Garder le bénéfice d'une acclimatation à 4000/4500m?

Surprenant quand même… surtout après être redescendu de quasi 1000 m, et après une semaine au dessus de 3500 m. Je n’avais aucun autre symptôme typique de l’œdème pulmonaire.
Je vais essayer d’éclaircir le sujet.
Merci pour le lien !

Aparament il n’y a pas que l’altitude qui compte mais les efforts entrepris
Cela date un peu mais dans le livre de Charles Houston

Traduit en français ,il décrit un œdème pulmonaire survenu à un joueur de tennis venu jouer une partie à 2000 M son livre a été traduit en français dans les années 80

J’ai joué un quart d’heure au foot à Skardu (2300 m je crois?) avec des gamins après Gondogoro.
Pas d’oedème mais j’ai du me faire remplacer j’en pouvais plus :sweat_smile:
Eux évidemment continuaient à galoper.

c’est classique, et pas du tout un début d’opha ! c’est meme bon pour l’acclim ce que tu détailles, contrairement à l’idée reçue

1 Like

+1.

Ça, je l’ai eu quand on a dormi à 5200 m, après 8 jours entre 3500 et 5000 m lors de l’approche et une dernière nuit à 4575 m. On avait largement dépassé la différence d’altitude de 400 m entre 2 nuits… En m’allongeant, j’ai eu l’impression d’avoir un poids sur la poitrine et de devoir forcer l’inspiration. Une nuit un peu hachée par des réveils, mais pas d’OPHA : le matin, réveil normal, pas de toux et c’est reparti (doucement). Une sensation d’étouffement relatif que j’ai d’ailleurs retrouvée plus tard avec… le COVID, au niveau de la mer…

En revanche, dans la montée, vers 5400 m, j’avais quelquefois le coeur qui se mettait d’un seul coup à taper plus fort (arythmie ?), pour compenser. Cela s’est produit deux fois. Je réussissais à le faire revenir à un rythme normal en raccourcissant les pas, en ralentissant l’allure et en inspirant à fond. A 5600m, en revanche, RAS.

C’était assez surprenant, je n’avais jamais rien eu de tel dans les Alpes. Noter que mes épreuves d’effort étaient normales avant le départ, avec un bon entraînement et pas de HTA.

C’est dommage que l’article ne soit pas sourcé. Le sujet m’intéresse, comme beaucoup de gens, et il est souvent difficile d’avoir des sources solides. On lit un peu tout et son contraire sur internet, et même dans des bouquins.
Tu apportes des infos un peu lancées comme ça, sans trop d’explications, et c’est dommage, car certaines sont controversées (âge, Diamox, etc).
En particulier une phrase me dérange : « La forme physique n’influe pas sur la vitesse d’acclimatation. Dans le cadre d’une étude médicale, un guide a déclenché un OPHA en passant de 0 à 4500m en 2 jours ». le rapport entre les 2 phrases me semble très limite. Sans sources en tous cas. N’importe qui peut choper un MAM (j’en ai déjà chopé un début, un pote également, dans des contextes différents, mais entrainés dans les 2 cas). Mais quand on est en forme, entrainés, préparés, ça reste quelque chose d’exceptionnels, hors terrain favorable. Le facteur le plus important est malheureusement génétique, et tu n’en parles pas énormément.

Bref l’article est intéressant, mais je trouve qu’il manque vraiment de sources. Et je pense que je ne suis pas le seul qui serais intéressé. Le site de l’Iffremont n’est pas suffisant, du tout, malgré leur excellent travail sur le sujet.

Concernant @Altai, je ne suis pas plus un expert que vous, mais je ne trouve pas que ça ressemble à un œdème. J’aurais plutôt planché sur une négligence lors de la redescente, alors que vous étiez toujours « trop haut ». Acclimatation propre mais un peu rapide, sommet à un rythme modéré, et descente en faisant forcer le cardio, alors que vous étiez toujours susceptibles de subir l’altitude. Et des symptômes du MAM qui arrivent au dessus de 3500, ça se tient. Mais on parle tous dans le vide, presque sans aucun contexte, chacun avec des avis beaucoup trop tranchés, c’est débile.

En ce qui me concerne, la seule fois où je suis allé en très haute montagne (7100m) je m’étais préparé avec le questionnaire de Lake Louise, que je trouve très pertinent. J’avais imprimé le tableau, et je comptais les points tous les soirs, en essayant de rester le plus objectif possible (c’est très naturel de vouloir minimiser quand on se sent bien).

LLSL-1
3-5 : léger MAM
6-9 : MAM modéré
10-12 : MAM sévère

2 Likes

Le questionnaire a le mérite de la simplicité, mais effectivement, il faut faire gaffe à ne pas minimiser.

L’interprétation peut aussi être nuancée, comme le précise l’article :
Capture d'écran 2025-09-10 143514

  • Un score total supérieur ou égal à 2 mais sans mal de tête = pas à considérer comme un MAM (à traiter),
  • Un score supérieur ou égal à 3 points dont un mal de tête sévère mais sans autres symptômes est un MAM.

Si je comprends bien, l’accent est mis sur le risque d’oedème cérébral, à juste titre. En revanche, le questionnaire ne semble pas très clair sur les symptômes respiratoires ou pulmonaires.

2 Likes

Et ça ressemble à quoi un mal de tête de MAM ? (quel type de sensation ?)

1 Like

C’est difficile à expliquer, mais c’est un mal de crâne un peu diffus, qui prend la tête en étau.

3 Likes

Je me suis fait la même réflexion. Et je ne comprends pas pourquoi, il me semble qu’un oedème pulmonaire est aussi une urgence grave.

Personnellement, je suis peu sensible au MAM, je n’ai jamais vraiment eu de symptôme dans les Alpes. La seule fois où je suis montée au-dessus de 6000m, le seul symptôme que j’ai eu lors de ma première nuit au-dessus de 5000m était clairement pulmonaire (toux et difficulté à respirer en position allongée). Je n’ai eu aucun des symptômes du tableau.

1 Like

Ben, c’est un mal de tête classique, n’importe où (devant, derrière, partout).

Avant le mal de tête, dans la plupart des cas, le corps compense avec un rythme cardiaque accéléré au repos, c’est un très bon indice que le mal de tête devrait arriver.

Un mal de crâne, ça peut être diffus ou non, ciblé plus spécifiquement sur certaines zones.
Je suis sujette au mal de tronche en montagne (parfois +++), et pourtant je doute que ça ait été des MAM (ou début de).

Ça peut être 36 choses, déshydratation, manque de sommeil, stress, soleil etc.

La stat (selon Manu Cauchy, RIP) est que les 3/4 des Opha et Ocha sont dans les 2 premières nuits arrivant à un palier (4000, 5000).

1 Like

On est tout à fait d’accord, c’est pour ça que je demandais de qualifier le type de mal de crâne.

La petite brochure de l’IFREMONT a le mérite d’être simple et concise. La page 5 vaut largement tous les discours.

1 Like

Pour la plongée, « on » est bien arrivés à faire des jolis tableaux avec des calculs et tout et tout ?

Pourquoi n’arrive-t-on pas à faire la même chose pour la haute altitude ?
(c’est une vraie question, pas un troll !)

Le facteur génétique joue pour l’acclimatation à l’altitude, difficile de le connaître sans se faire tester pour la résistance à l’hypoxie

1 Like

Chaque personne réagit vraiment différemment à l’altitude, pire, on réagira chacun différemment selon plein de facteurs un peu mystérieux. J’ai déjà chopé un début de MAM, il n’y avait pas vraiment de raisons, j’étais globalement acclimaté et pas très haut (en dessous de 4000). Des sorties rush sans acclimatation ni entrainement, c’est un peu ma spécialité (très intelligent je sais), et je n’ai jamais eu de début de MAM à cause de ça.

Tu peux facilement trouver des gens au sein d’une même cordée, qui ont exactement le même entrainement et la même acclimatation, et qui réagiront radicalement différemment.

Les tableaux existent, pour tout ce qui est objectif, la pression partielle d’O2 en fait, mais ça ne fait pas tout.

Bon et j’exagère quand même pour les facteurs favorisant un MAM, pour en citer quelques uns en vrac (n’hésitez pas à me corriger) : hydratation, nourriture, alcool, sommeil, stress, gros déniv d’un coup, sortie trop cardio, gestion de la respiration…

2 Likes

Le test d’effort en hypoxie ne renseigne pas réellement sur la capacité (génétique) du corps à s’acclimater ensuite.

C’est un test d’effort d’une vingtaine de minutes, durant lequel on abaisse la concentration en 02 de l’air que tu respires jusqu’à celle qui correspond à une altitude d’environ 5 000 m. On mesure la performance à l’effort, le rythme cardiaque, l’évolution de la saturation du sang en O2 au fil du test. La VO2 max est calculée dans ces circonstances qui sont celles du test, consistant à monter à 5 000 m en un quart d’heure en pédalant sur le vélo.

Le test ne permet pas vraiment de mesurer les capacités génétiques du corps à s’acclimater dans les jours suivants. Il mesure la dé-saturation instantanée et ses conséquences immédiates. C’est une indication de susceptibilité au MAM, mais une indication seulement.

Petite question, tiens : est-ce qu’il y a une variabilité génétique de la capacité à garder le bénéfice de l’acclimatation ? Est-on inégaux dans la conservation du bénéfice de l’acclimatation, certains pouvant la conserver jusqu’à 22 jours, mettons, et d’autres, à peine 10 jours ?

1 Like

Cette brochure ne parle pas non plus des symptômes pulmonaires (page 11, on ne parle que des symptômes de l’oedème cérébral).
Quelqu’un sait pourquoi on n’en parle plus? Pour l’avoir vécu, j’ai trouvé que c’était assez angoissant. Je suis redescendue dès le matin, et suis remontée plus tard, je n’ai pas eu d’autres signes les jours suivants. J’ai aussi eu une amie qui a eu la même chose en dormant au refuge Margarita, on est aussi redescendues le lendemain matin, sans aller au sommet du Mont Rose comme c’était prévu. Est-ce qu’on a été trop prudentes, et on aurait pu faire le sommet quand-même?