C’est reparti… On se croirait en 1956. Tant qu’à faire, renoncez aussi aux crampons 12 pointes, parce que tailler des marches, c’est ça, l’engagement véritable dans une pente raide ! Dans ce débat, Armand Charlet avait fini par perdre…
Pour moi, l’engagement réel, c’est quand on est sur un itinéraire difficile, pas fréquenté, qu’on ne peut pas faire demi tour par ses propres moyens et qu’on doit forcément sortir par le haut. Le portable, ça joue pour peanuts. Dans le MB, on a du réseau dans la face nord des Jorasses : pas sûre que nous serions nombreux à y aller. Je pense pourtant que c’est plus engagé que Sixt.
Réseau ou pas, de l’engagement, il y en aura toujours.
Il y a toutes sortes de gens en montagne. Leur but n’est pas de majorer volontairement les risques. Bien au contraire : grimper, c’est (du moins jusqu’à présent) l’art d’affronter les plus grands dangers avec la plus grande prudence. Je ne sais plus qui l’a écrit. Si on choisit son risque, on ne peut pas l’imposer à tous.
D’abord, j’ai grandi dans une famille de secouristes.
Ensuite, parce que j’ai eu dans mon entourage des accidents graves et des disparitions, en alpinisme mais pas que. J’ai vu les dégâts et j’ai pris conscience de ce que la mort, le handicap, veulent dire. Quand il y aurait eu un moyen qui aurait permis de s’en sortir et qu’il y a le moindre soupçon qu’il n’ait pas été mis en oeuvre, les gens en souffrent psychiquement et ça les obsède, ça les détruit, parce que cela leur paraît injuste. On peut le comprendre.
En second lieu, je pense aux autres. Et peut-être à moi aussi, le jour où. Tant qu’on n’y a pas été confronté, on a du mal à se le représenter. Pour moi, la mort, ce n’est plus une abstraction.
C’est ton avis.
Aujourd’hui, il existe une diversité dans l’accès au réseau en montagne, depuis la 4G 4 barres jusqu’à l’absence de reseau complète.
Au nom de ton idéologie du toujours plus d’équipement, tu souhaites détruire cette diversité.
Le plus simple dans ton cas pour eviter les problèmes d’absence de reseau en montagne, c’est de ne pas aller dans les zones blanches. Voire ne pas aller en montagne du tout, car même d’il y a la 4G je te fais confiance pour y trouver plein d’autre défauts (trop froid, trop chaud, trop long, trop raide, trop caillouteux, trop herbeux, etc). Essaie, et tu verras que ça résout plein de problèmes d’un coup.
Tu crois que tu es le seul. Quand on arrive à un certain âge on a peu de chances d’avoir échappé à ça. Que ce soit en montagne ou ailleurs. Quand on sait que la mort n’est pas une abstraction, on sait aussi que ce n’est pas le pire.
Mais de toutes façon ce n’est pas un argument. Ta logique n’est pas acceptable. Elle n’a pas de limite. Bubu a raison, une fois le réseau installé, il y aura autre chose a rajouter et ça ne s’arrêtera jamais parce ce que tu nous dis c’est que tout moyen qui permet d’améliorer la sécurité doit être mis en oeuvre sans discussion possible sur les aspects négatifs.
Faire de l’alpinisme, c’est d’abord s’adapter à un certain environnement, et pas le contraire. Si pour des raisons x ou y on souhaite que le téléphone passe, il suffit de s’adapter à l’environnement, c’est à dire ne pas fréquenter les zones blanches.
Un peu de tranquillité est indispensable en ces temps où tout le monde a le nez sur un écran.
Non, elle s’est généralisée. L’appel d’urgence est disponible sur la page du code PIN de la carte SIM ou sur celle du blocage du téléphone (code, schémas ou autre). Tu peux aussi avoir accès aux données médicales si le propriétaire du téléphone les as rempli et à des contacts choisis. Ces données et ces contacts peuvent être consultées ou joints même téléphone non débloqué.
Seul le 112 par contre passe par tous les réseaux accessibles de tous les les opérateurs.
A l’inverse, le but n’est pas de minorer les risques pour les minorer. On pourrait très bien mettre une échelle à spit et purger l’itinéraire de la Walker. on pourrait aussi mettre un escalier métallique pour en descendre.
Moi, en plus, ce serait des travaux qui m’amuseraient beaucoup à faire, surtout si je peux couler beaucoup de béton à l’hélicoptère.
A l’inverse donc, si on choisit son risque, on ne peut imposer l’absence de risque aux autres.
Malheureusement, tu es loin d’être le seul dans cette discussion. Et le temps n’efface rien. Et il faut bien expliquer aux enfants qui grandissent de ces copains le pourquoi du comment. Là où tu as raison, c’est qu’il n’y a pas de justification à apporter. Alors pourquoi pas l’escalier pour tous dans la Walker ? Ça résoudrait le problème !
Et puis je me rappelle quand j’étais plus jeune. Je n’ai jamais été une lumière du rocher, mais je m’y suis amusé en montagne, fait de jolies courses, beaucoup appris, sur moi, sur les autres. Sur la valeur de la vie aussi.
Au nom de quoi est-ce que je devrais interdire ce que j’ai vécu à d’autres ? Au nom de ma vieillesse ?
Ça me rappelle un mail pas si vieux de C. Moulin à JM Cambon qui n’acceptait pas un refus d’ouverture d’une voie facile bien équipée à la Meije. Moulin disait exactement ça en substance : ce n’est pas parce qu’on n’a plus les moyens physiques et psychologiques d’aller en montagne qu’il faut nier aux jeunes générations ce que nous y avons vécu. Je suis d’accord avec ça.
Par ailleurs, même si ça m’amuse de dire que j’aime couler du béton à l’hélico, les chantiers dans des environnements complexes ne se font pas sans drames non plus. Au boulot (en montagne), j’ai été confronté à encore plus de morts et de handicap qu’en montagne sport … Au nom de quoi au fond ? Pour que les participants à cette discussion puissent dire qu’ils veulent plus de sécurité pour aller s’amuser le WE ? J’ai déjà serré mes enfants contre moi en partant au boulot à trois heures du matin, jamais en partant m’amuser dans les Écrins …
C’est surtout que tu as de la chance !
Car si tes accidents avaient été plus sérieux ou avec complications, le bilan serait différent.
Mais je veux bien croire que tu prépares sérieusement tes sorties pour limiter les risques et c’est vrai qu’on apprend de ses erreurs.
Le plus simple pour les fan de l’engagement et du marche ou crève serait de ne pas emmener de téléphone, ainsi chacun serait content, non ?
Je pense que personne n’est assez c… pour choisir sa course en fonction de l’accès au réseau. Dire le contraire, c’est une manière de fermer la discussion par l’absurde. Et à cet égard, s’il y a bien moins de monde dans les Ecrins ou le Queyras, ce n’est pas parce qu’il y a moins de réseau, mais simplement parce que les gens ne veulent plus marcher… De ce point de vue, rien ne changera et on ne va pas s’en plaindre.
Quant à la tranquillité, on l’obtient toujours : en appuyant tout simplement sur « éteindre ». Mais ça, peu savent encore le faire.
Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des disparités énormes entre les massifs qui se sont développées pour l’accès au réseau et que le comportement des opérateurs est loin de répondre à la notion de service public universel. Ils y sont pourtant tenus. Et dans la mesure où l’Etat veut maintenant imposer aux opérateurs la suppression des « zones blanches » (à supposer qu’on s’entende déjà sur leur définition), il arrivera un moment où le défaut d’accès au réseau deviendra fautif s’il a généré un retard dans l’arrivée des secours et aggravé le sort d’une victime.
C’est déjà un grand classique en plaine en matière de retard de prise en charge, cette notion de « perte de chance ». En montagne, pas encore, mais intuitivement, je me dis que ça finira par arriver. Cela mérite qu’on y réfléchisse et l’accident italien donnait l’occasion de le faire.
Pour revenir à ce qui est arrivé en Italie (c’était le sujet du post au départ), il n’y a pas eu qu’un défaut d’activation du service de géolocalisation. L’hélico n’a décollé que le lendemain de l’appel du randonneur blessé… Même avec une indication sommaire de l’endroit où il se trouvait sur la côte (on savait le lieu du départ, il a dit qu’il était « sur la côte »), l’hélico aurait pu décoller de suite et faire une reconnaissance dans la trentaine de km où on pensait que le blessé se trouvait. En Italie, il y a encore d’autres problèmes…
Il y a aussi autre chose : on peut ne pas fréquenter les zones blanches ou… prendre un guide. Parce qu’à l’heure actuelle, seuls les guides ont une radio VHF dans le sac leur permettant de joindre le PGHM à tout moment.
sinon, on fait comme en Nouvelle Zélande, on developpe les services de PLB, avec possibilité de location, de forfait à la journée, et les services de secours autour.
Pas besoin d’installer des antennes et de defigurer le paysage.
NB: Réponse replacée après que le sujet a été scindé
Pas que les guides. C’est plus facile pour eux mais ça ne leur est pas réservé. Les clubs peuvent le faire et les particuliers aussi même si c’est contraignant et compliqué.
Sinon pour les particuliers il y a des solutions simples pour pouvoir appeler les secours même en l’absence de réseau: les balises de détresse qu’on trouve au vieux campeur, safelink solo par exemple.
C’est sur, ça ne fait tout ce que fait un portable mais vu que ce type de matériel existe, la sécurité ne peut pas servir de prétexte pour pourrir les Ecrins en plaçant du béton et des antennes partout.
Les clubs restent rares à le proposer. Le CAF lui-même, sauf erreur, ne le propose pas.
Le « safelink », c’est déjà intéressant, mais à plus de 300 €, si on est pratiquant occasionnel dans les Alpes, cela fait un peu cher. C’est très bien pour les expés, je pense.