Gants chauffants et syndrome de Raynaud : retours d’expérience ?

C’est vrai, mais peut être que ça vaut le coup de le déterrer encore une fois:

D’un coté, il y sans doute de plus en plus de membres de C2C dont les problèmes de circulation s’aggravent avec le temps, qu’ils soient innés (génétique), ou acquis (séquelles de gelures), et pour qui ce n’est plus une simple question de confort, mais de continuation ou d’arrêt pur et simple des activités de montagne.

D’un autre coté, il n’y a jamais eu autant de modèles de gants chauffants disponibles, et le comparatif de Carnets d’Aventure cité plus haut n’est plus du tout d’actualité.

Exemples:

Outdoor Research: Capstone Heated Sensor Gloves, Lucent Heated Sensor Gloves/Mitts, Stormtracker Heated Sensor Gloves…
Hestra: Power Heater Gloves, Power Heater Mitts…
Ziner: Germo As Pro Hot Gloves, Gion AsPro Hot Mitten, Kanika As Pro Hot Gloves.
Therm-ic: Ultra Heat Gloves, Ultra Heat Mitten, Powergloves, Powergloves 3+1, Powergloves Ski Light,
Racer: Connectic 3, Connectic 4, Connectic 4 Mitt, IWarm 2 Layer, …
et bien d’autres…

Et pourtant, on n’en trouve que très peu à essayer en magasin, et il est tout aussi difficile de trouver de vrais tests comparatifs (qui ne soient pas des pubs déguisées, sans aucun test de terrain, ex: https://wildproofgear.com/best-heated-gloves/)

Je crois qu’il est donc urgent de réunir des retours précis et argumentés, non pas pour dire si les gants chauffants c’est bien ou pas bien, mais pour aider à choisir entre les différents modèles disponibles en 2021, selon le type d’activité, pour celles et ceux qui ont de vrais acrosyndromes, qui ont déjà essayé toutes les autres solutions imaginables, et qui n’ont plus beaucoup d’autres options.

Je me lance:

MODELE: RACER CONNETIC 3
https://www.racergloves.com/fr/fin-de-serie-ski/168-gants_ski_fiberfill_polymax_racer_gant_connectic_3.html

Destination d’après le constructeur : Ski (sans précision) / Parapente / Moto
Plusieurs sites mentionnent aussi « Alpinisme », c’est pour ça que je l’avais acheté, mais c’est en fait une erreur (certifié par le service client).
Il a un défaut qui le disqualifie totalement pour les activités techniques: la doublure interne est complètement instable, et si on doit le retirer pour faire une manip et qu’on se retrouve avec les mains légèrement humides, il faut ensuite galérer plusieurs minutes pour arriver à renfiler tous les doigts… si on y arrive!

Donc pas adapté au ski de rando, ni à l’alpi, ni à la cascade… Pour le reste

Points forts:

  • Bon apport de chaleur à puissance moyenne ou maximum, testé en ski alpin jusqu’à -20°C (ressenti) sur de courtes périodes.
  • Construction robuste avec paume en cuir double couture.
  • Imperméabilité sensée être au RdV (membrane « Polymax »), mais je l’ai pas testé avec les mains longtemps dans la neige.

Point discutables.
L’autonomie annoncée est de 2 à 10h selon les conditions extérieures et le niveau de chauffe.
C’est réaliste, mais il faut savoir que:

  • il s’agit du mode « double batterie » (2 connecteurs sur chaque gant), ce qui suppose d’avoir au moins une paire de batterie en plus de la paire initialement fournie, voire 2 ou 3 paires si on veut avoir de la marge (50€ la paire)
  • le premier niveau de chauffe est très faible.
  • le niveau de chauffe maxi reste effectivement limité à 2h environ.

Points faibles:

  • Panne électronique survenue au bout d’une vingtaine de sorties (le gant lui même, pas les batteries). Remplacé à neuf sans problème par le sav. Le défaut est semble t’il connu sur la série Connectic 3, et corrigé sur la série 4. À voir…
  • Impossible à ré-enfilier après des manips à mains nues avec les doigts légèrement humides.
  • Le gant a tendance à comprimer les doigts (et pourtant, j’ai pas les doigts larges, et j’ai pris de la marge au niveau taille). Lorsqu’il est éteint, la protection thermique est donc inférieure à celle d’un gant classique de volume équivalent, et j’ai l’impression que le premier niveau de chauffe sert surtout à compenser l’effet de la compression.
  • La respirabilité est limitée, et ne convient qu’aux efforts peu intenses (testé en position éteinte sur quelques montées en ski de rando, vite saturé d’humidité au niveau de la paume, alors que les bouts des doigts restent froids…)

Il est donc plutôt adapté au parapente, à de petites balades dans le froid, peut-être au vtt, utilisable en ski alpin, mais pas du tout pour des activités techniques. Dommage que certains magasins comme le VC n’aient souvent que ce modèle à proposer.

D’après le service client, le produit Racer le plus adaptée pour le ski de rando, l’alpi ou la cascade, serait leur modèle fin « iWarm 2 Layer » , associé si besoin à un surgant / surmoufle.
https://www.racergloves.com/fr/gants-chauffants-alpinisme/750-sous-gants-alpinisme-racer-gant-iwarm-2-layer.html

J’avoue qu’après avoir vu ce gant en magasin, sans aucun renfort dans la paume, j’ai des doutes. Si certains l’on essayé…

1 Like

La question de l’utilité réelle des gants « chauffants » se pose quand même, comme tu le soulignes… à la limite, en station, pourquoi pas…

Mais, en alpi avec les contraintes de poids, d’encombrement, l’effet du froid sur les batteries et la nécessité de pouvoir effectuer des manœuvres « fines » l’intérêt est, pour moi, proche de 0.

En alpi estival mixte c’est rare d’avoir les mains dans la neige tout le temps et en alpi rocheux, de pouvoir grimper avec des gants…
Sous nos latitudes bien souvent un gant « léger » suffit largement, BD Kingpin, BD Punisher, Hestra Army Leather Ascent ou même des gants Simond pas chères

En alpi hivernale/cascade c’est encore diffèrent mais 99% des pratiquants seraient morts de rire à l’idée d’adopter des gants chauffants… mieux vaut des gants très chauds et plusieurs paires de gants.

Je fais partie des 1% alors. J’ai des sous gants chauffants (wantalys) que je mets dans des gants d’Alpi Mammut à doublure amovible. Je ne perds pas en dextérité par rapport aux gants de base et j’ai chaud aux mains au relais. Je ne les allume que là d’ailleurs. Pour grimper souvent j’utilise des gants sealskinz en tricot. C’est pas ultra chaud mais c’est parfaitement étanche et respirant et la dextérité est topissime.

j’ai pas de gants chauffants, mais quand il fait très froid je prends des chaufferettes au cas où.
Celle qui sont réutilisable en les mettant dans l’eau chaude.

J’ai des souvenirs d’alpi mixte en conditions douces où les gants sont trempés par la neige, et altitude et mois jouant, me taper des caillantes pas possibles dans mes gants trempés.
Ou alors, grimper/manipuler à mains nues avec inévitablement de la neige fondue (ou qui fond sur la peau), et me faire chier à essayer de rerentrer les doigts, les mains dans le gant qui a une doublure « chaude » mais inenfilable à cause de la friction de la peau mouillée.
Les gants, c’est toujours la galère. Des chauffants ? Ça risque de rajouter des galères supplémentaires en plus du coût.
Le mieux se sont des chaufferettes et/ou une surface textile qui permet de s’essuyer les mains si nécessaire. C’est tellement une bonne idée que je ne me suis toujours pas résolu à l’adopter (où ranger cette petite serviette au chaud et accessible rapidement ? Et les chaufferettes, alors que les poches contiennent smartphone/photo et de quoi grignoter ? Sachant que la veste est souvent rangée durant l’effort …).
Les gants c’est pas facile. Plus encore que les manip de corde, je pense que c’est à ça qu’on repère les vieux briscards qu’on tout vu tout fait. Ils ne sont pas emmerdés par ces détails. Au pire ils se font couper des doigts suite aux engelures, ça fera toujours ça d’emmerdes en moins pour plus tard, ça de moins à ranger.

Celle que j’ai sont de la merde en tube. Ça ne fait vraiment pas de chaleur assez longtemps.
Les chimiques sont pas mal.

Ca fait 3 ans que j’en utilise en ski de rando (« hors station » donc) et ça m’a changé la vie…
Donc « utilité réelle » = oui assurément.
Et j’avais essayé avant les chaufferettes chimiques, sans aucun succès.

Après

  • c’est relativement lourd (280g pour les miens) mais les ±150g de surpoids sont négligeables par rapport à l’utilité.
  • l’autonomie est limitée donc pour un raid de 5 jours sans possibilité de recharge ça ne sera pas la bonne solution.
    Mais pour une sortie de 2-3 jours ça passe sans souci, pourvu qu’on n’utilise la chauffe qu’à bon escient : moi je ne chauffe en général que 5-10mn après les transitions (typiquement en début de descente), le temps que le sang revienne dans le bout des doigts.
    Maintenant c’est sûr que si on passe 3 jours à -20° ça ne suffira pas.

Mes gants sont des Ziener Gasper qui je crois ne se font plus, mais d’autres modèles de la même marque plus ou moins équivalents existent toujours.
Ils sont toujours parfaitement opérationnels après 3 saisons de ski de rando.
Confort, respirabilité et dextérité identique à des bons gants classiques, la seule différence est la batterie au niveau du poignet.

Reusch en fait aussi ( voir entre autres le site sport-conrad.com qui est bien achalandé sur ces produits)

pour les très frileux, y’a toujours des solutions
existe en 12 modèles, et c’est la classe assurée

4 Likes

Il n’y a que dans les pubs facebook qu’on peut tomber sur ce genre de truc.

1 Like

C’est fou ce que cette discussion genre comme commentaires condescendants!
Je ne sais pas si ceux qui tournent ce post en dérision, qui affirment qu’on devrait toujours grimper sans gants, ou que le chaufferettes suffisent dans tous les cas, savent ce que c’est d’avoir un syndrome de Raynaud ou autres acrosyndromes:

Vasoconstriction sévère dès la moindre chute de température, bien avant que les températures deviennent négatives (les vaisseaux des extrémités se referment, même si tu est abondamment couvert sur le reste du corps). Avec comme conséquence, une grande difficulté à réchauffer les doigts (le sang ne passe plus), et une perte de sensibilité partielle voire totale.
La grimpe à mains nues par températures négatives au delà de quelques secondes, tu oublies totalement, de toutes façons tu n’a plus aucune sensibilité, tu ne sais même pas si tu touches le rocher ou pas.

Engelures qui apparaissent à l‘automne dès que la T° descend sous +10°C en présence d’humidité
(oui, + 10°C, je parle d’Engelures (Chilbains), pas de Gelures (Frostbite), et la langue française étant sujette à confusion, c’est en anglais qu’on trouve les infos les plus précises:


Frostbite - Wikipedia)

Conséquences: tu commences la saison hivernale avec un état inflammatoire déjà plus ou moins installé sur les doigts ou les orteils, qui augmente encore les problèmes vasculaires.

Besoin de recourir à du matériel plus chaud que la moyenne pour les mains et les pieds, avec gestion toujours plus difficile de l’équilibre entre thermicité et respirabilité.

Enfin, risque considérablement accru de développer de vraies gelures, avec tout ce qui va avec (séquelles irréversibles…)

Et c’est un cercle viceux: chaque micro lésion du au froid augmente le risque de récidive.

Alors dans ces conditions, on ne cherche naturellement plus à faire des exploits, ni de l’alpinisme hivernal engagé, ni des raids longs, ni des courses estivales au delà du AD, ni même de la falaise quand il fait vraiment froid.

Pour autant, est ce qu’on doit tout abandonner? Surtout si une technologie offre enfin des possibilités, quitte à viser des objectifs plus modestes, quitte à porter un peu plus lourd, à aller un peu moins vite?

L’été, il y a plein de très belles courses mixtes de niveau AD dont la cotation en rocher ne dépasse pas le 4a, où il est tout a fait possible de faire la partie rocher en gardant de petits gants windstopper avec paume cuir renforcée (c’est peut être ridicule, mais le ridicule ne tue pas), mais où des gants chauffants permettraient d’éviter d’accumuler des micro-lésions vasculaires lors des départs matinaux dans la neige, durant ces 2 ou 3 heures pour lesquelles tous les gants et bi-doigts sont devenus insuffisants, et les moufles pas assez maniables.
Quand à la cascade, je serais curieux d’avoir des statistiques.

Par rapport à des alpinistes d’élite, qui grimpent du ED et qui peuvent faire toutes leurs manips à mains nues, oui, on est clairement des handicapées. (handicap: limitation des possibilités d’interaction d’un individu avec son environnement)

Alors soit vous nous rejetez parce qu’on n’est pas assez « bien » par rapport à la haute idée que vous avez de la montagne.

Soit vous acceptez qu’on puisse y accéder partiellement, même si pour vous c’est de la "montagne au rabais ». On n’entrave pas votre liberté, on ne vous oblige à rien, on ne se retrouvera probablement jamais sur les mêmes itinéraires, ce serait sympa de pas nous adresser votre condescendance.

Avis au modérateur: peut-être faudrait il créer un post plus spécifique,
"Gants chauffants et syndrome de Raynaud . Appel aux retours précis d’expérience.

6 Likes

C’est fait, en isolant les derniers échanges.

j’ai pas fesse bouc

Merci :pray:

En tout cas moi j’accepte les filles avec ce syndrome…car ça fini souvent avec leurs mains contre mes parties chaudes :yum:.
C’est l’Adistanciation totale !

2 Likes

C’est en quelle matière ?
Ça tient une longueur sous une douche un peu sérieuse ?

C’est en tricot synthétique. Mais y’a leur membrane dedans.
Pour l’instant jamais été mouillé dedans.
C’est anglais et c’est des trucs de vélo je crois à la base. Par contre c’est vraiment pas très chaud. Pour le syndrome de raynaud je conseillerais pas…

J’ai des chaussettes de cette marque pour le vtt : je confirme, c’est bien étanche, même avec passages a gué jusqu’aux chevilles (plus haut, l’eau rentre dans la chaussettes par le dessus), et le reste de la sortie les chaussures pleine d’eau. De retour à la maison, une fois les chaussettes enlevées, pas de trace sur le carrelage, c’est tout sec!

Et idem que @mollotof pour la chaleur : ca tient pas chaud…

Bon, j’ai tenté d’exploiter ce fil … sans y arriver !

Serait-il possible d’avoir (pas noyé au milieu de plein de baratin/digression) qqes liens vers des gants chauffants, testés et conseillés et qui se font toujours ?

Ça fait des années que je veux offrir ça à ma compagne qui se pèle les mains en ski de rando (voire parfois en vélotaf) et que je ne le fais pas parce que, vu le prix, j’aimerais avoir un retour d’expérience avant.
Donc ce fil tombe très bien !
Par contre, il faut que la taille commence à XS (6-7) sinon c’est mort

Merci d’avance (donc, les moqueurs trouvant que c’est inutile, merci d’aller troller ailleurs : quand vous aurez les doigts tout blancs sur la plage des Landes au mois d’Aout, on en recause …)

J’ai froid aux mains 8 mois sur 12 (9 les mauvaises années…), je n’ai en fait jamais rencontré quelqu’un d’aussi « atteint » que moi…j’ai à peu près tout essayé, yc les chaufferettes (mes pouces gèlent comme si le corps cherchait à « se venger » qu’on l’ait forcer à réchauffer les autres doigts…). J’ai essayé les 2 modèles ci-dessus.

Les Hestra m’ont fait 3 saisons mais sont désormais HS malgré des batteries neuves. J’ai eu les Therm-ic dans la corbeille du Père Noël 2020 et je les ai utilisé à bloc durant la caillante de l’après Nouvel An. Plus robustes, système de chargement plus simple, batteries plus puissantes (3.6 Ma)…plutôt content pour l’instant - même si comme toujours il faut garder en tête leurs limites : en position 1 la chaleur ajoutée est quasi insensible, en 2 c’est pas mal (mais pas « chaud », hein), 4 à 5h d’autonomie comme annoncé. En 3 ça chauffe vraiment mais moins de 2h d’autonomie. Malgré tout ça me change la vie en ski de rando ou ski de fond !

Merci !
les deux modèles sont des moufles donc en vélo, c’est mort
Par contre, les tailles commencent petit, c’est super
Et, rançon de l’efficacité, on est dans des gammes de prix qui font qu’elle va pas être d’accord …
Je sais au moins que cette qualité existe, c’est déjà pas mal
Donc, en affinant : en forme de gants utilisables aussi en vélo et ne dépassant pas 200€ … une idée ?

En fait, vu qu’on a tous déjà plein de gants de qualité, des sous-gants chauffants feraient aussi l’affaire …