalade sur coinceurs.

Pour autant, il est difficile de débarquer sur une voie, un site, une région ou un pays sans connaitre les acteurs, l’histoire et les traditions et de revendiquer (exiger !) des lignes clean.

Annot, Val d’orco, Cadaresse, Massif du mont blanc etc… tout les spots « trad » on vu des lignes à l’équipement/déséquipements successifs. Il y a donc de quoi se mettre sur la tronche.

L’escalade sur coinceur n’est elle pas une pratique « à la mode » ? elle à besoin de terrains pour se pratiquer, si le nombre de pratiquants augmentes. Le topo Suisse C(H)lean, le topo du Val d’Ossola proposent tout deux en parallèles des voies trad, des voies « Greenpointing ». Si il y a offre, j’imagine qu’il y a demande !
Combien de temps avant que les lignes greenpointer régulièrement soient déséquipées ?

Qu’est ce qui pousse un anglais à grimper pleine dalle protégé par un crochet maintenue à la patte-à-fixe, un français (ou un Suisse) à mettre 10 plaquettes sur 10m à coté d’une fissure et un tchèque à se contenter d’un anneau pour 40m de fissure ?

Pourquoi la terre est plate ?

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https://www.camptocamp.org/images/1581577/fr/

Sujet à peine créer, première photo que je vois en page d’accueil. Ca pique !!

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J’ai un point de vue pragmatique : je trouve plus esthétique la grimpe sans spits quand c’est possible pour les gens qui ont le niveau. Par contre je suis quand même content quand il y a un ou deux spits qui aident a passer le crux sans trop se faire peur ou en A0 quand je ne serai pas passé.

Comme je n’ouvre ni n’équipe pas, je ne pense pas trop avoir mon mot à dire. D’un point de vue plus théorique, je dirai que c’est normal que ça soit une décision prise par les acteurs locaux après concertation.

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Salut,
il me semble que c’est toi que j’ai croisé à Blaitière et qui nous avait conseillé « les diamants ». Encore un grand merci !

Sinon, je suis plutôt d’accord avec toi mais il me semble qu’aujourd’hui il y a un conscensus, non ? si la ligne est une belle fissure, on équipe pas ? (mais peut être que ton message c’est : partant de ce consensus, à partir de quand peut on déséquiper les fissures spitées ?)

Pour moi le seul bémol à cette règle, c’est, en GV, quand il y a UNE longueur en fissure parmi d’autres improtégeables : je trouve dommage d’obliger à trimballer des coinceurs pour une seule longueur…

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A mon sens le pb est avant tout sur les voies historiques.
Ce qui me gêne le plus, c’est qu’un tout seul s’arroge le droit d’aller les équiper; à mon sens, ca doit être une décision prise collectivement (guide, assoc de gimpe, éventuellement secours locaux).

Et tjrs selon moi, le mieux est que la voie ait au final un niveau homogène : les longueurs qui tournent autour de son niveau moyen peuvent rester non équipées, mais s’il y a une longueur nettement au dessus ca peut se justifier de mettre quelques points fixes.
7 longueurs en 4 peuvent attirer du monde, mais s’il y a une longueur non équipé en 5c/6a ca change totalement le niveau. Les forts viendront ils alors que le reste est facile, les faibles viendront ils s’il y a cet obstacle à passer ?

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Et les qq centaines/milliers de grimpeurs qui ont grimpé la ligne, on les oublie ?
Alors que c’est en consultant l’ensemble des grimpeurs qui ont déjà grimpé la ligne, qu’on aura un éventail d’avis représentatifs de personnes connaissant la ligne, et permettant de combiner différents critères :

  • ceux/celles qui l’ont grimpé il y a 40 ans, 20 ans, 10 ans, 1 ans, 2 mois
  • différents niveaux (juste en dessous, au niveau, juste au dessus, largement au dessus)
  • différentes attentes sur le style d’équipement qu’on aime bien

Impossible d’avoir assez de variété sur ces critères en ne consultant que les « guide, assoc de gimpe, éventuellement secours locaux ».

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Je ne sais pas si il y a un consensus. Il reste floue. parfois des voie non équipé ont encore, après rééquipement, un goujons qui apparait. Le « goujons qui rasure ».

L4 de Majorette Tatcher par exemple. Dispense de sortir avec un #5 est ce une bonne chose ?

Oui effectivement: A partir de quand ? Qui ?

J’ai l’impression que certains itinéraires deviennent mythiques au déséquipement ! Intouchable / Esprit de clocher …

Pour les points fixe dans une longueur plus dur que le reste de la voie, tu parles pour artifer sur équipement fixe ?

Je suis assez d’accord, au meme titre que les cotations s’affinent avec la fréquentation, l’avis de tous, l’équipement peu suivre cette philosophie.

Sauf que… c’est après. Enfin, pas dans le cas des voies historique, la il y a le temps de ce concerter. mais pour les ouvertures; c’est plus dur.

Le rééquipement de voie historique c’est complexe, car plus ont attend, plus les pitons rouillent et plus ca expose, surtout dans le cas ou rien d’autre ne peut être mis comme protection. Donc, rééquiper en piton (qui par avec des pitons en libre aujourd’hui ?) ou faire des troues…
D’ailleur j’ai lu il y a pas longtemps que la L1 de la Desmaison au Pic de Bure avait perdu ses pitons pour des plaquettes. Ca ma déçu.

Putain des plaquettes ds la desmaison la honte
J’ai souvenir d’un relais dans la brandler hass a la cima grande ,6 pitons (certains d’origine)tous dans la même fissure avec un gaze abomifreux pour nous autres chamoiniards on était terreur mais ça faisait partie du mythe
Vive les anglos saxons ,leur éthique et vade retro satanas la resine

La question posée vaudrait selon le type de voie considéré ?

Les voies ouvertes en trad et ensuite équipées sportives : aucun problème de parcourir à nouveau en plaçant des protection à son gré, y compris de bâtir les relais ; l’itinéraire ayant été créé ainsi.
Leur équipement ne me paraît pas dévalorisant ; il peut apporter au choix de qui le souhaite une marge de sécurité supplémentaire et permettre ainsi de progresser plus sereinement.

Voie sportive dont le tracé, la configuration ou encore les accidents de terrain se prêteraient aussi à la grimpe sur coinceurs. Cela parait possible assez souvent sauf pour des sections particulièrement compactes ; libre choix à la cordée de décider du degré d’exposition admissible.
En revanche le déséquipement ne permettra pas à coup sûr de faire un parcours en trad.

Sur le fond il y a évidemment une question d’éthique dont je ne me mêlerai surtout pas :slight_smile:
Chacun est bien libre de grimper à sa guise du moment qu’on renonce à se mesurer sur une échelle de valeur.

Dommage, car c’est bien d’éthique dont il est question. En terme de faisabilité oui, effectivement, on peu toujours forer des trous partout.
On peut également imaginer rajouter quelques prises artificiels, que les plus téméraires auraient la possibilités de ne pas se servir !

Tu parles de se mesurer et d’échelles de valeurs: il y aurai cela escalade trad VS escalade sportive ?

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Cet été je me suis procuré la dernière édition des topos de l’Oisans sauvage. Les voies historiques sont indiquées dans une couleur, les TA dans une autre mais il n’y en a pas assez.

Entre consommation instantanée sécurisée et patience de l’apprentissage ?
Voies trad équipées sportives ? Mais pourquoi faire ? Mettre des ascenseurs à côté des escaliers ? (Si l’on fait abstraction du risque de panne)

« Ah, ben j’aurais pas imaginé qu’on puisse grimper avec des coinceurs, on n’en a jamais vu en salle et là il y a des spits partout donc pourquoi se faire ch… ? »

Est-ce que les personnes qui veulent découvrir ce sport ont les bonnes informations au départ ?
Je fais un parallèle avec le tir à l’arc. Il y a une technique commune à toutes les armes et pratiques mais on informe les débutants sur les spécificités des armes et pratiques existantes : classique, poulie, longbow, bare
bow… campagne, 3D, beursault, sur cibles, parcours…
J’ai vu des pratiquants se passionner pour une pratique dont ils n’avaient pas imaginé l’existence, d’autres changer radicalement leur pratique au bout de quelques années.

Quelle est la proportion de grimpeurs ayant démarré rapidement en trad ?

Rien à opposer, juste un choix personnel :

  • grimper pour soi sans se comparer aux autres, avec une éthique perso mais pas forcément partageable.
  • grimper avec le besoin de se situer (? de s’évaluer ) par rapport aux autres, avec la contrainte de partager une éthique commune et codifiée.

Chaque option peut s’adapter à divers modalités d’escalade : sportive, trad, artif, prises améliorées ; l’unique témoin restant soi-même dans tous les cas. Sans parler de quelques points que l’on rajoute ici ou là au besoin pour diminuer l’engagement (qui ira vérifier ? :wink: )

A noter que le trad apporte un attrait supplémentaire dans le choix de l’emplacement des protections, d’où le choix du degré d’engagement, et le choix de l’itinéraire est peut-être plus libre car moins dépendant de l’implantation des points.

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:smile: C’est assez bien résumé je trouve !
Il y a des fois où j’aimerais bien être un peu plus en Tchéquie ou en Grande-Bretagne :slightly_smiling_face: (en fait très souvent)
Bon c’est peut-être un peu aussi les caractéristiques du rocher qu’on trouve le plus typiquement qui ont une influence sur les habitudes… À bat les habitudes…

Peut être le souhait ( et la lucidité ? ) pour certains ( toute nationalité confondue) de pouvoir rentrer chez eux vivant ou sans avoir à subir quelques mois d’incapacité physique à la charge de ses proches et de la collectivité ?

Ce n’est pas une mode. sauf que que la mode des coinceurs mécaniques coute cher.
Je n’ai pas les moyens de mettre plus de 1000 euros au baudrier dans deux jeux de ce type de joujou pour avoir le plaisir de parcourir certains itinéraires à mon niveau que quelques puristes voudraient voir débarrasser de tout équipement fixe.
Un jeu oui mais pour compléter un équipement fixe raisonnablement aéré .
Le rééquipement de voie ancienne ouverte avec un certains nombre de pitons et qui se retrouve partiellement déséquipé ( par qui ) avec obligation si on souhaite la parcourir d’acquérir deux jeux de coinceurs mécanique c’est idiot (exemple Rochers de Leschaux , Dièdre des annemassiens)

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argument pas trop recevable car il y a bcp bcp bcp de voies équipées donc si une voie n’a pas besoin d’etre équipée et qu’elle peut restait trad, qu’elle le reste.

l’argument de l’homogénéité est intéressant par contre. je connais pas mal de voies où une longueur difficile pour moi m’empêche d’y aller alors que je prendrai mon pied en trad dans le reste de la voie…

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Eventuellement.
Ou pour diminuer l’exposition.
A mon sens, un équipement fixe facilite le passage, et d’autant plus qu’il est rapproché. Pour moi il faut viser une certaine homogénéité de l’ensemble…

Je les considère représentés par les clubs locaux.
S’ils ne sont que consommateurs de passage, faut il les prendre en compte ?
Il me semble que les clubs connaissent le public grimpant et peuvent donner un avis pertinent. Je ne vois pas comment on pourrait prendre en compte l’avis de plein de monde qu’on ne sait pas identifier…

C´est quoi ?

Si les plaquettes avaient existé à l´epoque et si Demaison ouvrait des voies dans l’espoir qu´elles soient parcourues ensuite et pas juste pour etre le premier à passer, aurait il utilisé des pitons ou des plaquettes ?

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