Posté en tant qu’invité par philippe:
Salut Arnaud,
Je sais parfaitement que ces sherpas peuvent attendre, parce que comme tu l’écris toi même la solidarité est une réalité chez ces gens et aussi parce qu’ils savent se passer du superflu pour vivre. Alors pourquoi avoir écrit cette “niaiserie”? par provocation, parce que j’ai trouvé certains messages intolérables vis à vis des sherpas et injustes vis à vis de Yann .
Cela étant dit revenons à tes propos et à ta démonstration que je trouve assez simplistes, parce que tu minimises et relativises tout et parfois choquantes par l’emploi de certains termes.
Tu as raison lorsque tu écris « qu’il faut éviter d’appliquer des raisonnements élaborés dans une autre société à une autre », mais il y a certaines réalités qui s’appliquent à tous les types de sociétés. En effet c’est certainement Thamserku qui porte le poids de cette dette, mais le préjudice sera certainement plus important pour un sherpa qui n’aura pas été payé ou seulement en partie, que pour l’agence.
Reprenons l’exemple de ta P.M.E. Imaginons que celle-ci pour cause de retard de paiement est été obligée de licencier du personnel. Qui est le plus touche, l’employé licencié ou le patron? Dans n’importe quelle société c’est toujours celui qui possède le moins qui trinque le plus. C’est simpliste mais c’est une réalité de la vie.
Aussi, il est certain que nous n’avons pas les mêmes valeurs, les népalais sont probablement moins matérialistes que nous, mais demandes au sherpa que tu connais ce que cela lui fait réellement d’avoir moins de revenu, s’il trouve simplement cela “dommage”, même s’il vit mieux que 99% de ses compatriotes. A suivre ton raisonnement, à relativiser comme tu le fais personne dans ce bas monde n’est à plaindre, parce qu’en cherchant il y a toujours plus nécessiteux, plus malheureux. Pourquoi compatir aux problèmes des palestiniens de Cisjordanie, puisque ils vivent bien mieux que ceux de la Bande de Gaza?
Oui, tu as certainement raison "perdre le salaire d’une année n’est pas une question de vie ou de mort”, mais trop séjourner en très haute altitude en est une question de vie ou de mort pour ces sherpas, pourtant ils y retournent toujours et encore et en connaissance de causes, certainement par passion et/ou pour la gloire, s’ils n’y vont pas pour l’argent.
Il faudrait que tu développes ton “ nous autres occidentaux ne sommes pas aussi important que ça”. Je ne voudrais pas écrire de conneries, j’en ai peut-être déjà écrit suffisamment comme ça à tes yeux.
Quant à ces histoires de pétition et/ou collecte, je pensais tout simplement que ces sherpas méritaient grandement que nous nous intéressions un peu à eux, qu’ils méritaient notre solidarité, sans eux, il n’y a pas d’himalayisme. Je pensais aussi que des passionnés de montagne et de voyages adhéreraient à ces démarches. Je me suis trompé.
Philippe
PS: Arnaud, je tiens à préciser que je ne suis pas (encore) allé au Népal. Mais ce n’est certainement pas pour cela que nous n’avons pas la même vision du problème, j’ai certainement passé plus de temps à l’étranger qu’en France ces 15 dernières années, nous n’avons tout simplement pas le même vécu.