Grimper au froid

Posté en tant qu’invité par Jean-Marc:

A l’approche de l’hiver, dans mes froides contrées du nord-est, c’est l’éternel repli sur la salle et sa triste résine.

Lorsque parfois le soleil caresse encore le rocher, j’arrive à grimper - si toutefois la température reste positive ; mais de novembre à février, le soleil est rare, et en son absence, en dessous de +10°C, la douleur l’emportant sur le plaisir, je renonce : aucune sensation dans les doigts, et bien souvent onglée…
Bien sûr pour une grande voie montagne avec départ matinal, il faut bien assumer ces souffrances avant les premiers rayons du soleil, mais la motivation est autre, et j’y vais sans pleurer.

Ce qui m’interroge, c’est de voir tout plein de grimpeurs s’exciter dans des voies dures par +5°C, tout heureux de trouver sur notre grès local une super « collante » - je veux bien les croire - mais sans paraître souffrir du froid aux doigts.

Ma question est la suivante : sommes nous physiologiquement inégaux dans notre résistance au froid - dumoins en ce qui concerne les extrémités, ou existe-t-il des méthodes pour préparer les doigts à affonter la baisse du thermomètre ? Car je ne veux pas croire qu’il y ait autant de grimpeurs masochistes.

Posté en tant qu’invité par joshep:

a 5°C, l’air de rien ça colle…et si tu y prends gout…c’est tres juissif !

Posté en tant qu’invité par fab_roc:

Je suis du Nord-est aussi et c’est vrais que la periode Novembre-Fevrier est vraiment difficile dans ces contrees.
(parfois meme des Octobre plus grand chose n’est grimpable, et je ne parle pas des printemps souvents decevant et frustrant).
Personnellement ce qui me gene le plus, ce n’est pas la temperature (biensur je ne grimpe pas par -20oC), mais c’est surtout cette pluie incessante, qui transforme les departs de voies en pataugeoires boueuses, ou il devient vraiment impossible de s’aventurer en chaussons. Cette humidite froide permanente limitant l’adherence de facon radicale.
Alors on doit se resoudre a s’enfermer dans une salle pour bourriner sur des prises de resine en suivant les couleurs, au programme ce soir la jaune en 4c, puis la noire en 5b, puis la grise en 5c+, puis la violette en 6a, etc…vivement le retour sur du vrais rocher…quand je pense que certains dans cette salle n’ont jamais toucher un vrais rocher, ils ne savent pas ce qu’ils ratent.
En tout cas, vous les heureux grimpeurs vivant dans des contrees plus ensoleillees, vous ne realisez peut-etre pas toujours la chance que vous avez.
Le seul avantage que l’on peut avoir sur les « grimpeurs du sud », c’est que nous sommes vraiment endurcis, et nous parvenons a grimper dans des conditions meteo a ne pas mettre un « Calanquais » dehors. Donc quans on vient dans le sud, on a parfois les falaises pour nous tout seuls…les indigenes ayant vite deguerpi a la vue d’un petit nuage ou d’un leger vent frais.

Posté en tant qu’invité par alexis:

Ma question est la suivante : sommes nous physiologiquement
inégaux dans notre résistance au froid - dumoins en ce qui
concerne les extrémités, ou existe-t-il des méthodes pour
préparer les doigts à affonter la baisse du thermomètre ? Car
je ne veux pas croire qu’il y ait autant de grimpeurs
masochistes.

Oui, nous sommes inegaux (comme en tout d’ailleurs). Du point de vue des extremites, il y a deux types de reponses au froid :

Quand tu as froid, ton corps va d’abord chercher a faire des economies, donc, il cherche a moins perdre de chaleur aux extremites. Pour cela, les vaisseaux sanguins vont se resserrer (phenomene de vasoconstriction) et moins de sang chaud venant du centre arrivera. Tes mains deviennent blanches. C’est une protection, le corps considerant qu’il vaut mieux perdre sa main par gelure que l’ensemble par hypothermie. Le phenomene d’onglee apparait quand tu cherches a te rechauffer les mains et que ton corps s’apercoit que tu es couvert avec ta doudoune, donc il peut se passer de faire des economies et il reouvre les vaisseaux. La douleur, c’est le sang qui recircule.

Certaines personnes habituees a travailler au froid ont une reponse en vasodilatation des le depart. Elles n’ont donc pas cette gene. Leurs mains sont rouges (le sang circule bien pour rechauffer les mains, mais ca consomme bcp de calories). Tu peux donc t’entrainer a mettre les mains tout les soirs dans un bain a 0 degres …

A ce sujet, on peut lire les bouquins de Richalet sur les pathologies de l’altitude chez Masson ed.

Alexis

Posté en tant qu’invité par c.l.:

Sans blagues, ca marche de s’entrainer les mains en les plongeants dans une bassine d’eau glacée ?

Quelqu’un qui comme moi est un copain de Reno a-t-il déjà essayé ?

Posté en tant qu’invité par catherine:

je suis sujette au syndrome de Raynaud, comme beaucoup d’autres (et pas que des nanas bien qu’il parait que ça arrive plus chez les nanas que chez les mecs), il se semble qu’au contraire, plus j’expose mes mains au froid, plus le syndrôme apparaît facilement ! donc, le coup de la cuvette d’eau froide, j’évite !

On m’a parlé d’un traitement homéopathique, mais j’ai entendu dire qu’il n’était pas très efficace. La seule chose qu’on m’a conseillée (à part d’éviter l’exposition des mains et des pieds au froid) sont des médicaments (comprimés et une pommade)prescrits sur ordonnance, mais à la lecture des effets secondaires (hypotension) j’ai pour le moment tout laissé dans un placard !
Pour moi, c’est vraiment gênant dans certains cas (mettre les crampons, retirer les peaux de phoque, et même en fin de plongée sous-marine, remonter à l’échelle du bateau !) et en tous cas, c’est hyper douloureux lorsque le sang revient !

Posté en tant qu’invité par Thosber:

J’avais lu une fois que contre le syndrome de Raynaud, on pouvait prendre des fluidifiants sanguins, problème de circulation je crois, mais meme si cela a déjà été pratiqué dans l’Himalaya, il faut prendre ça avec beaucoup de précautions.

Posté en tant qu’invité par alain:

…« Le seul avantage que l’on peut avoir sur les « grimpeurs du sud », c’est que nous sommes vraiment endurcis, et nous parvenons a grimper dans des conditions meteo a ne pas mettre un « Calanquais » dehors. Donc quans on vient dans le sud, on a parfois les falaises pour nous tout seuls…les indigenes ayant vite deguerpi a la vue d’un petit nuage ou d’un leger vent frais. »…

tu sais, dans le sud, grimper par grand froid et par mistral, on connait…
dans le sud,les ecarts de temperature sont nettement + brutaux que dans le nord,et il peut y faire tout aussi froid, cela aggrave par un vent + fort et + frequent
vous n’etes pas + endurcis que nous,mais alors là pas du tout s’il te plait,ne te fais pas une image cartepostalesque de la provence.
(mise au point severe mais necessaire)

Posté en tant qu’invité par L’ours:

Pour s’habituer au froid il faut commencer par la vie de tous les jours.

Et hop, on baisse de 3-4 degrés la température de la maison. jusqu’à 15 16 c’est vivable.
On baisse encore celle de la chambre 12 13 ca suffit.

Ne pas mettre systématiquement de gants quand on fait une activité extérieure au froid.

Et ca vient tout tranquillement.

NB : on peut aussi pratiquer l’immersion des mains dans de l’eau à 0 tous les soirs.

Bon courage en tout cas

Posté en tant qu’invité par alexis:

Non, mais c’etait une blague les mains dans l’eau froide. Avec ou sans symptome de raynaud, d’ailleurs.

En fait, il n’y a pas d’acclimatement physiologique au froid comme il y a un acclimatement a l’altitude. Vous pouvez vous entrainer a mieux supporter l’inconfort du au froid (reflexe frissons, etc …) mais pas a changer votre thermoregulation (remarquez, vous pouvez l’aider en mangeant plus energetique …). Jean-Louis Etienne lorsqu’il partait au froid, prenait des douches gelee tout les jours. Il a finit par constater qu’il supporter mieux les desagrements, mais pas de rechauffement de son corps ou je ne sais quoi.

Toujours est-il que les pecheurs dans les climats froids ont une reponse plutot en vasodilatation et que certains bucherons canadiens ont de la graisse brune (qu’ont les nourrissons et les animaux leur permettant de faire de la thermogenese sans frissons ; alors que nous pauvres pommes, ont est abliger de frissonner pour chauffer …). Etonnant ?

Bon, je n’en sais guere plus. Personnellement, je travaille souvent a -10/-20 en chambre froide et quand je recommence a y aller apres un arret, c’est dur. Apres, c’est facile et je n’ai jamais tres froid ni beaucoup d’onglees. Allez savoir.

Posté en tant qu’invité par alexis:

Tres juste, en plus vous dormirez mieux, et vous ferez des economies energetiques importantes. La pollution due au chauffage domestique est enorme.

Posté en tant qu’invité par guillaume:

En tout cas nous (c’est a dire le Team Tcheupao) on est dehors dans les calanques ou ailleurs dans le sud des que le froid arrive, et on attend avec impatience que l’ete se termine pour avoir enfin des collantes (pendant lesquelles on peut quand meme grimper torse nu en Novembre faut pas deconner). Finalement l’ete c’est la moins bonne saison pour nous

Posté en tant qu’invité par fab_roc:

Ta severe mise au point ne m’impressionne pas du tout, par contre ton manque d’humour, lui, m’impressionne.
Je connais plus que tu ne crois ta provence « cartepostalesque » pour y avoir un pied-a-terre depuis quelques annees deja (et je ne m’y rends pas que l’ete), et en matiere de mauvais temps, effectivement il peut y avoir qq phenomenes meteorologiques brutaux mais tres courts, et au bout de 2 jours (qd ce n’est pas 2 heures), tout rentre dans l’ordre et tu peut aller grimper comme si de rien n’etait.
La petite difference chez nous, c’est qu’au bout de 2 jours, rien n’est rentre dans l’ordre, souvent il faut compter en semaines, voire en mois pour regrimper dans certains secteurs.
Jene parle meme pas de nos vents du nord ou d’est glacials l’hiver. Je veux meme bien t’echanger 6 mois de pluie,de neige humide et de brouillard givrant contre qq jours de Mistral, je signe des 2 mains.
Pour ma part, l’escalade en exterieur est terminee depuis le mois d’octobre, faute de trouver des fenetres grimpables,j’ai du me resoudre a aller en salle , je n’espere resortir qu’a partir de Mars (et encore)…et toi quand es tu aller grimper dehors pour la derniere fois ?

Posté en tant qu’invité par fab_roc:

Je veux bien te croire…nous si on fait ca en Novembre, c’est la broncho-pneumonie assuree…

Posté en tant qu’invité par Etienne:

C’est vrai que l’onglée est un moment très douloureux à passer. Mais elle arrive justement lorsque les mains se réchauffent. Ensuite, tu n’as plusde problèmes… à condition de ne pas attendre 1/2 heure entre deux voies. Autrement dit, ce n’est pas le moment d’assurer le copain qui travaille une voie très dure pour lui.

Je pense que je suis particulièrement résistant au froid: cependant j’ai constaté que mes mains ne se réchauffaient plus jamais en-dessous de -10°C. Jusque là, après l’onglée, elle deviendraient même plutôt plus chaudes que le reste du corps.

Il est important de s’habituer au froid, et surtout d’apprendre à l’accepter, se détendre, ouvrir la poitrine pour respirer bien à fond, ne pas trop chauffer chez soi ou dans la voiture etc… Maintenant, le syndrome de Reynaud est définitivement rédhibitoire.

Bon courage.

Posté en tant qu’invité par FredK:

Et en été mettez la clim de votre voiture à fond !
Pas bien, pour la pollution par les gaz d’échappement.

Posté en tant qu’invité par FredK:

Une solution n’est-t-elle pas de faire des cycles chaud-froid, comme le font les Suédois et Finlandais qui utilisent les saunas ?

Posté en tant qu’invité par alexis:

putain, j’ai fait autant de fotes, moi ? quelle honte !

Posté en tant qu’invité par alain:

dans quel coin?

Posté en tant qu’invité par alain:

Je connais plus que tu ne crois ta provence « cartepostalesque » pour y avoir un pied-a-terre depuis quelques annees deja

dans quel coin?

    (ye me melange les touches du clavier)