On est bien d’accord. On choisit son niveau d’engagement. Sauf que nous n’avons pas tous la même tolérance à l’engagement et qu’il est difficile d’arrêter la course du progrès technique… A cet égard, on ne peut pas dire que, dans l’absolu, les caravanes, c’était plus éthique que l’hélico au niveau de l’engagement. De la même façon, on ne peut pas dire qu’il faudrait laisser les massifs sans réseau. Il y a eu la même polémique à l’époque de la création du secours en montagne suite à l’accident Henry-Vincendon… On n’a pas renoncé à l’hélico, qui s’est imposé depuis. En revanche, on peut en abuser ou pas et ça, c’est une question de responsabilité.
Et puis, il y a ce qu’on décide pour soi, mais ausi les conséquences de nos décisions sur les autres, qu’ils soient victimes directes ou indirectes. Personnellement, je ne me vois pas expliquer les yeux dans les yeux à la famille d’une victime décédée que le fait qu’il n’y ait pas eu de réseau était considéré comme normal, « parce qu’il fallait préserver l’engagement ». Je pense que pour des proches endeuillés, ou qui doivent prendre désormais en charge une personne cérébrolésée (c’est l’exemple même du retard aux lourdes conséquences), c’est inaudible.
En revanche, le téléphone, on peut le laisser éteint dans son sac, même avec du réseau. Cela n’empêche pas de l’avoir, au cas où. Et quand on a la possibilité de descendre par ses propres moyens et que l’accident n’est pas trop grave, on peut aussi le faire sans appeler les secours, même quand il y a du réseau. C’est une question, disons, de « bonnes pratiques » et ça s’apprend. C’est assez différent.