Ce sont 2 choses différentes comme je le faisais remarquer plus haut.
la géoloc : c’est « juste » une petite adaptation technique qui devrait être réglée depuis longtemps, surtout que ça servira à l’ensemble de la population, montagnarde ou non.
la possibilité d’appeler les secours quand on veut en montagne : ça ça demande la pose de centaines d’antennes relais un peu partout. Et je suis pas certain d’y être favorable. (même si, encore une fois, j’étais bien content d’avoir du réseau quand je me suis boité et même si j’aurais préféré que l’hélico puisse voler, ça m’aurait évité d’attendre 2 heures pour être médicalisé (merci sister morphine) et encore 3 bonnes heures pour arriver à l’hosto.
En fait, on peut prendre entrée et plat sans prendre le dessert, sais-tu ? Ça fait aussi un repas. Comment considèrerais-tu le restaurateur qui te dirait : suis ta logique jusqu’au bout, ne prends donc ni le plat ni l’entrée ?
Enfin son niveau de certitude quant à son analyse de risque, à la limite, il est grand, plus très jeune, il se débrouille avec.
Genre : [quote=« Bubu, post:45, topic:249306 »]
Pour info, je n’ai jamais eu un seul os brisé durant toute ma vie (et là encore, ce n’est pas un hasard).
[/quote]
Moi non plus, mais je pense que ça relève complètement du hasard et dans les accidents je dois plutôt me tordre les ligaments (luxations et entorses diverses).
Et surtout, @legerix, l’ADR de Bubu n’impacte pas ta pratique. Par contre, effectivement le jugement impacte tes choix de règles du jeu dans ta pratique.
Vous n’avez pas l’air de comprendre que le choix de l’engagement se fait uniquement lors de la décision " je prends ou pas mon téléphone ". Il ne se fait pas une fois l’accident réalisé et qu’on a ou pas le téléphone dans le sac, dans les deux cas vous n’avez plus le choix de l’engagement.
Pas tout à fait, tout à fait, d’accord. Le topo, tu as le choix de consulter le type de topo que tu souhaites avant la course, de l’emmener ou pas dans la course comme une corde plus légère ou un piolet plus performant.
La présence de spit tue le TA pour tout le monde.
L’existence d’un topo archi-détaillé ne tue le TA pour celui qui le consulte.
L’un relève de la bulle technoïde que tu choisis d’emmener (i.e. tu choisis ton niveau d’autonomie), l’autre y crée une brèche. Le smartphone permettant de consulter une autre source topo que celle(s) que tu avais pensé emmener (ou d’appeler un pote pour savoir s’il faut passer à gauche ou à droite) relève du spit.
Tu as un train de retard, beaucoup de clampins vont dans des endroits en fonction du réseau GSM.
ça permet, en autre, de mater le foot le soir au refuge, d’écouter sa playlist avec des enceintes connectés. Naan, j’déconne. Pour ma part, je fais quelques sorties par an dans des endroits où le tel passe à 100%, pour raison perso / famille / boulot.
Les italiens de gulliver.it l’ont bien compris, avec un champ « couverture réseau GSM » dans les topos. A quand sur C2C ?
C’est pas la même chose. En poussant un peu la logique, si tu ne reviens en temps et en heure, et que des proches déclenchent les secours, on pourrait même te reprocher de ne pas l’avoir pris.
Pour élargir un peu les choses, C’est vrai qu’il n’y a pas que ça qui contribue à aseptiser notre environnement. Mais est ce que cette évolution est toujours une bonne chose. Personnellement, que ça soit en tant qu’alpiniste ou en tant que randonneur, j’apprécie qu’il y ait encore dans les écrins des zones préservées ou on ne capte pas du tout.
Effectivement, aussi bien préparé soit on on est jamais à l’abri d’un accident totalement imprévisible et ça je suis bien placé pour le savoir.
Mais bon, quel place va-t-il rester pour l’aventure si on continue dans cette direction? On a aussi besoin de ça pour exister même si ça implique de prendre des (petits) risques.
Normalement cela devrait converger rapidement vers l’appel du refuge où tu es. Ça m’est arrivé deux fois cet été…
Pour le reste, y a que ceux qui ne font pas la vaisselle qui ne cassent jamais de verre.
Une fonctionnalité qui transmet par SMS ta geoloc, ça me paraît optimal. Comme les balise satellite, mais via le réseau classique. Bien sûr, il y a la problématique de la protection des données personnelles.
Tu n’es pas tout à fait d’accord mais un peu quand même…
La préparation d’une course sérieuse c’est aussi pas mal de temps sur les topos. Hier ou aujourd’hui.
Sauf qu’aujourd’hui ca prend des proportions delirantes.
Je rappelle qu’on peut se faire l’Eigerwand 1938 tranquille dans son canapé en visualisant les images ramenées avec la fameuses canne 3D.
Avec un minimum de mémoire c’est du prémaché.
C’est à mon avis presque plus vicieux qu’un spit rajouté.
Les petits films de TV mountain contribuent aussi à ça.
C2C contribue complètement à ça et tous les jours un peu plus.
Bref en 2019 on est très forts en images+informations et donc en aseptisation et narcissisme…très nuls en engagement et humilité. Quand on pense aux gars des années 30 (matos, météo, topos, secours) et toutes les grandes voies des Alpes tombées à cette époque ???
Le Genre homo alpinisticus n’a pas progressé selon moi.
Au contraire.
Ce que je souligne et qui me fait rire c’est le grand Bubu avec sa leçon sur l’aseptisation mais qui est à fond dans le système.
Moi quand je pars en mode randonneur, je trouve que ça casse l’ambiance. Le simple fait de savoir que je vais les trouver suffit à me gâcher le plaisir.
Pour faciliter/sécuriser l’accès à un refuge c’est pas pareil. Les cables de la barre de l’Ouro sous le refuge du Sélé, ou ceux pour rejoindre le refuge d’hiver ne me gênent pas.
C’est certain qu’il y a la norme ou pression sociale (elle s’exprime notamment par les messages de certains ici) et que pour le téléphone, on avait plus le choix en 2000 qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, on a encore le choix, je pense.
Moi, j’ai tout essayé : avec téléphone, GPS et topo, sans rien du tout, avec téléphone et sans topo, avec topo sans téléphone. Je ne sais pas bien me positionner. Mais c’est certain que mes plus belles aventures n’ont pas été faites dans le premier cas.
Je ne suis pas d’accord du tout en fait. Je ne suis pas sur FB, je n’ai jamais consulté TV mountain, j’ai participé à C2C depuis 2000 ou 2001 sans doute, à créer l’association, et malgré tout, j’ai toujours le sentiment d’avoir le choix de consulter ou non le topo, yc le topo C2C.
Comment dire ? Je ressens l’absence de choix si il y a de l’équipement, si j’ai le téléphone, mais absolument pas quant au niveau de préparation sur la connaissance de l’itinéraire que je souhaite.
Le topo, c’est un peu comme le BRA, te sens-tu obligé de consulter le BRA ? Ou le fais-tu par choix ?
Qui ne regarde pas le BRA de nos jours ?
Peu de personne comparé au nombre de pratiquant.
Puis si tu n’en parle pas on te regarde de travers.
Idem pour les topos, toi tu es peut être un vieux aussi, mais c’est qu’une affaire de temps. La norme à venir ca sera le topo le plus détaillé possible.
Ca me parait plus qu’évident. On le fait naturellement depuis toujours.
Et donc c2c est à l’heure actuelle le site le plus performant pour ça avec d’autres. FB n’a rien à voir dans l’histoire.
C’est comme ça, les temps changent, faut juste pas se mentir.
Les hypocrites ca va un moment.
Non, le système va estimer ta localisation par tous les moyens possibles (allumer le GPS de ton téléphone et récupérer ta latitude/longitude, bornes wifi et relais téléphonique auxquels ton téléphone s’est signalé ce qui permet d’estimer plus ou moins précisément ta position par triangulation). Bref toutes ces info sont recueillies par l’opérateur pour estimer ta position. Il faut donc impérativement que tu ais du réseau. Ensuite, si les secours en font la demande à l’opérateur, celui-ci leur indique la position estimée.
Mon éthique est de laisser la montagne le plus possible dans l’état où je l’ai trouvé en arrivant. Sans inciter ensuite d’autres à la modifier (ce qui reviendrait à faire des modifs par procuration et donc un contournement de la règle précédente).
En prenant la météo et des topos précis, je respecte donc mon éthique. Idem en ouvrant des voies (sans laisser d’équipement bien sûr), donc sans topo. Idem quand je ne prends pas la météo ou que je n’y ai plus eu accès depuis 5 jours.
Cette éthique permet de limiter l’équipement de la montagne. Malgré l’utilisation de c2c, de satellites pour la météo, pour les vues aériennes et pour l’évolution de l’enneigement jour par jour.
J’ai du le regarder 2 ou 3 fois cet hiver. Le BRA, c’est pour les débutants
Ben si, par les antennes nécessaires pour couvrir les vallons intérieurs !
Et une antenne, ça signifie des travaux lourds, et de l’entretien régulier. Et donc des rotations d’hélico.
Tu me diras que ces rotations d’hélico sont peu nombreuses par rapport au reste.
Sauf que ça s’ajoute aux autres équipements (qui sont aussi gênant par les rotations d’hélico qu’ils nécessitent).
Va à Cham : en été, il y a des rotations d’hélico tous les jours. A chaque fois, c’est pour des travaux ou des entretiens différents : 4 rotations pour des gazex par ci, 2 rotations pour un héliportage par là, etc. En fin de compte c’est pourri d’hélicos tous les jours, toute la journée.
Peu de gens, je te l’accorde. Mais sans doute plus que tu ne crois. Si tu choisi de ne pas le regarder, tu ressens vraiment une contrainte ? Je veux dire, si tu le compare au spit, à chaque spit cette contrainte de choix arrive … le topo ou le BRA, pas du tout. Tu peux juste ne pas le consulter par flemme. Consulter un topo demande une action volontaire. A l’inverse, ne pas clipper demande un effort mental.
Et je dois dire qu’il m’est arrivé, quand j’étais responsable de travaux hivernaux à gaver, les gars et moi, de sécurité toute la semaine et de sortir avec un collègue, acteur important de la sécurité dans une autre activité soumise aux avalanches, tous les deux, sans regarder le BRA en se disant : Ah putain, ça fait du bien, on le fait à l’instinct, plein de le cul d’avoir le cerveau branché sécurité tout le temps, besoin de décompresser ! Et sans aucune honte ou gène. Pas non plus dans un secteur et juste après une chute, il ne s’agit pas de jouer à la roulette russe, il s’agit de décompresser.
Si. FB ou Youtube regorgent de topos videos dont certains sont plus précis que sur C2C, j’en ai vu. Perso, je ne sens pas de pression sociale à lire le BRA ou un topo. J’en ressens pour le téléphone ou le GPS.
J’irai même plus loin : regarder une vidéo de la voie me gonfle, lire un texte trop long me gonfle aussi. Je prends donc souvent le topo minimum. Ce qui est très contradictoire avec le fait que j’aime écrire des topos verbeux sur C2C. En gros, sur C2C, je fais des topos (ou je tente de serait plus juste) que je ne souhaite pas utiliser. C’est comme cela.
Pas tout à fait, si j’ai compris l’AML ou ELS, c’est côté terminal que ça se passe pour l’estimation de la position, puis un SMS est envoyé (sur un service annexe au 112) donnant la position X,Y la plus à jour que le téléphone ait pu obtenir au vu de ses capteurs.
Oui, mais comme c’est fait suite à un appel au 112, n’importe quel réseau fait l’affaire, celui de ton opérateur ou un autre. Et pas forcément data, les vieux réseau GSM font l’affaire.
Attention : ce système n’est pas actif en France ni en Italie encore.
Non, ça, à mon avis, c’est autre chose. La demande à l’opérateur est la vielle méthode de triangulation sur les antennes. Peu précis si peu d’antennes. Je crois même que lorsque la gendarmerie est autorisée à le demander à l’opérateur, ce service est facturé à la gendarmerie. Pas cher, mais il est facturé.
Que de blabla. Toi et Bubu vous êtes assez forts…
Ça critique l’aseptisation mais ça nage dedans tout les jours . Un effort mental pour ne pas Clipper un spit ?!
Une action volontaire pour prendre un topo ?
Putain la langue de bois.
Tu n’as pas FB mais tu sembles connaître mieux que moi.
J’arrête là, vous êtes trop forts et avez raison de toute façon.
Ah ben, c’est toujours agréable de discuter. Merci pour l’échange. Que reproches-tu ? Toutes nos pratiques sont différentes et nous avons pas mal d’approches différentes, c’est normal. Je trouve plutôt intéressant (et rassurant) de ne pas tous avoir le même point de vue, mais bref.
En tout cas, moi, cette discussion m’aura permis de réfléchir à des aspects auxquels je n’avais pas pensé. Merci à tous pour ça.
En ce qui me concerne, je suis plutôt vieille école. Je prends le téléphone ; si ça passe, très bien ; si ça ne passe pas, je n’en fais pas une montagne, si je puis dire.
Pour les topos, je fais une copie du topo papier que je plie en quatre et que je fourre dans une poche. En général, je ne le sors pas. De temps en temps, je me perds mais, hallélouya ! je me suis toujours retrouvé. La preuve.
Pour le BRA, je le lis, comme tout le monde. Et puis, j’oublie ce qu’il raconte , ce qui est très mal, je sais.