Exact, bon exemple
Débat déjà moult fois mis sur la table et qui montre les divergences pourtant surprenantes des pratiquants.
Pour ceux qui sont sur ce forum et qui possède, je l’imagine, un minimum de culture alpine, expliquez moi votre réticence aux payements des frais de secours sachant que :
1 - vous avez une assurance (CAF, FFME, autre, CB) qui couvre tout ou partie des frais de rapatriement et vous vous êtes effectivement, et je l’espère sinon vous faites partie des touristes qui vont visiter la mer de glace, renseignés au cas où. Donc vous êtes couverts. Un peu comme les parents d’un jeune conducteur qui se sont renseignés auprès de leur assureur et qui payent le surcoût tout en vérifiant que leur rejeton respecte le code de la route avec le A.
2 - vous n’êtes pas impactés par le débat « pour » ou « contre » car vous pratiquez… donc il y a de fortes probabilités pour que vous appeliez l’hélico pertinemment, et pas pour éviter seulement de passer la nuit en montagne. D’ailleurs, le débat sur les frais d’hélico en suisse m’a été très bénéfique et j’ai appris des détails importants sur le fonctionnement de nos voisins suisses.
3 - le jour où vous vous mettez une boîte, vous serez content que le 115 vous envoie l’hélico de suite, sans vous dire, « on est déjà entrain de secourir une marcheuse qui s’est aventurée sur un glacier et qui est perdue »… ce qui pourrait vous coûter peut être, la vie.
4 - il y aurait moins de monde en montagne, ou plus de gens équipés !!! et moins d’accidents. Il n’y a pas eu d’études de faites sur ce point, mais des affiches sur les sentiers et aux abords des téléphériques, précisant les frais de secours en refroidiraient plus d’un… lequel reviendrait l’année suivante, contrat de rapatriement en poche.
La pertinence de faire payer l’évacuation de « confort » n’existe pas pour la simple et bonne raison que bien malin sera celui qui diagnostiquera que la vie de l’appelant est en danger ou pas. Compte tenu de l’environnement, un type qui ne se sent pas bien sur la voie normale du MB avec un MAM sera secouru illico. Alors que si il s’était renseigné et s’il était bien encadré, on l’aurait forcé à redescendre bien avant qu’il ne puisse plus bouger… sachant un ticket de 6000 € de sauvetage…
Ce qui concrétise la philosophie ci-dessus - « ils sont payés pour cela »- ce sont certains exemples qui m’ont effarés dans ce forum en plus de ceux rencontrés cette année - jeunes en baskets à la Dent de Crolles en hiver, Suisse évacués d’un refuge - le grand père qui a une ampoule au talon. Qu’on m’explique pourquoi, comme nous l’avions débattu dans un autre forum, pourquoi le 115 part illico chercher un grand père qui a une ampoule sur un sentier, et pourquoi il faut tergiverser 1H pour avoir le SAMU , un soir de semaine, pour sa grand mère qui est seule et qui ne se sent pas bien, n’ayant que le téléphone comme outil de relais. Au delà de savoir si les « secours de confort ou de résultats » doivent être payants ou pas, la première question à se poser est de savoir pourquoi balance t-on l’hélico systématiquement en montagne, alors qu’on ne balance pas systématiquement le SAMU ? Pourquoi le médecin n’a-t-il pas diagnostiqué l’ampoule par téléphone ?
PGHM ou SAMU, même combat. Secours gratuits, justifications non demandées. Blague (peut être et encore) à part, si l’Assurance Maladie remboursait forfaitairement quoi qu’il arrive l’intervention d’un PGHM ou d’un SAMU, après recoupement des informations, ou qu’une demande de remboursement auprès de l’assureur concerné en fonction de l’analyse des faits concernant les secours engendrés soit initiée par la même AM, tout ceci serait très clair, et les secours seraient une entreprise rapportant de l’argent à l’état via les assureurs (ou comment récupérer des deniers de ceux qui, avec les banquiers, sont les plus riches sur cette planète et ne payent quasiment jamais). Quelques centaines de millions d’euros pour l’ensemble des secours sur le territoire en plus dans les caisses ne feraient pas de mal, ce serait toujours ça en moins dans les caisses des assureurs…
Petit exemple : je suis à la MAIF et je suis assuré pour le ski de rando hors glacier et hors zones techniques avec rapatriement de l’étranger en zone de montagne ou pas, quel que soit le lieu. En cas de pratique de la haute montagne (alpinisme sans guide), j’ai la FFME… Certaines CB sont aussi efficaces en fonction des banques, à chacun de se renseigner avant de chausser les crampons…
Pour la maif, l’alpinisme sans guide est très clair : cela se définit lorsque vous sortez des sentiers ou que vous utilisez les techniques de montagne (corde, assurage, crampons). Donc si vous vous cassez la jambe sur la moraine du glacier des Pélerins, ce serait votre assureur spécifique qui prendrait le relais pour couvrir les frais de vol de l’EC 145 bi-turbine qui coûte très très cher à la collectivité.