Êtes-vous prêts à renoncer à vos activités en montagnes ? #covid-19

Une fois les deux randonneurs retrouvés sains et saufs, les gendarmes leur ont rappelé qu’ils étaient en infraction et que la randonnée était interdite en montagne en raison des mesures prises pour lutter contre le Covid 19. Ils leur ont infligé une amende de 135 euros.

Ce sont donc les premiers randonneurs verbalisés en Savoie, preuve que le ton se durcit envers ceux qui ne veulent pas suivre les consignes de confinement, même au bout du monde.
Coronavirus et confinement : ils appellent le PGHM au secours, un couple de randonneurs verbalisé en Savoie - France 3 Auvergne-Rhône-Alpes

Au delà des souffrances physiques qu’ils infligent à quelques-uns, aux tensions qu’ils créent dans les couples et les familles, aux souffrances psychologiques qu’elle fait supporter à beaucoup d’entre nous, cette épidémie et le confinement imposé sensé la juguler ne nous condamnent pas seulement à renoncer à nos activités sportives habituelles. Ils nous obligent aussi à nous interroger sur leur sens, à modifier notre regard sur l’autre (devenu un potentiel soldat ennemi, mais aussi le meilleur allié pour nous protéger). Ils nous imposent ainsi une cure de désœuvrement. Et ils nous invitent à nous regarder longuement dans le miroir, à tester la solidité des liens qui nous relient avec nos « amis » et nos « amours », sans plus avoir la chance de pouvoir y échapper grâce à nos activités sportives. Comme le disait mieux que moi S. Tesson le 20 mars sur France Inter, nous voilà en face de nos « mauvaises passions », plus que jamais à la recherche de boucs émissaires (la faute au gouvernement, à la mondialisation) attirés par les raccourcis et les explications confortables. Ceux-là même qui se moquaient hier du gaspillage de vaccins contre le H1N1 fustigent l’imprévoyance des pouvoirs publics aujourd’hui. Ceux-là même qui justifient la fraude fiscale au nom de « les riches n’ont qu’à payer ! » ou bien de « on ne peut pas me priver du fruit de mon travail », ceux-là même qui fustigent le « poids des charges », dénoncent les déficits publics, réclament aujourd’hui sans état d’âme davantage de lits en réa et de compensation financière (par l’état) de leur manque à gagner.

Mais comme tous les sportifs, les passionnés, les surinvestis au travail, nous sommes dopés à la performance, esclaves volontaires des cardio-fréquence, des cotations à atteindre (« mon 1er 5.4, mon premier 5c ou mon premier 9b »), des D+ à accumuler, des comparaisons flatteuses. Pour un grand nombre d’entre nous, le confinement est donc d’une violence symbolique inouïe. Puisqu’il nous prive brutalement de nos doses quotidiennes (pour les plus chanceux ou les plus aliénés) ou hebdomadaires de dopamine. En ce sens, il est peut-être plus difficile à vivre pour nous que pour d’autres : les plus lents, ceux qui ont un autre rapport au temps, à la solitude, pour ceux dont les capacités de lecture, d’imagination, d’émerveillement devant l’inattendu n’ont pas été altérées par la passion dévorante de la recherche de la performance et l’obsession de bouger. Comme en témoigne de manière pathétique un certain nombre de contributeurs sur C2C qui, au nom de leur liberté, tentent de justifier que rien ni personne ne peut leur refuser le droit de continuer à assouvir leurs passions.
Comme je le suggérais dans un post précédent, peut être ce moment douloureux est-il finalement une chance à saisir. L’occasion de prendre conscience (si cela n’est pas déjà fait) - voire de distendre au moins provisoirement - ces chaines invisibles qui nous relient à un autre confinement que l’on accepte, lui, sans rechigner : celui qui nous enferme dans nos pratiques.
« Lorsque j’aurai quitté ce monde, quelle trace restera t-il de mes (bien) modestes performances sportives » ? « Qu’est-ce que je perds vraiment à les voir provisoirement se réduire ? »
La réponse ne doit pas faire peur.

« La seule manière de ne pas succomber dans l’effondrement général, et le seul sur lequel on peut intervenir, c’est l’effondrement de soi-même. Ce que j’ai découvert c’est que la seule chose qu’on puisse faire c’est de ne pas engager une lutte contre le temps ; la guerre arithmétique contre les secondes qui passent. Si on fait cela, on est écrasé. »
Sylvain Tesson

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Katya,
Que tu méprises les dirigeants du monde entier, soit.
Que tu méprises aussi tout les personnels de santé qui nous demande en particulier de ne plus aller en montagne & en général de faire l’ « EFFORT » de rester tranquille pour les aider, BEURK
J’habite près de la montagne et non je ne continue pas.

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J’ai la chance de voir de chez moi la Dent d’Oche… oui la tentation est bien là. Mais je reste chez moi…

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Je me demande si les mushers ayant un attelage de 12 chiens ont une dérogation pour les promener tous ensemble ou 1 par 1 ?
Surtout qu’ils (les chiens) ont besoin de courir pas mal de km par jour…
Pt’ète que la solution c’est celle là, avec le pt’it papier d’autorisation pour aller au supermarché acheter les 100kg de croquettes… :sweat_smile:

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Merci @annagarelli pour cette info qui conforte l’intérêt d’un réel confinement.

je ne parle pas Italien, j’ai utilisé gogle translate

à Bergame de nombreuses industries même non essentielles continuent à tourner, obligeant les personnels à se déplacer

Et si on est tout seul pour courir sur un chemin plat, quelqu’un de ces pays totalitaires peut-il m’expliquer quelle est la raison de ces interdictions??
Même chose si on fait de la peau de phoque tout seul sur une piste bleue.
Vous croyez sérieusement qu’il y a plus de risque d’engorger les lits équipés d’assistance respiratoire à courir sur un chemin plat qu’en restant à la maison??
Je ne vous raconterai pas comment je me suis cassé une côte un jour, ça ferait trop plaisir à @Lulu002.

Bergame a 3 fois plus d’habitants que Lodi ça biaise un peu les données…

Si toi, tu peux y aller, pourquoi ton voisin ne pourrait pas y aller ? Et le voisin de ton voisin ? Et le voisin du voisin de ton voisin ? Et le voi… Enfin tu vois quoi, tu finiras par ne plus être vraiment seul !

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Ce ne sont pas les nombres de cas que je regarde mais la forme des courbes.
Oui je sais je suis une optimiste… et j’essaie de le rester, même si ce n’est pas facile en ce moment.

la courbe de Bergame est appelée à se transformer en courbe logistique avec une asymptote (je peux te parler d’asymptote?) 3 fois plus élevée que celle de Lodi

Au lieu de faire du sport tout seul dans son coin, lui au moins il est utile.

Bravo Maxime Mbanda :+1: :heart:

Les gens qui doivent gérer ce bordel et essayer de le contenir ont besoin d’édicter des règles pour une populations entière. Le temps qu’ils passeraient à éditer les exception comme toi c’est un temps qu’ils ne passent pas à s’occuper du reste, et il y a un certain nombre de points critiques à gérer au delà de la partie médicale.

Ceux qui ont dans leur vie hors confinement à gérer des groupes, à encadrer de gros groupe de personnes, à manager de gros projets avec beaucoup de pointts différents à traiter, se rendent surement plus facilement compte du nombre de ‹ détails › que ça représente et qu’on imagine pas avant d’y avoir été confrontés ainsi que de la nécessité de pouvoir avoir une réalité de ce qui est fait qui colle le plus possible à ce que l’on a demandé.

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Bah disons qu’elle a un peu (beaucoup) besoin de plaisir, ces temps-ci.
Alors elle n’attend que ça : après la cave… Les WC ? Le saut du lit ? (y a moyen d’en avoir des belles là-bas, je me réjouis à la seule idée des possibilités :-))

(Et sur le fond, elle n’en voudra jamais à quelqu’un qui court, qui vole, qui skie. Parce qu’elle ne sait pas trop en vouloir à l’autre : elle se doute bien que chacun a ses raisons et elle imagine encore que chacun ait sa part de conscience qui lui fasse réaliser les enjeux de ses comportements.
Par contre elle a moins confiance en la relation entre toutes ces consciences, à la jalousie qui peut advenir du comportement de l’un, et à l’ascension (!) qui peut s’ensuivre : lui il court sur un chemin plat, j’vais faire pareil !
Et quitte à pouvoir courir sur un chemin plat j’vais en profiter pour faire le retour par la colline, parce que le plat pendant 2 mois, c’est chiant…
Tiens quitte à faire le retour par la colline, j’vais passer bisouter de loin mon pote qui me manque trop… Et lui emprunter un bouquin… Mais comme j’suis pas parano j’vais pas désinfecter chaque bouquin quand même.
Sur le chemin du retour quelqu’un d’autre me verra courir.
L’est pas sportif lui, mais il se dira peut-être : pourquoi, s’il a le droit à son loisir, pas moi ?
Alors il tentera peut-être, pour une autre raison que la notre, de s’aérer pour se livrer à son loisir préféré.
Et de confinement il n’y aura point.
Alors elle croit que celui qui va courir sur un chemin plat, il est aussi bien qu’il évite de le rendre visible, s’il pense que c’est vraiment le confinement qui permettra de préserver quelques vies.
S’il n’y croit pas, il fait bien ce qu’il veut. Et sa conscience, patin couffin)

EDIT : Grillée par @Marmotaine

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La règle est simple : pas de contact, pas de problème.
Avec ça, c’est facile de se rendre compte que 100km de velo ne pose pas de problème en soi, idem pour la rando pépère.
C’est sur que si des personne peu entraînées commencent à faire 100km de velo parce qu’ils ont le temps, sans gérer correctement l’effort, ça peut amener à des situations où ils ont besoin d’aide, donc contact.

Il y avait un débat sur ce qu’est l’autonomie.
Ben voilà, bon exemple : l’autonomie, c’est entre autres de pouvoir faire qqch sans aucun contact.

Si en temps normal les gens se blessaient 100 fois moins en faisant du sport (pour les blessures nécessitant des soins par un médecin), il n’y aurait pas eu besoin d’interdire les sports individuels.

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Quand ils auraient mal aux fesses par exemple?
@Lulu002

et c’est quoi un contact?
est-ce que les gens qui courent dans ma rue en crachant lerus poumons ne vaporisent pas le virus?
est-ce que le gars qui a arrêté son sprint hier sur un seniter a deux pas de moi ne porjetait pas le virus plus efficement que s’il me serrait la main? (je suppose que son plan d’entrainement l’empêchait d’arrêter son sprint 5 mètres avant ou après)

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Je précise pour les biiiiip : pour le covid19, « pas de contact » = ne pas s’approcher d’une personne à moins de 2m de face (postillons), 1m sinon, et moins de 5m si elle est en train de tousser.
Et ne pas toucher avec la main une surface touchée par qqun d’autre, ou qui a reçu des postillons.
Ce qui est facile à faire quand même quand on se balade à pied ou à vélo, même sur 100 km.

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donc un jogger qui crache ses poumons doit s’éloigner de 5 mètres lorsqu’il croise quelqu’un