Posté en tant qu’invité par Kiki:
Attention : le vertige, le vrai, correspond à un problème physiologique assez rare mais on ne s’en défait pas. La plupart du temps, ce qu’on nomme « vertige » est en fait la peur du vide.
Voici mon « vécu », si ça peut apporter de la matière première à tes travaux.
Pour moi, la peur du vol et la peur du vide sont des choses assez distinctes.
La peur du vol, c’est la peur de la chute, que l’on soit haut ou près du sol. Et justement, il y a de quoi craindre de voler près du sol !
La peur du vide, on peut l’éprouver, au début, même si on ne risque guère la chute. Je l’ai apprivoisée beaucoup plus vite. Comme si j’arrivais mieux à rationaliser, c’est à dire à supplanter le réflexe par une estimation du risque réel, dans le cas du vide que dans le cas de la chute. J’ai l’impression que c’est le cas de beaucoup de grimpeurs.
Ca fait un bail que je n’ai pas éprouvé la peur du vide. La peur du vol, elle n’a pas complètement disparu : parfois je suis ultra décontractée, parfois elle me reprend fortement sans crier gare, et le plus souvent elle est là, mais très atténuée et plus « rationnelle » (passages exposés, mousquetonages risqués).
Globalement, ça va nettement mieux depuis une école de vol. Les vols « préparés » (se lâcher volontairement) ne m’ont guère aidée. Je les faisais très facilement, mais ensuite, en situation réelle, j’avais toujours aussi peur d’aller chercher le pas suivant si le risque de vol était important. Alors lors d’un stage, on m’a collée dans des voies que j’étais incapable d’enchaîner, avec pour consigne de poursuivre coûte que coûte. Le tout dans le cadre de cours collectifs ; donc non seulement on vole, mais on voit plein de monde se coller des vols, ce qui banalise « l’événement ». Ca m’a énormément aidée, mais j’ai besoin de « piqûres de rappel » de temps en temps, pour me décontracter.
Et bien sûr, divers facteurs jouent fortement : la confiance dans l’assureur en premier lieu, la bonne relation entre les partenaires (décontraction, calme, bienveillance, humour), et les dispositions dans lesquelles on se trouve soi-même (forme physique et psychologique). Les jours où je me sens un très petit mental, je n’insiste pas trop. Se « pousser », ça fait progresser à condition d’être en état de gérer. Sinon, il y a risque de régresser.
Voilà mon « vécu ». Je te souhaite des recherches fructueuses pour ton exposé et bien sûr beaucoup de succès.