Les nuits sans lunes s’il te plaît, sinon ça n’as aucun intérêt
Exercices mémorisation en escalade
Sinon ce que je fait pour chaque prise c’est essayer de comprendre la subtilité du Mouv et en quoi je l’aime ou ne l’aime pas, comme ça t’attache une valeur émotionnelle à certaines prises ou passages ce qui favorise la mémorisation. Par exemple si y a une prise avec une préhension un peu chiante je vais essayer de trouver la meilleur préhension possible dessus et me dire que ça rend le passage styler donc je vais bien mémoriser. De même si un passage me fait un peu peur je vais faire en sorte de déprécier ce passage pour être prudent dedans.
Après ce genre de jeu de mémorisation de voie, je ne sais pas quel cotation tu grimpe ni quel longueur de voie tu fait, mais je pense que dans du 5,6 voir début 7 tu peux apprendre que les passage les plus dur et les repos sans problèmes, ça fait 8-9 prises à reconnaître Max et ça suffira amplement
Salut,
Nous ne somme pas tous égaux sur nos capacités à mémoriser « naturellement », d’autant qu’il existe autant de mémoires que de sens - visuelle/auditive majoritairement, mais aussi le toucher, l’odorat, ou encore la proprioception qui détermine ta capacité visualiser ton corps dans l’espace (e.g. fermer ses yeux, et savoir où se situe sa main, ses pieds, son équilibre, etc.).
La bonne nouvelle, c’est qu’il y a très probablement des choses que tu retiens plus facilement que d’autres (les noms des acteurs ? des souvenirs dans tes voyages ? des chiffres ?).
La mémoire est un muscle qu’il faut pouvoir travailler, alors tu peux te brutaliser à refaire encore et encore la même voie, la visualiser, etc. Mais est ce la meilleure méthode ?
Une idée peut être de s’appuyer sur des atouts que tu disposes déjà. Si tu aimes la musique, que tu as plutôt une mémoire auditive par exemple, et que tu retiens plus facilement les sons, attribue des sons à chacun de tes gestes pour décrypter une voie.
Un autre axe à explorer : plus tu vas rajouter de facteurs sensoriels/souvenir de rappel à un souvenir (par exemple, j’ai une petite réglette main gauche), plus tu vas augmenter tes chances de t’en rappeler : construit une histoire avec ta voie et sa gestuelle, attribue des éléments à tes prises (exemple : c’est une réglette jaune, bien arquée, elle fait mal aux doigts, je vais l’appeler Gertrude, etc…). L’idée du dessin de la voie est dans la même optique, forger un souvenir à partir d’un maximum d’éléments de sources différentes. Tu peux réciter la voie, faire les gestes au sol sur le dos, les yeux fermés, comme si tu la grimpais, etc.
L’idée générale est de donner un maximum de sens et de profondeur à tes souvenirs, pour qu’ils puissent ressurgir le plus rapidement possible, peu importe la manière au final.
Enfin, il me semble qu’au delà de la mémoire, il y a la capacité à lire, et ça c’est légèrement différent. Il faut améliorer ses capacités visuelles :
- utiliser des jumelles pour bien visualiser où se situe les prises, où prendre systématiquement 5 mins avant de partir de regarder ta voie, toutes les prises dessus, de visualiser toutes tes positions, les mains, les pieds, le bassin, les genoux… etc.
- améliorer son expertise du rocher, pour mieux repérer les aspérités typiques qui existent dessus.
Gérer sa tactique de grimpe, par exemple je suis dans une position de repos, je prends aussi du temps pour regarder au dessus de moi, les futures mains, mais aussi les pieds. systématiser une pratique dans ta grimpe, de te dire « là y a un repos, je délaye les bras, je regarde les mains, puis les pieds, puis je repars », en mode check-list.
Un dernier exercice un peu évident est de regarder des grimpeurs très forts, voire mieux, grimper avec eux, et essayer de noter un maximum leurs gestuelles, leurs positions, les choses que tu pourrais reproduire qui permettent de gagner du temps, d’économiser un geste, de se reposer…
Et toutes ces techniques, tactiques, stratégies de grimpe, tu essayes de les retenir par un processus de mémorisation similaire à ce que je t’ai expliqué au dessus. Il n’y a pas trop de secret, il faut investir un peu de temps, un peu de rigueur pour arriver à avoir durablement une bonne capacité de mémorisation+lecture.
Alors vieux : depuis que @Carcharoth t’a briefé sur ses méthodes de mémorisation, tu as constaté des avancées oui ???
Ca me parle vraiment çà. Je pense que çà me correspond bien et pouvoir bien gratter avec cette idée.
Parce que apprendre pour apprendre, je l’sens pas…
Ca aussi
J’avais deux specimens au pied de voie aujourd’hui, qui m’ont chanté une chanson paillarde pendant que je grimpais, à vrai dire, j’ai rien retenu des mouvs
(@el_celtico_de_la_pampa, @Carcharoth, vous essaierez du Céline Dion le prochain coup )
Merci @Zenko
Nettement oui
« pour que tu m’aimes encore … »
Et bim, le grimpeur vole direct, Céline Dion, c’est imparable
Ah oui, là le grimpeur lâche, se décorde et te saute à la gorge, sûr !
Le curé de Camaret, c’est mieux, mais nettement !
Sinon il y a les immortels vers d’Homère, mais bon, ça envoie moins
Alors peut être que le problème n’est pas la mémorisation, mais plutôt la concentration ?
Et sérieusement, faire de la méditation, réussir à canaliser un peu sa pensée pour ne se focaliser que sur ses mouvements, sa respiration… ça aide d’être focaliser à 100% sur ta grimpe. C’est sûr que si tu es distrait par autre chose, c’est autrement + dur de se focaliser sur tes gestes !
Il vaut mieux que ce soit toi qui chante, en fonction des prises. Certains le font déjà à coup de grand « HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA » tous les deux mouvements.
Pour ne pas bouder le plaisir non plus de la grimpe, tu peux te donner réellement un créneau, quand tu vas dans ta voie max et que tu veux te donner à 100%, de dire aux autres de ne pas trop te déconcentrer (ou de t’encourager si tu aimes être encouragé, ou alors demander un silence de cathédrale…).
J’ai aussi l’exemple de certains grimpeurs qui n’arrêtent pas de parler… enfin plutôt de râler durant leur ascension, et il s’avère que si on leur impose de se taire, ils grimpent beaucoup mieux .
En fait il y a toujours plein d’axes à explorer pour s’améliorer, la mémoire n’est qu’un élément parmi plein de choses ! D’ailleurs tu expliques très bien ce qui te tue : la routine et les habitudes, car on a tendance à se conforter dans une position facile, et on finit par stagner. Il faut pouvoir se renouveler en permanence, sur sa pratique, ses exercices, sa philosophie, pour progresser.
Bernard lui (@BP13), c’est l’amie colchique qu’il déclame en grimpant…
Comme quoi : nobody’s perfect, comme on dit dans le bouchenois
A tout prendre, je sais pas si c’est pas mieux Céline Dion pour finir
Ce que dit @Zenko me rappelle les conseils d’un sommelier
Au lieu de mémoriser un vin par rapport à une odeur de cuir, vaut mieux se souvenir une situation où il y avait une odeur de cuir
Par exemple « ce vin me rappelle la bibliothèque chez ma grand mère »
Mémoriser une émotion plutôt qu’une connaissance artificielle
Peut être à transposer à la grimpe ?
Ha bon, ça se passait dans la bibliothèque de ta grand mère les soirées cuir ???
…
Bon ok, je sors
Déniaisé par sa grand mère en cuir dans la bibliothèque, pour sûr, on s’en rappelle …
(je sors aussi)
Bonjour Phil,
Je te rassure, il existe des exercices pour apprendre à mémoriser.
Tu peux déjà essayer de retranscrire sur papier la voie que tu veux travailler après l’avoir lue.
Tu peux te faire un code perso (un signe par type de prise et de préhension), sinon, il en est proposé dans le (vieux mais bon) bouquin de Nicolas Glée et Jean-Paul Rousselet pages 76-77 (entres autres pages intéressantes, il y a aussi des idées d’exercices à la fin du livre)…
A partir de là, tu pourras relire ta voie (sur ton papier), puis essayer de la mémoriser puis de la « réciter »(au sol).
Si la voie est un peu longue, tu peux procéder par « tronçons ».
Tu peux aussi essayer de décrire la voie en prose, ou oralement et t’enregistrer (réglette main droite puis pincette à gauche, monter le pied sur la réglette pour aller chercher la verticale…) et te relire ou te ré-écouter.
Tu peux aussi travailler les yeux bandés : tu lis une voie depuis le bas, tu essayes de mémoriser puis tu vas dedans les yeux bandés. (et tu fais vérifier par ton assureur si tu as grimpé comme tu avais lu).
Si tu as un pan à disposition (et 1 ou 2 potes), tu peux jouer au jeu du « + 2 » ou « + 2 bip ».
Le « + 2 » : Le premier joueur prend 2 prises puis descend. Le 2ème joueur prend les 2 mêmes prises que le 1er et rajoute 2 mouvements donc 2 prises. Le 3ème joueur reprend les 4 mêmes prises que le 2ème joueur et en rajoute 2 également. A son 2ème tour de jeu, le 1er joueur a donc 6 prises déjà imposées et il en rajoute 2… Et ainsi de suite jusqu’à ce que les joueurs ne mémorisent plus et/ou aient les bras pétés… Le dernier « survivant » ayant réussi à faire la voie créée gagne.
Le « + 2 bip » : c’est la même chose mais si un joueur se trompe de prise à prendre (il faut prendre les mêmes prises qui ont déjà été choisies), les autres (qui suivent !) disent (juste !)« bip » donc celui qui vient de se tromper recule d’un mouvement et repart en essayant de retrouver la bonne prise. Sauf si tu as une méga conti, tu essayes normalement assez vite de mémoriser.
Bonne grimpe.
Bon, on a passé une super journée au final. Bien rigolé.
Premier objectif atteint
Belle liste
J’ai déjà vu cet exercice et pense qu’il est très adapté effectivement. Prendre une routine mémoire /gestuelle pour prendre de bonnes habitudes. Malheureusement je n’aurais pas trop l’occasion de le pratiquer je crois.
J’ai constaté qu’il (m’)est difficile de retranscrire cette mémoire visuelle pour la mettre en pratique. Une fois dans la voie, je zappe (presque) complètement ce que j’avais préparé auparavant et repasse automatiquement en mode « à vue ».
Mais ça viendra. Je le sais. C’est une question d’entraînement
La mémoire est effectivement importante (si on veut perfer), François Legrand a été le premier à comprendre ça, il a été le meilleur pendant des années (en compétition) car il memorisait mieux que les autres.
Les exercices ne sont que quelques idées, il doit y en avoir d’autres dans d’autres bouquins. Si tu connais des pro ou des entraîneurs, tu peux aussi leur poser la question…
Ah, ça c’est pour l’ami @_Nolan : pour ça qu’il est si doué le coquin, nous qui pensions avoir affaire à un barde naïf, il nous a bien eus !
Tu crois que c’est pour cette raison ? Ce serait donc la réponse à ma question ?
Alors faut essayer Toto, c’est sûrement la technique d’ @herve13 pour envoyer du steack !
Naaaaaan…
Pas Toto !!!
Jusque là on rigolait, on chambrait, c’était bon enfant je veux dire : mais là on bascule
Bien sûr, c’est évident… « alors là c’est le passage où je fais le cheval pour me reposer en verrou, ici je cri comme un âne mort sur le reta difficile, et ensuite je lâche mon « ouuuu » de jouissance lorsque j’ai passé le crux. »
Notons d’ailleurs que ces gens là sont le plus souvent accompagnés de choristes au sol permettant de rythmer toute l’ascension de « allleeeeeeeeer » ou de « commoooooooon »
Malheureusement, à la fin d’une réponse nait toujours une question : les personnes muettes sont-elles désavantagées de ne pas pouvoir meugler à leur guise lorsqu’il faut serrer les fesses durant le passage dur ?