Gérer sa séance en fonction de son objectif

Bonjour, j’ai deux séances par semaines : l’une de 2 heures et l’autre le lendemain de 1h30.

Je veux passer du 5c au 6a .

Combien de temps pour vous échauffer,
combien de temps à faire du 5c ma cotation max
et combien de temps à tenter du 6a et après ?

merci d’avance

Tu dois te faire observer par un grimpeur confirmé qui t’indiquera quel facteur limitant tu dois travailler … qui sera probablement la peur du vol.

Ou une mauvaise pose de pied, ou un bourrinage sans réfléchir, ou simplement de la force/endurance dans les doigts pour avoir confiance en tenant une petite prise (dans le 6a, il n’y a pas de pas où c’est normal de ne pas tenir plus de 5s sur une prise, quand on a vraiment le niveau, on est censé pouvoir grimper lentement en restant 30s sur chaque prise).

Justement lundi je tente un 6a en tête très déversant. Peut-être un peu trop cuit en fin de séance, je ne parviens pas à tenir soit la pince au dessus soit celle en dessous de la dégaine. …
Le vol n’est pas vraiment un problème pour moi, je tente d’optimiser le rythme , les repos… D’où ma question : quelle part de la séance accordez vous aux voies au dessus de votre niveau , celles au taquet et celles pour s’échauffer ?

Ya surement des tutoriels là dessus, mais généralement sur un mur de 8-10m, on fait 3-4 voies d’échauffe, puis 2-3 voies pour monter le niveau, puis une voie au dessus de son niveau, puis une voie à son niveau max ou juste en dessous, puis de nouveau au dessus de son niveau.
Ca fait 8 à 10 voies. Normalement on a passé le pic de perf, et la perf baissera pour les voies suivantes. Si on continue à alterner les voies de niveau > max et au max, on devrait être cuit en 2-3 voies (on ne finit pas les dernières voies, ou laborieusement avec moult repos).
Si on continue avec des voies en dessous de son niveau max, on peut continuer sur une dizaine de voie, mais ça ne sert à rien pour monter le niveau, éventuellement pour faire de l’endurance à un niveau inférieure en enchainant les voies en moule sans s’arrêter (mais pas sûr que ça serve à grand chose, c’est juste pour faire le hamster).
Le concept de base est de planifier sa séance pour avoir passé le pic de perf au bout de 10 voies (en supposant qu’on se repose entre chaque voie car on grimpe à 2). « Planifier » est un grand mot, il faut juger sa forme après chaque voie pour voir si on est assez échauffé, si on peut tenter à telle niveau bien au dessus de son niveau, ou s’il faut rester à son niveau max, etc.
Cela suppose aussi que grimper une voie = enchainer la voie en tête sans repos. On peut se louper de temps en temps bien sûr (on n’a pas le même niveau dans tous les styles), mais si c’est la règle, c’est qu’on choisit un niveau trop élevé à chaque fois.
Généralement on réserve les essais avec forte chance de se louper en fin de séance, après le pic de perf. Car taper des essais dans une voie à son niveau max ou au dessus de son niveau max est bien plus fatiguant qu’enchainer 2 voies juste un peu plus faciles, et on se cuit avant les 10 voies, ce qui plombe la séance (à moins d’avoir le temps de se reposer 1h, et ça ne suffit pas toujours).
Si on veut seulement travailler des pas durs isolés, il vaut mieux faire du bloc. Les voies permettent de travailler l’enchainement de nombreux pas : si on tape des essais à chaque point, on fait l’équivalent de plusieurs blocs empilés verticalement au lieu d’horizontalement, du coup on ne progresse pas dans l’enchainement de nombreux pas.

salut,

2 séances par semaine, tu devrais plutôt taper dans le 6b/c. Bon mais ca dépend des salles aussi.

Essayer d’espacer tes séances. Je suis loin d’être un spécialiste de la salle. Neanmoins sur mon expérience perso, je trouve ça assez physique (bien plus que dehors) et donc quand j’enchaine deux séances consécutives je sens le lendemain un manque de « jus ». Du coup je grimpe moins bien ou moins dur, du coup la séance 2 sert un peu à rien (à part comme le dit bubu pour la continuité, et encore)

Au niveau échauffement je grimpe 5 ou 6 voies dans le 5, puis 2 ou 3 voies dans le 6a/b , avant de passer à mon niveau max (6c/7a). C’est peut etre beaucoup mais j’ai eu des blessures et depuis ça va bien mieux.

Idem, 1h 30 je trouve ça court pour tenter d’enchainer tes projets. Faut bien 20-30 min des fois de repos entre 2 tentatives.

Bon après ça dépend aussi de chacun…

Ahah c’est un sujet rigolo, tranché comme ça.

Alors pour ce que ça vaut sans connaître le contexte:

-dans les deux cas 30 min d’echauffement soit 3/4 voies de 4+ à 5b.

-sur la séance de 1h30 je dédierais l’heure qui reste à essayer en morceaux une voie de niveau légèrement supérieur au tien. L’objectif est de:
-trouver un cheminement cohérent pour la voie, et le mémoriser (tu dois pouvoir « réciter » la voie au sol, après la séance)
-faire chaque mouvement (déplacement de main ou pied) sans aide de la corde.

séance de deux heures:
-45 min pour essayer d’enchainer la voie travaillée la seance d’avant, avec le moins d’arrets/chutes possible.
-45 min pour grimper le plus de voies possibles dans un niveau qui ne te met pas vraiment les bouteilles (ou à peine). Il faut travailler à la fois la capacité de grimper rapidement, sans temps morts ou hésitations, et le relâchement.

Au final très peu de grimpe dans ce que tu considères ton « niveau », que selon la notion commune est en gros la difficulté qui te donne le rapport effort/réussite le plus flatteur (je sais que c’est un assez dur pour moi, mais je suis sûr d’y arriver).

Ouais enfin bon, ça vaut pour les niveaux élevés, mais pour le 6a, le but est quand même de pouvoir grimper des voies à vue ! Donc ne surtout pas mémoriser la voie. Perso j’essaie d’éviter de faire les mêmes voies lors de 2 séances successives, pour pouvoir mieux oublier les voies entre les séances (j’y arrive assez bien :slight_smile:) , et mieux travailler la recherche de méthode (dans la voie, pas au sol !).
En salle, on voit des grimpeurs imaginer et mimer les mouvements au sol comme on peut voir dans une compète de haut niveau, alors que c’est une voie en 5b/c qu’ils devraient pouvoir grimper à vue ou presque depuis le temps qu’ils pratiquent la SAE. Et le pire est que ça ne les fait pas mieux grimper, ça bourrine toujours autant.

Au-delà de 7c donc :grinning:

Je ne sais pas où se trouve la limite, en tout cas pour mon niveau ça ne sert à rien (6b+ max pas à vue et pas tous les styles).
Par contre savoir lire où se trouve les crux et les repos depuis le bas est utile. Mais faut apprendre sur le rocher, car l’apprentissage de la lecture sur résine est peu transposable sur rocher, donc inutile de perdre du temps à danser au pied des voies avant de grimper. A moins qu’on souhaote uniquement faire de la résine…

Je suis de l’opinion (mais on peut être en désaccord) que quel que soit le niveau et le type de pratique, savoir visualiser l’itinéraire et s’y tenir est une qualité bien utile, et le travail des voies est un bon moyen pour l’entrainer - de façon séparée de la lecture des mouvements. (pédagogie « analytique » ou « par morceaux »)

Après il y a aussi un chien qui se mord la queue en ce qui concerne l’escalade à vue.
Pour être bon (performant et fluide) à vue, il faut un énorme repertoire gestuel, plus certaines qualités physiques et une expérience « tactique » de ce style d’ascension.
Le souci c’est que passée l’age d’or des apprentissages moteurs (avant la puberté), le repertoire gestuel se construit plus par exercice « conscient » que par pratique « instinctive ». Quand tu grimpes à vue, surtout dans ton niveau max, tu n’a pas trop le temps de te dire « ah je vais essayer ce truc dont on m’a parlé, la lolotte! »… Tu fais ce que tu connais déjà, et tu restes de face.

Donc oui : grimper à vue pour avoir le bon rythme de grimpe, la resi spécifique, les astuces de gestion…mais pour le long terme, aussi faire du travail de voies pour élargir les horizons!

Je n’ai pas dit qu’il fallait grimper uniquement à vue !
Mais que la vraie grimpe, c’est à vue.
Pour moi la couenne est principalement de l’entrainement pour la grande voie, donc l’objectif est de grimper des grandes voies, forcément à vue car je ne vais pas m’amuser à revenir 4 fois pour travailler des pas !
Et même quand je fais de la couenne comme objectif, c’est aussi à vue. Je ne suis pas un gymnaste, ce que j’aime dans l’escalade c’est le plaisir de la découverte. Répéter 15 fois le même geste dans l’espoir de l’améliorer, ça me saoule très vite ! Même si je le fais parfois, ce n’est pas de la grimpe, mais de la gymnastique, car il n’y a pas l’aspect « découverte d’un terrain inconnu » comme il y a quand on grimpe une voie qu’on n’a jamais grimpé.

Et donc le travail de différents gestes sur les même prises, je le fais dans les voies d’échauffe et les suivantes avant la voie à mon niveau max : je connais les voies (pas forcément par coeur mais je n’ai pas de doute sur le niveau), j’ai de la marge sur le niveau, je peux tenter différents trucs sans y passer des plombes et sans taper des essais, car même si c’est un peu plus dur que prévu, je devrais y arriver.
Et dans une voie à niveau max que j’ai déjà faite ou tenté mais dont je me souviens pas de tout, je grimpe différemment de la dernière fois, car j’ai progressé entre temps. Et généralement ça suffit pour passer. Pas besoin de s’acharner toute une après midi la 1ère fois qu’on grimpe la voie comme j’ai déjà pu voir, il suffit de revenir 2 semaines plus tard et c’est bon… (pendant qu’on s’acharne dans une voie, on n’en grimpe pas d’autre, et on ne s’entraine pas en lecture, la séance est donc moins productive).

Il n’y a pas une façon de faire meilleure que l’autre , parfois je ne fais que du à vue en falaise , parfois je fais aussi des moules au dessus de mon niveau, en salle je repètte des voies qui ne passent pas ( pas trop longtemps pour que mon binôme ne s’impatiente pas) parfois je fais du bloc en salle alors que je ne suis pas fan ( mais ça fait progresser) et parfois je fais du 5 avec mes gosses pour le plaisir d’être ensemble… le tout c’est de s’amuser et les progrés ne tardent pas…même si il a des jours avec et sans…

Plusieurs choses, pour ce qui est question de l’échauffement le mieux est de t’organiser une routine d’échauffement , ce n’est pas un problème de faire toujours la même chose pour s’échauffer, au contraire comme ça tu es sûr de t’échauffer tout le temps correctement. Pour ce qui est de la progression dans ton niveau le mieux est surtout de grimper au « feeling » et d’augmenter ton bagage technique en essayant des voies de tous styles et surtout de garder de la motivation et du plaisir qui peuvent être de gros facteurs pour continuer à grimper souvent (en voulant absolument progresser on peut facilement être frustré et perdre la motivation à terme).
Le « Quand on a vraiment le niveau on est censé pouvoir grimper lentement en restant 30s sur chaque prise » m’a fait beaucoup rire on voit là l’exemple typique d’un grimpeur qui ne grimpe jamais dans son niveau max.
Le mieux à ce niveau est d’essayer de trouver ce qui t’empêche de progresser, dans ce niveau là très souvent c’est un des facteurs suivants:
peur de la chute, serrer trop les prises, mauvais placement de pieds, mauvaise gestion du rythme (vitesse, repos, etc.)
Pour en revenir à ce que je disais autour du feeling, il faut faire un peu selon ton envie pour le temps de grimpe sur des voies plus dures , en se forçant de temps en temps même si on a peur de l’échec.
Sinon tu peux trouver pas mal de conseils pour progresser dans le 5-6 sur le blog www.grimpe-a-vue.com .
Bonne grimpe :wink:

Tout dépend ce qu’on appelle le « niveau » d’un grimpeur.
Pour moi, c’est le niveau dans lequel il peut grimper 80 à 90% des voies au 2ème essai (= 2 tentatives en tout, dont la 2ème avec succès, et la première où il a le droit de faire des repos et même de tirer aux dégaines, mais pas de saucissonner pendant des heures, en fait c’est juste pour repérer les mouvements s’il n’est pas capable de grimper à vue).
C’est à dire que sur 50 voies d’un niveau donné, il est sûr d’en réussir 40 au 2ème essai.
Désolé, mais quand tu es capable de faire ça dans du 6a (car on parle de qqun qui veut progresser vers le 6a, et non pas de progression vers du 7b), et bien on est capable de tenir 20-30s sur chaque prise (ou presque).
Car dans une voie où la lecture est difficile, on passe du temps, et ça revient souvent à rester 30s sur de nombreuses prises.
Tu as surement du voir des grimpeurs ramer pendant plus de 30min pour grimper une voie de 30m (car lecture difficile, et le grimpeur pas bon en lecture), mais sans tomber : calcule le temps qu’il passe sur chaque prise, tu verras que ce n’est pas loin de 30s.

Et quand on est capable de tenir 30s sur chaque prise, on peut passer du temps pour lire une voie, et on n’a pas besoin de trait :slight_smile:

A côté de ça, on peut travailler des voies ou tenter des voies à l’arrche, et réussir qq 6c. Ca n’en fait pas un grimpeur de 6c pour autant.

Ah ouais ? Ça sort d’où ça ? Encore un postulat dont seul Bubu a le secret.

En tout cas ça révèle bien ta méconnaissance du sujet. Je peux te trouver des tonnes d’ex ou même en étant large dans le niveau il y a des sections rési ou la clé est de donner du rythme et ou il est impossible de rester 30s sur chaque prise…

De ma propre définition, je l’ai dit clairement.
Et donc, c’est quoi pour toi « avoir le niveau X en escalade » ?
Tu peux consulter les anciennes discussions fleuves à ce sujet…

Donne des exemples dans du 6a (c’est le sujet de la discussion).
Car si tu n’avais pas tronqué la citation de mon post, tu aurais compris que je ne parle de 30s par prise pour des voies en 6a et pas plus :

Je n’ai pas dit qu’il faut grimper dnas le 6a en restant 30s sur chaque prise.
Mais que si on arrive à grimper lentement dans du 6a, c’est qu’on ne fatigue pas des doigts, et donc qu’on a une bonne pose de pied. C’était juste une idée de test pour vérifier la qualité de pose de pied.

grimper lentement ne signifie pas grimper bien. Bien au contraire, le rythme est crucial, trouver des repos (là je veux bien que tu y passes 30s), mais également savoir enchaîner certains move rapidement pour éviter de perdre de l’énergie ou d’être déséquilibré. C’est justement le principal problème de pas mal de grimpeur de 6, rester trop longtemps dans des sections difficiles ou ne pas profiter des repos lorsque le passage est facile.

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As-tu déjà vu des grimpeurs de SAE qui progressent depuis le 5a et qui tentent leurs premiers 6a ?
La plupart bourrinent, ils arrivent à passer des 6a à l’arrache, en allant vite justement.
Mais dès que ça demande un peu plus de lecture, même en SAE, il n’y a plus personne. Mais comme pour eux, passer plus de temps dans une voie apparait comme une régression, ils ne vont pas essayer d’apprendre à lire, ils trouveront des artifices pour ne pas avoir à lire (le plus simple étant d’éviter les voies dont la lecture est difficile).
Alors quand ils sortent en extérieur c’est la cata.
Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec des traits de partout (même dans des voies peu équipées en montagne).

Ah bon tu l’as dit clairement ? Je ne vois nulle part de « selon moi » ou « à mon avis ». Comme souvent tu nous sers tes propres définitions comme des vérités absolues. Quand on « connais » le bonhomme ça va on sais à quoi s’en tenir mais je me mets à la place de qqn qui prendrais ça pour argent comptant… Bof bof.

Sinon la définition d’avoir un niveau donné en escalade n’a absolument rien à voir avec la capacité du grimpeur à tenir 30s chacune des prises.

Tartarin théoricien disait un certain intervenant dans une autre discussion…

Histoire de continuer à te taquiner un peu, effectivement pour des faibles niveaux, ta théorie fumeuse pourra se vérifier mais dans du 6a je dois pouvoir te trouver pas mal d’ex où quelqu’un qui n’a que le niveau 6a (qqn qui grimpe à vue 80% des 6a qu’il tente) ne tiendra pas chacune des prises 30s.
Pas mal d’ex à Kalymnos, dans le Verdon, cap canaille, Buoux, Ceuse,… Mais pour t’en rendre compte il faudrait que tu sortes un peu de tes voies en dalle couchée à Ailefroide ou le Berarde.