A l’Alpe du Grand Serre ou ailleurs, les agriculteurs sont souvent des multi actifs, travaillant l’hiver en station. Ce n’est pas avec la seule agriculture de montagne qu’ils peuvent vivre (voir reportage france 3 ce soir sur l’AGS). Comme pas mal d’habitants en montagne. Et puis, commerçants, services, ėcoles ( elle venait d’être reconstruite à l’AGS) vont fermer si plus de station de ski et les déplacements en voiture seront encore plus nombreux pour les habitants qui pourront rester.
Fermeture de la station de ski de l'Alpe du Grand Serre
Mais ça, c’est parce qu’on ferme la station du jour au lendemain, vu qu’on s’est toujours entêté à maintenir voire développer le domaine skiable alors qu’on savait depuis des décennies que c’était intenable à long terme. C’est pas comme si certains avaient alerté depuis les années 60 que c’est une erreur de miser sur le tout ski.
Alors que si on avait planifié une décroissance du domaine skiable sur 20 ou 30 ans, aujourd’hui il resterait peut être 1 ou 2 remontée de viable à long terme, et au pire si la fermeture de toutes les remontées aurait été inévitable aujourd’hui, ça aurait été beaucoup moins douloureux.
je vois au col de l’arzelier, station abandonnée, les immeubles sont occupés par des copropriétaires qui ont fait le choix de se mettre au vert pour pas cher, oui dépassé sur le plan thermique, et un hotel avec piscine abandonné.
il y a quand même une économie l’été pour faire tourner les restaurants et refuges, et du rbnb dans les copropriétés.
le sappey en chartreuse, qui a souffert de plusieurs saisons catastrophiques, la mairie est obligé de remettre de l’argent chaque année malgré le fait qu’il n’y ait que des téléskis, et des bénévoles maintenant pour tenir les perches. Malgré le faible coût de maintenance des téléskis, les forfaits solidaires pour que la clientèle la plus aisée subventionne, il y a le damage, et la nécessité de présence d’au moins un technicien qualifié pour faire la maintenance d’équipements assez vétustes. je ne sais pas si le 100% associatif peut marcher sans main d’oeuvre qualifiée. je n’y vais plus car j’y suis allé le seul jour où ça avait ouvert il y a 5 ans peut-être, et j’ai eu de nombreuses blessures, tant les conditions de neiges étaient abominables, verglas, rivière, gadou, je me suis arrêté net après un vol plané. il faut quand même un minimum de condition, et que les gens sachent quand c’est ouvert, et que la neige est de qualité. le facebook avait du mal a être maintenu à jour. Arriver à mobiliser une équipe chaque année pour ouvrir entre 1 jour et 2 mois suivant la saison, ce n’est pas évident, les plannings, les dispos… les bénévoles …
Metabief 1/3 de la station fermée définitivement,Alpe du Grand Serre fermeture,station du Grand Puy référendum pour ou contre un arrêt définitif,Gresse en Vercors en grande difficulté… et ce n’est que le début.Ce serait moins douloureux si cela avait été anticipé bien avant mais aussi si l’Etat,la région mettaient des sous pour accompagner une transition sans ski.Sauf que des sous y en a pas,on préfère mettre des milliards dans les JOP2030 au profit de grandes stations qui vont très bien,merci pour elles.
Je ne vois pas pourquoi vous en voulez aux citadins. Etant citadin dans une ville au pied des montagnes, je suis dans l’empathie de ce qui vous arrive et j’imagine combien cela doit être difficile. Je ne vois pas pourquoi vous me reprochez quelque chose…
Bon enfin bon courage…
Tout le monde n’est pas dans l’empathie pour les stations de ski sur ce forum, vous êtes l’exception Pour ma part, ni j’habite ni je travaille à l’AGS et
c’est surtout aux habitants et socio pro de la station qu’il faut souhaiter bon courage.
La mortevivante va devoir changer de nom.
Vous êtes bizarre : Vous pestez contre les stations qui dénaturent le paysage, et la pollution induite, et vous pestez lorsqu’elles ferment …
Pas moi en tout cas. J’ai toujours travaillė en station et je ne crache pas dans la soupe qui me fait vivre.
Je dois étre la seule ou presque à soutenir les stations sur ce forum. Connaissant parfaitement ce qu’elles ont apportėes et apportent toujours. Sans elles, la montagne serait déserte depuis longtemps.
Je suis d’accord avec toi. Je pense qu’il y a une certaine hypocrisie de la part de ceux qui ont appris à skier en station, qui on développés un très bon niveau technique qui en suite leur a permis de skier hors station, et qui maintenant militent pour leur fermeture.
Ceci dit, les stations sont tout de même un peu moches, et quand je pars faire du ski de randonnée/rando pédestre estivale, ne pas être en proximité d’une station est un de mes premieres critères. La montagne « déserte » est aussi la montagne (plus) sauvage.
la révolution c2c…xd sans compter que les pistes de ski offrent des paysages magnifiques au lieu d’une forêt vierge
mais parcontre l’été. c’est fou tout ce qu’il y a à faire.
sur les bassins de canon a neige: paddle, ski nautique
sur les pistes: vtt, luge d’ete, tyrilienne, et la cet année chamrousse a créé des pistes de kart, tracté par téléski, ça a cartonné tout l’été.
il faut plutôt réinventer des activités pour palier aux condtions, bcp font accrobranche aussi, et par ex chamrousse fait des festivités chaque wk
Les intervenants c2c qui vivent en montagne, et il y en a un certain nombre, ont tous pu mesurer l’importance économique et sociale des stations de ski. Vous en faîtes un peu trop dans le rôle « moi seule contre tous ».
Sinon, pour revenir aux stations, je crois qu’il faut aborder différemment le sujet des stations de haute altitude « usine à fric » type Val d’Isère et Courchevel et les petites stations « locales ». Il y a évidemment de nombreux points communs, mais aussi suffisamment de différences pour mener des réflexions distinctes.
bien il y a une petite différence:
courchevel, tigne, val d’isère: c’est au milieu de nulle part, je devais m’y installer pour le travail, puis je me suis dis: ce n’est actif que l’hiver, le reste de l’année, c’est un désert, ce sont des parcs d’attractions qui ne vivent que quelques mois par an.
les stations de moyennes montagne sont plus proches du tissu urbain , les villages existaient avant.
une majorité est plutôt contre les stations, j’en ai déjà fait souvent les frais.
Je fais bien la diffėrence entre les stations d’autant plus que j’ai travaillé pour des petites stations, des grandes, des stations villages et des stations 4ème gėnėration.
Les diffėrentes gėnérations de stations ici.
https://www.remontees-mecaniques.net/forums/index.php?showtopic=21619
Le point commun entre tous les cas récemment médiatisés (La Sambuy, Métabief, l’Alpe du Grand Serre, et demain certainement St Colomban les Villard, Gresse en Vercors, les Bauges et d’autres…) c’est qu’il y a enfin une prise de conscience sur le déficit financier faramineux de ces stations de petite et moyenne montagne. Déficit souvent minimisé publiquement dans les discours, ou justifié tant bien que mal comme si c’était quelque chose de normal.
La quasi-totalité des stations, des petites aux grandes, se sont construites sur de l’investissement soit 100% public, soit par de l’investissement privé (immobilier en particulier), mais très très largement soutenu par l’argent public (arrangements généreux sur le foncier, prise en charge de la création et l’entretien des accès, apport des réseaux, déneigement, couverture des déficits d’exploitation des domaines skiables, sans parler des avantages fiscaux à l’échelle nationale et autres, etc.). La quasi-totalité des stations n’auraient jamais vu le jour en France sans cette perfusion constante d’argent public direct ou indirect.
Or, à basse et moyenne altitude, plus grand monde n’a envie de remettre sans cesse la main à la poche pour entretenir un modèle souvent déficitaire dès sa création. Les conseils municipaux, ou conseils communautaires, n’arrivent plus à légitimer la prise en charge de ces déficits, considérables au regard des recettes générées. Il y a légitimement des citoyens qui réclament que les élus se battent pour éviter des fermetures, ou relancent des investissements, avec les emplois directs et indirects à la clé (c’est normal, puisque c’est ce qu’elles font depuis des décennies), et il y a de l’autre beaucoup de citoyens souvent plus silencieux qui n’acceptent plus que l’argent public (qu’il vienne du village, du département, de l’Etat, c’est à peu près pareil au fond) serve à tenir à flot coûte que coûte un navire qui prend l’eau de tous les côtés (et qui n’a que quelques années devant lui) mais sur lequel une poignée de personne continue de faire son beurre, sans même parler de la question environnementale qui aggrave très fortement l’appréciation lorsqu’il s’agit de pratiques d’équipement de plus en plus difficile à défendre.
Comme si le bon sens avait changé de camp, maintenant ce qui ressort comme une folie, ce n’est plus d’arrêter, mais de continuer le modèle existant.
Ce qui a aussi changé, c’est qu’avant, on relançait des investissements coûteux avec un retour sur 10-15-20 ans de visibilité, aujourd’hui le climat ne donne même pas de garantie de quelques années à toutes ces stations situées sous 1800 mètres. Les Départements se retirent de plus en plus aussi financièrement.
Et le plus crispant, c’est que le discours ambiant depuis 10-20 ans là haut, c’est « le ski financera la transition » (encore entendu à La Clusaz il y a quelques mois) : je me demande combien de communes-stations en France sont réellement capables, une fois financé tout ce que leurs stations leur imposent en terme de coûts de fonctionnement et de renouvellement, de sortir suffisamment d’argent pour financer une transition digne de ce nom, et surtout une transition pérenne (pas ces luges d’été et tyroliennes, qui ne sont qu’une nouvelle forme d’investissement ultra-subventionné avec des coûts de fonctionnement souvent sous-estimés).
On a menti à Métabief, La Sambuy et les autres, et à ceux qui arrivent à court terme. Le ski n’a absolument pas permis de financer leur transition. Même lorsque la transition était à peu près anticipée, elle est subie car le calendrier du réchauffement climatique est plus rapide que le calendrier de la transition économique des hommes, et ce ne sont pas les broutilles financières sorties à droite à gauche pour payer une tyrolienne ou une piste de kart qui vont régler le problème.
Je serais un socio-pro dans une commune-station menacée dans les 10 ans, je m’inquièterais de savoir ce que ma commune a prévu comme évolution vers un nouveau modèle et comme accompagnement des professionnels à une évolution voire à une reconversion, et surtout je veillerais à ce que ma commune oriente ses investissements là dessus, plutôt que dans de la neige de culture qui au mieux retardera l’échéance de quelques années, au pire sera à nouveau de l’argent public jeté par la fenêtre.
S’il y avait un ou des autres modèles VIABLES en place et lieu des stations de ski pour retenir une population en montagne, surtout celles loin des agglo, ça ferait longtemps que beaucoup de communes support de stations en sursis l’auraient adoptė. A commencer par certaines communes de montagne qui n’ont pas de station, ou il n’y a aucune activitė ou alors 2 mois l’ėtė et dont les jeunes habitants font des km pour aller travailler en station (ex vallėe de la Bonne, vallėe du Vėnéon vers chez moi) ou partent s’installer ailleurs.
bien maintenant que les caisses de l’etat sont vides et que l’électricité coute cher, on réfléchit un peu plus longtemps
et à qui profitent les investissements ?
une poignée de commerce, souvent de grandes enseignes? des bailleurs privés, des fonds d’investissement étrangers?
je crois que le montant investi est souvent supérieur aux retours sinon ce serait auto financé.
je n’ai pas l’impression que toute la station profite de l’économie, il y a toujours un du patelin qui a fait fortune, et les autres qui en parlent au bar…
ça joue plutôt sur la balance commerciale avec le tourisme étranger
A part faire le constat que le modèle actuel est dėpassė et coûte trop cher å la sociėtė, que les ėlus montagnards sont des incultes incapables de trouver une autre alternative ėconomique et écologique aux stations… personne n’apporte de solutions en fait.
Mais c’est à chacun de choisir la solution qui lui convient : soit trouver un travail compatible avec l’évolution de la nature et du climat pour rester là, ou un télétravail, soit déménager pour trouver un travail ailleurs, soit arriver à atteindre la retraite avant la disparition des activités et rester comme retraité.
Bernard
Dans le reste de la France il n’y a pas de stations de ski. Et pourtant, chose incroyable, ces territoires ne sont ni désertés ni inactifs. Les montagnards sont-ils trop cons pour s’adapter ? Loin d’être sûr. Une micro-émigration ne désertifiera pas une région, les grosses vallées seront davantage occupées et actives.