La question s’adresse à des grimpeurs, équipeurs ayant de la bouteille et ayant une connaissance des rapports qui lient la FFME, et les grimpeurs équipeurs:
Comment jugeriez vous quelqu’un qui par protestation, déséquipe une voie très parcourue sur une falaise très connue; sachant qu’il est l’équipeur?
Je n’exclue bien entendu personne et ne souhaite faire aucune ségrégation; toute réponse est la bienvenue, seulement, je pense qu’il est important que les personnes qui répondront aient cotoyé la Fédé.
Ethique
Par protestation contre quoi ou contre qui ?
Alexis
Qu’importe si l’équipeur a l’autorisation du propriétaire du terrain ?
D’abord je dirai que de toute façon je ne jugerai pas quelqu’un mais éventuellement ce qu’il fait, ce qui est bien différent. Ensuite sans explication au cas par cas on ne peut pas se faire une idée. Exemple (réel): j’équipe des voies sur une falaise-école connue, un beau jour la fédé (que je connais assez bien) organise une opération rééquipement effectuée par un stage BE. Aucune concertation, on ne me demande pas mon avis, pas plus qu’à d’autres équipeurs et on rééquipe ,avec les autres et dans un esprit différent, les voies que j’avais équipées (note bien que je ne dis pas MES voies). Franchement ça m’a gonflé, mais bon j’ai laissé comme ça, cependant je pourrais comprendre que quelqu’un de plus hargneux déséquipe.
[quote=« Alexis, id: 1253500, post:2, topic:115598 »]Par protestation contre quoi ou contre qui ?
Alexis[/quote]
Contre la haine de certaines personnes qui auraient voulu tout et qui n’ont jamais rien fait.
Ceci étant dit, je compte bien si je le fais, expliquer mes raisons au pied de la voie sur une pancarte que je laisserai.
C’est un peu dans le même genre qu’effacer ses messages sur le forum.
[quote=« MOKTAR, id: 1253581, post:5, topic:115598 »]
[quote=« Alexis, id: 1253500, post:2, topic:115598 »]Par protestation contre quoi ou contre qui ?
Alexis[/quote]
Contre la haine de certaines personnes qui auraient voulu tout et qui n’ont jamais rien fait.
Ceci étant dit, je compte bien si je le fais, expliquer mes raisons au pied de la voie sur une pancarte que je laisserai.[/quote]
Comment s’exprime cette haine ?
Te montrer jusqu’à de la haine, c’est sans doute être incapable de cacher l’envie que tu leur inspire … C’est aussi une forme de reconnaissance, sois-en sur. Avec un ego sur-dimensionné, je ne désequiperais pas : « je suis plus fort que vous, continuez donc de baver devant moi ». Maintenant, c’est difficile de te répondre, on ne peut qu’imaginer des situations qui ne sont pas forcément la réalité, il faut aussi que tu fasses comme tu le sens.
Mais sans doute que le déséquipement est une forme de baisser les bras dans ton cas, ce serait dommage si c’est le cas.
Après je ne suis pas équipeur, peu à la FFME. De plus les situations des différents CD de France sont tellement différentes que l’on ne peut les comparer.
Alexis.
Cela pose la question : A qui appartiennent les voies ? A l’équipeur ? A la Fédé ? Au propriétaire du caillou (site conventionné ou pas) ? A celui qui a payé pour équiper (souvent l’équipeur aidé par la fédé) ? Existe-t-il une loi, une rêgle ou un accord quelconque concernant le sujet ?
Bon courrage pour déméler tout ça. A suivre …
les voies ou leur équipement ?
La propriété matérielle de l’équipement et intellectuelle de la voie elle même.
Je suis l’équipeur de la voie, je n’ai pas été payé pour l’équiper, je l’ai fait par plaisir(et ça m’a demandé beaucoup de travail, vu l’accès, la hauteur de la falaise, la difficulté a placer les points sachant que la voie cote 2 lettres au dessus de mon niveau max), mais les plaquettes et le perfo m’ont été fournis par la fédé locale, et c’est devenu une voie dure très fréquentée et appréciée.
Ceci pour répondre aux dernieres interventions et peut-être apporter des éléments en +.
ça n’existe pas, la voie était là avant d’être gravie
la montagne ou la falaise étaient là, mais la voie en elle même est trouvée/inventée/imaginée/réalisée (qu’elle soit équipée ou non, ligne fixe ou ligne éphémère qui peut être éventuellement « variantée », réinventée)
enfin c’est comme ça que je vois les choses: la montagne c’est la matière, l’ouvreur en fait qqch à sa manière, de la manière qu’il a choisit et selon son objectif
Posté en tant qu’invité par GG:
[quote=« Moon, id: 1253965, post:13, topic:115598 »]
la montagne ou la falaise étaient là[/quote]
D’accord personnellement avec Moon : tant que ce n’est pas gravi, ce n’est pas une voie…
[quote=« Moon, id: 1253965, post:13, topic:115598 »]
la montagne ou la falaise étaient là, mais la voie en elle même est trouvée/inventée/imaginée/réalisée (qu’elle soit équipée ou non, ligne fixe ou ligne éphémère qui peut être éventuellement « variantée », réinventée)
enfin c’est comme ça que je vois les choses: la montagne c’est la matière, l’ouvreur en fait qqch à sa manière, de la manière qu’il a choisit et selon son objectif[/quote]
Bravo pour ces propos intelligents. Alors que d’autres cheminements seraient possibles, sur un pan déterminé de falaise, l’ouvreur invente une ligne personnelle répondant à un processus mental qui lui est propre. Dès lors, sa création ressort du droit de la propriété intellectuelle. Seuls le nient ceux qui ne se sont jamais investis corps, âme et porte-monnaie dans une telle activité fondatrice.
est ce là quelque chose dont on peut être propriétaire ?
suis je propriétaire du cheminement que je choisis dans un pré ?
Voilà une discussion très intéressante.
Il y a quelques années un grimpeur a rééquipé une voie historique d’artif dans les Calanques (directissime de la paroi jaune au rocher de Saint-Michel d’Eau douce dans les calanques) et l’a débaptisée pour la nommer Super nana. J’ai été étonné que l’on puisse changer ainsi le nom d’une voie, je lui ai donc posé la question; il m’a répondu que lorsqu’on faisait en libre une voie d’artif on créait ainsi une oeuvre d’art (ce sont ses termes) et qu’il était donc tout-à-fait naturel de pouvoir donner alors le nom de son choix à la voie. Je n’ai pas franchement été convaincu. En poussant le raisonnement ne pourrait-on alors pas changer le nom d’une voie suivant la manière de passer de chaque grimpeur ?
Il me semble que les termes d’oeuvre d’art ou de propriété intellectuelle sont un peu exagérés et j’aurais tendance à rejoindre Baghirati. Et rien que le terme de propriété me gêne beaucoup; si je participe à la création d’un sentier je ne vois pas en quoi cela me décernerait le titre de copropriétaire de celui-ci. Pourquoi en serait-il autrement pour une voie ?
Posté en tant qu’invité par fournell:
C’est parfois le cas.
Notament pour la cascade « Double sckotch » qui s’apelle « dry martini » lorsqu’il n’y a pas assez de glace.
Pareil pour la cascade « délice de matilda » qui s’appelle « giclée magique » sans glace.
Il doit y avoir d’autre exemples …
toute oeuvre échappe à son créateur à partir du moment où il la « donne » aux autres, qui s’approprient l’oeuvre, après elle vit sa vie, faut couper le cordon avec le géniteur
je n’avais pas réfléchi encore à cette idée de « propriété », on n’est sûrement pas plus propriétaire de la voie qu’on a ouverte que de la montagne où elle est; on en est le « père » et puis voilà, ensuite on donne ça à la communauté (parfois sévère d’ailleurs, parfois peu respectueuse de la manière dont la voie a été ouverte… mais c’est un autre débat :rolleyes: )
quand on crée une ligne, c’est comme faire un enfant,et ça comme le dit marcel ,
et quand ont ""enlève " ta ligne ,ou voies , ton petit quoi, et bien l’equipeur n’est pas forcement comptant et comme tout bon papa, ou maman, il mord…
et au fait en cas d’accident vers qui ce tourne les juges ? je croie que l’èquipeur a du soucis souvent…