En marseillais dans le texte
« Encatané de Breton! Il a mis 20 jour à faire la salle! C’est que j’avais fini mon toit, il me restait une poignée de chevrons et quelques plaques d’OSB. Y m’a mis le waï dans la tête avec ses photos: et que je commence à hésiter, et que je te dessine les plans, et que je change d’avis, et que je remonte quarante fois pour prendre les mesures.
Tan qué vire faï des tours, moi aussi j’ai mis 20 jours…
20 jours à pantailler lamentablement en arrivant pas à me décider. Et puis merde, 2600 ans qu’il y a des marseillais, à cette époque là ils parlaient encore anglais dans le nord! Zou, c’est parti.
J’ai juste fait un pan de rien du tout, hein, je me suis dit « Facile, un bout de dévers à droite pour te faire les bras, un petit mur raide pour les doigts, ça roule, c’est pas tout un cafouche comme il a fait l’autre gonze. »
Fache de c…, c’est là que j’ai vu l’engambi: le toit il est penché d’un côté, et le petit pan de l’autre: les coupes elles sont tout de biscanti. Quand il faut raccorder les poutres d’un côté avec le 45° de l’autre, je te dis pas l’engatse.
Le Breton, lui, il arrive avec la scie sur le rail, il ajoute les angles il divise par l’âge du capitaine, et hop hop c’est réglé.
Et vas y que je me mélange les pinceaux avec la fausse équerre, et que je sue à grosses gouttes. Heureusement tout au fond y’avait 866 générations de Marseillais (j’ai fait le calcul) qui me disaient:
-« Mais putain Christophe qu’est-ce que tu branles, tu es la vraie brèle, 20 jours il a mis le breton! » Et de longue l’autre mariole qui te rajoute des photos sur le site, et un petit toit par ci, et un volume par là!
Et toujours la tentation de finir à l’arrache:
-Allé vaï, tu balances deux panneaux dans le coin et faï tira » et maï les photos de l’autre ensuqué tous les soirs. Putain le Breton c’est pas une broque comme moi, et les coupes au petit poil, et les raccordements dans tous les sens!
Alors un peu en tirant, un peu en poussant, malgré mes mains de patti, j’ai réussi à faire tirer: là j’enquille les écrous plan plan, je revisse les plaques et basta!
Encatané de Breton: tu les vois quand ils sont petits c’est tout mignon et ça fait que des sourires, et puis il leur vient la tête dure, et quelques années plus tard ça devient des vrais jobastres! 20 jours qu’il a mis, « Je le crois pas!!! »
Allez mestre Stéphane, pardonne pour le délire, merci pour les conseils… et surtout pour l’envie. Et puis si tu as envie de passer grimper dans le sud, tu sais où te poser: les marseillais sont pénibles mais les falaises sont accueillantes et c’est ici qu’on a inventé le jaune.
Dès que j’ai un moment je mets les photos, @+ Christophe