Grigri en tête

Posté en tant qu’invité par oli_v_ier:

J2LH a écrit:

Non, c’est pas ce que je ne veux pas comprendre, c’est vrai en
bas de la voie mais ensuite il est illusoire de croire que l’on
va pouvoir améliorer ce que fait la corde.

Fait toi assurer par un gars qui fait 40 kilos de plus que toi et demande lui de s’accroupir au moment de ta chute, puis refait une chute et demande lui d’au contraire tendre les jambes en même temps que la corde se tend au maxi.
Tu verras que le comportement de l’assureur peut améliorer ce que fait la corde.
Dans le premier cas il te sèche: c’est quand il y a risque de retour au sol ou sur vire
Dans le deuxième cas il dynamise: le choc que tu ressens est atténué.

Lorsque j’ai appris l’escalade, j’observais mon prof assurer (au sol), avec l’expérience qu’il avait voici comment il assurait quelqu’un qui faisait approximativement son poids:

  • pour sécher (c’est dire limiter au maxi la hauteur de chute): il s’accroupissait dès la début de la chute.
    Lorsque le grimpeur était assez loin au dessus du point, durant les premières fractions de seconde de la chute il arrivait aussi à ravaler un peu de corde et bloquer pendant qu’il s’accroupissait.

  • pour dynamiser (limiter au maxi le choc ressenti par le grimpeur et les points d’ancrage): au début de la chute il s’accroupissait rapidement et quasiment tout de suite après il se redressait en même temps que la corde se tendait jusqu’à parfois décoller un peu du sol.
    « Jamais mettre du mou, l’essentiel c’est de se redresser au bon moment, quand la tension va devenir maximale, mais ni trop vite (on décolle trop) ni trop lentement (pas assez dynamique) ».

Une exception: quand on grimpait en franchissant des toits -le tirage à ce moment là est souvent assez important- et quand il n’y a pas de vire dangereuse, dans ces cas là il laissait du mou: au moment de la chute, le tirage sur ce mou permet d’absorber une partie de l’énergie. Surtout pas assurer sec quand il y a du tirage (sauf quand il y a danger bien sûr), parce qu’alors là ça fait mal.

C’est en gros ce que j’ai calculé pour une chute de 1m au
dessus du 7ème point avec des points tous les 2m avec un
premier point à 3m.

Sauf erreur de ma part, dans une voie type (sans vire ou autre relief à danger) les points d’ancrage sont de plus en plus éloignés les uns des autres, sauf pour le premier qui est à part.


oli_v_ier
http://www.randonner.leger.free.fr

Posté en tant qu’invité par oli_v_ier:

Ps: il assurait au tube et nous a toujours interdit de s’éloigner du bas de la paroi.

S’éloigner pour dynamiser en se rapprochant, suffit d’avoir vu une fois l’accident qu’il raconte et tu le fais plus. L’assureur s’était éloigné, le grimpeur chute, pour dynamiser l’assureur veut faire quelques pas vers l’avant, il trébuche et plonge tête d’abord dans le mur. Assommé. Eh ben le pauvre grimpeur a tout dégringolé seulement freiné par la corde qui coulissait dans le huit… Aie.
Bilan: deux hospitalisés !

Posté en tant qu’invité par baghirati:

Bon, il n’y a pas eu plainte officielle, mais qu’elle se soit adressée à moi (et nom au cadre de la sortie) est symptomatique… « Je me suis fait mal au doigt, je vais me plaindre au chef » !

elle voulait un bisou du chef pour guérir son bobo !

Posté en tant qu’invité par J2LH:

oli_v_ier a écrit:

L’assureur s’était éloigné, le grimpeur chute, pour dynamiser
l’assureur veut faire quelques pas vers l’avant, il trébuche

Ca c’est clair, il ne faut jamais dynamiser en avançant.

Posté en tant qu’invité par Tétaclak:

C’est marrant, parce que moi, je prefere qu’on me seche quand je tombe au premier point… Ca fait moins mal que la tete de ton assureur dans le cul, voire le rocher en dessous!

Posté en tant qu’invité par Fabounet:

Le mot « fantasme » n’était pas dirigé contre toi spécifiquement, désolé si tu l’as pris ainsi, ce n’était pas l’intention. Mais l’idée que les individus se déresponsabilisent est réellement sans fondement. Ce qui se passe c’est plutôt que les gens sont bien davantage informés sur leurs droits, et donc les font valoir, ce qui est parfaitement légitime.

  1. Le fait qu’on ait tous été confrontés à des gens qui s’imaginent du coup avoir tous les droits et être protégés contre leur propre inconséquence ne signifie pas pour autant que ce soit un mouvement de fond de la société française. Par ailleurs, lors d’actions en justice, ceux-là sont systématiquement déboutés (et condamnés aux dépens le plus souvent).
  2. Le discours convenu sur la déresponsabilisation des citoyens est extrêmement proche de celui qui consiste à dire que les lois et les normes destinées à protéger les individus ne sont là que pour faire chier les ‹ forces vives ›, les ‹ entrepreneurs ›, bref ceux qui comptent. Désolé, mais quand il y a un accident dans une salle, et sauf cas de force majeure, il y a toujours un responsable, que ce soit le gérant de la salle ou le grimpeur ou l’assureur ou qui que ce soit d’autre; ça ne me choque absolument pas qu’on recherche où se trouve cette responsabilité. Ce n’est pas déresponsabiliser les individus, c’est au contraire responsabiliser les institutions (assos, clubs, Etat, communes, etc.) dont il faut arrêter de dire qu’ils peuvent faire n’importe quoi.

Et encore une fois, y a rien de personnel, hein, J. Marc. Je voulais juste dire que le mouvement de fond me semble en fait à rebours de ce que tu dénonces.

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Merci de ces précisions, Fabounet.

Je ne ressens pas les choses comme toi, et de toutes façons je ne peux rien prouver, si ce n’est te dire rendez-vous dans quelques dizaines d’années : je me trompe peut-être (et en fait je l’espère), mais je crains que la pratique associative des sports à risque ait totalement disparue… Les contarintes imposées aux bénévoles sont en trainde tuer leur enthousiasme. Vraiment dommage. Et le milieu associatif n’est qu’un exemple.

Etre responsable, oui ; mais faire sans arrêt remonter les responsabilités, c’est justement fuir la responsabilité.

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Et encore une fois, y a rien de personnel, hein, J. Marc.

T’inquiète, j’ai bien compris ! J’accepterais même de grimper avec toi : j’ai une bonne assurance ;-)))

Posté en tant qu’invité par Bruno:

Salut
ce que dit J.Marc me semble tout à fait vrai mais je ne suis pas sûr que l’escalade soit le meilleur exemple car il y a en effet quasiment à chaque fois un responsable lors d’accident. Mais en regardant dans d’autres pratiques (le ski par exemple, je parle de ce que je connais) il n’est pas rare de voir des gens engager des actions en justice lorsqu’ils se blessent sur une piste. Mais qui peut être responsable d’une faute de carre qui bousille les ligaments croisés (à part le skieur lui-même) ?
Toujours pour aller dans le sens de J.Marc, ce qui est bizarre (inquiétant ?) est que les gens donnent l’impression que savoir quelqu’un en prison va les aider à se remettre de l’accident. Une fois que l’accident a eu lieu, qu’est-ce que ça change si le « responsable » est en taule ? On a moins mal ?

Posté en tant qu’invité par Fabounet:

Mais si quelqu’un se blesse sur une piste de son propre fait, et qu’il n’ay a pas de faute de la station (genre mauvaise signalisation d’un rocher) aucun juge n’ira condamner cette dernière, en aucun cas. La justice en France a des règles précises, ce n’est pas tout à fait le far-west. Une faute de carres du skieur n’engagera jamais la responsabilité de la station.
Quant à la prison, ça n’intervient qu’en matière pénale (et c’est rarissime). Les gens qui engagent une action visent avant tout à obtenir un dédommagement, c’est donc le civil qui les intéresse. S’il y a des conséquences pénales et qu’en effet ça se finit par de la prison, c’est que vraiment il y a une faute grave (et c’est alors mérité, à mon sens).

Posté en tant qu’invité par Bruno:

Mais pour avoir des dédomagements on peut souvent se passer de plainte …

Posté en tant qu’invité par popo:

se sont des abrutis