Grandes Voies: le pire gachis

Posté en tant qu’invité par hervé:

Dire que tout l’équipement de la Sainte est mal fichu, c’est peut-être un peu rapide.

D’abord parce que tout n’a pas été rééquipé. Ensuite parce que plein de secteurs sont fréquentables sans dommage pour ceux qui souhaitent s’amuser sans faire la perf du jour à chaque mouvement.

Je crois qu’à la Sainte, où beaucoup de voies avaient un caractère d’exposition très marqué, les choix du rééquipeur n’ont pas du être facile, pris entre d’une part l’envie de ne pas dénaturer des voies mythiques et d’autre part le désir de faire évoluer des secteurs dont l’équipement ne correspondait plus à la pratique de la majorité des grimpeurs.
On se retrouve donc parfois confronté à un équipement un peu hybride, avec des points solides mais très éloigné, alors que l’équipement d’origine était probablement plus proche mais moins rassurant.
Il me semble que c’est dans l’Ovni que le dernier passage est assez obligatoire, alors qu’une trace de pitonnage montre que l’ouvreur avait utilisé un point supplémentaire.

Pour ma part, je trouve le réééquipement du super médius un peu aberrant. Peut-être aurait-il été préférable de laisser la voie en l’état plutôt que de mettre un point tout les 5 mètres dans un 7a+ assez aléatoire. Au final, très peu font cette voie. Le rééquipement n’ayant pas modifié la fréquentation de la voie, il est donc inutile.

Après, il y a toujours les inévitables erreurs que peut commettre un équipeur. Je trouve qu’il y a souvent des points placés trop haut, alors qu’un placement 50cm plus bas aurait facilité le mousquetonnage sans modifier l’engagement. C’est vrai que Daniel Gorgeon est très grand. Et Philippe Légier ne se préoccupe pas spécialement de faciliter la vie des grimpeurs au taquet.
D’ailleurs, l’autre jour je grimpais dans une voie où il y avait pas mal de points placés un peu haut et j’aurais volontiers injurié l’équipeur, mais comme c’était moi…! Errare humanum est.

Posté en tant qu’invité par xavier:

Oh la la putain…

Posté en tant qu’invité par Phil:

Et à coté de cela, l’équipement de certaines voies (notamment dans les Aiguilles Rouges) laisse quelque peu à désirer : on arrive au relais, et la chaîne accompagnée de ses 2 spits vous reste dans les mains…

Posté en tant qu’invité par olo:

D’accord avec ton avis sur l’équipement; c’est vrai que quelquefois on maudit l’espacement des points-et l’équipeur ou le rééquipeur. Mais on ne peut pas soutenir, pour en revenir à la rubrique, qu’il y ait du gâchis à la ste Victoire. La ligne des voies, anciennes ou nouvelles, est en général cohérente, il n’y a pas d’aberrations, à ma connaissance du moins. La grogne de certains s’explique je crois par le fait qu’il faut être vraiment au niveau de la voie, et qu’on ne peut pas trop jouer à tire-dégaine en cas de difficulté. On l’accepte ou on va ailleurs, ce qui n’a rien de déshonorant…

Posté en tant qu’invité par hervé:

Entièrement d’accord, je me régale à grimper à la Sainte. Je pars du principe que si l’exposition ou l’engagement lié à l’équipement ne me conviennent pas, c’est que c’est moi qui suis mauvais.
Si le point est trop loin, c’est que je suis trop loin du niveau de la voie, c’est tout.

Posté en tant qu’invité par ZeBadGuy:

je suis d’accord avec toi hervé. il m’est arrivé à la sainte de faire demi-tour dans des 6b parce que le premier point est à dache. J’en suis pas mort.
Et a part ça l’engagement donne son charme à la falaise et on est bien content de sortir certaines voies pourtant bien en dessous de son niveau max…

Posté en tant qu’invité par jb:

Et dans ce cas, comment tu progresses, si tu es toujours obligé d’avoir de la marge pour t’engager dans une voie ? L’escalade sportive c’est pas de la montagne, non ? On devrait avoir le droit de tomber sans se faire mal ?
J’ai fait la Lévitation alors que j’avais une grosse marge par rapport à la côte annoncée. Je l’ai pas sentie, cette marge, dans l’enchaînement. J’étais content d’être sorti, mais je l’ai fait uniquement parce qu’on se tirait la bourre à deux. Sans ça, je n’y serais pas allé, je trouvais ça objectivement très con comme équipement.
Je rappelle que les voies extrêmes ont souvent un équipement très rapproché et des points de travail…

Posté en tant qu’invité par Simon:

jb a écrit:

Et dans ce cas, comment tu progresses, si tu es toujours obligé
d’avoir de la marge pour t’engager dans une voie ? L’escalade
sportive c’est pas de la montagne, non ? On devrait avoir le
droit de tomber sans se faire mal ?

ce n’est pas parce que les points sont espacés que c’est forcément dangereux … ds celles que j’ai faites à gauche de GTM, ainsi que Messaline (un bon 6a), il faut grimper entre les points certes, mais il n’y pas de risque a chuter.

je suis en train de lire le bouquin de Lynn Hill, « Ma vie à la verticale ». Avant de découvrir l’escalade sportive « a la francaise », c’etait un sacrilège pour eux de se reposer sur un point … ils grimpaient sur coinceurs, et qd c’était pas possible d’en mettre ils engagaient (à mort) … jusque dans du 7b/c !!!

Posté en tant qu’invité par :

Il faut tout de même faire une différence entre une voie engagée et une voie expo. L’engagement n’a qu’une contrainte psycho et c’est un jeu qui ne me dérange pas outre mesure, par contre les voies expo, je n’en vois pas trop l’intérêt surtout, comme le dit jb, que les voie extrême sont bien équipées. Quel est l’intérêt des voie en 5 expo? Ceux qui ont largement la marge n’y vont quasiment pas, ceux qui ont le niveau n’y vont pas… Et puis je ne vais pas grimper pour me faire mal. Maintenant il est vrai que je n’équipe pas (encore) et ceux qui le font ont souvent un bon niveau (pour ceux que je connaîs). Je comprends bien, dans ces conditions, que ceux qui ré-équipent sur leurs fonds propres le fassent dans des cotations qui les concernent.

Posté en tant qu’invité par nic:

Si il y a trop de point pour toi tu n’a qu’a en sauter ou faire du solo tu aura l’inpression d’etre un bon pour une fois.

Posté en tant qu’invité par nic:

si tu est content d’erte vivant a la sortie de ta voie c’est ton probleme

Posté en tant qu’invité par Circus:

Pour moi un beau site synonyme de gâchis : la Dent d’Orlu.
Les voies en elles-mêmes ne sont pas trop des bouses (encore que Pascal m’objecterait qu’à la Dent, y a que des bouses, quoi qu’on pense le père Baulès…) mais c’est la philosophie générale du site qui me pose problème :
Des lignes parallèles, qui se ressemblent toutes et quand on a fini de passer le peigne à peinture sur la photo, on recommence en traçant les mêmes voies mais entre celles déjà existantes… J’ai jamais compris si le but de Pouliquen avait été de s’entraîner à manier la perceuse en vue de fabriquer tout seul sa maison ou bien s’il lui fallait absolument dépenser toute la ligne budgétaire allouée par la région…
c’est d’autant plus dommage qu’entre toutes ces lignes photocopiées et sans âmes, il a ouvert quelques belles voies…

Posté en tant qu’invité par Etienne:

Tu me rassures, ZBG. J’e me suis mis il y a peu terreur dans une longueur en 6b avec trois points sur 40 m… dont une cordelettosaure dans une demi-lunule. Ca calme.
Du coup, j’ai traversé pour rejoindre la voie d’à côté: 14 points par longueur! Ca fait tout drôle de manquer de dégaines avant le relais dans une grande voie de la Sainte…

Posté en tant qu’invité par Etienne:

comment tu progresses, si tu es toujours obligé d’avoir de la marge pour t’engager dans une voie ?

Eh bien , tu ne vas pas à la Sainte pour progresser techniquement, mais pour progresser ( ou te tester ) psychologiquement. Et grimper bien engagé à sa limite technique, ça paie tôt ou tard.

Posté en tant qu’invité par laurent13:

Faut pas exagérer la Sainte c’est classe même s’il y a des voies qui font peur.
D’ailleurs l’un de mes meilleurs souvenir de à vue c’est le 6ème métatarsien, juste à côté de l’ovni, un taquet mémorable par une belle journée d’hiver …à essayer absolument.

Sinon en grande voie une belle bouse: l’éperon nord du peigne, face nord, rocher brisé, pas très belle escalade.

Posté en tant qu’invité par Etienne:

D’accord avec toi. D’ailleurs, contrairement aux Calanques, je ne connais pas (encore) de voie de la Ste qui puisse être qualifiée de bouse.

Posté en tant qu’invité par hervé:

Je pense que l’on retombe un peu dans des débats oiseux avec des réflexions définitives du type : s’il y a trop de points tu n’as qu’à les sauter ; s’il n’y en a pas assez tu n’as qu’à pas y aller. Je pense que ce n’est pas aussi simple.

L’intérêt de l’activité tient avant tout me semble-t-il à sa diversité. Il est normal qu’on la retrouve dans l’équipement, d’autant que le nombre de sites très bien équipés fait que chacun, sportif, aventurier, guerrier des âges farouches, dilettante, touriste, peut trouver ce qui lui convient.

Alors quel est l’intérêt des voies expo ou dangereuses ?

Celui de proposer une performance non seulement sportive, mais aussi mentale. Le grimpeur doit maitriser la difficulté technique et en plus il n’a pas droit à l’erreur car la chute est interdite.

Certains diront qu’il n’y a qu’à faire du solo intégral mais je pense que la voie expo constitue une étape intermédiaire entre le voie bien équipée et le solo, car en solo la tension est maximale du début jusqu’à la fin alors que dans une voie expo, il y a quand même des moments ou on n’est pas trop loin du point et où on peut donc se relâcher.

Bien sûr, le niveau de difficulté de la voie expo doit être en rapport avec celui du grimpeur. L’idée est de rechercher sa limite. C’est clair qu’il n’y a aucun intérêt pour un grimpeur de 7 ou 8 à faire une voie en 5, aussi expo soit-elle.

Comment progresse-t-on dans ces voies ? Comme dans les voies sportives, mais en intégrant un paramètre supplémentaire : celui de conserver une marge et de savoir redescendre. Ce type d’apprentissage est d’ailleurs particulièrement utile même pour réussir de beaux « à-vue » sportifs car on se jette moins sans réfléchir, on sait anticiper et redescendre pour chercher une autre solution plutôt que s’entêter et tomber comme un sac.

Pour répondre à JB sur la Lévitation, il ne faut pas oublier qu’elle a été ouverte du bas en plaçant ses protections et en acceptant la chute. Je crois que -au delà de sa beauté bien sûr- c’est l’intérêt essentiel de cette voie .
S’il ne s’agit que de faire un 6c de plus, il y en a plein d’autres, pas la peine d’aller dans la Lévitation.
S’il s’agit d’apprendre à se maîtriser parfaitement dans une situation de relatif danger la Lévitation retrouve tout son intérêt, et cet apprentissage s’avère déterminant pour se tester et réussir ensuite des voies expo comme « Droit au but », ou « Si t’as peur jappe ».

Posté en tant qu’invité par Bruno:

la lévitation… du bas t’es vraiment sûr??? je l’ai faîte dans les années 80 en spit de 8 mm et je pense que tonton Guyomard avait dû faire comme nous et venir par la droite (je me souviens plus du nom de la voie!!!) pour spiter cette voie!!
A vérifier…

Posté en tant qu’invité par bernie:

ouiais…
a toulon les voies sont parfois plus engagées mais judicieusement équipées;du moins la plupart…A la sainte, on reproche pas l’engagement mais le mousquetonnage trop haut et parfois incoherent

mais sinon te faches pas, c’est beau quand meme!

Posté en tant qu’invité par olo:

Promis juré, Bernie, je ne me fâche pas ! à+