Financement participatif

Pour compléter @Tintin, sois assuré qu’on pense ce mode de financement mort dans un avenir plus ou moins lointain.

Que C2C participe à la mort des topos papiers et ce faisant du modèle économique plus ou moins vertueux de l’équipement, c’est un fait. Les créateurs de C2C y ont pensé dès 1997 quand ils ont crée la base de C2C d’aujourd’hui, escalade online et skirando.ch

A l’époque, il y a 17 ans, ils sont allés voir des éditeurs et des auteurs de topo pour leur proposer un modèle gagnant-gagnant entre topos d’auteur et topos « amateur »/communautaire, entre topo papier et topo numérique … Ils pensaient qu’il existait une réelle opportunité de collaboration permettant de financer non seulement le travail (en tout ou partie) et le matériel des équipeurs et toute la chaine, C2C association compris.

Pour ce faire, il fallait repenser le modèle économique (diminution du cycle d’édition - on réédite plus souvent grâce au numérique), système d’abonnements, canaux de distribution - en intégrant la communauté non pas comme des « chieurs » mais comme une source de contenus complémentaires (une ressource) et en exploitant le numérique non seulement comme un facteur de diffusion, mais également comme une ressource et un moyen de gagner en productivité (pour le design, l’édition et la ré-édition des topos). Tout le passage en italique est un plagiat de @djonglez, mais c’est bien dit, j’espère qu’il me pardonnera !

Evidemment, à l’époque, on leur a rit au nez. Ils ont l’air de moins rire aujourd’hui. C2C est plus crédible ?

Evidemment, les technologies sont toujours là pour nous faire mentir si l’on regarde en arrière et demain, dans 30 ans peu importe, il y aura toujours des grimpeurs, il y aura toujours de l’escalade. Sauf que ceux-ci chausseront leur lunettes de soleil / prismes, numériques et verront les voies directement en réalité augmentée en regardant la falaise.

Ils pourront avoir plusieurs niveau d’indication pour réussir la voie grâce à des assistants virtuels (t’es prêt pour le web 3.0 sur webfit @Courgette ?) pour faire la voie flash. Ils pourront compléter le topo facilement, ajouter ou compléter l’historique de la voie. Le cardio avec accéléromètre permettra de publier le tracé exact du centre de gravité du grimpeur et s’ajouter à la trace afin d’en faire la moyenne, mais aussi grâce au big data vous proposer de vous flasher avec vos paramètres corporels, mais aussi votre forme du moment qui aura été relevée de votre liste de course C2C. Le même système vous permettra de trouver aussi l’âme soeur car, le même cardio et la connexion à C2C, permettra à un algorythme de détecter quelle belle C2Ciste au pied de la falaise, célibataire, aura eu le plus de montée de température en vous regardant grimper (ou quel grimpeur aura eu la gaule, c’est selon).

Oui, le topo numérique sur le smartphone avec balayage de l’écran de gauche à droite pour parcourir la falaise et de haut en bas pour parcourir les difficultés de la falaise, la coche facile pour sa liste de croix et son vote sur la beauté de la voie, c’est déjà has been.

En tout état de cause, l’information numérique ne sera pas payante. Copier Climbing Away pour diffuser les topos sous le manteau sur la mule est déjà très facile aujourd’hui. Plus encore que la photocopie et surtout à diffusion plus large et gratuite une fois la copie faite.

C’est pourquoi il faut réfléchir la modification de ce système économique. D’autres services annexes peuvent être vendus, comme le coaching pour réussir les voies. On peut penser à une participation des industriels qui proposent toutes les technos autour de cette grimpe (du mousquetons aux lunettes connectées et le reste) à un fond, des campagnes de financement participatif. Le raccourcissement du cycle d’édition et la facilitation permettait de limiter des situations comme le topo Hotroc, datant de 2009 avec une mise à jour répartie sur plusieurs sites internet. Pas confortable pour le pratiquant. Il est tout à fait normal qu’un autre outil tout intégré, plus à jour car fait pour cela et sur une base plus large de contributeur soit favorisé par le public. Mettez vous à leur place.

Enfin bref, des idées existent mais elles ne se feront pas si les ouvreurs ne le veulent pas.

Tout n’est pas parfait, tout ne se fera pas en une journée, c’est absolument certain. Et ça suppose un paquet de changement, notamment que l’ouvreur pirate dans son coin qui ouvre dans le dos du propriétaire sur une falaise Natura 2000, et mets la FFME au pied du mur de devoir négocier l’existence d’un site une fois que l’ouvreur et ses copains l’ont bien patiné, ben c’est fini.

Bon, la couenne confort et pratique et exhaustive sur C2C, c’est pas pour tout de suite. Hotroc peut encore attendre. Mais il n’y a pas que C2C.

Sans déconner : à ceux qui critiquent C2C. l’ECi rêve de nous voir fermer tout un pan du site. OK, on arrête tout. On laisse 27crag, Oblik, et surtout Google qui arrive avec de l’escalade en réalité augmentée (Streetview fois 10) dont vous n’avez même pas idée. Dans 20 ans, on rigolera bien, quand pour le coup, y’aura vraiment plus rien à compter parceque la FFME et ses clubs ayant été incapables de faire leur mue seront simplement morts.

Et un procès sur une oeuvre de l’esprit ? Ben oui, il suffit de donner un nouveau nom, de pas mentionner les ouvreurs et Google contourne le truc puisque l’ouvreur n’est propriétaire du rocher. Et là, dans 30 ans, tout, absolument tout aura été perdu, jusqu’au souvenir de l’existence même des anciens. Ah, il est beau le bibliothon refusé par l’ECI parcequ’imparfait !

Parfois, j’ai envie de m’asseoir au bord du chemin et voir cette prophétie s’accomplir pour voir comment des ouvreurs ont pu à ce point massacrer leur jouet. Me traiter de fou ? Franchement, projetez-vous 20 ans en arrière, aviez-vous ne serait-ce qu’anticipé 10% des progrès du numérique d’aujourd’hui ? Moi non. Ce qui fait que ce que je raconte est très certainement en deçà de la réalité. Malheureusement ou heureusement n’est même pas le débat, on y sera.

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Bonjour,

Pourvu qu’on aille pas jusqu’à la localisation du grimpeur par son smartphone pour détecter automatiquement quelles voies il a fait, et débiter son compte de la somme prévue par les équipeurs des voies.

Bernard.

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Le seul truc, c’est que déjà dans cette V6, on a du mal à se reconnaitre, alors dans ces prophéties science-fictionnesques, je ne t’en parle même pas … Bien sûr, je parle en mon nom, mais, je sais que mon avis est partagé par pas mal de mes collègues qui sont, eux, parmi les gros contributeurs …

Il me semble que l’on s’écarte un peu du sujet…:grinning:

En ce qui concerne l’évolution dans la distribution des médias, l’exemple de la musique et du cinéma me parait être assez éclairant. Les majors du disque ont dans un premier temps tout fait pour empêcher la diffusion par d’autres moyens que le CD et ont vu le piratage monter en flèche alors que les accès internet étaient encore rudimentaires. Puis l’apparition (un peu en force) des plateformes de streaming a permis à tout un chacun d’accéder à une immense bibliothèque de titres facilement, rapidement et surtout sans pirater. Si en 2000, on m’avait dit que les gens paieraient des abonnements pour de la musique, je n’y aurais pas cru.
Sur la base de cet exemple, je pense que l’édition de topo doit se réformer et proposer aussi une version papier plus light et plus ciblée, ne plus vendre des topos de gros mais aussi des topos à l’unité.

Bien que n’ayant que 32 ans et étant développeur web (un monde de Hype et de startup :sob:), la vision de l’avenir de @Gros ne me plait pas plus que ça mais on est pas non plus obligé de se laisser emporter par une sur-numérisation du monde. Dans les années 20 on prédisait que les années 2000 seraient celles des voitures volantes, on sait faire des voitures volantes mais l’usage et la logique n’en font pas un objet courant.

Pour ce qui est de l’évolution des plateformes de partage autour du sport, pour ma part, je ne suis pas gêné par le fait qu’une plateforme deviennent énorme et écrase les autres, tant que celle-ci fournit ses données en licence libre. Si demain CamptoCamp ne me convient pas, je pourrais toujours reprendre la base de donnée et re-développer mon propre site sans prévenir CamptoCamp. J’ai d’ailleurs bien failli le faire lors de la sortie de la V6, j’ai vraiment eu du mal à me faire à cette nouvelle version. Le fait est que la V6 n’est pas encore parfaite mais j’ai fini par trouver des points positifs qui ont contre-balancé les points négatifs, en attendant que les développements apportent ce qui manque.
Pour comparer avec mon domaine professionnel, l’écrasante domination de Linux dans le domaine des serveurs Web ne pose aucun problème puisque c’est un logiciel libre alors que la domination d’Internet Explorer 4-5-6 sur le domaine des navigateurs web dans les années 2000 a causé d’énormes problèmes notamment du fait du code fermé et de la politique de cadenassage pratiquée par Microsoft.

Pour finir, @Gros, ayons conscience du fait que l’idée avancée ici n’est pas originale et a probablement été déja proposée et déjà refusée par les différentes parties il y a quelques années. Si on veut progresser, il faut aussi ce dire que les personnes qui ont refusées (avec plus ou moins de tact) une idée il y a quelques années ont changé et peuvent entendre des arguments qu’elles refusaient autrefois. Il faut donc reprendre notre travail inlassablement pour les convaincre sans animosité et sans rancoeur.

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Ben oui, c’est ce qu’on fait à nouveau depuis début 2016.

13 messages ont été déplacés vers un nouveau sujet : Digression de « Financement paticipatif »

Ouais, on a aussi le droit de s’amuser, c’est un forum. Hier, j’avais du temps dans le bus. Perso, cette grimpe ne m’amusera pas. Et y a 2 ou 3 pinces sans rire qui ne savent toujours pas se détendre. Personne ne peut décemment décrire le monde de d’après-demain. Il y a quand même de plus fortes probabilités dans un sens plutôt que l’autre.

Là où on ne s’écarte pas, à mon sens, c’est que c’est un peu tout le financement de la filière qui est à ajuster.

La partie topo et ouvreur - hors polémique sur la reconnaissance et le plagiat - n’est que la partie la plus visible en terme d’impact et d’image, mais derrière :

  1. Il y a un problème sur l’assurance de l’activité : c’est 92000 licenciés de la FFME qui assurent, dans les sites conventionnés, une activité qui concerne (estimations lues ça et là sur des bases de vente de matos, mais je ne sais pas si c’est vrai) 1 million de personne en France. Chaque accident se solde aujourd’hui par une facture de l’ordre du million d’euro qui est à assumer par la FFME dans les sites conventionnés. Des choses sont en train de changer et une solution semble voir le jour, mais cette partie concerne d’autres enjeux que 10000 euros sur une vente de topo.

  2. Le vieillissement des sites sera de plus en plus prégnant et la maintenance a un coût et une des manière de limiter son coût et d’augmenter son efficacité est de collecter et trier des informations pour réaliser les actions de manière pertinente et coordonnée. La réalisation des actions (et surtout leur décision) ne relèvera jamais du périmètre de C2C, mais la collecte des infos de base et l’outil d’aide à la décision et au suivi, ça peut carrément. Le rééquipement et sa qualité a un impact sur le coût du point 1.

  3. Tout vecteur de diffusion de l’information, que ce soit de la sécurité ou de la formation, limite aussi le point 1 et améliore le potentiel de retour du point 2. Surtout dans le cadre d’un déséquilibre de 1 à 10 sur le nombre de pratiquants à toucher. Le ratio est encore pire si l’on considère que les licenciés à la FFME ne sont pas tous là pour l’escalade. Enfin, c’est tout de même sans doute l’immense majorité.

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C’est une évidence que le financement participatif c’est le seul avenir possible pour financer les goujons et broches de demain. Les grimpeurs ne sont pas bêtes, tout le monde a bien compris que si nous ne payons pas un peu rien ne se fera, je crois en la générosité des passionnés. J’équipe régulièrement, je ne souhaiterais pas recevoir directement de l’argent, il faut absolument que ça passe par une association ou club local au site. La transparence des comptes de ces association est un facteur clef pour que les donateurs aient confiance. Greenspit semble réussir sur ce modèle simple. Quand on donne 20€ pour un topo, dans le meilleur des cas il y a 10€ pour les goujons. Là tu donnes 20€, c’est 20€ de goujon (inox du coup…)

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Dans mon club CAF, une part du budget est consacré à l’équipement et à l’entretien de voies.

c’est vrai à 90% … mais les 10% de parasites font perdre tous les bénéfices parfois!

Je te renvoie à ce lien , pour un peu plus de clarté
http://www.tl2b.com/2016/10/la-pratique-de-lescalade-en-sites.html

Mon lien s’est perdu (ou a été supprimé) mais le financement participatif le plus simpliste c’est les falaises avec ticket d’entrée !
Je donnais le lien avec hvar en Croatie où il faut payer pour accéder au site (qui est géré par un particulier) … c’est un financement direct, efficace et pas difficile à mettre en place !

c’est pas faux… le seul souci c’est que ca ne profiterait qu’à une falaise, et surtout sans tracabilité. Car une falaise bien rééquipée, (à part d’éventuelles purges) ca dure des dizaines d’années…
l’avantage d’une campagne par internet est que ça "clarifie les choses : x euros vont à Mr machin ca correspond à tant de spits, tant de relais pour tant de tant de longueurs.

On le fait pour des DVD ou des expé, et ca marche : pourquoi pas pour des goujons ?
Par ailleurs on pourrait imaginer avec ça qu’un équipeur célèbre pour certaines voies (cambon à Ailefroide) obtiendrait des sous, sur son seul nom, pour rééquiper des voies moins parcourues (voies au pic sans nom, à la tête d’aval…)

On a même fait du crowfunding pour C2C et ca a marché : bon Ok, on s’est un peu fait avoir sur le résultat, mais c’est un autre sujet…

oui mais au moins chaque falaise aurait les moyens liés à sa fréquentation

Pour le cas que je donne en Croatie, le proprio entretien sans cesse, il y a des WC super propres, une buvette avec des parasols et toutes les voies sont super clean comme les abords (ça change de certaines falaises)
Je ne vois aucun intérêt à la traçabilité … la billetterie fait office!

Ouais… Mais en France, tous service d’accès payant, comme pour l’accès à un parcourt d’accrobranche par exemple, le gestionnaire est pleinement responsable de tous accidents sur les lieux ! De faite, aucune personne réellement avisé des risques que peut comporté un site d’escalade naturel, ne peux prendre un tel engagement… C’est de la folie !

De plus, vous oubliez une chose importante. C’est la durabilité du topo papier, avec ses pages de feuilles glacés à plus fort grammage que nos impressions personnels…

Si ils prennent le risque pour de l’accrobranche … nul doute que c’est possible pour l’escalade !
Les sae on bien trouvé un assureur

Si on veut vraiment, on peut mettre du papier glacé dans son imprimante perso ou réimprimer plusieurs fois sur celle du boulot.

Pas que je préconise l’une ou l’autre solution.

Il y a quand même un grosse différence entre acrobranche (parcours délimité, de plus en plus avec un système qui ne permet pas de se désencorder), sae (environnement contrôlé) et escalade en milieu naturel.

Néanmoins, si je serai surpris que de tels sites s’ouvrent, je ne suis pas contre leur existence s’ils sont bien gérés.

si ça existe en Croatie … pourquoi pas en France