Est-il éthique de faire du solo au milieu de moulinettes?

A la lecture de la discussion sur « l’altercation à l’Everest », j’ai remarqué que certains évoquaient les « lois », écrites ou implicites.
Alors que pouvons-nous penser d’un grimpeur qui parcourt une paroi au milieux de moulinettes ?

Pour illustrer le propos voici quelques clichés pris récemment sur le Gendarme de la Roche Corbière (Rochetaillée) :

Bien sûr, rien n’interdit de grimper sans protection à l’aplomb d’un autre grimpeur et ce jusqu’à 30 mètres au-dessus d’une dizaine de spectateurs/assureurs,
rien n’interdit non plus d’enjamber les cordes qui permettent l’assurage en cours …

Moi, ce qui m’énerve, c’est les gens qui, après avoir grimpé une voie en tête de cordée, squatent cette même voie (en interdisant aux autres cordées d’emprunter cet itinéraire) soit pour faire mouliner les copains , soit pour réserver la voie pour tenter un enchainement
:rolleyes:

Posté en tant qu’invité par vieux soloiste:

la probabilité de tomber pour un soloiste relève de la pure malchance, comme de décrocher une pierre dans une falaise dans une falaise aseptisée, qui peut s’écraser sur des personnes.
Pareil pour celui qui ne clippe pas tous les points. Cela m’arrive souvent. Mais les autres cordées de le remarquent pas.

Par contre, je trouve extrêmement stupide de grimper en solo devant des autres personnes, surtout devant ceux qui ne se sentent pas très sûres. Cela fait les flipper et peut les inciter à arrêter l’escalade; l’époque du blond est révolu!

Lorsque j’arrive dans une falaise fréquentée et que je ne trouve pas de partenaire, je grimper au maximum pas plus haut que 5 m, et je me contente de faire des trav.

[quote=« HS, id: 1512521, post:2, topic:133525 »]Moi, ce qui m’énerve, c’est les gens qui, après avoir grimpé une voie en tête de cordée, squatent cette même voie (en interdisant aux autres cordées d’emprunter cet itinéraire) soit pour faire mouliner les copains , soit pour réserver la voie pour tenter un enchainement
:rolleyes:[/quote]
+10000. C’est ce que j’appelle le syndrome du parking, qui consiste à conférer à une voie le même statut qu’une place de stationnement pour vroum vroum. Si jamais tu demandes à la faire, même en proposant d’utiliser la corde et le matos en place, de tout remettre en position, certains acceptent (avec plus ou moins de bonne grâce), mais d’autres refusent avec la même bonne foi que les automobilistes qui, quand tu t’arrêtes à leur hauteur pour leur demander s’ils vont libérer la place, te font un signe gentillet pour te dire que non, qu’il faut que tu ailles voir ailleurs. Grrr…

Et cette attitude est souvent accentuée par le phénomène des collectives, ce que Vallerand appelle le sentiment d’appartenance groupal. Des personnes empathiques et socialisées prises individuellement se transforment en parties égoïstes d’un tout autocentré dés lors qu’elles sont en groupe, perdant toute conscience de leur impact, bruit, occupation abusive… et considérant instinctivement tout « étranger » à leur propre clan au mieux comme inexistant , voire comme gêneur potentiel.

Je me souviens des moniteurs d’un groupe qui, voyant qu’on allait faire une voie qu’ils convoitaient, se sont littéralement rués pour nous devancer, marchant sur notre matos, et installer leur moul’ qu’ils ont laissé toute l’après-midi. On a eu beau leur dire qu’on était que 2 et eux une quinzaine, qu’on allait la faire vite en chauffe, même de leur monter leur matos, rien eu à faire. Les types ont fait les sourds. Des exemples comme ça, il y en a des palanquées. Vraiment à rapprocher des comportements routiers. Prem’s au carrefour, je te passe devant et je t’emmerde !

[quote=« HS, id: 1512521, post:2, topic:133525 »]Moi, ce qui m’énerve, c’est les gens qui, après avoir grimpé une voie en tête de cordée, squatent cette même voie (en interdisant aux autres cordées d’emprunter cet itinéraire) soit pour faire mouliner les copains , soit pour réserver la voie pour tenter un enchainement
:rolleyes:[/quote]

+1…
Quand c’est dans mes voies, je descends la corde et si ca râle, j’ai toujours ma clé de 17mm avec et je dévissess les relais et spits…

:lol:

Au delà de la probabilité de tomber, je pense que ce n’est pas très responsable si des moul’ sont posees: ça peut donner de mauvaises idées a des gamins

Peut-on légalement parler de mise en danger d’autrui?

Posté en tant qu’invité par rotor:

La vie au bout des doigts est censure et interdit au enfants de moins de 10ans.
s’il fallait interdire ce qui donne de mauvaises idée au gamins, il n’y aurait plus qu’à interdire l’espèce humaine.
le solo fait partie de l’escalade à part entière. y’a pas de raison de se cacher.

C’est surtout que ça risque de me gâcher mon weekend : si le mec chute, mon weekend est fini. limite ma semaine. flics, témoignage, etc… sans parler du traumatisme des gamins de voir le type éclaté au sol…

non, le solo c’est tout seul, ou avec ses potes pour ramasser les petits bouts.

légalement, je ne pense pas vu que la première condition est l’« existence d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement »
ce n’est donc pas le cas, sauf s’il est clairement écrit sur un panneau que le solo est interdit
(peut être qu’on y viendra?)

Ni éthique, ni pas éthique, c’est juste idiot.

le sien aussi.

Plus sérieusement quand tu vas grimper tu as bien plus de chance de voir un type se tuer en étant encordé que d’en voir un se tuer en solo. C’est une question de nombre de personne qui font du solo par rapport au nombre de personnes qui grimpent encordées et aussi de la marge par rapport à la difficulté des voies grimpées.

La seule règle qui me semble importante, qu’on soit en solo ou encordé c’est de ne pas gêner les autres grimpeurs.

Posté en tant qu’invité par Pierrrrre:

Ni éthique, ni pas éthique, c’est juste idiot.

'xactement ! Même si « idiot » semble un peu trop mesuré !!!
Si je veux jouer au trompe-la-mort, cela ne me donne pas le droit de transformer les autres en spectateurs - au mieux- involontaires.
Truisme : le solo c’est tout seul… mais paradoxalement, c’est encore plus rigolo à deux.

déjà fait : systématiquement, je dis au mec que ce qu’il fait est dangereux, qu’il peut se tuer, même de pas haut. égoïstement, j’ai ma petite conscience tranquille. il se tuera mais il sera prévenu. accessoirement, ça a déjà dissuadé quelques mecs (jeunes souvent) de continuer, après quelques minutes de réflexions…

Ah bon, c’est nouveau.
Donc désormais, il est interdit de skier les couloirs du bassin du Glacier d’Argentière ou du Glacier Noir, et encore moins de skier la face N de la Barre des Ecrins ou le couloir de Barre Noire, car les bons WE toutes ces descentes (à ski donc en solo dans du AD ou D en cotation alpi) se font souvent devant des dizaines de spectateurs involontaires, venus skier des itinéraires faciles…

La question initiale est

"Alors que pouvons-nous penser d’un grimpeur qui parcourt une paroi au milieux de moulinettes "

On parle d’écoles d’escalade, pas de montagne…

Posté en tant qu’invité par rotor:

:lol: :lol: :lol:

ça me fait bien rigoler ce genre de propos sous entendu « il ne sait pas ce qu’il fait ».
même avec un guide te portant, ton ambition de faire la Walker est autrement plus dangereuse.
je serais curieux de connaître le niveau d’expérience de toutes ces vierges effarouchées donnant des leçons tels des pères la pudeur.

La remarque de Pierrrre me parait bien plus générale que concernant seulement des couennes en moulinette… Il écrit « cela ne me donne pas le droit ». Je ne vois pas où se situe la limite au delà de laquelle on aurait le droit. C’est bien pour le faire réagir et le pousser à m’indiquer cette limite que je donne un exemple où on a usuellement le droit de transformer les autres en spectateurs involontaires.
Donc, où se situe cette limite ?
Perso, ce qui me gêne le plus c’est quand qqun en solo évolue au dessus d’autres grimpeurs. Mais s’il est à côté, ça ne me gêne pas.

Posté en tant qu’invité par rotor:

ça me fait bien penser à ces professeurs des bonnes mœurs donnant des leçons de morales, genre interdiction de la mini jupe, pour préserver la jeunesse mais allant aux putes sans préservatifs !

ok, il y a le problème de tomber sur quelqu’un! mais ce n’est pas pire que dans bons nombres de salles avec cordes autorisant l’escalade en tête.