Garer les voitures à Presles

Posté en tant qu’invité par réalizeratoûth:

Pascal a écrit:

Moi je suis d’accord mais il manque un truc. En effet et malgré
le travail considérable fait par les équipeurs et en
particulier B. Fara pour nettoyer les voies, il y a encore des
pierres qui s’échappent (j’ai testé l’autre jour dans « Et on
tuera tous les babas », très belle voie au demeurant, merci
Bruno, sauf que si tu avais pu éviter la 3ème longueur, ça
aurait été encore plus bleau. Challenge ? ;-). Du coup, les
voitures risquent d’être abimées. Je propose donc de construire
au-dessus du parking, un plafond en béton chargé de recevoir
les pierres, mais également les dégaines, descendeurs, et autre
matos que lachent parfois malencontreusement les grimpeurs.

Ca se serait vraiment chouette. En plus la voiture serait à
l’abri du soleil, donc même pas chaud dedans au moment de
repartir.

Pas besoin de plafond… ce n’est pas très réaliste!
Les filets qu’on apperçoit le long des routes de montagne sont suffisants.

En ce qui concerne Monsieur Fara, en tant que bon aménageur, il ne peut vraissemblablement qu’être d’accord avec nous. N’est-ce pas Monsieur Fara?

Posté en tant qu’invité par Securit:

réalizeratoûth a écrit:

Pas besoin de plafond… ce n’est pas très réaliste!
Les filets qu’on apperçoit le long des routes de montagne sont
suffisants.

Si on choisit l’option galets de King Kong pour le bistrot de la Grotte, faire gaffe à ce que les mailles du filet soient assez serrées. En plus s’il est suffisamment solide on peut faire du solo sans risque! Du coup plus besoin de corde … ni de compagnon de cordée … plus besoin de spits… et plus besoin d’équipeurs!!!

En ce qui concerne Monsieur Fara, en tant que bon aménageur, il
ne peut vraissemblablement qu’être d’accord avec nous. N’est-ce
pas Monsieur Fara?

Dans cette hypothèse il peut prendre ta retraite ou alors il se lance dans l’installation de filets;-)) .

Posté en tant qu’invité par Michel:

Salut à tous (dont ceux qui bossent)

je ne résiste pas sur ce sujet à vous livrer ce texte dispo sur

Bonne lecture,

Michel,

PS pour ceux qui l’ont déjà lu, trashez

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Presles, 4 Mai 2025

Ah, enfin, une belle journée de libre, je vais pouvoir aller grimper à
Presles. Il faut dire qu’entre mes dossiers professionnels et les jours
de pluie et de tempête… il en reste peu de disponibles. Je me
connecte à Escalade Dauphiné qui me fournit la liste des créneaux
horaires libres dans les voies de mon niveau. Compte tenu de ma forme
du moment, de la mémorable soirée d’hier avec mes copains et de mes
préférences pour les dalles, on me propose Béatrix à 11h, Nosfératu à
11h ou à 14h, le Temps des Guenilles à 10h, 12h ou 15h ou Méli-Melo
dans le nouveau secteur des dalles à 16h. Après une brève hésitation,
je réserve Nosfératu à 11h et coche l’option Solo, puisque la dernière
fois, Escalade Dauphiné m’a proposé un compagnon de cordée avec qui je
ne me suis pas bien entendu. Avec l’option " solo ", les systèmes de
relais escamotable et de dérouleur de corde automatique seront en place
ce qui me permettra de me concentrer à fond sur l’escalade. J’en
profite pour réserver une automobile pour le trajet St Ismier Pont en
Royans, elle passera me chercher à 9h30. De Pont en Royans ; je
prendrai le téléphérique de Nugues, puis la piste cyclable qui
m’amènera au pied de la voie. Là, le système de reconnaissance
opto-bio-génétique m’identifiera et me permettra d’ouvrir le dérouleur
de corde pour la première longueur. Ayant en ce moment l’esprit libre,
je n’ai pas pris l’option " help " du site Promo Grimpe : cette option
permet d’avoir dans tous les passages de la voie une aide vocale
interactive qui explique quelle est la meilleure façon de passer chaque
longueur, une sorte d’entraîneur permanent qui a permis des progrès
fantastiques chez certains grimpeurs. De plus, d’après mes
informations, cette assistance constitue une part importante du chiffre
d’affaires de Promo Grimpe, la société qui gère les droits des auteurs
de voies.

Hier soir, un ami m’a dit qu’il s’était mis au " terrain d’aventure "
et que sa qualification lui ouvre des tas de créneaux horaires et de
voies car peu de pratiquants ont la qualification requise. Le problème
est que sa copine a raté la partie théorique de l’examen : elle a
confondu friend de 1-1/2 et Camlock de 12. Remarque un autre copain a
raté la partie pratique en plaçant un Rock de 3 alors qu’il fallait un
cablé de 8. Les contrôleurs escalade sont de plus en plus sélectifs
avec la masse des pratiquants. Il faut dire que l’élévation de la
sécurité requise par les pouvoirs publics est certainement à ce prix en
particulier dans les terrains qui ne sont pas sécurisés, maintenus et
équipés par une société reconnue.
Depuis que Presles SA, la société qui gérait le site au niveau de ses
équipements, a été reprise par EuroDisney, l’entretien de l’ensemble a
fait des progrès considérables. La réouverture du secteur des dalles en
est un exemple puisque ce secteur a été en rénovation pendant tout
l’hiver : un investissement de 6 M€ paraît-il ! Il faut dire que suite
à la surfréquentation et à la période anarchique des années 2000 à
2010, de nombreuses voies de Presles étaient devenues impraticables, le
rocher étant totalement marbré et poli, les actions de quelques
amateurs aussi irresponsables qu’incompétents (sikatage, attaque acide,
bouchardage…) n’ayant fait qu’aggraver l’état du rocher.

On se souvient qu’en 2004, un certain Nanard Kosinski avait équipé une
via ferrata entre Topomaniaque et Vue de l’extérieur. Cet itinéraire
permettait aux amateurs d’escalade d’aller voir in situ les champions
de la discipline. Des Web cams avaient été installées et il était
possible de commander un film vidéo numérique de son ascension.
Toutefois après de nombreux actes de vandalisme, des bagarres, de
nombreux troubles qui avaient fait plusieurs 20h sur TF1, et même un
accident mortel, un arrêté préfectoral avait interdit pendant trois ans
le secteur entre la Grotte et le Pilier du souvenir.

Presles SA avait été dans une situation financière très difficile suite
à ses investissements hasardeux dans le secteur du Saint Eynard. Un
énorme projet sur ces falaises proches de Grenoble avait permis
d’équiper une cinquantaine de voies sur prises artificielles. Le
service marketing visait le marché des grimpeurs moyens et faibles de
4+ à 6a/b en leur proposant des voies longues et des sensations de vide
habituellement inconnues dans ces niveaux là. Un téléphérique avait été
construit. Malgré des campagnes publicitaires nombreuses sur les grands
médias nationaux, la fréquentation n’avait jamais dépassé 5 cordées par
jour et par voie alors que le seuil de rentabilité était à 10. Deux
responsables de Presles SA purgeaient encore une peine de privation de
jouissance pour leurs malversations dans ces affaires.

Après la période morose des années 90 (voir article en annexe), le
marché de l’escalade a réellement décollé en 2001. En effet, le nombre
de pratiquants a connu pendant ces années 2000 un taux de croissance
record de 20%/an. Les facteurs influents ont été l’image " nature " et
fun de ce sport nouveau, un formidable engouement des jeunes, les
mesures du gouvernement à partir de 2002 et en particulier les célèbres
20 h de travail hebdomadaires, enfin la société post industrielle, post
service, celle des " leisures " comme on dit maintenant était née ; ce
mouvement est irréversible. Des pionniers ont aussi oeuvré de façon
tout à fait majeure dans ces années là, je pense à l’association
Escalade Dauphiné et ses actions (forum électronique, WEB, topo, …)
au CREPS de Voiron qui a triplé ses capacités de formation de cadres,
au rectorat qui grâce aux efforts sur la sécurité a pu mettre
l’escalade de façon officielle dans les programmes scolaires au même
titre que l’athlétisme et la natation. On retiendra aussi le nom du
ministre des sports Jean Claude ROYER dont les actions ont contribué de
Paris à la promotion d’une éthique très pure de l’escalade libre.
Compte tenu de l’importance de ce secteur économique des loisirs, on
avait même parlé de lui pour le poste de Premier ministre en 2015.
Aujourd’hui, le marché est mature, le nombre de pratiquants avoisinent
les 2,5 Millions : grâce au système des licences et brevets, on peut
avoir une comptabilité très précise du niveau et des goûts des
pratiquants ce qui oriente les entreprises dans leurs démarches
mercatique et les pouvoirs publics dans leurs choix politiques.
Aujourd’hui, l’escalade est, en France, le troisième sport par le
nombre de pratiquants après le football et la pétanque et le second par
son chiffre d’affaires juste derrière la croisière à la voile. La
notoriété de nos champions est grande et même les sportifs du siècle
dernier reste populaire puisque parmi eux Bruno Fara se place devant
Michel Platini et juste derrière Zinedine Zidane dont on se souvient
qu’il fut le dernier vainqueur d’une coupe du monde de Football. La
notoriété de Bruno Fara est certes largement due à ses voies, ses
itinéraires qui sont extrêmement populaires ; un peu comme Gustave
Eiffel au 20 ème siècle, il est plus connu par ses oeuvres que par son
image.
Les sites artificiels d’escalade ont pris un essor fantastique dès lors
qu’ont été mises au point les techniques de " copie numérique " de
longueurs complètes de rocher. Il est alors devenu banal de s’offrir le
soir entre 18h et 20h le dièdre de 90 m de la face O des Drus ou même
des longueurs disparues du pilier Bonatti. L’entraînement et la
préparation aux expéditions en montagne a ainsi fait un bond en avant,
les longueurs clés pouvant être préalablement reconnues et travaillées.

Une grande bataille juridique a eu lieu vers 2010 pour déterminer la
propriété de chacune des parties qui régissaient l’escalade. En effet,
les propriétaires des lieux désiraient pouvoir exploiter ce qui
constituait maintenant une mine importante de revenus. Les ouvreurs,
découvreurs et équipeurs s’étaient regroupés au sein de la SACEM
(Société autonome des ouvreurs et équipeurs en Montagne) pour faire
valoir leurs droits sur leurs œuvres et leurs copies. Les éditeurs de
topos et de sites WEB réclamaient aussi leur dû sur la part de leur
travail. Il a alors été admis que les documents sur les voies
d’escalade étaient bien propriété des éditions promo-grimpe société
dont le chiffre d’affaires a dépassé les 50 millions de francs l’année
dernière. Les droits des ouvreurs sur les modèles numérisés du rocher
ont été reconnus comme propriété des ouvreurs. L’arrêt « Vigier » en a
défini précisément les limites en particulier dans le cas d’itinéraires
qui se coupent. En effet à la suite de l’équipement contigu au « Cons
qui s’ adorent » d’une ligne équipée sur spits et dérouleur, il avait
été admis qu’une distance de 10 m devait être respectée entre les
itinéraires ; il s’en suivait que la propriété intellectuelle de
l’ouvreur portait bien sur une bande de rocher de 10 m de large. Le
procès sur la partie du secteur des dalles a duré 3 ans pendant
lesquels le secteur est restée sous scellés. Le procès a pu avancer
très vite après la découverte scientifique du siècle la datation
génétique au carbone 14 et donc les experts ont maintenant la capacité
de déterminer précisément quelles prises ont été utilisées lors des
premières. De nombreuses incertitudes sur les ouvertures du haut ou du
bas ont pu ainsi être levées. On avait pu ainsi constater que lors de
la première de la voie Philflip, Pascal Tanguy s’était aidé d’une
petite lunule comme point intermédiaire ce qui a parfaitement légitimé
la pose ultérieure d’un spit dans le passage clef. Il semblerait que
l’un des co-auteur de cette voie ait arraché cette lunule lors d’un vol
ce qui a donné à ce passage un caractère mythique pendant un temps.

L’introduction massive des points d’assurage à enrouleur avec
prétensionneur (brevet Bedselle) a permis de remédier au travail dans
les voies puisqu’il est maintenant impossible de rester pendu en
statique sur un point. Ce progrès technique contribue largement à
rendre incontestable les ascensions notamment dans les niveaux de 7c à
10b où le poids de la corde après mousquetonnage fournissait parfois
une aide au grimpeur en tête. La régulation électronique de tension en
compétition d’escalade avait éliminé ce problème lors des compétitions
internationales, mais le coût de ces équipements complexes en limitait
l’usage dans le grand public.

Hier au Hitscalade sur Canal+, Bruno Fara a encore obtenu une corde
d’or suite à la millionième ascension de la seconde longueur du Piri.
Des copies numérique de la fantastique 2e longueur du Piri sont
maintenant disponible sur de nombreux sites artificiels du monde
entier. Cette nouvelle distinction qui honore un ouvreur d’exception
est d’autant plus remarquable que les précédentes cordes d’or étaient
obtenues avec des longueurs bien plus faciles de niveau 5+/6a. On
constate donc bien une élévation du niveau moyen de la pratique de
l’escalade.

Fountain Wilderless, la pétillante association des amis d’Amy, fervente
protectrice de l’espace alpin a obtenu, il y a huit ans, la protection
totale du sanctuaire de la " Meije ". En effet, une mobilisation
importante de ses membres a permis de protéger la montagne chère à
Pierre Gaspard, Maurice Fourastier, Pierre Allain, Pierre Chapoutot et
même Jean Michel Boncamp. D’une part, le réchauffement planétaire
global avait fait perdre à la montagne 90% de ses glaciers, d’autre
part des éboulements avaient profondément modifiés l’édifice au point
que des itinéraires historiques comme le couloir Gravelotte n’était
plus qu’une raillère de 300métres à 45°. Un grand plan de
réhabilitation financé par l’UNESCO a permis de classer la Meije au
patrimoine mondial de l’Humanité. Un chantier de cinq ans a permis de
mettre en place un gigantesque système de réfrigération et de
reconstruire la brèche Zygmondy dans son état de 1964. Un débat avait
eu lieu car certains tenants du modernisme voulait la restituer dans
son état de l’an 2000, tandis que des puristes désiraient une Meije
dans l’état de la première traversée des arêtes : une solution de
compromis avait donc été trouvée après qu’une solution de brèche
reconfigurable à la façon des murs d’escalade eût été écartée pour des
problèmes budgétaires.
Ainsi aujourd’hui, l’accès à la Meije et à ses itinéraires est
strictement réservée aux alpinistes qui respectent un strict code
éthique : les moyens utilisés doivent être rigoureusement conformes à
ceux utilisés lors de l’ouverture, crampons à dix pointes pour les
corridors et pour le Z, taille de marche pour le Gravelotte et 3 pitons
pour la face Sud… Le succès de cette initiative est énorme, puisque
la plupart des itinéraires sont réservés pour les cinq ans à venir.
J’ai eu la chance de trouver un créneau pour faire de cette façon la
voie Pierre Allain en face Sud dans trois ans. Le passage de sortie
Victor Chaud reste redouté, bien que la pratique de l’entraînement sur
le mur virtuel permette de s’y préparer au mieux.
Ainsi l’ensemble des espaces montagnards est géré au mieux par les
pratiquants eux mêmes. La montagne Sainte Victoire a fini par être
abandonnée par les grimpeurs. En effet après de nombreuses actions
auprès des pouvoirs publics, les amis de Paul Cézanne avaient obtenu
l’interdiction des tenues colorées pour les grimpeurs qui fréquentaient
le site. Les collants fluos perturbaient effectivement les peintres
amateurs qui désiraient pouvoir disposer d’une image cézanienne du
site. Devant l’incertitude, aucune société ne voulait plus prendre le
risque d’équiper et de maintenir un site qui risquait d’être frappé
d’interdiction. Tout le monde avait encore en mémoire les pertes
financières et l’échec commercial de Pyramide SA après l’équipement
d’une bonne partie de la falaise du Saint Eynard au-dessus de Grenoble.

La saison de ski de randonnée a été remarquable avec plus de 552
Milliards de skieur.mètre en Belledonne. Il faut dire qu’avec les
bonnes conditions de cette année, le nombre d’itinéraires ouverts n’a
jamais été aussi élevés : toutes les combes et couloirs ont été ouverts
souvent pour de longues périodes. J’ai eu les dernières statistiques du
site WEB rando+. La sécurité a aussi beaucoup gagné puisque tous les
itinéraires sont maintenant purgés et sécurisés. Il faut bien dire que
l’année 2008 est loin, à l’époque où malgré l’obligation de l’ARVA, le
nombre de victimes d’avalanches avait conduit le ministre des sports à
interdire la pratique de la randonnée en dehors des itinéraires ouverts
par la fédération de ski alpinisme alors que seules deux amendes de 10
000 F pour défaut d’ARVA avaient été dressées par les très efficaces
pisteurs.

Mon ordinateur de dictée vocale me lâche, je pars donc grimper et vous
tiendrai au courant au retour. Vous pourrez suivre ma progression sur
les WEB Cam de Presles.

A+

Michel Tollenaere,

Annexes

Depuis environ 10 ans, la fréquentation estivale de la montagne stagne.
Les professionnels de la montagne le constatent, et une enquête menée
par le ministère du tourisme le confirme. Depuis le sommet atteint en
1983, avec 106 millions de nuitées, ce chiffre s’est régulièrement
érodé. La cause de cette désaffection, notamment près des 15 - 24 ans
qui préfèrent le bord de mer, réside semble-t-il dans l’image négative
que véhicule la montagne. Celle-ci, d’après l’étude menée par
Sociovision-Cofremca en 1999, est jugée " trop élitiste dans son offre
sportive ". Le sentiment d’inaccessibilité est renforcé par la
médiatisation des exploits sportifs (par exemple en alpinisme) et
troublé par l’insistance particulière des médias sur les accidents. En
outre, elle est perçue comme " ennuyeuse et peu conviviale ". En
définitive, cette perception est en décalage avec les attentes des
vacanciers essentiellement motivés, quand ils rêvent de montagne, par "
la découverte de la nature et du patrimoine, avec le souhait de
profiter de leur temps et de se laisser vivre ".
(in " La lettre de l’économie et du sport " - 11 octobre 2000)