Grimpe et handicap ?

Bonjour,

En écho à mon message de l’autre jour sur la grimpe avec une atrophie musculaire, je reviens vers vous pour des conseils, si vous en avez. Il y a bien longtemps j’avais écris ceci ou je relatais mon parcours : Et pourtant il grimpe

En gros je grimpe malgré un pied bot de naissance et donc une jambe bricolée : une atrophie musculaire, une mobilité réduite de la cheville, et des douleurs, et plus anecdotique des pieds de pointures différentes. Depuis ce message je grimpe toujours.

Mais depuis peu mes possibles ont bougé, et j’ai la sensation de devoir les réappréhender. Pendant des années et des années, j’ai beaucoup marché dans les transports parisiens, d’une certaine façon cela a entretenu ma mobilité. De puis, après un peu de chômage, le confinement j’ai un boulot à côté de chez moi, et je marche moins. C’est une renaissance si je peux dire, après 10 ans, et je suis plus en forme, mais tout à bougé(concrètement je suis passé de 4000/5000 pas par jours à 500). Pour tenter de travailler en « profondeur » j’ai pris un coach sportif. Il me fait travailler selon 2 axes :

  • la vie de tous les jours pour me préserver (imaginez que je me suis fais une contracture musculaire en 10 minutes de voiture avec un embrayage, alors que j’ai conduit cette voiture pendant plus de 5 ans tous les matins sur la même distance, contracture qui a duré 15 jours)
  • l’escalade, déjà pour continuer à grimper, et pour tenter aussi de progresser, espérant passer un cap. Dans ma pratique il y a la pratique générale, mais aussi les compétitions handi grimpe. Plutôt que de vivre contre tout ça, j’essaye de vivre par tout ça de grands moments et dans ces grands moments, il y a les compétitions handi grimpe. Dans cette optique maintenant que je cours moins j’espère passer un cap dans ma grimper, en profiter dans ces compétitions handi grimpe, pour pouvoir rétrospectivement me dire je me suis préparé au mieux selon mes possibles, et j’ai tout tenté.

Sur la grimpe, tout ce rythme se répercute aussi : en gros avant je grimpais tout à droite rien à gauche, maintenant, j’arrive à faire à grimper à gauche (selon les positions dans lesquelles je me retrouve j’arrive à grimper). C’est une véritable avancée pour moi. Sauf que dans ce nouveau schéma, je cherche là où s’arrête mes possibles et à partir de quand je « force ». Plus concrètement, il y a peu, j’ai réussi à crocheter la pointe du pied gauche dans un dévers. Véritable avancée donc. Mais, tout c’est passé comme si l’énergie que j’ai mis dans la jambe a tenir, je ne pouvais pas la supporter : en gros j’ai senti comme si les muscles avaient « bougé » dans la jambe. Littéralement je me suis « secoué » la jambe.

Bref, je me « recherche » à nouveau, et dans cette recherche, je vous sollicite pour des conseils, des retours, des idées.

Merci de m’avoir lu.

Aurélienc

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Bonjour à toutes et à tous,
Je tente un petit up des fois que…avec quelques nouvelles infos.

Depuis mon message, j’ai tenté de grimper dans cette voie (6b) avec une chevillère et une bande sur le mollet pour tout tenir, et aussi j’ai tenté de moins appuyer…et tout a tenu, enfin mieux tenu, et les douleurs ont été moindres. Par contre la crainte de la douleur a compensé la douleur elle-même.

Dois-je voir dans cette bande et dans cette chevillère une solution ? Peut-être pour mon niveau max, que je cherche à dépasser ? Mais la chevillère dans le chausson c’est pas terrible…l’essence même du chausson, ajusté (des Split de EB, pour compenser la différence de pointure), vient froisser la chevillère et donc rajoute un certain inconfort. Aujourd’hui j’ai une Thuasne qui laisse les orteils libres. Peut-être serait-il intéressant que j’en trouve une qui fasse vraiment chaussette ?

Merci de m’avoir lu et merci pour vos réactions.

Aurélienc

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Je ne peux pas trop t’aider malheureusement, mais je te souhaite bon courage, ne baisse jamais les bras !

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Salut !

Difficile de te proposer des conseils ou des idées…
J’trouve que déjà, sur la « norme », c’est compliqué de proposer des méthodes à quelqu’un (enfin moi, perso, je préfère trouver mes propres méthodes, surtout !).

Alors quand nous évoquons des spécificités si pointues, encore plus dur de dire ce qui pourrait être ou non ta solution !
En tout cas c’est chouette : tu sembles expérimenter plein de trucs…

Je crois beaucoup en l’expérimentation et ai tendance à privilégier la pratique plutôt que la théorie : du coup j’te dirais de mettre en pratique toutes tes idées, et tu trouveras TES solutions :wink:

Des idées j’en ai plein aussi pour apprendre à faire sans mon ex-bras : hâte de prendre le temps de les mettre en pratique pour vivre toutes ces nouvelles expériences !

Bonne grimpe à toi !
Lu

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Hugh
De mon côté ça fait 10 ans que je grimpe avec une épaule fracturée mais jamais au dessus du 6b parce que je n’ai pas le niveau.
Je ne peux que aller dans le sens de lulu, je fais en fonction de mon corps et de ses spécificités, ça fait parti intégrante de l’équation à résoudre dans la voie (au même titre que la technique, l’environnement, la fatigue, le rocher …)
Peut être te tourner vers un kiné ou un ostéo qui connait bien notre pratique et qui pourra avoir un avis plus pertinent
courage

Je ne peux qu’être admiratif et suis impuissant à te donner quelque conseil que ce soit
Continue à nous tenir au courant de ta progression !

Bravo Aurélien pour ta motivation et ta persévérance. Peut-être qu’un ergothérapeuthe pourra t’aider à trouver une solution par exemple te faire faire sur mesure un chausson avec chevillère intégrée.
Le plus important c’est que tu te fasses plaisir mais sans te blesser.

Bonjour à toutes et à toutes,

Un grand merci pour vos réponses.

Peut-être en sourirez-vous, dans ma démarche je ressens une « urgence » si je peux dire à grimper, à progresser, tant à la fois j’ai été frustré pendant ces années de course dans les transports à ne pas vraiment progresser, tant maintenant j’ai le temps, moins de fatigue, et tant je sens tout bouger, assez défavorablement. Et si au travers de cette discussion, de nouvelles idées peuvent jaillir, pour que je puisse les mettre en œuvre, j’en serai heureux, cherchant par cette discussion une accélération si je peux dire.

Dans cette démarche, tous vos retours, me sont précieux, à la fois pour confirmer que je suis dans le « vrai », tant pour m’encourager, tant pour confirmer que mes praticiens de santé qui me suivent doivent être actif.
Il se profile un nouveau rdv chez mon homéopathe. On peut en penser que cela marche ou pas, mais dans mon depuis que je vais en voir, j’ai lâché les anti-inflammatoires. Ces dernières années, j’ai été amené à en changer, et je ne fais plus d’acuponcture, peut-être me faut-il regarder à nouveau dans cette direction ? J’ai aussi un rendez-vous chez mon chiropracteur qui m’a littéralement rééquilibré, et qui, selon mes sensation, a rendu possible une grimpe à gauche. Il est prévu à un moment que l’on aille grimper ensemble…

Sur ce que je ressens actuellement j’ai pu discuter avec un médecin en rééducation au pied de mon mur qui a trouvé les bons mots au bon moment : je ne sais pas ou finissent réellement mes possibles, et ou commencent mes limites.

Sur les chaussons, vous en rigolerez certainement, j’ai pu au travers de contacts, récupérer des chaussons déparaillés auprès des marques, pour me faire mes paires. Quand j’ai vu en plus EB avec ses Split, comme One Sport, il y a 20 ans, j’ai foncé. En plus j’ai des chaussons sur mesures de chez Canin. Fort de ce « stock » je suis en pleine réflexion autour.

Sur la chevillère, à cette heure j’en ai pas trouvé qui font « chaussette » avec les orteils. Mais thuasne, m’a réorienté vers une chaussette de maintien. Et ils ont noté l’idée et elle verra peut-être jour. A tester donc.

Plus j’y réfléchis, plus je ressens se dessiner, au travers ce que je vis 2 grimpes distinctes : en dalle et en vertical, une grimpe sur 2 jambes, comme je le peux aujourd’hui, et en dévers, un grimpe sur 1 jambe, appuyant plus fort en dévers…alors que ces derniers mois, comme je sentais que je pouvais grimper sur 2 jambe, je grimpais partout sur 2 jambes…

Ce qui se dessine, m’attire, et permet de me connaître, mais aussi d’une certaine façon m’inquiète, par les douleurs qui peuvent se dessiner. En résumant, avant je comptais les jours sans des jours avec, maintenant c’est l’inverse. J’ai pas de regrets particuliers d’en avoir, si je n’avais rien fait j’en aurai eu et des pires. Mais, et pardon de le dire comme ça, parfois ça tape un peu…

Merci encore et je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles.

Aurélienc

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Rebonjour,
Un petit complément après m’être relu. Si je peux dire mon post regroupe le côté physique (par de-là les quelques fautes pour lesquels je suis désolé).

Je m’interroge aussi sur le côté mental à force, et je m’interroge l’un allant pas sans l’autre je pense. Et l’idée d’un préparateur mental fait son chemin. J’y pensais depuis longtemps et la lecture d’un article sur quelqu’un pas loin de chez moi m’a poussé à voir plus en avant…

Là aussi je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles.

Aurélienc

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Bonjour à toutes et à tous,
Désolé pour le déterrage de post…quelques nouvelles dans ma réflexion, voire quête, se dessinent.

Sur la chaussette de thuasne, un modèle haut et un modèle bas existe, et après des échanges avec mon pharmacien, le modèle haut se dessine car il permettrai de « tenir » le mollet et la cheville. Dans les jours à venir je vais passer le voir pour prendre les mesures pour en commander une paire. Vous en rigolerez certainement, mais je ne connais pas trop ma pointure, mais on va tout mesurer et on verra.

Sur les douleurs, et tout ce que je ressens, selon mon homéopathe, médecin généraliste à la base, c’est une période de transition, le temps que mon corps encaisse le changement de rythme. L’anarchie que je ressens, doit en théorie se calmer. J’espère que ce répit se ressentira aussi dans ma pratique, et dans mon mental, car à force, finissant par vaciller.

Bref les choses évoluent…

Merci pour vos messages, et je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles.

Aurélienc

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Championnats du monde d’escalade 2021 à Moscou en direct:

Regardez la Retransmission en Direct Championnats du monde IFSC - Moscou (olympics.com)

Bonjour à toutes et à tous,

Désolé pour le déterrage de post…Depuis mon message, j’avance, et des nouveautés se dessinent…nouveautés interpellantes.

Au niveau de la douleur, mon homéopathe qui me suit a changé mes doses. Et en 2 jours, les douleurs ont disparu. Je reste marqué par la douleur, et à force, j’en vacille. Mais en même temps je suis impressionné, comment en 2 jours, par de l’homéopathie, les douleurs peuvent-elles disparaître ? Loin de moi l’idée de transporfer mon post en pour ou contre l’homéopathie, j’y suis venu, après avoir touché des anti-inflammatoires violents, et l’homéopathie me permet d’en rester loin. Mais sur la douleur, plus j’avance, plus j’ai la sensation d’avancer sur une ligne de crête, car j’ai l’impression qu’un rien peut la réveiller…

Au niveau même de mon corps, tout bouge. A force de compenser, le côté gauche est aux oubliettes par rapport au côté droit. Pour le représenter, cela se traduit par un enroulement sur le bras droit dans les exercices de traction proposé par le coach, tant il prend l’ascendant sur le bras gauche. Mais récemment, l’inverse s’est produit, et je me suis mis à enrouler…à gauche. J’ai été très surpris de cette « inversion ». Selon mon chiropracteur, je suis en train de réveiller mon côté gauche, littéralement.

En en rigolant, d’une certaine façon j’entrevois un nouveau champ des possibles. C’est motivé, et cela me pousse à aller de l’avant pour passer le cap que je souhaite passer. Je sais qu’il me faut du temps encore, mais ce premier réveil, symbolique, m’est précieux…

Sportivement.

Aurélienc

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Tu es peut-être très réceptif à l’effet placebo, ça vaut peut-être le coup de creuser avec d’autres astuces (l’effet placebo perdure même si l’on en est conscient). Si la prochaine fois manger un carré de chocolat est correlé avec une baisse de douleur rien ne t’empêche d’en faire une causalité, les homéopathe font ça très bien.

C’est exactement ma technique pour repousser les douleurs fantômes : tout plein de chocolat, tout plein de bonheur et de sourires, et hop elles n’ont pas d’espace pour se manifester :grinning: !

@AurelienC Je te souhaite une poursuite de toutes ces belles évolutions : tant qu’il y a du mouvement, il y a de la Vie !

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Bonjour,

Merci Lulu002 pour tes encouragements. Ta phrase a pas mal raisonné en moi. Désolé pour mon retour tardif.

Désolé pour le déterrage de post, encore, je préfère reprendre le fil de la discussion, tant pour moi elle est ouverte.

De nouvelles dimensions se dessinent…autour de la douleur pour aller plus loin je tente l’hypnose. Après une séance, je sens un avant et un après, avec de nouvelles sensations, qu’il me faut préciser. Comme juste après, je me « re-calibrais ». Avec un peu de recul je sens des évolutions dans ma perception de la douleur. Maintenant il me faut aller plus loin dans la vie que je mène avec.
En grimpant il me faut aussi appréhender des nouveautés, c’est comme si j’étais allégé d’un poids, comme si j’avais gagné et dans le même temps perdu quelque-chose.

Par contre, je me suis rendu compte préparant les France para, que je suis toujours heureux de vivre, de sensations soupçonnées mais que je peux enfin exprimer pleinement. J’ai plus de sensations à grimper avec des chaussons qui ont 2 ans, qu’avec des chaussons fais et qui ont 6 mois. J’en arrive à « stratégiser » ma grimpe : dès que je pars dans des voies que je n’ai jamais fais je prends les chaussons qui ont 6 mois, si je pars dans des voies que je connais déjà avec mes anciens chaussons, je la refais avec. C’est comme si je n’avais pas les mêmes appuis, la même précision…c’est déroutant. J’en arrive à vouloir multiplier les chaussons pour essayer de me « brouiller » mes sensations.

Auriez-vous déjà vécu une situation similaire ? Auriez-vous des conseils dans cette idée ?

Merci d’avance de votre retour.

Sportivement.

Aurélienc